mercredi 11 avril 2012

VIETNAM 1/2: Le Sud de SAIGON à HUÉ



 
Dès la sortie de l’aéroport, Ho Chi Minh-Ville, la découverte des rues bondées, des petits vietnamiens  en surplus  de l’armée américaine qui vendent des Marlboro,  de la variété des moyens de transport.


Le taxi de l’aéroport nous mena à un hôtel tout neuf :
 « Madame trop bien pour celui-là » : un  nom pris au hasard dans la liste des petits budgets du Lonely Planet (totalement paranoïaque, l’édition commençait par les dangers, arnaques et autres maladies ; de quoi abandonner avant de partir).
Nous étions trois « dames », avec un objectif en partie humanitaire (toujours Aster).
Le tour des restaurants flottants sur le fleuve Saigon  qui offrent chanteuse, orchestre  et admirateurs.  Dans une gargote, un ancien en fin de repas, accompagné d’une très belle femme mais sans dents, nous fit une description lyrique de couscous, du cassoulet et du veau Marengo.
Quelques pagodes, et marchés en cyclo :  le triporteur tire-pousse selon :





le Xich lo, avec quelque mauvaise conscience en raison de la maigreur des pédaleurs, au déhanchement digne des cols du tour de France, mais les pieds tordus. 










On croise les filles  qui vont au lycée à vélomoteur en tenue traditionnelle, seul le chapeau change, et la couleur des longs gants, très chics pour ne pas bronzer.




Des porcelets sur les porte-bagages, dans leur petit panier, et les amoncellements de denrées à pied, avec balancelles, plus rarement en charrettes à ânes.












L’intérieur du bus pour Cholon décoré de fleurs et d’une Vierge à l’enfant, rappelle que le catholicisme est toujours vivant. Le long de la route, les ananas , les mangues et les couronnes mortuaires.







Après le ferry, pour Mytho et Ben Tre, une ballade assez aléatoire sur le Mékong, bateau, cyclos.

COCOCANDY










Sur l' île du Dragon, les fabriques de bonbons. 

Et une pensée pour Marguerite Duras...




Michelle prenant l’avion pour ses missions, Marie-Christine et moi préférions le train pour Hué. Dans une gare apparemment désaffectée, quelques échoppes de nourriture, un train aux grilles en guise de fenêtres,


 (contre les jets de pierre) offre le choix entre couchettes et sièges durs ou mous. Vingt heures de trajet.


Le long des voies, les mômes se précipitent, certains réussissent à monter par la plaque qui ferme le marchepied et retombent sur les rails quand passe un contrôleur.


La vitesse ou la lenteur selon l’état de remise en état de la voie, la section à voie unique branlante et grinçante sur la falaise au-dessus de Danang était particulièrement inquiétante. Entre chaque gare, les passages de vendeurs de tout, en particulier les oeufs de mille jours (sans doute moins). La barquette de riz est comprise dans le billet.



L’on voit défiler les rizières, avec des tombeaux qui empêchent la revente du terrain, au loin un bouddha géant dans des échafaudages, les buffles, les embouteillages aux passages à niveau.
Les voyageurs qui attendent, accroupis, le train suivant. 














Moyen aussi d’observer les voisines, une belle femme et une dame chic aux dents noires laquées.













la belle voyageuse










En regagnant les couchettes, des voisins fort obscurcis par la 333 Kro, m’invitèrent à boire ; demandant mon age puis voyant Marie-Christine, si c’était ma femme !!  Leurs femmes entassées sur les sièges, mais lucides, firent mauvaise mine en réalisant la méprise. Et le lendemain pendant la visite des tombeaux, (c’étaient des touristes à la découverte de leur pays) aucun d’entre eux ne nous reconnut.





HUÉ .




En cours de reconstruction, (les traces de la guerre sont encore visibles) les principaux monuments de la dynastie des Nguyen se visitent : la citadelle, où se jouait une répétition de procession ; les temples, les pagodes.. (panne d’appareil photo).



                                            Devant un des pavillons, la balayeuse.






Dans la salle du trône, les touristes posent en costume.

"cheese"






















Un bonze en prière dans la  pagode nationale Dieu De.















La rivière des Parfums sillonnée de sampans dragueurs, les « sampaniers » en utilisent beaucoup, pour remédier à l’ensablement ; tellement pauvres que des associations les aident. Autres coques de noix, les enfants pagaient, et quelques bateaux mènent à l’embarcadère des Tombeaux Impériaux.



Nous étions seules à bord ce jour-là, avec une mélancolique vendeuse de perles.















Une vue sur la pagode Tien Mu
La visite des tombeaux Tu Duc, Dong Khanh, Khai Dinh , Minh Mang,  donna lieu à une course poursuite en cyclo, chacune le sien,  sur des chemins et ponts branlants.



Devant la complexité des décors, des enceintes, des bassins de chaque tombeau, émerveillement, mais pas le temps de dessiner.
Les arbres n’étaient pas encore en fleur.



Dans les vieux quartiers de Hué, l’on trouve des temples à moitié en ruine,
recyclés en entrepôts, des cinémas années quarante désaffectés, une librairie.








Au coin d’une rue, un vieux monsieur nous aborda, partit chez lui pour changer son pyjama contre un pantalon et un béret basque, revint pour déclamer du Verlaine et la « tirade de la cassette » de l’Avare dans un français parfait.


Monsieur Ho Dac Hue




Il était secrétaire de mairie du temps de l’Indochine. 
Peu de vietnamiens de moins de cinquante ans parlent français, c’est l’anglais qui prévaut.
Autre perspective politique, la cérémonie de jumelage entre Hué et la ville de Rennes donna lieu à un protocole incroyable en quinze points entre le premier secrétaire du Parti Communiste et notre Maire, sous l’effigie de Ho Chi Min (no photo et un magnétophone manquait).
Le repas qui suivit était en douze plats, le dernier étant la Vache qui Rit.
Les opérations officielles terminées, départ pour une ballade à Hoi Han, en minibus, via Danang.

