samedi 10 novembre 2018

Les ORS de PETERSBOURG. Russie 5/6.


Vue depuis les fenêtres de l 'Ermitage.
Tombeaux de Catherine II et Paul III.
Trois jours de visite au pas de charge, d’où l’on sort éberlué par un discours élogieux et nostalgique sur un âge d’or (combien de tonnes?) du régime Tsariste, qui ne brilla pas par la démocratie. Vladimir, natif de Saint Petersbourg serait un continuateur.  Quinze ans après sur les mêmes lieux, une autre vision et quelques découvertes.  Première partie : Des classiques.





Quant au destin dramatique et romanesque des Romanov, retour à la case départ (Moscou 1) : sanctifiés, ils sont enterrés dans la cathédrale de la forteresse de Pierre. sarcophages de marbre, foule des pleureuses.



Petersbourg de Pierre 1er.

Nouvelle capitale d'un empire en formation, pour deux siècles:
Le trait d’humour de la «ville de pierre» : obligation d’importer des blocs dans les transports, obligation pour les boyards et princes de construire une demeure en pierre en ville
Un plan anti-incendie, dans la première forteresse  édifiée en 1703, sur une  des iles du delta de la Neva ,  au fond du golfe de Finlande; 


puis sur la rive d’en face : des techniques inspirées d’Amsterdam pour «terrasser » les marécages.

Grande façade des Ermitage. Jour gris, un hiver entier, c'est dur...
ARCHITECTURES et Décors.

Un urbanisme exceptionnel :  en forme d’éventail à partir de l’amirauté sur la  rive sud en épousant les courbes de trois canaux. 
 Une architecture élaborée par des architectes italiens et artistes français, invités par les souverains, devenus Empereur et Impératrice sur un modèle occidental, plutôt que tsar, trop barbare (?)


Des normes de construction,  une modélisation: les alignements de palais:  une hauteur standard comme la grande façade des Ermitage, 
La vastitude de la place du Palais qui démultiplie Vendôme avec la super colonne Alexandraiskaia. 


 Siècle des Lumières.

Des styles  évolutifs:  un baroque imité de l’occident : impression d’un Versailles à l’échelle de la ville, la couleur et les décors en plus. 
 La couleur serait un « remonte moral » l’hiver, interminable et déprimant, celui qui exporte les riches convertis l’économie privée dans les stations du sud.  (commentaire off de notre guide, qui pratique le genre "nouveau Russe" ).

Palais Bielosselski: version XIXè du baroque.
Les atlantes  ne compensent pas les centaines de milliers d’ouvriers morts pour les constructions,  puis un siècle plus tard pour la guerre contre l’armée napoléonienne. 

 L'Ermitage: Copie des Stanze de Raphael.
Les décors marquent une inspiration nécessaire de l'antique et de quelque   égyptomanie. Quels furent les grands monarques bâtisseurs de l'histoire, bons à imiter...
Les monarques éclairés étaient contemporains de nos Louis XIV à XVI, avec l’appui de Voltaire, Diderot et quelques autres. 

Cette fixation sur le XVIIIè se vérifia pendant la visite de l’Ermitage, contre des hordes de groupes asiatiques: toutes les salles d’argenterie, de céramiques, de trophées, un peu de peinture au pas de course, pour les français, Fragonard et Greuze, zapping des sublimes Rembrandt et l'on oublie totalement les chefs d’oeuvre du XXè siècle,  adieu Matisse. 


Dos aux militaires..
2004, cette année on n'approche plus, selfies !














 
Le must, le Léonard de Vinci, inatteignable
Et tous les militaires (et des ouzbeks), belle
galerie de beaux portraits...


Jour triste, désolée...


La  cathédrale Saint Pierre et Paul  dans la forteresse.

Musique céleste.














modeste à l'extérieur, et décor baroque assez délirant, à l'intérieur : l’iconostase serpentine, et transparente (on ne cache rien). Des chantres apportent un moment de spiritualité..

Iconostase inédite.

 Les palais d’été

Tsarkoie Selo. dit Pouchkine : 
Jeu des bleus et or.
Sur la route, un arc de Triomphe, plus stalinien que romain, et des pylônes, égyptiens.




Propriété de Catherine 1er, épouse de Pierre le Grand, puis de Catherine la grande, déploie les fastes du Grand Siècle. 
Une façade rythmée par des piliers encastrés et des atlantes, que dominent les coupoles de la chapelle en forme de coloquintes. Pas de visite hormis les jardins à la Française et à l'anglaise. des pavillons et des "fabriques".
L'Ermitage : un plan centré polygonal complexe.
   Les lumières n’y manquent pas. l’électricité y fut branchée fin XIX.


