Place de la Révolution |
Comme
toujours, en débarquant, se précipiter au musée, ici dans l'ancien palais Royal, face à la Place de la Révolution de sinistre mémoire, pour anticiper des découvertes.
Découverte de l’art post-byzantin, dans les collections d’icônes rassemblées hors des monastères et
églises que l’on visitera . mais aussi une collection d’oeuvres roumaines et
d’art européen, de Brueghel au début du XXè.
Brancusi d'avant 1910 au Musée. |
Nous
ne verrons pas Brancusi à Târgu Jiu, hors programme, mais sa Porte du Baiser
clignote dans un passage très parisien du centre ancien de la ville.
Passage dans le quartier de Lipscani |
La
ville est particulièrement agréable, belles avenues, quartiers cossus ou moins,
des parcs; ainsi trouve-t-on des architectures du 17è, 18è, 19è, un peu d’Art nouveau
souvent en restauration
Placage d'un ancien théâtre sur architecture de verre |
et beaucoup de moderne en béton de la période
communiste ; les villes où
nous passerons présentent ces mêmes contrastes, témoignant des occupations
successives.
Victoire sur les envahisseurs! |
Le
cours d’histoire commence devant un relief monumental, des années 50, sur une
place non moins monumentale.
Le
territoire était convoité pour ses rives sur la mer noire, ses richesses agricoles et minières et
les passages vers les pays du nord et de l’ouest. Résumons :
Les armées de Trajan avaient conquis, en 106, la province du sud des Carpates, devenue Dacie : les vétérans s’y
installèrent et restèrent après
que l’empereur Aurélien s’en retira.
Vlad III "Dracula" |
La
province proche du Danube fut occupée par les byzantins, puis les bulgares et
les ottomans ; En Valachie, les princes , depuis le XIVè siècle, qui
régnaient à Curtea de Arges,
« la cour des princes »
, (ch.2) instituèrent la religion orthodoxe, mais durent se soumettre aux
ottomans jusqu’au début du XIXè.
Au nord, la Moldavie, principauté
autonome convoitée par les russes résista longtemps aux ottomans. Les églises
furent érigées par les princes du XVè et XVIè siècle. Puis la province devint
un état vassal de Soliman, avant d’être
annexée par les Habsbourg.
La
Transylvanie, enclavée dans les Carpates, fut colonisée par des saxons envoyés
par les hongrois. Les nombreuses
villes fortifiées abritent des églises protestantes ou catholiques. Les
roumains en furent des serfs,
Annexée pendant huit siècles elle ne fut rendue à la Roumanie qu’en
1918.
L’union
des provinces débuta dans les
années 1870, sous le règne de Carol 1er, mais à la suite de retournements
complexes dans les pactes pendant la guerre, après Yalta, la Roumanie du roi
Michel (qui abdiqua) fut rattachée au bloc communiste. Années de terreur, que
la direction de N. Ceaucescu
atténua quelque peu avant la phase de dictature que la révolution de
1989 mit à bas. De sombres conflits que notre guide qui vécut cette période
nous expliqua au long du circuit. Circuit
principalement en Transylvanie, à l’intérieur de l’arc des
Carpates .
Sibiel. |
Paysages
de montagne
Nous
traverserons plusieurs fois les
Carpates, vers le plateau transylvanien ;
Le
petit village de Sibiel, proche de Sibiu condense les richesses rurales avec
son musée, ses cigognes et son gîte chez l’habitant. Repas traditionnel
délicieux, comme le vin.
Charrette traditionnelle. |
Traîneau pour Jonathan |
Puis vers la Moldavie et les églises de Bucovine, Un musée du
bois, passionnant, sur l’artisanat traditionnel. Les oeufs de Luca Condrea comme Le musée Popa témoignent de cette attention aux traditions ancestrales.
Loco 1903 |
le foin sèche en meules et cohortes de «pollux ». Les charrettes à cheval
sont encore de service, la parcellisation des terres après abandon du système de kolkhozes ne permet pas aux
paysans de s’équiper.
Un petit train antérieurement destiné au transport du bois est maintenant affecté aux touristes. On rase les maisons et leurs puits ressemblant à des petites chapelles.
Campagne de Moldavie |
Lors d'une ballade improbable dans les Gorges de Bicaz, en direction du Lac Rouge:
Paysage pyrénéen sous un climat écossais ; no photo. Il pleut
encore. L’arc sud des Carpates est aussi arrosé.
TRANSYLVANIE :
des cités fortifiées.
Sibiu
Plan de Sibiu en 1650 |
Délice roulé |
La
grande cité de Sibiu, colonie allemande (Hermannstadt) fortifiée avait des
allures de fête : on y déguste la spécialité de gâteau sucré cuit au feu
de bois ;
Sibiu; la petite place |
Des rues médiévales aux "yeux" sur les toitures, et des places sur lesquelles voisinent des
églises et des palais aux façades
baroques ; une cathédrale évangélique et une église protestante en réfection,
Les "Dames de Sibiu" |
et quelques rues plus
loin, après le « balcon au dames »
une gigantesque église orthodoxe
fin XIXè, au format Ste Sophie
dont l’intérieur fut décoré en style art nouveau.
