mardi 18 février 2020

COEUR DE L'INDE /3. CELEBRATIONS...

     1. SANCTUAIRES ET PELERINAGES- obligatoires.  




Si les sites historiques concourent à « l’éducation-idéologique- des jeunes »,  les grands sanctuaires, drainent des millions de dévots, et autant de petits commerces- et de mendiants. 
Les étals des fleurs pour les offrandes réjouissent l’oeil, autant que les vendeuses. 


Depuis (encore) l’accession au pouvoir du PJB parti safran nationaliste, les écoles, publiques comme privées emplissent les sites touristiques.




Lire un article du monde sur la réglementation des cantines; (exclusivement végétarienne) qui entraine des déficits nutritionnels et des retards de croissance. 

Nuées de charmants enfants,  qui posent avec ou sans le sourire..
Enseignants pas toujours ravis..
Ellora:  dans le Kailasha

Des lieux pour croiser aussi des hindous fort sympathiques..

Occasion de pique-nique sous le regard de Vishnu. Mais Bouddha,  boudé, reçoit peu de visiteurs, dans les grottes d’Ellora ou d’Ajanta qui lui sont dédiés, une discrimination visible. 














Les croyants y vont avec une énergie toute spirituelle, d’autres consacrent l’arrivée d’un nouveau dieu… 
























Ajanta : Après les dévotions, le bain de nymphes. 
    2.SANCTUAIRES. HINDOUISTES

Dédiés selon les cas à VISHNU ou à SHIVA : deux courants qui se repèrent au marquage du front des adeptes, et du paysage. 
    Omkareshwar.



Le site domine la rivière Narmada maintenant barrée d’un immense barrage. (qui fut l’objet d’un conflit politique et écologique).  
des travaux d’agrandissement et de soutènement font penser à un garage en construction.

 Dans Le temple  Shri Omkar Mandhata.







Dédale d’étroits passages entre des colonnes historiées et guirlandes de fils électriques:
on accède au  sanctuaire  abritant le Jyothirlingam. L’un des 12 lingam sacrés.

Précipitation et bousculades,  limite hystérie, rien de paisible... pour aboutir au coeur du sanctuaire: 
mais des sourires au fond..





 
À 18 heures, le précieux lingam est transbordé en palanquin vers une chapelle secrète, au son du tambour.











Sur les terrasses, les offrandes et cercles de famille,  entre dévotion et horoscopes.  


Le touriste peut s’offrir un tour de bateau  et rejoindre la rive d’en face : petits commerces, hôtels, une vision d’un village coloré.  et de quelques temples ensoleillés . 







        AARTI sur les GHATS  : UJAIN


Une célébration quotidienne sur les bords des rivières sacrées (déja éprouvée dans les blogs de Mai 2019, à Haridwar et Rishikesh sur le Gange) ou au Népal.

Ujain  : un des quatre sites consacrés par la chute d’une des gouttes d’élixir d’Immortalité. 


    L’AArti du soir sur la rive de la  SHIPRA 
                                                                      Assez débonnaire : cymbales et grosses caisses, un jeune souffle dans la conque.
Trois célébrants seulement, pas de foule. 
Des badauds circulaient plus tôt sur le quais bordés d'innombrables petits temples, et étals de bricoles.
Un local s'invite à la cérémonie en faisant tourner des assiettes au sommet d’un bâton… 







UJAIN  : le Mahakaleshwar Mandir:
Le grand temple dédié à Shiva:  espace gigantesque où convergent des milliers de pèlerins du matin à la nuit tombée : Barrières, détournement de la circulation, contrôles répétés.
Massés dans la cour, on entraperçoit le célébrant senior, dans une cellule gardée par un militaire en armes: quelques minutes de manipulation, des objets du culte. Le prêtre a quelque ressemblance avec le docteur Mabuse. No photo.  

TEMPLE DE Krishna  à  ORCHHA.
 Un Même cérémonial dans un  doublage moderne de l’ancien temple actuellement fermé. 
qui comportait des peintures murales sublimes (dans ma mémoire de 2002) . 
Entièrement rose plus saumon que safran.











