samedi 5 novembre 2016

MYANMAR 3/4: Dans l'ÉTAT SHAN.


Vers l'est, à la frontière de la Chine, le Yunnan, cette région de montagne est maintenant accessible aux touristes -dans un secteur limité par une route surveillée. 
Cet état du nord est de la Birmanie longtemps le lieu de conflits ethniques, et politiques reste   d’actualité. 

Les régions frontalières, très militarisées sont encore le lieu de conflits armés entre l’armée « nationale Ta’ang »  et l’armée « de l’alliance démocratique du Myanmar » qui ont repris en 2015. 
Le film de Wang Bing, en salle, évoque l’exil de l’ethnie Ta’ang, partant du nord ouest de l’état shan vers le Yunnan, aussi soumis à des répressions. Des groupes de l’ethnie Daï aux tenues noires traditionnelles proches des Hmongs fuient aussi la région.

La situation est loin d’être pacifiée en dépit des efforts de Aung San Suu Kyi. (cf Le courrier international n°1350  15 sept, 2016).

L’ethnie Shan, s’est depuis le XVe siècle opposée aux différents régimes centraux pour la propriété et le bénéfice des mines de pierres précieuses, situées sur leur territoire. Et quelques conflits depuis pour la route de l'opium.
Les Shan originaires de Chine et descendants des envahisseurs mongols -leur physionomie en garde des traces- ont conservé une langue et une culture différente des ethnies majoritaires de Birmanie.


Sanctuaire "nat" près de Hsipaw.






Néanmoins bouddhistes, leur pratique est plus modeste, peu de pagodes dorées, mais des monastères et un culte aux divinités nat  qui trouvent leur autel, jusque dans les maisons. 




Wang Bing: Femmes et enfants en exil, les hommes ont rejoint le front.






Les hommes portent des tuniques et de pantalons bleus, des chapeaux de paille, tel notre guide. Les femmes des pantalons, peu de longyi.










La limite de l'État (autonome, ?) se situe juste après la ville de  Maymyo , le Pyin U- Lwin des résidents anglais du XIXe.




Cottages recyclés en hôtels, et pour le transport du touriste, quelques calèches d’un siècle passé.









Un grand marché couvert déjà envahi de produits chinois, tout en plastique...

Surtout les fleurs.







VU DU TRAIN.







Un petit marché près de la gare ; salle d’attente réservée aux étrangers (!) , Altitude 1400m  le début des hauts plateaux.


























Un étal assure le petit déjeuner de gamins, soupe de nouilles, à coté du maïs, de sardines douteuses, des beignets et des fleurs, une spécialité plus rare: les feuilletés de pâte de riz.


Maïs, en chapeaux aussi.
Miam, mais un peu gras.

















Le train « mythique » qui relie Mandalay à Lashio met 15 heures, nous n’avons passé que les 5 heures et quelques attentes (pour 150 km) de Pyin U-Lwin à Hsipaw. 



Porteur cassé: Le septième sac, poids ???





Des problèmes techniques, des voyageurs de toutes catégories, modestes et des chargements de produits agricoles.











Un train aussi sauteur que cahotant traverse des montagnes et enjambe des ravins où déboulent des cascades.
Une mince idée de la jungle.













Petit pont d'avant le métal britannique.














Des arrêts de gares réduites à quelques cabanes et des passagers :  différentes ethnies et vêtements, des anciennes ou des jeunes en ballade.























Le fameux viaduc Gokteik,  mérite deux minutes d’arrêt pour la photo.




SUR  LES HAUTS PLATEAUX

 Hsipaw:  une petite ville assez cosmopolite réduite à quelques rues, un hôtel pour étrangers genre « Lonely planet », et un restaurant en terrasse sur le rivière -cuisine thai et chinoise très élaborée.


Chez le bouquiniste.




Une librairie chinoise: des illisibles en papier kraft; un bouquiniste zarbi qui expose indifféremment des ouvrages oubliés par les routards, le Christ, des drapeaux israéliens et la photo de Aung San Suu Kyi et son père, 











face à un sanctuaire en étage et ses gadgets lumineux. une boutique de saris indiens…



Un lycée privé payant, « photos et étrangers interdits » assure les cours en « trois huit ».


