jeudi 8 mai 2014

CAMBODGE 1/3: Un tour dans la réalité.

Vision appétissante !


 Mars 2014. Objectif  premier ou occasion du voyage : les actions des associations  actives au Cambodge. 
Un petit groupe donc, hétéroclite, un homme et  dix femmes, autour de Kim Tan, notre chef, un minibus, un chauffeur, un « garde de corps » et  Yuni, notre mère à tous, quoique plus jeune mais qui connut dans son enfance les horreurs du régime de Pol Pot.  Programme inédit donc, loin des grands voyagistes. Et à part les cambodgiens, aucun n’a jamais visité le pays, même Angkor, inscrit aussi dans le circuit.


Phnom Penh,

Petit marché de rue.
 37°, sueurs,  dans la poussière et les fumées de gros  4x4, des mobylettes et des tuk-tuk (les riches ou les pauvres) et la pollution augmente pour les pédaleurs de cyclo-pousse dans des embouteillages énormes. Nos poumons en ont pris une première dose, qui augmentera dans les jours suivants, avec la « clim ». L’équipée devient crachotante. 



les cyclos  au départ dans une grande avenue
On a peine à croire que la ville ait pu être vidée de ses habitants en quelques jours, en 1975 à l’arrivée des Khmers Rouges.  La capitale, dont l’architecture du centre date de la période du protectorat, et qui de ce fait ressemble aux autres capitales du sud-est asiatique déborde d’activité. Des arbres fleuris cachent des transformateurs, les câbles  décorent le ciel.




Des marchés grands ou petits : non loin de notre hôtel, dans un petit marché sous bâches voisinent gargottes, coiffeuses, masseuses, fruits et légumes et tous autres produits.

Le marché central.

Le Marché  Central  Psah Thmei, une construction art déco de béton des années 30, sauf la couleur jaune, a quelque ressemblance avec Le Havre.  Les bijouteries sous la voûte brillent de feux bleutés.  Les fruits sentent bon et les fruits de mer nageottent. On goûte un peu de tout.



Marché Russe : les utilitaires.





Il y a aussi le marché Russe, pour des achats compulsifs de souvenirs et fringues. Et autres outils pour le travail.



Sans compter les boutiques et les restaurants ; on prend un cocktail  au  café FCC, qui domine le fleuve et renvoie aux temps du colonialisme - plus fréquenté par les  touristes que les correspondants de guerre, les ONG les ont remplacés.

Au coin de la rue 128


Autour de Phnom Penh:

 On aperçoit à contre jour les temples, palais et le Musée (autre chapitre) en empruntant un bateau sur le Mékong qui borde la ville à l’est,



 la rive opposée, faute de pont, reste presque rurale, à l’exception de quelques hôtels hors d’échelle mais pas terminés. 

Le Mékong, l'autre rive

On navigue vers l’Île de la Soie, au confluent du Tonlé Sap.  Sur la rive, scène bucolique, un paysan lave ses boeufs. Une femme fait sa lessive.

Maison traditionnelle sur pilotis et son autel aux phénix

Le long d’une petite route, les artisans tisserands sont installés dans des maisons traditionnelles sur pilotis pour abriter selon les cas, les animaux, les lits et hamacs de la sieste, la voiture (rare) ou les métiers à tisser, l’activité économique dominante.

NéoKrishna
Vrai gardien de buffles



Une nouvelle pagode fort kitch est encore en cours de décoration,





la langouste monumentale en lieu et place des gardiens de porte rompt avec la tradition bouddhiste garantie par les autres sculptures.
La religion toujours présente renouvelle son répertoire, on y reviendra.


La visite du petit village de Tonlé-Bati  dans la campagne au sud de PP en revanche donne un avant-goût des temples khmers, et des conditions de vie rurale.


Le  Ta Prohm à Tonlé Bati, 12è s



Le sanctuaire dans une enceinte fait coexister des scènes hindouistes et bouddhistes. (autre chapitre). c'est notre premier "barattage".




Dans le village, les femmes s’occupent des enfants, une jeune mère coiffée d’un bonnet de laine (contre les mauvais esprits) allaite son nouveau né. Les cultures, période de sécheresse sont maigres, comme les ruminants. L’épicerie fait aussi salon de coiffure.





Tonlé Bati : le centre commercial




Des gamines vendent des fleurs de lotus, d'autres des écharpes à un dollar pour  compléter les maigres revenus de la famille, et payer l’instituteur.



Au village, femmes et enfants









Où l’on apprend que l’école, théoriquement obligatoire, n’est pas vraiment gratuite et que l’analphabétisme est, hélas, fort répandu. Aucune aide sociale.









PSE,  "Pour un sourire d’enfant".

 Dans Phnom Penh, ce centre monté et construit pour scolariser des enfants qui travaillent sur les décharges  d’ordures, était l’un des objets du voyage.



 PSE est une réussite spectaculaire, de la taille d’un grand collège. Plusieurs centaines d’enfants  y sont éduqués, nourris, éventuellement logés en internat ;
 depuis la crèche jusqu’aux formations professionnelles.


Abandonnés et handicapés.


