Éphèse |
Entre Izmir et Bodrum, un voyage pour rafraîchir la mémoire d’études archéologiques lointaines. Un manuel d’histoire serait plus utile que ce survol. Un guide en couleur ferait aussi l’affaire.
Une expérience nouvelle (pour moi) : le circuit culturel organisé, sans la moindre aventure.
Dans l'avion |
C’était l’offre « Mosaïque du monde », destinée aux abonnés du Courrier International, et autres revues, à un tarif défiant toute concurrence. Notre guide, Ata(turc), seul lien avec la réalité locale, pendant les trajets en bus donnait dans un français parfait des informations économiques sur le développement de la Turquie et expliqua que cette promotion, financée par le tourisme turc, était destinée à maintenir l’emploi dans les sites et les hôtels de la région pendant l’hiver. Un pari réussi.
Les CITÉS hellénistiques.
Des villes portuaires ioniennes, colonisées par les Grecs et développées dans le cadre de l’empire d’Alexandre Le Grand au 4è siècle av JC, puis au 2è siècle de
notre ère par les romains, il ne reste que des ruines.
Priène, le plan hippodamien |
Et les plans et reconstitutions. Le principe d’urbanisation dû à Hippodamos de Milet reste lisible à Priène et Milet.
Constater que la trame orthogonale des rues a pu s’inscrire sur un terrain aussi montagneux surprend toujours.
L’ensablement progressif de la côte par les alluvions du fleuve Méandre, entraîna l’abandon des cités en promontoire, les guerres ont fait le reste sans compter les tremblements de terre.
Et comme dans tous les sites, les amas de blocs et de fragments d’architectures ressemblent à un vaste puzzle. Quelques temples sont en partie remontés,
Milet, le théâtre |
et les bâtiments les mieux conservés sont les théâtres qui épousent les collines.
Théâtres grecs immenses, ou théâtres romains pourvus de murs de scène (frons scaenae), que de gradins à escalader qui permettent d’évaluer le nombre des habitants de l’époque.
Priène |
Priène : Le temple d’Athéna de style Ionique,
le Bouleuterion (salle destinée au sénat), et autres sanctuaires et marchés sur les pentes .
Milet |
Milet : le gigantesque théâtre, et vu d’une coursive (vomitorium), un caravansérail, tout le reste du site était inondé.
Didymes, base de colonne |
Didymes :Le monumental temple d’Apollon, construit au VIIè s av. JC, en l’honneur de l’oracle (un petit hôtel du même nom), fut transformé en église :
deux passages couverts conduisaient à la basilique (un pédiluve). Les bases de colonnes sculptées et le célèbre relief de Méduse.
Laodicée :dans l’ancienne Carie
Une découverte totale (avec même un rayon de soleil) : cette ville ne figure pas encore dans les guides ; en cours de fouilles, une superbe cité de marbre blanc. Fondée au 3è siècle av. JC par le roi séleucide Antiochus II,
la ville fut un important centre de commerce sous la domination romaine, (un second théâtre prouve l’importance de la population)
puis à l’époque byzantine abandonnée après un nième tremblement de terre. Les nombreux temples, nymphées de part et d’autres des rues et agora dallées que bordent des portiques sont documentés par des panneaux didactiques.
Comme les autres sites abandonnés, la ville devint une carrière pour le réemploi des blocs.
Hiérapolis
Une « ville d’eau » : le thermalisme était en vogue dès l’époque hellénistique.
Théâtre de Hiérapolis |
Notre traversée de la Nécropole le fut aussi.
Ephèse
Proche de Selçuk, une forteresse byzantine domine une mosquée seldjoukide et le site de l’ancien Artemision.
Temple d'Hadrien |
La cité grecque dédiée à Cybèle fut remplacée par la ville hellénistique puis le port de commerce a connu son apogée sous l’empereur Hadrien, son temple au fronton syriaque est remonté.
Au début de la Chrétienté, les deux conciles d’Éphèse attestent de l’importance religieuse de la ville où saint Jean, et la Vierge Marie s’établirent selon la légende.
Théâtre d'Éphèse |
Sur une dalle, un relief dirigeait les marins vers des lieux de plaisir.
Les maisons de la colline, en cours de fouilles, permettent d’évaluer la richesse des négociants, décors peints et mosaïques en place.
Le très riche musée contient les sculptures et reliefs trouvés sur le site, les deux statues d’Artémis,
Bodrum
Ancienne Halicarnasse, dont le fameux mausolée, une des Sept Merveilles du monde, se présente comme un triste amas de pierre ou un concours de restitutions hypothétiques.
Son démontage permit en 1406, aux Chevaliers de Saint-Jean de construire le Château Saint Pierre. Une double enceinte contient des tours consacrées aux nationalités (Italie, France, Espagne, Allemagne) des chevaliers.
Occupée par les Ottomans au XVIè, puis transformée en prison, la forteresse a été restaurée et transformée en musée.
La figure d’un homme célèbre pourrait s’adapter à la statue d’un gouverneur. À la période romaine,
les têtes des empereurs étaient amovibles, en prévision...
Les collections de trésors et d’épaves nous rappellent une charmante croisière en caïque, lointaine elle aussi. Mais les fonds étaient alors désespérément vides. Normal, tout est au musée.
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