samedi 23 juin 2012

JORDANIE




Les sites archéologiques, objet principal des voyages touristiques, ne peuvent faire oublier les conflits géopolitiques qui continuent d’enflammer le Moyen-Orient.

Amman du théatre, vue sur le temple d'Hercule

 Arrivée à Amman, par la Royal Jordanian, une compagnie qui offre un kit de toilette, masque, chaussettes intégralement noirs, sauf les poils de la brosse à dents. Noire aussi la tenue des charmantes hôtesses.



La capitale, dominée par la citadelle et le Djebel El Taj, des collines où se situent les restes des édifices de la période d’occupation romaine, temple, théatre. Visites... Autre colline, le Djebel El Ashrafiyeh, où ne se visite pas l’immense mosquée Abu Darwish.




Dans les rues près du souk, des femmes en noir, jusqu’aux gants, tentent de vendre des allumettes : ce sont des veuves réfugiées d’Irak.




Au fond d’une allée, loin des légumes, une boutique vend des sous-vêtements sexy ; les rares femmes qui entrent sont accompagnées: je fantasme.






Le parcours géographique de tout le pays oblige à quelques sauts dans l’histoire et la chronologie des royaumes d’une région fort convoitée.

Qars el Kharaneh

Qasr el Arak
À l’est d’Amman, 
les Châteaux du désert :


 ces constructions de l’époque Ommeyade,  VIIIè siècle se répartissent le long de la route vers l’Irak : contrôles, barrières et sécurité maximum.
La forteresse de Qasr el Kharaneh, en pierre claire, percé d’archères ;



la forteresse de Qasr el Mushatta, et le Qasr el Azrak qui fut dit-on occupé par Lawrence d’Arabie.











Qasr Amra : un petit pavillon de chasse du calife Walid 1er



On peut voir la noria qui alimentait le hammam; les décors figuratifs montrent des femmes au bain, une scène presque érotique au dessus de la porte de la salle d'audience, qui comporte des représentations de scènes rurales et du prince entouré de sa cour. Les peintures sont très détériorées mais les images donnent une idée d'une culture persane plus sensuelle que le contexte islamique.

Les oasis ont disparu, comme le lac qui entourait Iraq el Amir, un autre château à l'ouest d'Amman.






 Le Qasr el Abd, un petit palais, fut érigé au 2ème siècle avant JC par un certain Hyrcan.









 Des félins sculptés  ornent les angles de la construction de style hellénistique orientalisant, que la restitution rend plus éloquente.  Autre félin à la base du mur. Emblème du prince.












Au nord du pays, la ville antique de Um Qais  (Gadara) domine la rivière Yarmuk :  au loin on aperçoit le Lac Tibériade, en face coté syrien, le plateau de Golan  annexé par Israël. L’enjeu principal est toujours le contrôle de l’eau.

Um Qais

Ainsi peut-on voir comment la rive ouest du Jourdain exploite l’irrigation, lorsque le coté jordanien est quasi désertique.  Un bain au passage dans la Mer Morte pour la brûlure des yeux et le bain de boue ... on flotte.

Ajlun
Sur la colline d’Ajlun, un château fort du temps de Saladin : le Qalaat el Rabadh fut construit pour contrer l’avance des croisés, les mongols l’ont aussi occupé. Belle restauration des voûtes.

Jerash : superbe site romain que Trajan puis Hadrien ont développé au début du IIè siècle :






 Passé l’arc de triomphe d’Hadrien, la place ovale pavée et bordée de portiques ouvre sur le cardo au long duquel s’élèvent temples et marchés.



Temple d’Artémis, Nymphée. Plus loin et plus tard des églises byzantines ont été édifiées en partie sur d’anciens bâtiments.











Le théâtre sud était, ce jour-là, animé par un concert de cornemuses : des militaires en kéfieh, un souvenir vivant de l’occupation anglaise.









Les étapes suivantes  sur la Route des Rois, plutôt aride, amènent à Madaba et au Mont Nébo : deux lieux de la période byzantine, encore habitée par des chrétiens.





Les mosaïques (Ve s) des églises sont encore marquées par la tradition hellénistique avec quelques apports exotiques.


Lors d’un arrêt à l’auberge proche de la forteresse de Shaubak, une rencontre fort cocasse avec un animateur bénévole,



 et une famille qui déguste des citronnades au milieu d’un décor de tente nomade.


Puis la visite de la forteresse de Kerak, une construction des croisés au XIIème  siècle : remparts énormes et  dédale de coursives en grand appareil.

PETRA.  Plus magique encore que le rêve d’avant le départ.


Deux jours ne suffisent pas pour en découvrir les merveilles architecturales et géologiques. Les constructions datent de l’époque des Nabatéens, nomades commerçants dont la souveraineté abdiqua sous Trajan, ce qui n’empêcha pas  la cité de prospérer pendant six siècles, quitte à devenir un évêché.