Biertan
Vue depuis la citadelle. |
Autre
cité fortifiée. l’église contient un triptyque de l’École allemande. Sur les
collines environnantes, les anciennes terrasses de culture de la vigne.
Targu
Mures
Importante
colonie hongroise : L’architecture art nouveau du palais de la culture est
enrichie de mosaïques. Le décor intérieur, entrevu, mériterait un arrêt
prolongé. Une église baroque voisine avec une église orthodoxe en béton d’une
lourdeur terrifiante et d’un style inclassable.
Fronton et reliefs style Art Nouveau |
Dans chaque ville ou village ,
les cultes coexistent et des sanctuaires
récents sont en construction.
Sighisoara:
L’imaginaire
collectif autour de Dracula, largement exploité par l’économie locale, pas
seulement les t-shirts, a « inventé » des sites et rebaptisé des châteaux.
Vlad
III, dit l’Empaleur, régna entre 1448 et 1476, s’illustrant par les atrocités
commises sur les populations autant saxonnes que turques.
Sighsoara: l'escalier |
Lieu de naissance du Prince, la cité
défendue par une tour dont l’horloge se met en marche à midi. Plus haut sur la
butte un collège allemand, et un petit musée dans une ancienne chapelle, sont accessibles par un escalier
destiné à protéger les élèves de la pluie.
Le restaurant (médiocre) musique
internationale dont bretonne, sert un potage rouge, genre sachet d’une marque
qui ne sera pas citée ici. Ailleurs les serveurs en noir vous pincent les
jambes, l’alcool de prune est teinté rubis, l’ail ne manque pas au plafond,
mais un peu dans la cuisine.
Prejmer :
Mur de défense en avant-corps. |
En
un cercle défensif de murs qui abritaient tous les habitants, le chemin de
ronde du second niveau surmonte les logements, la salle de classe ; les
salles collectives.
Prejmer: Les logements en étage |
Au centre de cette forteresse, défendue par un avant corps
et une herse, l’église. Désormais transformé en musée, c’est le meilleur
exemple de système défensif des saxons. Une vue aérienne serait plus efficace.
Brasov :
Autre
ville saxonne au pied de la montagne.
Après l’église Saint Nicolas, orthodoxe, à la superbe iconostase
tardive, et son musée, on visite l’Église Noire (des suites d’un
incendie):
Brasov, place de l'hôtel de ville |
Immense
nef gothique, datant de la fin du XIVè, de confession luthérienne, abrite des
orgues , des stalles peintes pour les corporations et une incroyable collection
de tapis persans. no photo. Places et rues commerçantes aux façades colorées un
peu altérées
Blues roumain |
La
station de ski proche nous offre un repas musical dans un chalet, les joueurs
de flûte de pan, de clarinette accompagnent la « blouse roumaine » et
quelques tubes pour touristes.
Ô
Châteaux !
En à pic sur le rocher |
Bran
Dans
la montagne au sud de Brasov: « Le château de Dracula » qui n’y vécut
jamais : une construction médiévale hérissée de tours, un dédale de salles garnies de très
beaux poêles, et de documents sur la généalogie et les mythes
cinématographiques du monstre.
Bran, la cour, le puits. |
La
foule et les marchands du temple, et un café pour se réchauffer.
Peles
Château de Peles. |
Dernier
château construit entre 1866 et
1914 comme résidence d’été pour le roi Carol 1er.
L’éclectisme
n’est pas un vain mot : architecture de bois et décor
néo-renaissance :
On
met les patins pour visiter des salles, italiennes, turques, aux miroirs et
surtout aux cuirs sombres, un musée de meubles et d’armes.
Décor de la cour intérieure |
Un
paysage superbe, travaillé en pelouses, terrasses au milieu de massifs de sapins
que les vitraux ne permettent pas d’admirer.
Bucarest,
fin :
Le circuit, dans une logique historique
se termine par la visite du Palais du Parlement , qui fut un « palais
du peuple »:
Le Palais , n 'entre pas complètement dans le cadre. |
le délire mégalomaniaque de Ceaucescu qui fit raser plusieurs
pâtés de maisons afin d’édifier une construction de 12 étages, et ses perspectives; des millions de
tonnes de marbre sur double paroi de béton, que 20000 soldats ont monté nuit et
jour pendant cinq ans. On reste ébahis dans la salle au tapis de mille mètres
carrés avec 18m sous plafond, la niche pour le portrait et celle d’en face pour
un miroir. Mille ou deux milles
bureaux réinvestis pour le siège des élus, les grandes salles pour des
expositions, on ne parcourt que deux étages et l’escalier aux marches
« diminuées ».
Pluie d'Or sur Hanul lui Manuc |
Un
dernier tour du soir dans les rues anciennes sous des trombes d’eau nous fait
nous abriter dans le caravansérail
Hanul lui manuc. Construit par un marchand arménien en 1808, avant le
dîner dans la brasserie ( animation).
Un
ultime regard sur la petite église Stravopoleos, et il ne reste que le regret
de ne pas avoir eu plus de
temps ; Il faudra revenir. C'était bien...