Ils y vont...
des kilomètres de queue et de couloirs en profondeur: le « touriste » peut s’assoir dans un amphithéâtre qui plonge sur le coeur du sanctuaire: une vidéo retransmet le détail des dépôts de fleurs sur le Lingam sacré.  Telle une opération à coeur ouvert.. 
No Photo (appareils confisqués à l'entrée)  Le même cérémonial qu'à Omkareshwar. 

 Dholpur.  Un plus petit temple à Krishna:




Sympathique:  un petit Mandi de marbre fleuri, et son  dieu très féminin ; quelques dévots , le temps d’une méditation express pour cadres, cartable à la main. 


                               3. AUTRES FESTIVITÉS, moins religieuses.



 Au spectacle pour touristes à Khajuraho : dans la série des danses des régions, les musulmans du Penjab trouvent encore une place, fort acrobatique.


On n'échappe pas aux incontournables musiciens pour touristes à Agra. Mille et une Nuits très épicées..

    
    4. MARIAGES: LE PRIX DU BONHEUR.

Au long des routes et dans les villages, des tentes sont prêtes pour accueillir les mariages; 
nous n'en n'avons pas vus, mais, autre lieux , autre moeurs, autre culture: 

Chez les Sikhs, la dot qui ruine les familles hindoues, justifiant l'actuelle réduction à deux enfants par couple,  n’est pas dans la tradition: (non plus chez les musulmans, leur nombre d'enfants engendrant l'islamophobie du pouvoir.)


Dans un hôtel de luxe, genre palais du maharadja,  à   Orchha, c’est la fin des cérémonies, on nous présente les mariés, rayonnants et toute la famille. Tenue de luxe sans oublier le poignard, la bracelet, le turban. pour le caleçon, mystère. Des gens heureux, c'est rare...

  Coût évalué de la fête, équivalent à 30 000 euros.  Salaire moyen de fonctionnaires ( « ceux qui ne font rien », selon Dev) et qui ont bénéficié d’une « discrimination positive » pour basses castes dans les ministères précédents, 800 euros.  
Une disposition à éradiquer…. ce qui ne manquera pas dans le programme du Parti au pouvoir depuis 2014, que notre guide nomme « parti capitaliste »,  une traduction fort pertinente.
 Et les gâteaux étaient délicieux..

lundi 17 février 2020

AU COEUR de L'INDE /2: SUR LES ROUTES.

                          Une Traversée du Madhya Pradesh: De Aurangabad (au Maharastra) jusqu'à Delhi.




On quitte les embouteillages urbains pour des routes en travaux, sans fin, "diversions" et cahots. Quelques deux mille kilomètres de bus à trente à l'heure en moyenne; pas mieux pour le train Bhopal-Khajuraho.  Tout le temps de capter des bribes du réel: Photos floues, ou de travers,  Sorry.

Un plateau central en partie sec, avec quelques collines où perchent les ruines des forteresses d’antan, où campe toujours l'armée.


La  région est traversée de grandes rivières aptes à irriguer les cultures : 
La construction de grands barrages, a réussi d’une part à noyer des villages et en aval à dessécher les terrains. et quelquefois à réguler les flux. Les inondations peuvent être terrifiantes.

La dernière crue a atteint le tablier du pont. Aujourd'hui basses eaux.

La rivière  Chambal, qui passe à Dholpur,  est devenue touristique, en bateau à l’affut de crocodiles, (dauphins absents ce jour-là) qui surveillent les femmes au bain et à la lessive.


C’est le Tropique du Cancer, dûment signalé.


                             CULTURES.


L’on tente d’imaginer que la moitié de la population de l’Inde est constituée de cultivateurs et paysans. Basses castes de préférence. ou grands propriétaires.


Pepinière.
Fèves.
Alternance de céréales: Maïs, blé, riz dans les zones irriguées, de la canne à sucre. par endroits, arachides et fèves. 
Quelques pépinières et champs de fleurs.  Du coton, avide en eau.
Les coopératives et les gros propriétaires louent les engins agricoles, très rares sont les fermes qui en possèdent : le travail se fait à la main en fonction des superficies.






Et partout, un Habitat rural misérable, cabanes faites de n’importe quoi.  Au mieux, un puits.
des cloaques,  et un cours d’eau vaseux. Inutile de parler des ordures, bien que des affiches tentent de sensibiliser au problème.
Ce ne sont que quelques exemples.




