samedi 27 mai 2017

PÉROU 2/5 : Les Voies de l'INCA




Impénétrables, les montagnes et la jungle ont préservé le site royal de Machupicchu de l’invasion des troupes espagnoles. Maintenant la voie sur la berge de l’Urumbamba en train (très cher mais avec café-gâteau) + bus, ou pour les fans de trek sur le chemin des Incas on monte sans trop de peine.  Avec un peu d’imagerie fictionnelle pour égayer la pierre. 



Comment, avant le cheval, les Incas ont-ils élaboré un tel site? 

ARCHITECTURES MONUMENTALES

Les ruines découvertes par Hiram Bingham en 1909, perchées sur un plateau à 2360m au dessus du rio Urumbamba révèlent un urbanisme complexe et ordonné selon des fonctions religieuses, politiques et agricoles.

temple principal (avec la foule)


S’il n’y a pas de pyramides (comme en Amérique centrale) le site est en soi une pyramide étayée par les terrasses, contre tout effondrement.


Paradoxe d’une civilisation très élaborée au plan économique et politique , hiérarchisée, associée à des moyens technologiques archaïques pour le XIIIè s.


Base de la tour du temple du soleil.


En architecture, les ressources géologiques imposent la pierre, mais le mode «cyclopéen» d’assemblage de blocs énormes requiert des stratégies incroyables, même en terrain plat à Cuzco.
Ne connaissaient pas la roue. Utile pour le transport de blocs de 100 tonnes. (Même les égyptiens!) 60.000 esclaves ?

Les "trois fenêtres ".du temple inclus dans le palais royal.

Les ouvertures en trapèze, surmontées de linteaux, dans des constructions de plan rectangulaire et labyrinthiques à deux étages au plus, ne sont couvertes que de toits de paille, quand les voûtes sont semble-t-il connues.

Cultures et greniers.


L’étayage en terrasses du site permet l’agriculture et l’élevage de camélidés et moutons.

Extension de l'empire.
Ni écriture ( comparer avec les gravures et codex Aztèques du Mexique de la même période), ni figuration en statuaire, mais une connaissance de la géométrie, de la comptabilité par les quipu, et sans doute de l’astronomie.

Enigmatiques vasques ou lunettes
d'observation.








L'empire Inca, fondé vers 1200 (mythologie à défaut d'archives, voir infra) s'installe dans la fertile vallée de Cuzco, 3330 m entre deux chaînes de la Cordilière, à partir de laquelle elle conquiert les royaumes antérieurs du Pérou, vers le nord côtier  puis dans les autres directions. Un réseau de routes assure le contrôle.

Une "Porte de l'Inca" ferme la vallée au sud.


CUZCO

Symbole de la ville.








Centre du pouvoir d’un empire des "quatre directions".














Des architectures de l’époque inca ne subsistent que des soubassements de constructions  espagnoles, visibles dans les rues; (un Inca de service se vend pour la photo). 

On voit les tenons qui permettaient le levage.


Même technique d’assemblage, encore qu’on ne perçoive pas la supposée forme du puma, qui aurait aussi déterminé le plan de la ville.




Temple du soleil, partiel.


Au Couvent San Domingo, bâti sur les ruines du temple du dieu soleil, Inti : le «Coricancha», les archéologues ont dégagé des bases, et le cloitre s’élève sur les quatre côtés du temple : blocs réguliers et ouvertures trapézoïdales. Une succession de pièces ouvrant sur une cour centrale.
Couverture de paille sans plafond ni voûte.



La maquette a peu de rapport avec l’échelle que l’on imagine après Tintin.












La forteresse de Sacsayhuaman (nid de faucons) domine et protège la ville : 


trois remparts superposés en zigzag de blocs atteignant 150 tonnes enserrent une plateforme où demeurent des ruines de tours-citernes. Double fonction militaire et économique. De l’autre côté de l’aire où les lamas font fonction de tondeuse, une colline à peine taillée que domine « le trône de l’Inca » (fil électrifié anti-touriste).


Fonction rituelle et religieuse. D’autres restes énigmatiques parsèment un site de plusieurs hectares.
Les espagnols ont fait descendre une partie des murs de la face qui domine la ville pour récupérer des matériaux de construction. (Petits formats, manque d’esclaves?)




Dans les vallées, en venant du Lac Titicaca, le site de Raqchi :
le Temple de Wiracocha




Un mur central pourvu d’ouvertures dentelées supportait une toiture reposant sur des colonnes. Une formule totalement inconnue ailleurs.

