dimanche 18 juin 2017

PEROU. 4/5 : Communautés montagnardes.

Misminay : le rituel de la pomme de terre.
Un nouveau tourisme tendance « ethnologique » alterne les sites incontournables et la découverte des communautés rurales, au Pérou, en montagne comme sur le Lac  Titicaca (ch.3). Comme ailleurs.


Sibayo

Sibayo: l'église.
Premier séjour chez l’habitant dans un village perché à 3818 m au dessus de la petite ville de Chivay dans la cordillère orientée à l’ouest,  non loin du  canyon de Colca .











Les gardiens de porte nous guettent.








Le condor. Benvenida.


Le Village, maisons de pierre grise volcanique couvertes en chaume, s'organise autour d'une église baroque inspirée de l'espagne, mais marquée par le travail des constructeurs indiens.









Que l’on ne nous propose pas de visiter.
Une population assez nombreuse pour un collège. 












Le sol des rues et de la place est entièrement dallé d’assemblages de pierre avec quelques médaillons figurant des animaux mythiques; le condor, le taureau; 
le héros local de la place est le lama qui scrute la montagne.





En rang dans la rue, le comité d’accueil des femmes qui ouvrent une chambre pour le touriste, nous attend. En grande tenue, supers chapeaux à fils d’argent, apanage des femmes mariées .

"ma chambre et ma logeuse"

Le luxe des chambres bien décorées : un petit radiateur électrique, et six couvertures..
Peu d’appétence pour la douche, il fait un froid bleu. 



Comme toujours un repas commence par une soupe chaude...

Le ridicule ne tue pas par grand froid...

Cheese, cocotte.



Dans l’après midi, déjà déguisés, à contre coeur, mais assez hétéroclites, nous pérégrinons vers un torrent, -qui sait, peut être la source de l’amazone?- précédés des lamas, vigogne, «fleuris ».









Préparation de la chaîne












Une soirée dansante, flute, guitare, harpe, tambour, dans un bar/maison des jeunes, avec pisco, chicha, tisane et ou alcool,  succède à la visite des ateliers de la communauté des femmes:


Filage, Tissage, montage de la chaîne , et présentation des motifs traditionnels :

Faune graphique.















Mais on préfère acheter en urgence des bonnets à oreilles et des mitaines en « baby alpaca ».




À la nuit, autour d’un feu  de bois, nous  épuisons notre peu de souffle en une  ronde très « fest noz »  breton , quoique beaucoup de pays la pratiquent aussi.



En « redescendant » , un bain brûlant au soleil n’est pas de refus dans les sources chaudes de Chivay
Petite ville très touristique, -Colca est proche-, au marché abondant et rues décorées de statues un peu kitch. 
Panneau publicitaire à Chivay.


C'est dans le glacier qui surplombe la vallée que fut découverte la momie de Juanita, exposée au Musée d'Arequipa. Jeune fille victime d'un meurtre rituel?? En tous cas, cela rapporte.




Une mendiante (?) en vêtement brodé traditionnel très coloré,  seule dans cette tenue, file en attendant , quoi?





Les costumes :
Hors des villes modernes, au long du trajet sur l’altiplano, puis dans les vallées, on observe les tenues plus ou moins ordinaires, brodées ou pas, colorées ou moins, et qui varient selon les régions.


un petit inventaire des vêtements  d’appartenance à des cultures spécifiques:

La fileuse du col de Misti
À Chinchero.




















Pour les hommes des chemises  ou des ponchos rayés, des anoraks aussi.
 pour les femmes,

Vendeuses à Pucara


Enigme inca un peu Hmong









Les jupes plus ou moins brodées et usées, plus modestes et moins colorées que sur le Lac Titicaca, sans rapport avec les broderies très complexes des villages de montagne.  




À Raqchi, les vendeuses de catalogues.






des caracos ou des capes, selon. Et toujours le «sac à dos» pour transporter les enfants ou les biens.






Des bas de laine beige, mais pieds nus dans des sandales, elles vaquent à leurs occupations, ou posent devant un étalage de «souvenirs».



La coiffe de Pisac. Vue à Cuzco face au musée Inca. 






Le couvre chef en particulier évolue, du chapeau melon rond sur l’altiplano, aux «abat-jours» de Pisac.  










MISMINAY 

Séjour dans un autre village pentu, encore très perché au dessus de la Vallée Sacrée des Incas : on frise les 3000m d’altitude.