HOI AN



Sur la rivière, dominée par les maisons sur pilotis, des embarcations en tous genres, du sampan au radeau de bambou. Équilibristes.

































En ville, des superbes maisons du XVIIIè, transformées en hôtels (le luxe, des lits à baldaquins) et en boutiques : partout des lampions.






Le petit pont japonais est gardé par un  autel au chien de pierre.













Le marché du matin, au port grouille de pêcheurs et d’acheteurs, une forêt de chapeaux pointus, sous la pluie et dans les odeurs de marée.
Dans le minibus de retour, quatre jeunes portant t-shirt paté Hénaff ; encore des bretons.



Puis de Hué, le train de nuit destination Hanoi. 


 












Les petites marchandes sur le quai:











Intérieur de pagode.

mardi 10 avril 2012

VIETNAM 1/2: HANOI et le nord


hanoi 

Second épisode, le trajet Hué Hanoi en train couchettes, normal jusqu’au matin où M.C se fit voler ses lunettes dans les lavabos ; une occasion de fréquenter le bureau de police (casques kakis à la chinoise) et les fabriques de lunettes, une spécialité locale.


Trafic intense
Dans les rues du centre les haut-parleurs diffusaient « la voix du Vietnam ».









Dans la rue Din Liet, les commerces (un ami vendait des soieries, importées du Laos), des cafés pour touristes, et aussi pour les anciens qui lisaient leur journal.













Les petits restaurants, où l’on apprit l’usage intensif des cure-dents.








Les cure-oreilles de vingt centimètres sont plus inquiétants.



Dans l’échoppe  spécialisée dans le « pho », des boites de pâté Henaff (encore) servaient de cendrier.




Sur les trottoirs, la nuit, les vendeurs de crabes bleus, délicieux, à consommer sur place.


En terrasse, d’autres restaurants dévastés par les trombes d’eau.












La rue face à notre hôtel « trois cafards », la boutique laverie/location de vélos et tous services.













Autres vélos, avec échelles dépliantes, ceux qui avaient servi au transport et permis le ravitaillement des troupes pendant la guerre sont oubliés au coin d’une rue.


la rue des échelles





Entre deux averses, les ballades dans la ville, les rues artisanales spécialisées par corporations, la queue, interminable, pour le tombeau d’Ho Chi Min.







rue des pierres tombales









Le musée, les pagodes, et même le restaurant d’application de l’école hôtelière.  Nous avons cependant évité le chien, alors que la lune était favorable.
Achats de vêtements traditionnels, de sacs de couchages en soie, et de tampons  et gravures sur bois.









Autres artistes, les peintres, capables de copier une minuscule photo ou de vous transformer en Joconde.















L’objectif principal était de voir les restaurations de maisons anciennes par les associations françaises ; lesquelles entraînaient l’expropriation de familles entières, pour un usage ultérieur culturel.








Dans les faubourgs, les étangs, fort pollués servent pour la culture des légumes.









Pour 25 dollars, les agences vendaient l’excursion de trois jours dans la Baie d’Halong : un bus, très international, suédois, tchèques, australiens, japonais.
Dans une purée de pois, apparition des petits bateaux de pêche, les villages flottants.

















Un arrêt pour la visite de la grotte Hang Gao Do, ses stalactites. Un hôtel à Cat-Ba, neuf, mais au dessus d’une boîte disco....






Méditation sur la géologie et petit souvenir du film Indochine.  Superbe, mais fort humide.
Après Ha Long, l’excursion « Halong terrestre ». Aussi brumeuse...













Les embarcations, pilotées à la rame (soit avec les pieds, soit debout) remontent la rivière jusqu’au passage sous la voûte d’une grotte. 















Mais la pression du commerce est lourde ; nous avons cru ne pas revenir, pour avoir refusé d’acheter un service de table 16 couverts à une batelière nerveuse...









Un arrêt au temple d’Hoa Lu, assez moisi et fréquenté par des pèlerins locaux.


 Là aussi les vietnamiens commençaient à découvrir leur patrimoine.

Une dernière soirée à Hanoi au théâtre des marionnettes sur l’eau, musiciens et chanteuses accompagnent les acteurs qui baignent en manipulant les figurines.




Un spectacle assez magique que j’ai eu le temps de revoir l’année suivante.




















Les marionnettes usagées sont en vente chez les antiquaires: le petit gardien de buffles joueur de flûte.









En 2001, mon avion, pour cause de panne, fit un arrêt prolongé à Bangkok. À l’arrivée à Hanoi, mon sac avait disparu (avec le matériel destiné à Hué) et plus de correspondance.
Un taxi me déposa rue Din Liet, où un café internet avait remplacé la boutique des amis...


Un saut au marché de nuit pour acheter un minimum de change, et une chambre à l’hôtel promu « quatre cafards », en attendant.
 Munie de mon seul carnet, j’explorai le vieux Hanoi, en complète transformation, une quatre voies le long de la berge, fini les hauts parleurs, les filles ne portaient plus le hao dai, mais le jean, et dans toutes les rues, les agences fleurissaient.




Le temple Ngoc Son au centre du petit lac Hoam Kiem restait un havre de paix 










les vieux  jouaient aux dames











et un très ancien méditait devant un bonzaï : Ho chi Min still alive.











Autre exercice spirituel féminin:
de l'usage de la canne à sucre.

















Les carpes baillaient tranquillement dans les bassins.