Grille de la "Grotte".
La Galerie des Antiques.

                                                    Pavlovsk  

 



Offert par Catherine II à son fils Paul 1er, il fut détruit puis reconstruit au XIXè et très détérioré encore pendant la guerre. Restauration exemplaire.


Cherchez l' Oiseau..










Les salles d'apparat mettent en scène des collections, une théâtralité renforcée par les plafonds en trompe-l’oeil imités de la renaissance italienne par des architectes invités. 








Un bureau orné des 
tapisseries couleur  "Rose Pompadour", du cycle Don Quichotte, offertes  par Louis XVI.

Deux salons de la Paix et de la guerre, symétriques encadrent la salle du trône  sous la coupole centrale.








Des Atlantes surveillent, et 
sur fond de décor égyptisant : notre égérie. 


Rotonde vers les jardins: illusionnisme total.
Pavlosk: la chapelle: grand soleil.

 LE XIXè ou la Mégalomanie de l’architecture religieuse.. 




Intérieur pendant l'office.  Un même soleil.
À chaque mort, son monument: 
D’une généalogie de tsars, entachée de règlements de comptes, meurtres et coups d’état, il reste le succès militaire contre l’armée napoléonienne. 

Notre Dame de Kazan,  imitée de Saint-Pierre de Rome le glorifie.
toujours en hommage à l’icône qui aurait sauvé Ivan du désastre, disparue, les copies ne manquent pas plus que les églises dans chaque ville.

Une porte de bronze, copie de la porte du Paradis de Ghiberti. 

Ghiberti ou Florence à Saint-Petersbourg.

Des reliefs 
italianisants et  une statuaire glorieuse  d'Alexandre Nevski ou des généraux, et des Saints.
Elle fut réouverte au culte, après 95: 10 mn d’écoute de la liturgie chantée à la messe de 10 heures, les fidèles en ligne portant un message pour une prière. Nombreux, surtout des femmes avec fichu.
En bavardant avec notre guide,  fan de Poutine, cette charmante femme moderne maintint sa foi en la miraculeuse valeur  des icônes  à preuve la copie de l’icône a permis de retrouver ses papiers après le vol de son sac…
                         

                            Cathédrale Saint Isaac :  


édifiée entre 1820 et 1858, par un français  Auguste de Monferrand pour  Alexandre 1er, puis sous Nicolas 1er; en mémoire du Saint patron et de Pierre 1er:  une performance en terme de volume : 15000 fidèles possibles.
 Une nouvelle coupole, plus vaste encore; des prouesses techniques, pour ériger les colonnes monolithes. 
















débauche de matériaux polychromes, une forme de musée de l’iconographie revisitée. Très très loin des icônes médiévales. 


Maquette: pour tout voir.
Iconostase ouverte sur vitrail.

















La colonnade de la coupole: une ascension laïque pour le touriste, 
 Des mosaïques intérieures kitchissimes, et  le chauffage central. 

 A l'extérieur, les décors de portes et des exèdres reprennent les traditions des reliefs de Kazan, en plus saillant.















 Point de vue plafonnant garanti..



Saint Isaac : de 2D à 3D, La Cène.
L’église de la Résurrection du Christ ou du Sauveur-sur-le sang-versé.



construite entre 83 et 1907,  par Alexandre III sur le site de l’assassinat de son père Alexandre II: nouveau vaisseau spatial.
quelque ressemblance avec Saint Basile de Moscou: un « vrai style russe » de la fin du siècle.
la visite du soir coûte trois fois celle de la journée… mais enfin du temps libre.

Un bonheur pour les yeux éblouis. Saints et martyrs, entre symbolisme et néo byzantin. Pierreries sur mosaïque.

Iconostase: la joaillerie.
                                              Fin de siècle


dans la continuité du plan urbain, les architectures Art Nouveau des quartiers vivants;  plus ou moins style russe, comme la déco d'un restaurant:














L’église Saint Vladimir (XVIIIè ) est emballée, autre vaisseau spatial.







Autour de Dostoievski, place et hôtel, 














un centre commercial identique à tous les internationaux, mais un marché  à l’ancienne, un peu déserté.
Dans l'esprit tsariste, la vodka et le chocolat sont militaires:


 


une triste vendeuse de miel , des ouzbeks vendeurs de poteries: 
merveilleuses grenades, pacifiques.
et sur le trottoir à la sortie du métro, une 
babouchka vend ses fraises..  seule vision un peu prolétaire de la ville.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire