mardi 2 novembre 2021

PAYS BALTES, 3/4: RIGA et la MODERNITÉ

Michaïl Eisenstein,  Rue Albert.1904.

Ville Gothique (fondée en 1202) déjà riche par le commerce maritime. Des architectures de brique, civiles ou religieuses très nervurées et contrastées en couleur.

Maison de la Guilde des Têtes Noires

Cathédrale, transformée au fil des temps.


Eglises de confession et d’usages variables, au gré des dominations:

La cathédrale dédiée à la Vierge, fondée par l’archevêque Albert en 1211, devint un temps une école laïque supérieure et logea la bibliothèque municipale.









Église Saint Pierre, son clocher




Emmuré..











Après l

l





l’hégémonie des guildes hanséatiques sur l’économie, de grands entrepôts modernes remplacent les ravissants bâtiments à pignons.



Le baroque est peu représenté, hormis les porches de l’église Saint-Jean, revue église réformée.

Le clocher de l’église Saint-Pierre, en bulbes gigognes, inspira-t-il les futurs astronautes soviétiques ?? Avant les hangars pour les zeppelins (allemands?) et toutes inventions volantes.











Église Saint Jean: supplément baroque.
Un monde moderne:


     Comme l’énonce un mural, « Si vous chutez, ne découragez pas ceux qui veulent réussir ».

Après les destructions « usuelles » de chaque vague impérialiste, la ville fut reconstruite en dur. 

Balcons sur rue

Face à la cathédrale.




















Des recherches dans un style éclectique ou historiciste, genre médiéval ou "néo-russe".
Ou dans le style fleuri d'importation.  Contemporain de la photographie.

 Jugendstil Fleuri.
L’autre coté du fleuve se développe: L’occupation russe du XIXè introduisit des industries modernes, exporta ses ingénieurs, une armada d’architectes et même sa culture, relativement pacifique. Une élite intellectuelle profita d’un répit.
Avec angelots..

         Le théâtre fin XIXè : Atlantes et balcons, comme à Saint Petersbourg.

Une cathédrale orthodoxe, comme à Moscou.
L’enceinte détruite fit place à un canal et une ceinture de parcs, au-delà desquels, des quartiers nouveaux, tout Art Nouveau, logeaient les « fonctionnaires ». 

Canal et perspective sur la Rue Elizabeth

                     ART NOUVEAU 


En trois pâtés de maisons et cinq avenues et en cinq années, 1902_1906, avant la révolution  de 1905,  le plus bel ensemble d’Europe, classé à l’Unesco. 


Mickaïl Eisenstein: La maison" aux Trois Yeux" et aux Lions divergents

Rue Strelieku, Rue Albert, Rue Elizabeth, s’élèvent -en continu- des immeubles de cinq ou six étages; rompent avec la platitude des façades, des avancées de balcons et bow-windows. 

10, Rue Elizabeth, en bas..
La décoration et les couronnements de corniches ou en attiques innovent de manière très extravagante. 

10, rue Elizabeth, le haut..
L’influence des recherches européennes, autriche-hongrie en particulier, du Jugendstil où l’Art Nouveau s’allie avec un néo-classicisme russe soutenu par des Atlantes symboliques. Parmi les architectes qui voisinent avec Eisenstein dans ces rues: 


Eizens Laube, 1903
Konstantins Peksens, 1904

















Eizens Laube, assez « brutaliste »  ou coquin, selon les adresses. 

Konstantins Peksens : un art nouveau du début, encore marqué par un néo-médiéval. 


 Eisenstein, détail du 6, rue Albert: Phoenix, buste ailé et petit portrait étonné.

 Michaïl EISENSTEIN, ( Russie, 1867, Berlin, 1920) 

Formé à Saint-Petersbourg, mais à moitié balte d’origine. Très conservateur, préféra fuir en Allemagne que suivre la révolution soviétique. Son fils, Sergueï, le cinéaste célèbre s’inspira de nombreuses idées décoratives et du sens certain du monumental et de l’historicisme. 


Deux atlantes et méduse en clef de voûte.
Bénéficiant d’une formation d’ingénieur, l’architecte néo-classique, ajoute au symbolisme un certain esprit militaire et technologique. 
Peut-on ironiser sur la traduction du nom : Eisen: Acier et Stein: pierre . Merci Freud.

 Victoires chevauchant des aigles.



Le courant Art Nouveau, fin XIXè, nait en Europe centrale particulièrement, et après des guerres, on pense à certains bâtiments viennois de Otto Wagner. Figures aux angles de la corniche et  «ferrures» décoratives de la Sparkasse, ou de l’église de Steinhof. 