Restitution.
Remontage hasardeux



Une cité entière de même structure entoure le temple: base en grand appareil, mur en torchis et toiture portant sur les pignons.  
Les dizaines de greniers circulaires voisins conservaient les aliments. 







les poupées "Chancay" du marché de Pisac














à Pisac, autre site Inca dominant la vallée, accessible par des marches sur le flanc de montagne le marché artisanal détourne le visiteur d’une escalade épuisante.

Chinchero

Ville inca de la Vallée Sacrée , les terrasses remontent à la période Inca, de même que les  terrasses circulaires de Moray, dénivelé de 150m à usage d’expérimentation agricole. 

La petite église baroque espagnole occupe le sommet de la colline.
Une gestion des terrains attribuait une parcelle à chaque famille comme c'est encore le cas dans les salines de Maras. (chap 1)

Des Sites aux  Musées :







les cultures du Pérou ancien.

Dans leur conquête des territoires voisins (par colonisation ou par guerres successives) les Incas se sont réaproprié des techniques antérieures : Poterie et tissage, orfèvrerie.


























Quelques pièces des Vè et VIIIè, pour le plaisir:


Affaires de cochons d'inde.

Préparation du mort.








Au musée Larco de Lima, sont exposées les poteries des époques 
Chimu, de la culture Paracas du Vè siècle dont la capitale Chan Chan était construite en terre ornementée. de la culture Nazca , vers 800, connue pour les techniques d’irrigation et ses glyphes. 

Période inca:

Vase /visage.

Les guerriers.




















Les tissages complexes à dominante de motifs produits par la trame sur chaine coton, laine de camélidés ou plumes, sont remplacés dans les montagnes par des bandes sur chaîne visible, plus simples.



 
Les amateurs auront reconnu la figure de l'idole des temple de Tintin empruntée à un couteau rituel Chimu.




le mal des montagnes ?

Quipu inca.







Manteau comme linceul. Motif du serpent (le monde souterrain)










Période Chancay















        















les « fardeaux » contenant des momies.. 

Les ornements en or des coiffes des dignitaires:  bouche cousue d’or..


 Les Incas:  La voie de l'Imagerie moderne et contemporaine.

 En 1532, Pizarro et son armée réduisirent le dernier Inca Atahualpa, dans sa capitale Cuzco.

La capture d'Atahualpa, version XVIIIè
La peinture et les manuscrits développent cette victoire contre le paganisme (nombreuses peintures du XVIIè siècle dans les églises). 

Portrait? XVIIè 
La capture par Valverde et Pizarro



En revanche l’oppression suscite des rebellions dans tout le territoire jusqu'à l’indépendance en 1824 avec Bolivar, et à nouveau pendant les périodes révolutionnaires guévaristes.
Tupac Amaru (peinture 17è)


Les peintures de la communauté  « Tupaj Amaru »  à Lima
le dernier  fils d’Inca, Tupac Amaru, qui régnait à Vilcabamaba (peut être Machupicchu) fut pris en 1572.



Un descendant (?), Tupac Amaru2 fomenta une rébellion contre le pouvoir espagnol au  XVIIIè s.
Puis le nom fut repris par un groupe révolutionnaire concurrent du Sentier Lumineux dans les années 1970. 
Ayant rendu les armes, le groupe semble être devenu centre culturel: des jeunes répètent une danse du taureau, à grands coups de sifflets. Des peintures murales illustrent l'histoire mythique.



À gauche, l'inca fils du soleil apparait sur le lac Titicaca, à droite intronisation devant la construction du temple.

Origines mythiques du peuple inca.

Une nouvelle iconographie de peinture murale, influencée par les artistes mexicains évoque la saga des Incas, et de la population Quechua. 

 Centre culturel à Lima:  l'arrivée des espagnols.
 l’arrivée de l’inca sur la lac Titicaca; une des deux hypothèses de la création de l’empire, l’autre étant le couple frère et soeur sortis d’une grotte pour instituer l’agriculture dans la Vallée sacrée.

Centre culturel à Lima, artiste inconnu.
les rituels et traditions. (On les verra toujours vivants, au chapitre suivant).





Le mural à Cuzco : Juan Bravo Vizcarra . (1922-2016)

 Cet Artiste de Cuzco (un site sur Utube), a réalisé une fresque de plusieurs mètres sur l'Avenue El Sol: L’histoire de Cuzco et sa ruine. Un style entre muralisme militant et BD.



Massacres, révolutions et renaissance. Apothéose du couple premier.