Le restaurant d’application et les chambres d’hôtes dépassent les 4 étoiles : un service soigné, une courtoisie extrême que la directrice qui a inventé le centre, il y a une dizaine d’années nous a présenté. 




Règlement intérieur.













Discipline, rigueur et sourire au menu. On en ressort ébranlés et heureux de constater que les dons  du parrainage servent vraiment.



PSE : les tiges de lotus se cuisinent aussi.


La visite suivante pour le Musée du Génocide  fait retomber l’ambiance : quoique dépourvu de scènes horribles -sinon photos noires- dans le parc, les amoncellements de crânes dans une sorte de pagode transparente donnent une idée des chiffres de l’horreur. (no photo).  On renonce à visiter  le S21, la « machine de mort Khmer rouge »,  les ouvrages de témoins et les films de Rithy Panh suffiront.  Dutch, le maître des forges de l’enfer, 2011 et le récent  L’image manquante, en particulier.  La lecture de Kampuchéa, de Patrick Deville dans les longs trajets suivants permet de revisiter  -façon puzzle- une histoire plus large du Cambodge et des découvertes et désastres  de la convoitise des pays voisins.



Paysage en période sèche.


VERS LE NORD 


La pagode de Koh Kol






 Près de Kampong Cham, dans le village de  Koh Kol, au bout d’une piste, l’association ASTER a remonté une pagode ; l’inauguration officielle s’est donc transformée en cérémonie religieuse. 

Moinillons dans l'escalier aux Nagas.




Inspiration divine ?


























Les moines  vivent dans l’enceinte du sanctuaire, les jeunes moinillons sont en formation et les villageois participent à l’économie locale. 
Les femmes sont surtout présentes, et après un jeu de questions-réponses  avec le jeune lama,  fort inspiré, 



on procède à la photo de famille autour de Michelle Rastoul, la « marraine » du jour. (en haut 2è à g)


Peuples de l’eau :

Ville au long du Mékong (hôtel avec vue), Kampong Cham, son marché béton au centre,  semble une pépinière de pagodes. 
 Plus loin, la possibilité d'une plage sur le fleuve, à l'extrémité d'un pont de bambou; 



des villages de pêcheurs, pour l'élevage de crevettes et des plantations d'hévéas, hérités du colonialisme.


Le pont est reconstruit après chaque saison des pluies. 








Les spécialités locales -cailles contenant leur oeuf et jeunes cigognes rôties ne tentent pas  plus que les brochettes de crevettes.





Le Lac Tonlé Sap :

La maison/radeau embarque sa pirogue.


Gigantesque réservoir, d’environ  90 Km de long et 25 de large à la saison des pluies, le lac est alimenté par l’eau du Mékong, puis se vide dans la rivière du même nom.  En période sèche, c’est un réseau de canaux qui serpente entre les envahissantes nappes de jacinthes  d’eau.



Ajouter une légende

Non loin d’ Angkor, l’embarcadère pour le lac nous emmène en bateau dans un village flottant 
L'épicerie.













où plusieurs associations travaillent à exploiter les possibilités d’usage de ces plantes pour des nattes ou des cabas. 


L'église catholique.






Toutes les fonctions pratiques sont présentes, et un mariage était en préparation.








La vie en maisons flottantes, qui migrent en fonction du niveau, reste fruste : 

Atelier de tressage, à l'heure de la sieste.
















Déjeuner au  restaurant ouvert par   Osmose, fréquenté par quelques touristes militants  auquel est amarré une plateforme sanitaire (un autre projet ASTER quelque peu utopique).










La suite du voyage est plus franchement touristique.


Grands et petits à la rame.


 
« AU SUD, toutes ! »

Battambang, sur une rivière qui alimente le lac (ou inversement), un marché modern style, des maisons coloniales, des pagodes.


 Dans la campagne,  après  l’ascension  des  quelque trois cents marches menant à un  «petit » temple montagne, le Pnom Banan,  sur le modèle très réduit d’Angkor Vat, 


Maison "historique"








un arrêt dans la propriété d’un viticulteur, moment de fraîcheur sous les treilles. 


Sous les treilles, façon Fellini.

Deux jours sur la côte, à Sihanoukville, on découvre la plage, l’eau chaude, les dames qui font  pédicure dans le sable et épilation avec deux fils (un mystère technique) devant les restaurants pieds dans l’eau.


Tous à l'eau! 
Navigation vers  L’île des Bambous pour le bain : dégustation  de fruits de mer et de crabes épicés (avec des baguettes, ce n’est pas évident). Mes coéquipiers en ont sûrement des images. Et d'autres villages de pêcheurs, moins tentants... 


La java bleue.

Puis un arrêt à Kampot : petite ville charmante, avec quelques souvenirs de la culture française et ses environs, une grotte, un café en terrasse. 


Délices du cerf et de sanglier en marmite!












Enfin retour à Phnom Penh, pour  parfaire la culture et l’histoire, et partager, le temps du dernier dimanche, 
les loisirs des cambodgiens   dans une paillote, avec hamacs et spécialités locales. 












Puis les pépinières sur la route de l’aéroport.













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