mercredi 12 octobre 2016

MYANMAR 1/4: L'OR du BOUDDHA




Tout commence à Yangon / Rangoon, l’ancienne capitale, mais toujours le centre économique du pays, donnant directement sur la mer d’Andaman, au confluent des rivières Yangon et Bago. 

Dès la sortie de l’aéroport, l’or est symbole du pays, le Myanmar, renommé en 1989 par la junte militaire, et que ne reconnaissent  ni les opposants au régime, ni certains pays occidentaux.


Chapelles latérales.

Swedagon, domine la ville de Yangon, illuminée à la tombée de la nuit , se constitue du stupa principal et d’une infinité de bâtiments annexes, temples, sanctuaires tous dorés, peuplés d’effigies de Bouddhas debout, couchés dans des chapelles constellées d’or ou de miroirs.














Pour une idée de l'immensité du sanctuaire,  et du nombre de pavillons:le plan:
Le stupa central le « zédi » fut, selon les archéologues, édifié dès la période Mon (chapitre suivant)  contient des reliques du bouddha Gautama, et des trois précédents bouddhas- on apprend leur existence. La pagode souvent reconstruite et augmentée d’une terrasse au 15e siècle par la reine 
 Shinzapu, puis de tous les pavillons latéraux,  «gyodaing »  au cours des siècles par différents rois ou sociétés religieuses.




Un modèle de sanctuaire que l’on retrouvera avec des variantes dans chaque grande ville ou anciennes  capitales royales.
Au centre le stupa construit en briques et pierres, se compose d’une base à plusieurs niveaux- ici octogonale, d’un bulbe en forme de cloche  « thabeik »  ou de bol à aumône renversé et d’une flèche en forme de fleur de bananier , le « thy », couronnée d’une ombelle. 
Le tout est recouvert de feuilles d’or et, ici, pour le  sommet constellé de pierres précieuses.




Quatre entrées orientées selon les points cardinaux, escaliers couverts ou ascenseurs, permettent d’y accéder (toujours sur une hauteur). 
Des gardiens « chinthe », mi-lion mi dragon protègent chaque entrée, plus ou moins grands et colorés.

Des pagodons et des autels dédiés aux jours de la semaine dans le calendrier birman/et astrologique lunaire entourent la base du stupa:  

Pour faire huit jours, le mercredi se dédouble en deux éléphants avec ou sans défense.

Autel du Mardi. 
Lieux de dévotion et d’offrandes.



Mimétisme.
La fée électricité auréole les statues de nimbes colorés.




Des fidèles en prière,  quelques moines se prosternent devant les effigies de différents sanctuaires latéraux et beaucoup tournent sur les tapis antidérapants; il pleut, le parapluie est nécessaire. Après 16 heures d’avion, la vision devient floue.

Le Pavillon SunMoon.
Une ambiance qui fait penser à un grand salon de la joaillerie ou à une gigantesque foire de luxe en nocturne.
Il ne manque ni banque ni bureau de change. L’entrée est payante.

Doré aussi sur le lac royal, le  Kandawgyi lake, la barge, Karaweik Palace, en fait un restaurant, qui jouxte une monastère.


Yangon, le Lac Royal. Au loin, la Shwedagon;
Une ballade dans un quartier de l’autre coté du fleuve, en ferry, puis rickshaw  vélo local, une version du side-car, à force du mollet ou à moteur, jamais vu en Asie qui connait le « tire » ou le « pousse ».

Une traversée de populations fort pauvres mais néanmoins fleuries dans des villages pour un petit monastère : Des pagodes, un petit stupa, des édifices de bois en forme d’églises nordiques:


GoldenRock miniature.














À défaut de la célébrissime « Golden Rock Pagoda », sa réduction voisine avec un autel dédié à la Tortue - qui ne fait pas partie du bestiaire astral, mais demeure symbole de sagesse et d’éternité.







PAGODES et Bouddhas dorés. Une sélection.


Kaunghmudaw Pagoda, 1636, près de Mandalay. L'essence de la forme.


Thaton:
















Au long du circuit, les arrêts dans les sanctuaires offrent les statues de Bouddha couché, proche du Nirvana:  ou assis ou par quatre : d’or et de pierreries, jusqu'au bout des ongles.









Les pieds du bouddha couché de Shwethalyaung à Bago.


Nats, à Pyay.
























Bago : le «chinthe" (mi lion-mi dragon ) sourcils en or avale son petit bouddha. 

