vendredi 23 mars 2012

TURQUIE. 1. La région Égéenne.

Éphèse
Entre Izmir et Bodrum, un voyage pour rafraîchir la mémoire d’études archéologiques lointaines. Un manuel d’histoire serait plus utile que ce survol. Un guide en couleur ferait aussi l’affaire.
Une expérience nouvelle (pour moi) : le circuit culturel organisé, sans la moindre aventure.
Dans l'avion
C’était l’offre « Mosaïque du monde », destinée aux abonnés du Courrier International, et autres revues, à un tarif défiant toute concurrence. Notre guide, Ata(turc), seul lien avec la réalité locale, pendant les trajets en bus donnait dans un français parfait des informations économiques sur le développement de la Turquie et expliqua que cette promotion, financée par le tourisme turc, était destinée à maintenir l’emploi dans les sites et les hôtels de la région pendant l’hiver. Un pari réussi.



Peu de gags, sauf la publicité dans l’avion, et si nous ne coulâmes point, nous avons pris l’eau, car il pleuvait sans cesse et le marbre est très glissant, les plafonds n’étant pas la particularité des sites archéologiques.





Les CITÉS hellénistiques.

Des villes portuaires ioniennes, colonisées par les Grecs et développées dans le cadre de l’empire d’Alexandre Le Grand au 4è siècle av JC, puis au 2è siècle de 
notre ère par les romains, il ne reste que des ruines. 


Priène, le plan hippodamien
Et les plans et reconstitutions.  Le principe d’urbanisation dû à Hippodamos de Milet reste lisible à Priène et Milet. 
Constater que la trame orthogonale des rues a pu s’inscrire sur un terrain aussi montagneux  surprend toujours.
L’ensablement progressif de la côte par les alluvions du fleuve Méandre, entraîna l’abandon des cités en promontoire, les guerres ont fait le reste sans compter les tremblements de terre.
Et comme dans tous les sites, les amas de blocs et de fragments d’architectures ressemblent à un vaste puzzle. Quelques temples sont en partie remontés, 

Milet, le théâtre
et les bâtiments les mieux conservés sont les théâtres qui épousent les collines.

Théâtres grecs immenses, ou théâtres romains pourvus de murs de scène (frons scaenae), que de gradins à escalader qui permettent d’évaluer le nombre des habitants de l’époque.

Priène




Priène : Le temple d’Athéna de style Ionique, 
le Bouleuterion (salle destinée au sénat), et autres sanctuaires et marchés sur les pentes .

Milet













Milet : le gigantesque théâtre, et vu d’une coursive (vomitorium), un caravansérail, tout le reste du site était inondé.



Didymes, base de colonne









Didymes :Le monumental temple d’Apollon, construit au VIIè s av. JC, en l’honneur de l’oracle (un petit hôtel du même nom), fut transformé en église : 


deux passages couverts conduisaient à la basilique (un pédiluve). Les bases de colonnes sculptées et le célèbre relief de Méduse.










Dans les thermes voisins, momentanément envasés, une vaste piscine, au bord de laquelle médite Neptune, dieu des eaux.




Laodicée :dans l’ancienne Carie


Une découverte totale (avec même un rayon de soleil) : cette ville ne figure pas encore dans les guides ; en cours de fouilles, une superbe cité de marbre blanc. Fondée au 3è siècle av. JC par le roi séleucide Antiochus II, 


la ville fut un important centre de commerce sous la domination romaine, (un second théâtre prouve l’importance de la population)
puis à l’époque byzantine abandonnée après un nième tremblement de terre. Les nombreux temples, nymphées de part et d’autres des rues et agora dallées  que bordent des portiques sont documentés par des panneaux didactiques. 







Comme les autres sites abandonnés, la ville devint une carrière pour le réemploi des blocs.













Hiérapolis
Une « ville d’eau » : le thermalisme était en vogue dès l’époque hellénistique. 

Théâtre de Hiérapolis

Après l’apogée au second siècle sous les romains, la cité déclina et fut submergée par les eaux.

Notre traversée de la Nécropole le fut aussi.










En contrebas du site, les cascades de calcaire de Pamukkale : la patinoire géante. À l’hôtel, la piscine thermale, et le sèche-cheveux (pour les chaussures).

Ephèse

Proche de Selçuk, une forteresse byzantine domine une mosquée seldjoukide et le site de l’ancien Artemision.


Temple d'Hadrien



La cité grecque dédiée à Cybèle fut remplacée par la ville hellénistique puis le port de commerce a connu son apogée sous l’empereur Hadrien, son temple au fronton syriaque est remonté.









Le culte d’Artémis absorba celui de l’ancienne déesse de la fécondité. Ses représentations hiératiques, le buste garni de seins multiples, montrent l’intégration des croyances et des styles statuaires, comme politique oecuménique de l’empire romain.



Au début de la Chrétienté, les deux conciles d’Éphèse attestent de l’importance religieuse de la ville où saint Jean, et la Vierge Marie s’établirent selon la légende.






La rue de marbre descendant vers le port (comme dans les autres cités, la mer a reculé, ruinant l’économie) dessert les principaux monuments. La porte d’Hercule, la bibliothèque de Celsus, le théâtre...


Théâtre d'Éphèse



Sur une dalle, un relief dirigeait les marins vers des lieux de plaisir.






Les maisons de la colline, en cours de fouilles, permettent d’évaluer la richesse des négociants, décors peints  et mosaïques en place.












Le très riche musée contient  les sculptures et reliefs trouvés sur le site, les deux statues d’Artémis, 









et aussi de petites merveilles de statuettes  de terre cuite. Belle mise en espace.











Bodrum







Ancienne Halicarnasse, dont le fameux mausolée, une des Sept Merveilles du monde, se présente comme un triste amas de pierre ou un concours de restitutions hypothétiques.


















Son démontage permit en 1406, aux Chevaliers de Saint-Jean de construire le Château Saint Pierre. Une double enceinte contient des tours consacrées aux nationalités (Italie, France, Espagne, Allemagne) des  chevaliers. 
















Occupée par les Ottomans au XVIè, puis transformée en prison, la forteresse a été restaurée et transformée en musée.





























La figure d’un homme célèbre pourrait s’adapter à la statue d’un gouverneur. À la période romaine,

les têtes des empereurs étaient amovibles, en prévision...








Les collections de trésors et d’épaves nous rappellent une charmante croisière en caïque, lointaine elle aussi. Mais les fonds étaient alors désespérément vides. Normal, tout est au musée.

Bodrum, le port vu du château






Le circuit, comme les autres, passe aussi par les boutiques, de joaillerie et fabrication de cuir et de tapis, l’économie locale y gagne, on craque, c’est le jeu. D’autres boutiques ne mentent pas.









Victoire ou fortune à Éphèse



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