À Saint Petersbourg, la maison Singer de la Perspective Nevski, date de 1904, comme la rue Albert.

Eisenstein n’utilise la couleur que dans le contraste Blanc/bleu des briques, (son image de marque) ou quelques enduits colorés. 





Un couplage Romantique / Guerrier


Les filles casquées de l'attique et les trophées d'armes,  2a, Rue Albert.
Vue d'ensemble 2a, Rue Albert; les sphinges de l'entrée, les nymphes porte-flambeaux
Atlantes souffrants et Académies féminines contre des variations sur les « décorations » militaires: rubans, pendeloques, barrettes, médailles et blasons entrent dans la dé-composition des éléments végétaux, animaux, des armes, et des armatures issues de la technologie industrielle. 




De l’architecture de métal, invisible ici, restent des balcons et surtout des agrafes, des boulons qui devient des motifs décoratifs au même titre que les couronnes et les guirlandes, qui ressemblent à des poignées de samovar, des pendentifs tels des balanciers de pendules, s’accrochent à des engrenages ; ou des copeaux, le tout transposé en stuc monochrome.  Des surprises à tous les étages

 

Les mascarons traditionnels, barbus revêches ou lions rugissants édentés voisinent avec des nymphes dénudées, mais aussi bottées, ou chevauchant un aigle. On appréciera la mode des coiffures, un peu méduses.




Des figures se cachent dans les éléments décoratifs les plus variés, et à différentes échelles. Il est dit que toutes les « amies » de l’architecte, aux difficultés matrimoniales se reconnaissent..


Les visages conventionnels alternent avec des presque-portraits ou des masques de théâtre. 

Tel le contraste entre deux maisons mitoyennes de même date dans le traitement des visages: convention théâtrale ou réalisme de portraits. Rien n’est dit sur l’identité des sculpteurs.


Barbus naturalistes et femmes revêches

Un Bestiaire.  hérité des impérialismes successifs et de quelques traditions régionales. 

En cherchant bien, on trouve deux charmantes jeunes filles en chasseresse et des chiens.


Griffons, médiéval 3D, 
ou vaguement babylonien

















Variations sur les aigles, les phoenix, la chouette.

La Chouette. Symbole de sagesse, apparait en contrepoint de figures guerrières. Voeu pieux.


 Des ailes mécanisées, un mascaron mou au rictus tragique.

 Du Masque au Casque.  




13, rue Elizabeth, ensemble: les "tourelles" potiches.

L’influence du théâtre :  casque grec demi-sphère avec  plumeau au sommet de E13 ou sans:

 les vis qui traversent l’absence de visage anticipent sur Métropolis. -ou des coiffures de clown.

                                                             Rue Strelieku  2a et 2b : les casques. 

13 E.Fronton avec casque, deux chasseresses avec chiens
La tête féminine hérissée d'un couronne brisée: évocation de la statue de la Liberté ??

10 rue Elizabeth: des omphalos fumants, des boulons et 4 barbus.
Le barbon témoigne des recherches de géométrisation, liée au matériau, bien avant le cubisme et cependant évoque des assemblages du maniérisme occidental. 
Muselé ?
Peut-on penser que ces choix décoratifs valaient pour une prise de position politique??? Maintenant fort rentable:

     Ville mémoire, la STATUAIRE 


Monument de la liberté. 1935

Les Années d’indépendance: une libération liée au débat des russes entre la révolution de 1917, et la nouvelle invasion allemande de 1940. 


Les fusiliers marins de 1915
Sculptures monumentales antinomiques mais d’une égale lourdeur réaliste. 










Le Monument aux fusiliers marins, qui défendirent les Russes contre les allemands en 1915 .  

Valdis Alberg  en 1985 ; déplacé car mal perçu depuis l’indépendance.

Dans la perspective moderne.




Le monument de la liberté :  1931-35 par  

Karlis Zale: 

un lourde base, piédestal pour une relève militaire qui continue de garder les exploits des héros de l’histoire nationale. D’une mythologie médiévale aux combattants.

La victoire sommitale n’entre pas dans le format. désolée. Voir un guide, je n’ai pas de téléobjectif..


Animaux de Brême

Merci, Rosée du matin! 


















Pour boucler l’histoire avec humeur: Les Animaux de Brême, entre deux églises. Un hommage à la ville natale de l’archevêque Albert.. et à notre guide. Restait à faire des courses. 



 

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