mercredi 27 juillet 2016

CUBA 4/4 : Sur la route des révolutions.


Depuis l’arrivée de Christophe Colomb en 1492, jusqu’à Fidel Castro, tout se passe à l’est : « l’oriente » : 

Une synthèse des tragédies de la colonisation espagnole.  Relief mural à Holguin.



Notre circuit touristique se transforme en leçon d’histoire à chaque étape.  

Agramonte.






Carlos, guide éclairé.
Un tour dans le passé toujours présent dans les villes et de quelques héros de la statuaire…
Le cavalier, mort au combat, précédé d'une "Liberté", révolution française.


Toutes ces  villes « coloniales»  s’organisent autour de la place centrale , le « parque » et la statue  des libérateurs de la fin du XIXè Inspirés par Bolivar; à chaque cité son ou ses héros, -quoique certains se retrouvent partout- qui luttèrent pour l’indépendance de l’île, alors possession espagnole. Laquelle invasion a éliminé les populations indigènes, puis pour l'exploitation des richesses agricoles importé des centaines de milliers d'esclaves.


Des guerres d’indépendance 

"Aux libérateurs", Santiago.

Une guerre de dix ans, 68-78


Carlos Manuel De Cèspedes , l’un des premiers acteurs de la révolte a donné son nom à l’ancienne place d’armes de Santiago. Ce « Père de la Patrie », pour avoir anticipé l’abolition de  l’esclavage et soutenu dans les villes de l’est par Agramonte et Calixto Garcia,  fit la première  proclamation d’une République du peuple à Bayamo.

Un musée dans sa maison natale se trouve à Holguin. 

Après l’échec d’un pacte passé avec les espagnols, le conflit reprend:



La guerre d’Indépendance, 95-98:

Sous la direction de José Marti (1853-95) intellectuel et journaliste, un Parti révolutionnaire cubain regroupe des figures connues, le plus souvent militaires. Dont Agramonte à Camaguey et Calixto Garcia à Holguin.




Le trio  José Marti , Antonio Maceo, un général et Maximo Gomez, un religieux. (Timbre de 95) organise une armée. Tous les trois meurent au combat.
L’indépendance est acquise en 98, suivi d’un court intermède d’occupation américaine avant la constitution d’une Première République démocratique (1902-1933). 

Les villes.

Holguin:

Proche de la cote nord où aborda Christophe Colomb; ce centre commercial et industriel important rend hommage, autant au chanteur Benny Moré (voir Ch 3)

Révolutionnaires moustachus des années 1830, maison de De Cèspedes.

Calixto Garcia.



qu’à  Carlos Manuel de Cèspedes, dont le musée avec les portraits de ses contemporains occupe un ancien casino dans « la cage aux perroquets », devenue ensuite caserne sous Battista.

 Face à la statue de Calixto Garcia.
L'architecture moderniste témoigne de la richesse de la ville.





Détail, "Que Dieu bénisse notre foyer"





encore que  les cages et les grilles soient plus décoratives dans les rues.certaines affichant une foi fort peu révolutionnaire.


Bayamo:

Site de l’invention de l’hymne national en 1868;

San Salvador de Bayamo. 

Dans l’église du XVIIè siècle, Iglesia mayor de San Salvador, une fresque tardive figure le rassemblement du peuple devant le drapeau. Entre l'apparition de la Vierge et le Christ ressuscité.

Camagüey





Ville du centre de l'île, une région d'élevage a vu passer les deux mouvements de révolution. Un panneau souvenir de Camillo, l'un des "barbudos".












Ignacio Agramonte,
natif de la ville (photo du monument supra)
1841-1873, participa à la première révolution, mort au combat. Le  héros  de Camaguey figure dans l’église, tel une icône,  et sur les murs d'une place.




la ville se parcourt pour le plaisir du touriste en cyclo, d’églises en places qu’occupent des sculptures de bronze à l’image des habitants, qui posent ou non.














Le soir, la ville résonne de concerts et de spectacles de « danzon ».
Et comme dans toutes les villes le "Che" voisine avec le sanctuaire.



Sancti Spiritus.

autre colonie espagnole fondée par Diégo Velasquez, les ruelles de  la ville colorée  descendent vers la rivière, le Rio Yayabo.: une décoration murale assez étonnante et de l’artisanat de chemises.




Une serrure pour quoi ? 


La place de l’église catholique.


 Si la révolution a instauré une république de type communiste, le culte  trouve toujours sa place, et les innombrables églises sont restaurées, bien peu fréquentées, la Santeria fait concurrence.
 La "Vierge  de la Charité" est officiellement  la sainte patronne de Cuba.












Le Nobel  d'Hemingway

El Cobre:
Site minier d’extraction du cuivre (d’où son nom) au nord de Santiago connut une conquête de libération de l’esclavage dès 1807.
Le miracle d’une statue apparaissant à des pècheurs en 1605 transforma le site en lieu de pèlerinage majeur.
La basilique contient des ex-votos de guérisons et, signe de temps modernes, la médaille du Prix Nobel obtenu par Hemingway. Le pape y est passé, une sculpture en témoigne.



Les "Pietas" de Trinidad.


Santiago de Cuba



Très excentrée par rapport à La Havane, la ville fut le noyau de la révolution castriste.




C'était aussi le point de départ de l’expansion coloniale espagnole: Diego Velasquez s’y installa en 1510 et fonda des villes souvent dédiées aux saints catholiques. Bayamo,  Santa Clara, Sancti Spiritus. 



L’entrée de la baie défendue par un fort, le Castillo del Morro, maintenant musée. Y jouait ce jour là un superbe quatuor vocal féminin, tous les métissages harmonisés.




   

La maison de Diego Velasquez, devenue musée du mobilier, proche de la cathédrale permet d’admirer l’architecture, en particulier les plafonds, des premières constructions de bois  du XVIe siècle très fonctionnelles pour le climat. 











Rue piétonne




Grande ville bruyante dominant un port de commerce, les rues piétonnes sont déjà envahies de « marques » internationales,  et quelques jardinets occupés par les joueurs de dominos, sport national, et des vieux musiciens.









Maison de J M de Hérédia.





La rue José Maria de Hérédia, concentre les salles de concert , les premiers bars de la musique du « son » et quelques librairies.



Le cimetière Santa Ifigenia.






Dominé par le Monument à José Marti, père spirituel de la révolution d'un style des années 30:
 une cérémonie militaire s’y déroule toutes les 20 minutes, pas de l’oie à la soviétique et musique d’ambiance..





Les tombeaux, en marbre importé de Carrare, glorifient les défunts d’une société riche de la fin du XIXè siècle: superbe collection de  kitcheries  dignes du Père Lachaise.













 



Un intrus: qui signale la valeur des musiciens dans la culture cubaine et dans une révolution permanente.


La place de la Révolution : 

Antonio Maceo , enfant du pays, en cavalier entouré de machettes stylisées , version plus contemporaine de la statuaire traditionnelle. Cette Icône de la première révolution,  occasion d’une leçon, est devenu le symbole d'anticipation des révolutions à venir.




2. LA révolution cubaine , 1953-67 et après.

Les années de la dictature de Battista, « élu » en 1940, qui se maintient au pouvoir par un coup d’état en 52, période pendant laquelle l’économie cubaine est aux mains des américains, et toute opposition est muselée, la résistance s’organise à l’exemple des luttes de José Marti, Maceo et Gomez.



Les chefs: Fidel Castro (1931) et son frère Raul, (nés à Biran (sur la route entre Holguin et Santiago).












On a pieusement conservé les impacts de balles.



organisent l’attaque de la caserne Moncada, le 26 juillet 1953, date symbolique qui s’affiche partout et devient le « Mouvement  26/7 »  de libération.










On peut habiter au 26/7.