Le long défilé dans l’ombre, le Siq, débouche sur le Khazneh (les fans d’Indiana Jones sont déçus  que cette façade ne débouche sur rien d’autre qu’une petite salle). La tholos au centre du fronton interrompu correspond aux modèles gréco-romains de la période d’Hadrien.


Incroyable variété des chapiteaux et frontons des tombeaux taillés dans le rocher aux couleurs fantastiques. 







Le théâtre aussi est taillé dans le grès. 








Dans chaque gorge, de nouvelles formes.
Les ouvertures comme autant de failles.























Dans la traversée de la ville basse, vers le musée, de charmants jeunes gens tentent de louer leurs chameaux. Une vieille femme dans la montée vers le Deir me taxe des petits cigares pour son usage personnel.






Puis, au sommet, le Haut Lieu, c’est encore la découverte d’un paysage somptueux.















El Deir

Une randonnée dans le Wadi Rum :  un paysage vu dans Lawrence d’Arabie.



Nuits musicales sous tente bédouine et pique-niques caniculaires. 

























Les guides (l’un se fait appeler Zidane, en raison des mollets ?) assurent le service du thé en contrebas de grottes où les gravures rupestres préislamiques voisinent avec les pieds du prophète.






















Dernière étape, Aqaba :   au centre ville une véritable caverne d’Ali Baba regorge d’antiquités : on craque.  Sur la « plage », des cafés pieds dans l’eau, au fond du golfe dont trois pays se partagent les côtes : Jordanie, Israël, Egypte, les locaux se baignent :



Vrai bain de siège pour les dames, tenue complète pour les jeunes filles. Collections de bouées pour les petits.  Ballade  obligatoire en bateau à fond transparent : poissons à rayures. Nous nous étions étonnés d’une telle coexistence pacifique lorsque nous apprenions le lendemain un attentat contre un hôtel en face. L’équilibre  est toujours aussi précaire ! 
Merci à la copine qui fourni les photos, mon appareil avait rendu l'âme   à Pétra. Restait le carnet..




mercredi 6 juin 2012

MALAISIE cosmopolite


Kuala Lumpur

Pays très cosmopolite marqué par la multiplicité des cultures  coloniales ;  les hollandais, portugais, chinois, anglais, ont supplanté les sultanats indiens. La confédération indépendante depuis 1957 est gouvernée par un roi issu des différents états par rotation. La religion musulmane officielle compose avec les cultes et surtout une hyper modernité. L’architecture en témoigne.

 Kuala Lumpur, capitale de création récente est fière de son aéroport :  À son ouverture, il était parcouru de jeunes qui faisaient  des sondages destinés à prouver que cet aéroport était le plus beau du monde. De fait, une superbe architecture bien que déserte :  seules des femmes en foulards poussaient des chariots de nettoyage. Un petit VAL pour la circulation intérieure.  C’était en 2000. Depuis, la foule en transit remplit les boutiques.

Au retour du Vietnam, en 2001, une journée de découverte de la ville : les mosquées assez new-age, très dorées, les architectures coloniales datant de la création de la capitale à la fin du XIXe, les quartiers chinois et indiens. Dans la rue les femmes en sari côtoient les automobiles de luxe. Au marché, boutiques d’artisanat et portraitistes voisinent avec les démonstrations de sarbacanes des ressortissants du Sarawak, la partie nord de l’île de Bornéo. Ce matin-là, un charmant monsieur m’invita à rencontrer sa sœur qui aimait parler français : Dans un quartier résidentiel, après le café et sandwich poulet, je fus conviée dans un salon : l’objectif du monsieur, croupier d’un casino, était de me plumer au Black Jack. Totalement déçu par mon ignorance des jeux, il me fit raccompagner en taxi devant le musée.

Femmes au temple



Plusieurs années après, un voyage consacré à la Malaisie, pour l’anniversaire de Michelle nous fit revisiter la ville, entre les plus hauts gratte-ciels de monde, fréquenter une résidence-hôtel de luxe avec piscine,  et remonter les 240 marches de Batu Cave, la montagne/ grotte transformée en temple Tamoul.















Haut lieu d’un pèlerinage  de croyants en transes et percés de lances et de crochets, vu ici sur cartes postales lors de la fête de Thaipusam.








Les singes (moins voleurs qu’en Inde ou à Bali) nous escortent. Dans la traversée des grottes et les petits temples fort moisis. Puis, faisant du stop pour échapper aux trombes d’eau, on embarqua dans un minibus de touristes pour un tour de boutiques, fabrication des batiks, récolte du latex et autres festivités.



Première étape d’un voyage marqué par des histoires d’eau :  période de mousson, pas de dessins.

Le fort portuguais

MALACCA : MELAKA





Cette première capitale commerciale qui fut l’enjeu de tous les pouvoirs pendant cinq siècles, représente cependant le noyau malais de la fédération.



