mardi 14 octobre 2014

IRAN. 1. Vu de Téhéran


La Tour Azâdi  ( renommée "de la liberté") , 1971.
Un circuit "sur mesures" et très culturel, qui croise des touristes fort nombreux, signe d'une ouverture du régime, nous emmène de Téhéran à Shiraz, puis dans les cités des franges du désert, enfin à Ispahan et Kachan. 


Quartier nord de Téhéran, au pied de la montagne.

Terre d'oppositions, les villes hyper modernes tentaculaires, à la circulation intense, contrastent avec les immensités montagneuses ponctuées d'oasis qui furent des étapes sur la route de la soie.

Téhéran fut l'occasion de se préparer aux complexités de l'histoire d'un pays dont les capitales changèrent en fonction des civilisations, des envahisseurs et des dynasties qui se succédèrent au cours des siècles. Une ville riche de musées qui valorisent les oeuvres d'art et les traditions artisanales. 


Porche/iwan du Musée.
Le Musée national d'Archéologie, Iran Bastan, édifié dans les années 50, selon les plans de l'archéologue André Godard, auteur d'un ouvrage majeur, L'art de l'Iran, et conseiller culturel sous le règne de Mohammed Shah, s'inspire des formes architecturales antiques.


Guerrier, 1er millénaire.

Le gigantesque iwan conduit aux salles qui contiennent les chefs d'oeuvre des arts préislamiques : collections de vases et d'objets des civilisations de l'ouest dans les Monts du Zagros et le Luristan datant du second millénaires. Vases et statuettes néolithiques.


Persépolis, détail. Un serviteur et un garde.














Une copie du Code d'Hammourabi rapporté de Suse, lequel permit de traduire les textes anciens.
Un relief provenant de Persépolis (son symétrique est resté en place) illustre une audience  du roi Xerxès, son fils et des serviteurs.

Scène d'audience: Xerxès assis, Persépolis.
Darius 1er, -6ès
Persépolis, taureau à tête d'homme.









La statue de Darius 1er, trouvée à Suse (6è s avant JC) d'un style égyptisant témoigne de l'étendue du royaume Achéménide  et de l'importance des échanges et influences stylistiques.







Le Musée du Tapis, sur un plan dessiné par l'impératrice Farah Dibah qui était architecte, expose des oeuvres de commande et des tapis  provenant des grands centres comme Tabriz ou Kachan des XVII et XIXe siècles et des tapis nomades 


Calendrier astrologique.







Rostam et le démon







D'une finesse fabuleuse, en soie pour la plupart, ils figurent les paysages "jardins", les "paradis", mais aussi nombre de scènes figuratives: scènes de chasse, personnages de la mythologie perse,















Portraits de différents potentats; les décors de bordure se réfèrent aux images de la tradition achéménide.





























Détail de la bordure 

Les cartons étaient fournis par des artistes de la cour puis tissés en atelier.


Les potentats historiques. XIXè
Le Musée Abigneh du Verre et de la céramique










Installé dans un charmant hôtel du XIXè qui fut l'Ambassade d'Egypte, son aménagement très "design", les collections de superbes pièces pré-islamiques et médiévales , ou modernes sont mises en scène dans des colonnes à l'allure de prêtres. Des merveilles incomparables...










La mode du faux chinois











Vases et statuettes du premier millénaire

 Un Chat charmant (sans H) du XVIIIè


Téhéran du XIXè siècle


Une porte de la ville du XIXè
La ville actuelle fut construite pendant le règne de la dynastie des Qadjar, une tribu turque qui renversa le pourvoir antérieur des Zend, et dont le premier souverain Agha Muhammed Shah fit de Téhéran sa capitale en 1796.


Fronton de la Porte




La cité d'alors était enclose dans des murs; les portes subsistent au centre de la métropole actuelle. Le décor indique combien les tensions militaires avec les Anglais et les Russes étaient fortes. 
Panneau au Golestan







Cependant, les bâtiments font toujours référence au passé glorieux de la Perse: frontons et chapiteaux ornés de taureaux achéménides, colonnes sassanides et décors de murs en faïence d'inspiration safavide, la finesse en moins.



Le Palais du Golestan:




Un ensemble de pavillons organisés autour de deux jardins, transformé en musées. Le mur d'enceinte est rythmé de décors de faïences, à la manière des panneaux de Shiraz, quelques scènes figuratives et médaillons au centre de rinceaux.


Deux anges dans un ciel agité





Le pavillon central abrite les salles de cérémonie, le Talar-e-Salam, des rois qadjar. Dans une débauche très kitch de miroirs parmi des collections, le Trône du Paon est occupé par le mannequin du Roi Nasser-ol-din Shah.




Un autre trône de marbre dans l' Iwan-e-Takht-e marmar , décor de miroirs, fait l'objet des visites des jeunes iraniennes. 
La galerie de peintures superbes de Mirza Baba entre autres est, hélas, interdite de photos.




Le vingtième siècle transforme le système politique par l'adoption d'une constitution et après la première guerre mondiale l'accession au pouvoir des Pahlavi. Modernisation industrielle, nationalisation du pétrole, la ville s'étend.
Le règne de Mohammed Shah (1941-1979) nous est plus familier.
En reste la Tour Azâdi , son arc de triomphe qui fut érigé en 71 lors des fêtes du 2500è anniversaire de la fondation de l'Empire Perse, célébrées fastueusement  à Persépolis et quelque peu contestées.


Le restaurant de notre hôtel, mémoire de l'exil.
En 1979, le retour d'exil de l'Imam Khomeini, instaure une république islamiste et une révolution culturelle encore visible, son icône domine les murs, les panneaux (nous ne visitons pas son mausolée) et de la guerre Iran-Irak, la tradition de représentation des images des martyrs continue de figurer le long des rues et des routes. Le chiisme n'interdit pas l'image, les peintres sont assez bons, on y reviendra. 

Martyrs de la rue.

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