mercredi 4 mai 2016

ROMA/AMOR, 1, Les illusions scénographiques.




De l’antiquité romaine au cinéma, pas seulement le « peplum », en passant par la Renaissance et le Baroque, un pèlerinage à Rome:

Le cinéma est partout : dans les rues, aux murs des restaurants qui célèbrent leurs stars, dévoreurs de pastas.
Paradoxes: la luxueuse Galeria Colonna, rebaptisée Alberto Sordi, (un prolétaire de du néo réalisme) détrône la colonne de Marc Aurèle voisine.




Les foules se pressent à la Fontaine de Trevi :


ne cherchez pas Marcello et Anita, , la piscine est fermée, ils prennent une douche,  sur le mur du quai de Longotrastevere, avec une ribambelle de citations (un vrai quiz). 





L'icône voisine se retrouve dans un grand format de Yan Pei Ming à la Villa Medicis, en compagnie de quelques Caravage.


Y.Pei Ming: Mamma Roma. 










cinecitta.

Temple dédié à Fellini, son musée ouvre la visite, décors et costumes, 

La Déesse de Casanova, à sec.

















extraits de films, dessins préparatoires , photos de tournages.



Tournage de  Le Cheik Blanc, (Courrier du coeur, 1952)

Les autres ne sont pas oubliés, une préférence pour Toto et tous les nazes géniaux du Pigeon.







  



Les studios : peu fonctionnent encore, (gag, on me prend au passage pour une applaudisseuse de pub à la télé, « avé, bon giorno »)

Studio5.



on jette un oeil dans le studio 5 (en hommage au parfum de Chanel) où fut intégralement tourné le Casanova de Fellini. On n'y croit même pas.
N’y restait ce jour que la trace des 8 Salopards de Tarentino. 







Les pins ne figuraient pas dans Little Italy.
Loren et Sordi !!



Les décors extérieurs toujours en place emboitent des espaces et des temps improbables:
Une rue « américaine » (Coppola, Scorcese, ?) est en cours de restauration.
Alberto et Sophia (Deux jours avec Cléopatre, 53) cachent un parking.



Sous l'arc, les pieds d'un pharaon.

Copie du paysage de la Maison de Livie + barils
On traverse la reconstitution du forum qui servit pour la série Rome. En quittant une ébauche de ruelle et des intérieurs de taverne, 


















on entre dans un bout de village médiéval, le balcon de Juliette.

Puis dans un "temple de Jérusalem" (interdit de photo, le film n’est pas sorti). Des arcatures intérieures invraisemblables.



A gauche un reste de Gangs of New York



Une église florentine à placages variables. 
Le tout en toc et étayé de tubulures. Pas de place pour le Colisée.






Plus loin le fragment utile de la galère de Ben Hur (!) voisine avec des restes de Gangs of New York, décidément encombrants, avant d’aboutir à la « piscine » de la bataille navale du même Ben Hur, qui fut transformée récemment en paysage du Népal pour le film Everest



Ce qui fut la Mer Égée.
Stupeur -et désillusion, pour le cas où on y croirait- , la magie est le propre de l’image.

LES MURS ECRANS.

Dans le film Roma, de Fellini la séquence de la révélation des peintures romaines lors du chantier du métro nous ramène aux décors désormais conservés dans les musées, hormis La Maison d’Auguste et celle de Livie au Palatin.


Le décor des maisons romaines
Au MET à New York.


in situ très dégradés, comme à Ostie, les plus beaux sont conservés au Palazzo Massimo, à deux pas de la gare dont les fouilles pour les travaux ont révélé des villas luxueuses.



Les intérieurs (vus aussi à New York) du « Deuxième style » vers -40/-10av JC, période d’Auguste ouvrent sur des perspectives urbaines. 
Destinés à « éclairer » des salles fermées, en évoquant l’architecture et les paysages,






les vues s’insèrent entre des panneaux décorés de « figures volantes », et imitations de marbres.
Quelques scènes mythologiques occupent des fonds blancs.



Les Murs à fonds noirs ou blancs, ornés de guirlandes, sont surmontés de voutes à caissons  en stuc. Sols en mosaique.





Un décor sur quatre cotés.
La salle entièrement close du « Jardin de la Maison de Livie » à la Farnesine, est peuplée d’oiseaux et plantes. Le musée joue l’ambiance sonore.

Annonciation, Santa Prassede.
Renaissance 

Ce type de décor illusionniste,  oublié pendant plusieurs siècles,  retrouve sa splendeur à la Renaissance avec les recherches sur la perspective. 





Dans l’iconographie religieuse au départ, pour des raisons théologiques (un autre monde spirituel dans les Annonciations en particulier)

puis scientifiques et civiles, la fin du XVe siècle l’exploite dans les intérieurs aristocratiques.

Villa Farnesina, XVIe


Paysages et faux rideaux.



 construite en 1511 pour le banquier Agostino Chigi, ami des papes, mais plus intéressé par son identification aux héros de l’antiquité, assortis d’une thématique astrologique. 
Les allégories des mois occupent les caissons du plafond.









Dans la «Loggia de Galatée», un Michel Ange comme carte de visite à son concurrent Raphael. 

Et le guide ouvre un panneau secret dans le mur qui révèle des croquis de Raphael qui oeuvra comme maître d'oeuvre et pour quelques panneaux.

Salle des Perspectives, Villa Farnesina.
Au premier étage, la « Salle des perspectives » due à Baladassare Peruzzi est sans doute le plus bel exemple des ouvertures factices sur le paysage urbain. 




Chambre des Noces, détail.






















De l'identification héroïque, avant le péplum, Les Noces d'Alexandre et de Roxane.
Les peintures du 2e style ont elles inspiré les artistes, quand on sait que les fouilles qui les ont révélées sont beaucoup  plus tardives. La question est ouverte. mais ceci n’est pas un cours.

Dans une Osteria au Trastevere.






Le trompe l'oeil n'a pas cessé, on en verra d'autres, mais le mur ne demande qu'à s'abolir :










Ruelle près de la Place Navone.



Montée vers le Gianicolo.





Au coin d'une petite rue, pas très passante: ou sur des marches, les effets perspectifs perdurent.




Méfiance, tout n'est que
VANITÉ.



La volière d'un pavillon à la Villa Medicis

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