L’accueil est très surprenant: 
autour de la table de la salle de restaurant nous déclinons nos prénoms, âges et situation familiale devant nos « frères et soeurs »  (qui font de même) de ce qui apparaît comme une communauté un peu sectaire,  -après l’expérience du lac, l’influence des  évangélistes a gagné du terrain sur le catholicisme;  pas d’église dans le village. Comme pour l’école, il faut descendre quatre kilomètres plus bas. 

Les costumes sont en fait un uniforme fourni par une agence de tourisme; les volontaires du village ont comme à Sibayo et sur le lac, suivi une formation hôtelière. Les autres villageois s’occupent de leurs troupeaux.

Objets du rituel; la jarre de chicha.

Quelque soit leur âge avancé, les péruviens n’ont pas un seul cheveu blanc, et très fournis pour des coiffures sophistiquées des femmes. Tous nos blancs sont chauves, ou rasés. Trop injuste.

En revanche les traditions multi séculaires demeurent:pour le folklore ?

Le matin, une « séance » agricole rituelle nous amène à participer à l’arrachage des pommes de terres: 


les hommes dévoilent les objets du rituel, statuettes symboliques d’animaux en pierre ou terre cuite  et coquillages (d’où provient la coquille St Jacques??).



Pour commencer, un rituel de libation, prières aux dieux : on agite nos trios de feuilles de coca dans les quatre directions de l’espace, puis des arrosages de chicha vers la montagne. On a le droit d’en boire aussi.




Juste une rangée, (la quantité nécessaire pour nos repas, mais aussi, pour en conserver pour  d’autres groupes de touristes ) les amis y vont de la bêche avec énergie.


Les hommes construisent sur place un four en blocs de pierre et terre, qui sert à cuire la récolte et garnir le repas du midi.














Une promenade apéritive essoufflante (les oreilles emplies de thym anti-mal des montagnes) sur un sentier abrupt mène jusqu’au promontoire qui domine les terrasses de Moray de l’époque inca : expérimentation d’agriculture en vue plongeante.



Un après midi très pédagogique : la connaissance des plantes médicinales, 






puis des plantes utilisées pour la teinture de la laine : variations subtiles des effets de la cochenille :




















à nouveau l’ourdissage de la chaîne, puis quelques duites sur le métier : où l’on vérifie que la technique des tisserandes de montagne privilégie le décor par la chaîne (contrairement aux tissages du littoral, à motifs trame plus complexes, vus dans les musées.). La tisserande a appris le travail pendant 8 ans auprès de sa mère. 


La maison de Jesus.




Le soir, chacun rejoint sa chambre dans des maisons en adobe couvertes de tuiles, les villageois ont monté un étage pour l’accueil, deux, voire cinq lits, l’optimisme règne, mais sans chauffage, et la salle de bain restera inutile, glagla, 




Le sentier des ânes.




on redécouvre avec délectation l’usage de la bouillotte de nos enfances. 






La descente dans le noir sur terrain glissant escortée de Jesus, mon hôte, fut aventureuse.  La remontée aussi sur le sentier ponctué des crottes d’ânes et autres ruminants.




Vue sur les Salines.










Une excursion du deuxième jour pour voir le salines de Maras, ses 4000 bassins; acheter du sel ou du chocolat au quinoa, 








puis dans le petit village de

Cuper, proche de Chinchéro nous visitons une école primaire à deux classes : 


Du papier pour travailler.



Chaque gamin attend avec avidité la livraison des ramettes de papier pour l’imprimante, terminé les cahiers/crayons usuels, puis adopte un des amis du groupe; le mien portait un vieux blouson Spiderman.






No comment, la morale est au programme.

Un texte poétique.
Adoption.




























Certains enfants étaient absents en raison de la pluie et du froid, ils habitent plusieurs kilomètres et viennent à pied.


"Me pique pas mon ballon !!"


















Seul un mouflet trop jeune court après un ballon; la mère, une assistante,  allaitera le bébé hurleur. On apprend que des cochons d'onde sont élevés dans la cantine, pour usage alimentaire ultérieur.

Choeur des enfants pour le départ, avec mime, en quechua et en espagnol : les cours sont bilingues. Nous ne trouvons que Frère Jacques en réponse.

La chanson du chat.


Puis un premier tour dans Cuzco (à suivre) et nous remontons dans notre sympathique glacière:


Au repas, le traditionnel cochon d’inde rôti, pour les volontaires : un peu gras, pas beaucoup de viande ni de goût.  Tisane de coca, maca et autres plantes, vite la bouillotte….



A nouveau des adieux chantants et dansants, Embrassons nous,  mes frères et soeurs








Nuage du petit matin dans la vallée, plus bas que le village.