Les  Nats, divinités locales héritées de cultes animistes et intégrés aux sanctuaires sont aussi couverts d’or.





Pyay : des dentelles sublimes. et Un Bouddha doré sur une structure de bambou.


Shwesandaw Pagoda, Pyay.






Une jeune nonne se fait photographier pour son entrée définitive au monastère, après la mise enrober de la tenue.

Partout les formes de dévotion intense n'excluent pas les selfies.

Devant l'autel de "son jour".


Mahamuni pagoda, Moulmein.


















Puis au terme du parcours, Mandalay. 




Dans Le Mahamuni, temple qu’on ne verra pas à Mandalay, la statue constamment gonflée de couches de feuilles d’or par les fidèles, hommes seulement, importé en 1784, après le sac de la ville de Mrauk-U, à l’ouest du pays fut copiée dans la pagode  de  Moulmein.









Bodhi Tataung






La fièvre édilitaire ne se tarit pas: 
Près de Mandalay, sur le site de  Bodhi Tataung, et son Bouddha de 116m  de haut, Un autre n’a pas encore les moyens de sa construction.




























La Thanbodday Pagoda, construite en 1939 en compte plus de 500.000, grands ou minuscules. À l'extérieur comme dans le dédale des salles intérieures.

Un bouddha géant de Win Sein Taw Ya, record absolu actuel domine une colline au sud de Moulmein, genre parc d’attraction:




outre les scènes d’enfer, et de la vie de Bouddha, dans le corps de la statue, un moine vend les briques pour financer la construction de son double. Les quelques cheveux de Gautama doivent se dresser à la vue de la dérive de la dévotion. 

ET L’OR  ??


Toutes les mines d’or et de pierres précieuses sont toujours aux mains de la junte militaire.

Dorure de miniatures.
Batteur d'or à Mandalay


les petits artisans s’éreintent à réduire l’or en feuilles, vendues aux particuliers, un dollar le carnet, mais pour recouvrir les pagodes et les bouddhas, c’est une industrie lourde que les donations des petites gens, même en jouant ne sauraient couvrir. 




Sur les routes, des fidèles font l’aumône pour leur monastère local: En arrêtant les voitures avec des drapeaux bouddhistes ou en colonnes précédées de musiques.





Les marchands du temple.

Entrée du temple du bouddha couché à Bago.


les galeries d'accès à tout sanctuaire sont de véritables galeries marchandes:




 Statuettes de toutes tailles, produites à la chaine, objets de piété assez médiocres, minis bouddhas dorés

 et aussi des petits étals de nourriture.









Des paons symboliques.







Quelques broderies à fil d'or , anciennes :
autant de petits ou grands profits dont la destination reste énigmatique.














Or, les stupas sont remis à neuf tous les cinq ans. Combien de kilos ou de tonnes d’or ?.


Bagan: La Pagode Shwezigon en cours de réfection/
et ce depuis des centaines d’années, une garantie de leur éternité apparente et surtout le doute sur la datation et l’intemporalité de leur construction.






De nouveaux sanctuaires sont dorés avant même que la construction soit terminée. Touristes en vue sur un site naturel. Une cascade près de Maymyo/








L’or liquide de la bière Myanmar est aussi le monopole des militaires. Les chaînes d’hôtels aussi, ainsi que le contrôle des exportations.
Pyay: le général Aung San




















À  Pyay  la statue équestre de Aung San, le général qui signa l’indépendance de la Birmanie en 1947, et fut  assassiné, le père de « the Lady » n’est que ciment peint. 





Pour prouver le pouvoir économique de l’état, dont la démocratisation n’est que très partielle et récente, (voir un article du Courrier International 1353,12 octobre).
 Le dernier stupa en cours de construction sur la route de l’aéroport de Mandalay est entièrement en jade, proche d’un marché international du jade, aussi grand que l’aéroport lui-même.


Kyauk Kalap Pagoda









Le peuple, birman et des autres ethnies survit dans ce contexte, on le croisera dans les chapitres suivants, lors d’un circuit à travers les différents états :



Plus au sud, dans l’état Karen, dont les conflits ethniques ont cessé depuis peu, proche de la ville Hpa An, frontière de la Thailande, une merveille, la pagode modeste sur son rocher au milieu d’un lac, dans une région de monts karstiques au milieu des rizières:
vue merveilleuse au soleil couchant. Les moines officient, la paisibilité du lieu  nous ré-enchante.



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