Dans le vieux port, très actif à l’époque portugaise, mais presque abandonné,



 à sec, des bateaux offraient une possible navigation sur la rivière, mais, nous a t-on dit : attendez, la marée sera haute comme tous les jours à 10 heures. !?? Elle était encore basse à midi.


Les visites  des quartiers chinois, les maisons hollandaises, les anciens palais transformés en musées  d’architecture, contenant maquettes et peintures d'histoire







pléthore de richesses du patrimoine, dont les maisons du groupe des Baba Nyonya (métis sino-malais).



Un site à quelques kilomètres présente une reconstitution des maisons sur pilotis de chaque région, site que l’on peut parcourir en char à bœufs. Photo obligatoire.

TIOMAN

 
Sur la côte est, du port de Mersing, une traversée fort agitée en vedette dans les remous, les embruns et les pluies d’orage , on atteint l’ile de Tioman, dominée par les cornes du dragon.
Objectif : la plongée  symbolique d’anniversaire.
Dans le petit port de Tetek, on dort dans un bungalow très modique dans un terrain où déambulent des varans.




 Le soir, l’un des locaux de plongée prit feu : spectacle pyrotechnique imprévu mais dangereux pour les constructions de bois.












La plongée du lendemain dans une mer agitée ramena Michelle avec un doigt fort abîmé ; ni dispensaire, ni médecin, il fallait rejoindre le continent.









Le ferry du retour, autre gag, s’échoua sur un banc de sable et nous fûmes débarquées par des pirogues. De bus en étapes, pharmacie à Kuantan, puis à Kuala Tenganu, où la plage n’était pas idyllique et le bus supposé traverser la péninsule  en passant par les villages des Orang Asli introuvable, nous avons pris un vol pour KL puis de KL à Penang. Des tarifs aériens très modestes par chance.

PENANG

 Capitale de l’île, Georgetown  fondée par les  Anglais, est aussi la capitale religieuse des chinois. 



Les  temples et maisons des clans richement décorés de sculptures et de peintures sur marbre témoignent de la richesse de la famille Khoo et son expansion internationale.


Le Khoo Kongsi, et autres édifices, finalement trop nombreux pour en mémoriser les noms. 
























Notre hôtel modeste, bien que nommé Waldorf, faisait face à la maison de Cheong Fat Tze, le plus ancien bâtiment transformé en musée.


Cheong Fat Tze

L’ambiance de la rue, les gargottes de nourriture locale et les soirées en terrasse arrosées à la bière furent chaleureuses.


Il ne pleuvait pas. !! Un temps propice à la ballade en bord de mer et aux visites des temples des environs : le Chaya Mangkalaram, temple thaï. 


Derrière le bouddha couché, des  cases funéraires pour les dévotions des familles. Autour de cette "halle" moderne, les constructions traditionnelles.





Sri Mariamman, temple dédié aux dieux hindous, précédé d'un stupa





est entouré d’un jardin enrichi de bassins très kitch.


Le Ramayana illustré


 L’ÉTAT DU PERAK : 

Après avoir quitté Penang en ferry, un bus nous amène à  Kuala Kangsar :



Ville royale, propriété du sultan de Perak, dans laquelle nous avons, sous le déluge, visité le Palais Musée national du Perak, commenté par une charmante bibliothécaire qui nous emmena à l’ancien palais, construction  de bois (sans clou)

puis à la grandiose  mosquée Ubudiah, la plus célèbre représentation du pouvoir religieux.
À l’entrée de l’hôtel, un panneau  affiche: « il est interdit d’introduire des durians ». Ce fruit énorme, grande gourmandise des Malais, au goût étrange, plus fromager que fruité dégage une odeur assez pestilentielle, pas pire cependant que les ateliers de lavage de l’étain, la richesse principale de la région.

Descente ensuite à Ipoh

ses temples gardés par des divinités hindoues, et prendre un bus pour atteindre  après un col et quelques virages dans la montagne les


Cameron Highlands, aussi pluvieuses et fraîches qu’un paysage écossais. Hébergement en cottage à l’anglaise  au  Father guest house dont le propriétaire connaissait « Beudeff », le café le plus célèbre de l’île de Groix, le monde est petit !  Film de circonstance le soir (drame de plongée sous-marine) dans de fauteuils de chintz  à fleurs roses, cosy, cosy.



Autres randonnées ruisselantes dans des sentiers perdus pour trouver une cascade, et un temple, le Sam Poh, qui voisine avec un golf 18 trous.
 Sur la route principale, des pépinières offrent fraises et orchidées et aussi des papillons et des insectes en brochettes. Entrée payante! 








Comme la ressource principale des collines est le thé, la visite de la plantation  Boh  s’imposait: le commentaire technique  de l’usine n’exclut pas de constater les tristes conditions de travail des femmes (très) chargées de la récolte.



Fin de la boucle continentale, retour à KL et ses bijouteries, l'or, on l'a vu ne manque pas,



 et ses artistes : un bon portrait des populations et des cultures.