lundi 10 octobre 2022

BULGARIE 3/3 Modernité et tradition.

De l’occupation ottomane à la reconnaissance de la Bulgarie en 1878, le pays connut nombre de soubresauts et de retournements d’alliances entre différentes ethnies bulgares, slaves et post-thraces concurrentes. Les Grecs restent actifs, en particulier dans les ports. Les envahisseurs du nord menacent en permanence. De la nécessité de construire des forteresses. 

Tsarevets  (cité du tsar, nom du prince en remplacement de khan)  construit pour  la cour royale au XIIè au dessus de  Veliko Tarnovo, centre ancien qui fut la capitale du second royaume Bulgare jusqu’à la prise de la ville par les ottomans.

 Plovdiv


Sous la mosquée, les ruines romaines..

Deuxième ville de Bulgarie en importance, offre la meilleure synthèse de l’histoire. 

Dans la plaine centrale et surplombée de collines, cette cité Thrace fortifiée, riche de cultures antérieures au deuxième millénaire fut conquise par Philippe II de Macédoine puis par les Romains, noyau stratégique sur la route militaire, et nommée Trimontum. 


Plovdiv demeure depuis au centre du commerce des Balkans, vers Istanbul sur l’Orient express.

De l’antiquité reste le théâtre et les thermes qu’on enjambe sur les places.  

Dans le premier et le second royaume bulgares en 815, et 1225 Plovdiv prit une place politique importante; 


 à Plovdiv
Soumise aux Ottomans en 1364, la cité resta une zone de résistance, instaura un autonomie sous le nom de Roumélie, puis finalement fin XIXè se rattacha à la Grande Bulgarie. Peuplée de slaves de Bulgares et aussi de Grecs, de Turcs et d’Arméniens, rois du commerce international.


à Nessebar, le modèle rustique.


Les maisons


Dans le quartier historique, rues en pentes et pavés d’époque. Des femmes vendent les fleurs de leurs jardins, complément économique (les salaires sont bas)


Tradition de la construction en bois sur une base de pierre, comme à Nessbar, revue et améliorée, la couleur saturée en plus.



L’étage en encorbellement est soutenu par des consoles plus ou moins riches. Un modèle turc, comme on en voit dans les vieux quartiers d’Istanbul. 


La Maison de Lamartine qui passa une nuit en 1837.

 

Deux plaques historiques.une pour le poète, l'autre pour le Président Mitterand qui passa aussi.

En face une grande maison contemporaine s’inspire d'un modèle plus orientalisant.

 


La Maison de l'Arménien Stepan Hindliyan

Très vaste en gradins sur la colline;
  nombreux salons et  chambres:  des accords chromatiques des murs et plafonds de marqueterie, au mobilier choisi, dans chaque pièce , une niche peinte de paysages. 

                                 Le propriétaire attend le visiteur dans l’antichambre.  

Cuisine  façon musée.
Une « tour à vent » au dessus des communs  témoigne  de l’influence persane.


Partout, un éclectisme occidental, boudoir et piano,  grande bourgeoisie de la fin XIXè.

Fontaine élégante.
Souvenir de voyages



















 "Bureau de ministre": au XIXè siècle, la grande Arménie couvrait un vaste territoire en Asie Mineure.


Le Musée  ethnographique 



Très belle façade, me semble d’influence persane, étrange ressemblance avec des palais du sud de l’Iran.  
Alambic pour alcool de roses.
Outils et ustensiles traditionnels. Vitrines de bijoux, et un vaste salon de présentation de vêtements sous un superbe plafond.


Cornemuses / binious, les cousins..

















Hommes-orchestres pour carnavals

Une église voisine au porche ondulant: des scènes inédites: le XIXème à carreaux..






L’hôtel particulier voisin construit en 1858 expose les oeuvres du peintre bulgare le plus connu (?) du XXème

Zlatyu Boyadzhiev. 1903 1976.  une découverte , merci Gigi.
















Des thèmes ruraux, des scènes religieuses, assez ironiques. Multiplicité des personnages, Bruegel revu Chagall. Ambiance très russe. Au second degré.

Facture épaisse, on pense à Soutine. Le peintre a t’il fait en saut à Paris dans les années 30 ??

Les infos manquent. Pour le plaisir, des emprunts.




L'Architecture éclectique du XIXè


Varna.
La libération du pays réunifié en 1878,  le gouvernement d’un prince allemand et les nouveaux rapports avec l’Europe de l’est, permettent l’expansion d’un style art nouveau commun aux grands empires. 

 à Plovdiv.



Si les immeubles du XIXè à Plovdiv sont plus ou moins bien conservés, les meilleurs exemples d’architecture art nouveau sont à Varna: la présence massive des Russes, pour le commerce et déjà la villégiature balnéaire engage un urbanisme nouveau.


 





  Varna: Des immeubles au long des nouveaux grands boulevards. Quelques figures néo-grecques, et des masques de théâtre. 


L'opéra


On pense aux décors vus à Riga, la mousse à raser en plus. 

Le commerce fut important avec l’Italie : L’opéra.

  



















Enduits rouges  ou verts et blancs. Une importance du traitement des immeubles d'angle, ce qu'on retrouve à Sofia.



Sofia




Les grands fastes d’une vie économique et mondaine dans la nouvelle capitale. 