Avec l'eau courante des mares, avec ou sans vache,  chèvres et chiens. 











À l'écart de la route, les campements de fortune de travailleurs (?) migrants, ou les pauses.
Transports et migrations: un principe de remplissage maximum.












Par chance, les boeufs ont encore une utilité.





Le bétail peut être regroupé dans quelques exploitations, mais nombre de vaches, vaticinent près des maisons, au centre des villages, sur les parkings..





et souvent errent dans les sables et cailloux des autoroutes en construction: peu d’espoir pour celles qui ne donnent plus de lait.

Quand le pouvoir tente d’imposer le végétarisme et priver les musulmans de leur citoyenneté,  c’est de leurs fonctions qu’ils sont interdits : ils sont bouchers, travaillent le cuir,  équarrisseurs, transportent les veaux vers les régions du sud.  Élèvent quelque porcs, noirs ou roses pour les chrétiens et "athées". Notre « cher » guide, pro Modi, prétend que les vieilles vaches sont emmenées dans des forets.  (???)

            DE LA BOUSE :  Une théorie..



Empreinte des mains.















Les vaches, la richesse nationale,  pour le lait et ses dérivés, produisent aussi le combustible des habitats ruraux.  Travail des femmes et des filles, comme des intouchables:  toujours en sari,  une tenue de travail ordinaire.
Tout au long des routes, l'agencement des galettes pétries à la main forme des assemblages assez décoratifs et rythmés; contrairement aux meules massives vues au Penjab . les dômes construits après séchage, montage en écailles, strates et fuseaux, évoquent les sikharas des temples de la région. Origine d'une architecture sacrée..
La même constatation sur l'architecture préfigurée dans les briqueteries.    
                        Superbes agencements. Toujours à la main, à l’infini…..

                       Petits Commerces

Au long des routes et aux carrefours des coins de nulle part : boucheries perdues, faux  ray-bans et réparateurs de vélos. Hors  de la cité , un rare vendeur d’alcool, sous bonne garde !!! 
Station alcool.












Emballage du coton,  et transports de famille et de tous matériaux en charrettes à boeufs, tuk-tuk, mob ou vélo.
Boucherie- service: abattage et vente.
Arrêt- chips de banane, encore chauds.






Le commerce du coton fait la richesse de la région de 
Bhopal, capitale de l'état où vivent de nombreux musulmans, 
souriants, modernes, ou pas.

Coexistence.






les commerçants (selon un article de la revue Critique, fev 2020) sont souvent d’anciens intouchables (dalits) enrichis par l’agriculture, capables ensuite d’acheter le terrain et construire leur maison ou de créer un commerce. Autrement les petits boulots.


Couture, métier d'homme..
Fabrique de bidis





                    MARCHÉS


Micro-crevettes.




















Dans la petite ville proche d’Orchha, non loin des poissons, réservés aux musulmans,  les «invisibles» rincent les racines de gingembre. 



      Quelques rencontres inédites:  des contrastes propres à l'Inde. 

Sur un chantier, probablement une  Hirja (ou deux) travaillent, nous n'en n'avons pas rencontré au bord des routes.
Des trans- genres reconnues, qui risquent d'être rayées des lois... Lire Le Ministère du Bonheur suprême.

Un char doré double un tracteur. 
 C'est la saison des mariages:  Au bord le la route dans des petites villes ou des villages misérables: les tentes décorées attendent les festivités: mariages d’amour ou encore arrangés. 


Le passage de nomades, transitant vers le Gujarat voisin (600 km) en fonction de la saison  offre un moment de rêve : des formes  et tenues vues dans des villages lors de voyages précédents. 




On verra au Musée Indira Gandhi de Bhopal : Une belle mise en scène  des habitats, vêtements, objets usuels et objets sacrés des ethnies.  « Hors sol ». Chapitre à suivre.

Une photo retrouvée: un vrai sadhu, totalement nu,  rampe entre deux voies de la grande route, escorté de deux co-religionnaire  à vélo et tuk-tuk,  à la limite sous les roues du bus.
D’autres préfèrent l’avion: 
La sculpture monumentale de l’aéroport d’Aurangabad nous illustre la méthode.