Monastère :



À proximité de Hsipaw, un petit monastère en bois, le Maha Nanda Kantha, fut construit en 1848 sur le sire d'anciennes pagodes de l'époque Bamar, "le petit Bagan".




Un petit lac très "romantique".





















Les femmes des villages voisins chantent devant un bouddha de bambou doré. C’est jour de carême.


























 Les robes des moines sèchent, le riz aussi,  ils sont trois qui s'abritent de la chaleur  sous la construction.
Des salles de méditation tout en bambou, aussi modestes que les maisons ordinaires, diffusent une lumière (divine?) et une ombre bienveillante.











 Escapade rurale:







Vente au porte à porte.



Hsipaw est le principal lieu de départ de treks pour amateurs dans les montagnes ou pour un tour en piroque « long tail ». 
Notre groupe pérégrine entre rizières et petits villages: 








Un pensionnat d’obédience baptiste recueille des orphelins. cours en chansons. Ce n’est pas l’hymne national.












Véritable filature

























Une fabrique de nouilles : ce qui tombe va directement aux restaurants locaux,  ou dans l'assiette des ouvriers. L'essentiel est exporté en grands cartons bilingues, birman/chinois. 













Pus loin des fabriques de parpaings. Une presse à main, des moules et de l'huile de coude.

















Quand une femme fière de sa tenue de sortie pose, 


les autres lavent et se lavent dans des cadeaux d'irrigation ou devant leur maison.

Bain du matin
Le village Shan  « Shanlon » que nous visitons, proche de la rivière,  n’est accessible que par l’eau ou le train.






Navigation sur la rivière Nam Yi Tu, affluent de la Salween qui rejoint Moulmein:

Sur les berges, des habitats très précaires. 








Les buffles  bien propres, lavés par leur propriétaire broutent près de pirogues taillées dans un seul tronc.


















Des arbres énormes aux racines horizontales se redressent










Dans le village, 
 de très belles maisons, bois et bambou, plus élaborées que celles de villages que  nous avions vus auparavant.

Avec des paraboles.  Jardins soignés, de vraies pelouses et des fleurs.






À chaque maison son annexe pour l’autel, bouddhiste ou pour des «nats » assez confus. 




De l'autre coté de la voie ferrée, l'école primaire.




Le torse nu  des hommes montre les tatouages de signes et textes sacrés à fonction protectrice. Équipé de panier et couteau.


La voie ferrée traverse le village, les buffles y broutent tranquilles, un seul passage par jour. C’est la sortie de l’école.
La richesse -relative- est liée à la culture et l’exportation du maïs, qu’on voit sécher près des maisons ou emballer et charger sur une pirogue.










En bateau pour la ville.
Au retour De Hsipaw vers Mandalay, par la route, plus rapide, mais tout est relatif, on à une idée du trafic entre la Chine et Myanmar:

Dans les deux sens, 

La « Burma road » , la route fut stratégique pendant la guerre lorsque la Birmanie était occupée par les japonais.
C’était la voie montagneuse permettant aux anglais d’acheminer des troupes et des vivres pour le gouvernement de Tchang Kai-chek  retranché à Kunming. L’autre voie à l’époque étant les pistes du tibet en provenance du Népal. Plus dangereuse encore. 


Pour le cinéphile, le film de Raoul Walsh: Opération Burma héroïse un bataillon américain chargé de libérer la route et perdu dans la jungle.
Actuellement la route est le principal axe de transport des exportations vers la Chine. 
Monstrueux embouteillages de camions de dizaines de tonnes dans des virages en épingle à cheveux, orchestrés par des militaires. 

Echange de denrées alimentaires contre des produits chinois standards qui inondent les marchés birmans. 
Exportation d'un goût pour les jeux d'argent. 
Dans une gargote mal tenue, (le seul cas du voyage), les femmes passent le temps en d'âpres parties de dominos.


Allez voir le film.










Le lecteur curieux pourra trouver des chapitres sur le Yunnan dans les archives d'octobre 2013, et surtout voir "Les trois soeurs du Yunnan", de Wang Bing.

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