Le Théâtre Ivan Vasov, édifié en 1907 par un architecte allemand, modifié en 1927, dans le style néoclassique. Monumental « pronaos ».




un ministère de l’agriculture..  à la déesse aux deux éros et la ruche.  




Cybèle ?


















Où l'on retrouve Saint Nicolas en patron des banquiers..



Le musée archéologique dans une ancienne mosquée de technique d’appareil semblable à la mosquée de 1450 .  Et plus loin post-communiste, le Musée historique, ancienne résidence ministérielle année 70. 















A l’extrémité d’une perspective, Une « réduction » stalinienne. Ils ont échappé au complet.


  Le grand retour du culte. 

Fin XIXè, libéré des turcs, le gouvernement rouvre les sanctuaires, et construit de nouvelles basiliques orthodoxes sur le modèle de Saint Petersbourg. 

Nous avons assisté à trois services; public rare, sauf dames âgées..




 



















Varna , 1886 construction de la  

Cathédrale de la Dormition de la Vierge. du néo-byzantin un peu inventif  plus carré, fresques réalisées après la guerre.


Sofia.


Le temps d’un baptème, dans la cathédrale orthodoxe Sveta Nedelya




















Dans le rituel orthodoxe, après onction et bain (symbolique), on coupe une mèche de cheveux.


Elle fut entièrement reconstruite après 1856,  sur les ruines d’une église du Xè . Fin des travaux  après agrandissement  en 1933 ! Des peintures de Stanislas Dovpeski,  1971 -73,  tendance céleste.


Cathédrale Alexandre Nevski, 


construite par une équipe multinationale entre 1904 et 1912 sous la direction d’un architecte russe : en hommage aux Russes morts pendant la guerre de libération (1879) et au tsar Alexandre II.

Hypothèse: Sainte Hélène doit retrouver la Croix..

  


Une architecture  néo-byzantine de forme basilique,  à cinq nefs, monumentale et surchargée d’or et de mobiliers en pierres rares. Des  Lions surveillent.  










Les fresques, comme à Varna, combinent un style entre réalisme russe et symbolisme de la fin du XIXè européen très pâle à dominante bleu céleste ou mauve.

Au contraire du système byzantin de compartimentage des scènes, les fresques couvrent un pan entier de mur. Des émules d’Ilia Répine.



Jesus parmi les Docteurs. 

L’église russe Saint Nicolas,   de « style néo-russe » moscovite, construite en 1912-14  par les élèves de l’école des Arts Décoratifs de Moscou. 

Comme à Moscou
La voix des popes était sublime..






 













ART RURAL et traditions décoratives.




Etara, Village ethnographique 







AU XIXè, Après les sursauts de conscience nationale pour fonder une république, l’état bulgare  fit l’erreur de parier sur l’Allemagne pendant les deux guerres. 

Le régime communiste imposé en 1946 jusqu’au renversement de Todor Jivkov en 1989 fut redoutable pour l’économie, notre guide se souvient des rationnements et interdits.  

Ce semi-dictateur soumit le pays à des restrictions terribles mais valorisa le maintien des traditions rurales;  en créant le Village touristique de Etara. 





Toutes constructions fonctionnelles, une énergie hydraulique pour l’artisanat; et maintenant beaucoup de pâtisseries !



L’ennui ne touche pas le peintre d’icônes, qui reproduit la fameuse Roue de la Vie,  du peintre  Zakhary Zograv.


Deux sorties au menu du circuit:  des chants et danses, les charmantes hôtesses ont un âge plus que certain. 




Récits mimés de scènes rurales;  le vieux dépense les sous en alcool et se fait rosser

et la chamane/magicienne soigne la maladie bizarre du bébé..   vade Retro

 Bansko


Plafond de l'église.
Au sud-ouest  dans les montagnes , non loin de la route de Sofia vers la Grèce, la petite ville dut avoir une importance stratégique pour qu’une ligne de train à voie étroite depuis Plovdiv perce des tunnels..

 Au centre, Un ancien héros médiéval.  (?) sans doute meneur de la première autonomie, et   redoublé en cavalier .  Serait-ce un Thrace..

Actuellement station de sport d’hiver, à l’architecture rurale traditionnelle, soubassement rustique de pierres des torrents et étages en bois, la ville comporte une très grande église dans un enclos de pierre. Une surprise !

Hormis l’iconostase gigantesque au programme inamovible, et les lustres à icônes,  le décor néo néo-russe  très tendance poterie rustique.  Finalement superbes et assez percutants. 


Le mur blanc attend de nouveaux personnages

Des peintres sont encore à l’oeuvre pour réaliser une série de saints sur le mur nord, au sud c’est déjà fait. Un bel avenir. 


Pour le contemporain


Multiples...
L'oriental au perroquet 















Bon bon...





Comme dans toutes les villes, la statuaire devient conviviale ou réaliste  et ludique.

 


Plovdiv: le peintre à vide.

à Varna, on apprivoise l’art du perroquet.. en pierre et en photos de famille (j’ai oublié la raison)


Tchin tchin



à Veliko Tarnovo, on le joue rural rétro et utile...






















Le retour de la sculpture sur bois, années 90, dans l'imagerie "médiévale" adaptée à l'histoire de la ville. 







à Sofia, un hommage inconscient à Christo, le seul Bulgare célèbre, on emballe les ruines .  


Ceci n'est pas un Christo.

Pour en finir, post soviet, le plafond décoratif du Musée historique national, ancien ministère, en dit long sur le poids du système.