Après son retour de prison en 56, et un séjour au Mexique où ils rencontrent Che Guevara. Avec 81 compagnons (beaucoup meurent) débarquent dans le yacht Granma (du nom de la province orientale) et  soutiennent la guérilla de « Che» et son ami Camillo Cienfuegos dans la Sierra  Maestra; ( le film de Soderberg fictionne cet épisode.)




Santa Clara.


Deux années de lente reprise des villes jusqu’à la reddition de l’armée en 1959  après l’explosion du train blindé à Santa Clara.  Le train est transformé en musée. Le commerce prospère.







Le gigantesque monument funéraire du Che, visite sous haute surveillance, est dominé par la statue du héros, le bras en écharpe.









Par ailleurs, la ville qui produit des cigares est charmante.
La calèche continue son office.











Cienfuegos. 

José Marti à Cienfuegos, la "liberté" en version blanche.





Christophe Colomb y aborda, mais la révolution ne figure que par le nom qu’emprunta Camillo, l’ami du Che.




Cette cité portuaire ultra riche du centre de l’ile, au sud de Santa Clara s’organise autour de la place José Marti.


L’expansion économique liée au commerce du sucre dès les années 1830 se distingue par maisons aristocratiques sur colonnades puis par les villas de bord de mer du début vingtième, dans la péninsule de Punta Gorda. 

Le Palacio del Valle, 1912, désormais hôtel de luxe.


Un total éclectisme architectural: un hôtel de style gothico- mauresque voisine avec des maisons «constructivistes » et des décors inattendus : un nain de jardin fait face à une « Danse «  de Matisse et quelques sculptures dites modernistes.


















TRINIDAD









Isolée par les montagnes de la  Valle de Ingenios (voir ch 3), capitale des exploitants de la canne à sucre, était un territoire de résistance réactionnaire.


Classée au patrimoine mondial par l'Unesco, entièrement rénovée,  ou presque, est devenue le site  touristique principal  de Cuba : proche des plages et d’un parc national, cascades et ballades.




















Les maisons ouvertes par des grilles abritent les siestes des nantis, les autres sont sur le trottoir.


Des musées occupent les anciens palais des propriétaires terriens, aux collections assez stupéfiantes d’objets importés d’Europe.









Le cheval reste à la porte.








Les petits métiers survivent, à pas d'âge.
et la musique dans les rues n’exclut hélas pas la mendicité.
















Mais les langoustes y sont fameuses….










Vers la fin de l’histoire


La baie des cochons



Un panneau rappelle le rôle de Fidel Castro et de son armée dans l’échec du débarquement américain en 1963,












les plages, le complexe touristique et les crocodiles du parc d’élevage ont effacé la mémoire du site historique.







Nous n’avons pas visité Guantanamo !.

Après la perte de l’ami soviétique, en 91, et le désastre économique qui s’en suivit, (l’exportation du sucre perd son débouché et  inversement, le  pétrole n’arrive plus) le pays doit s’adapter.

Ni tracteur, ni cheval.





Raul Castro au pouvoir amena une certaine ouverture et quelques réformes positives dans le domaine de l’agriculture, rendant la terre aux petits cultivateurs.

Sur la route nationale.












Le contraste est violent entre les paysages de misère, vus de la route, l’état du système d’électrification que l'on voit sur toutes les photos de ce reportage, la vétusté des transports,  et les quelques  villes modernisées.




Les croisières reviennent . Santiago.




Et maintenant  avec la reprise des relations avec les États-Unis, quel sera le prochain envahisseur ?









Marina, croisières, dauphins à Varadero.






Le touriste international certainement, si l’on en juge par le nombre des hôtels en construction à Varadero, et les restaurations dans les villes.


Soirée festive sur CCTV.









Les trois chaînes de la télévision chinoise (infos avec sous-titrage en anglais) occupent déjà le paysage médiatique.


Attendons, en regardant la mer, vers l'est.