mardi 1 mai 2018

SANCTUAIRES SHINTOISTES. JAPON. 5



La religion shintoïste remonte aux origines du Japon, 

Gris rayé =zones sismiques. Points:volcans.
importation et assimilation d'un autre animisme, une forme de récit mythologique explique la création des îles par la naissance des divinités, les KAMIS, innombrables, qui animent la nature comme les êtres et les objets, les moments de la vie. 
Plafond, Nikko.















Et si le Japon était un dragon qui quelquefois -ou trop souvent- ébranle la terre?

Sanctuaire, pharmacie, un peu loterie..


Les nouveau-nés sont présentés dans le sanctuaire, comme on l’a vu à Nara.
Non sans amulettes.

Les panneaux d'accroche de
mini-torii, de feuilles et autres nouages de mauvais présages, animent autant les allées que les finances..
Mais pour la mort, on s'adresse au temple bouddhiste. 






Si l’on rencontre de minuscules constructions, au coin d’un chemin, les grands sanctuaires comportent plusieurs édifices: 













Le Torii, grande porte ouverte symbolique de l’entrée,  carré ou courbe à plusieurs poutres,




La fontaine ou le bassin pour la purification par l’eau : le  "temizuya"
quelquefois couvert d’un toit.
Plusieurs édifices composent le sanctuaire, selon la configuration du terrain, alignés selon un axe et hierarchisés.
les salles du trésor,  ou d’archives; 
le sanctuaire en deux parties  pièce des  prières, "haiden", qui précède ce qu’on pourrait nommer le saint des saints, le "honden"..
Salle de prière à Nikko : Futarasan; au fond, le célébrant dans le Honden.
 en option, un bâtiment pour le sanctuaire miniature, sorte de palanquin.
à Kyoto, dans le Kiomizu-dera.

Dans le sanctuaire, pas de statues de divinités, mais des autels destinés aux offrandes. La cérémonie célébrée par le prêtre est ponctuée par le tambour et l’agitation de grands pompons de papier, énigme

Au fronton, la corde de paille de riz, shimenawa, ornée de papiers découpés et la cloche pour annoncer sa présence.
un pavillon des danses,
 le "kagura-den", peut abriter des musiciens pour des représentations du bungaku.





Du strict point de vue de l’architecture, les sanctuaires et les temples qui voisinent dans les cités, sont d’autant plus proches qu’ils utilisent les mêmes techniques de construction en bois

Le décor change.. le shintô est rouge vermillon, quand le temple bouddhiste reste couleur bois.
 Trois sites reliés aux grands noms de l’histoire (encore les shoguns): du plus simple et ancien au plus complexe.

                                         Miyajima  



Au sud de l’ile principale, région du Chugoku, en face d’Hiroshima, le sanctuaire  d’ Itsukushima est construit sur une petite île de la mer du Japon.

Salle du sanctuaire : Haiden.


Orientation inverse  nord-sud : la mer est une cour intérieure qui selon les marées inonde les bâtiments  sur pilotis,  «flottants ». 


Le Torii le plus célèbre du Japon est posé au coeur de la baie : six pieds, reçoit quelques visiteurs à marée basse.  Il faut passer le pont à marée haute.



Dans les allées, le daims ou cerfs apprivoisés (il parait qu’ils mangent le papier) ruminent tranquillement. 

Une rue commerçante: et que trouve t’on ? à coté des boutiques, un échange culturel, les pieds dans l’eau. Pas sur qu'on soit au courant chez nous. 




Estrade pour la danse.






La fondation -mythique- remonterait au VIè siècle pour vénérer les filles d’Amaterasu, déesse de la mer. Reconstruit à plusieurs reprises.



La colline est dominée par une pagode de 4 étages et un pavillon de « mille tatamis » édifiés par Toyotomi Hideyoshi; (voir ch.châteaux).

Où l’on comprend que le pouvoir s’appuie sur la religion.

Proches de Tokyo, deux grands sanctuaires (du shogun)



                                         
                                           
 KAMAKURA 

Le premier Minamoto.


Face à la mer et encore sur une colline, la cité fut choisie comme capitale du pouvoir militaire , loin de Kyoto, par Minamoto no Yorimoto, entre 1192 et 1333, le premier shogun répertorié pour ses créations et batailles : l’ère Kamakura. 
une dynastie qui finit dans le sang et que poursuit l’âge des samouraïs.

Le charme du printemps.











Quelques  temples ont résisté aux destructions, comme souvent reconstruits régulièrement, sont l’objet d’un culte fort populaire et débonnaire. 
bannières dédiées aux morts.

En attendant les vraies.


Un autre pont sépare deux étangs








évoquant la rivalité des clans Genji 
(Minamoto) et des Heike (Taira) à la bataille navale de Dan-no-ura, qui élimina le clan des Taira.

souvent illustrée dans les estampes, le sublime récit du "Dit des Heike", un classique (sur youtube) 
le combat naval fut mis en scène dans le non moins sublime "Kwaidan" de Kobayashi): le coin du cinéphile:






 Kwaidan: Les morts des Tairas se transforment en pierres tombales.







Autre légende: Les masques en forme de carapace d’araignées seraient le retour des guerriers noyés
 Retour: Les papiers de divination et les drapeaux de papier en l’honneur des défunts le disputent aux arbres (pas vraiment) en fleurs. Sakura n'est qu'en tissus.



Salle de danse sacrée.

vu du haut : le Hongu, salle de danse sacrée: une autre triste histoire d'amour et de mort.   On apprécié la structure des toits.




hachiman-gu : sanctuaire principal dédié au dieu de la guerre Hachiman,  divinité tutélaire de Yorimoto. 
une zone à raser , comme un temple zen;

et des barils de saké en quantité phénoménale.

Les échoppes d’amulettes, très pharmacies laissent échapper leurs vendeuses, vaguement nonnes;



des jeunes filles  en kimono posent ou s’exposent dans des tenues variées : deux d’entre elles, attaquées par un pigeon, (Hitchcok) poussent des cris d'orfraie. De quoi affoler les canards: Rien de la  piété usuelle des temples . Puis défilés de scolaires en uniforme quasi militaire : tous les aspects d’une religiosité soft.

Contrepoint.



Dans un autre quartier de la cité : un peu plus de respect et concours de selfies.: Le grand Bouddha  Daibutsu : Amida, bodhisattva de la compassion , 11 m de hauteur vous fixe les yeux mi-clos, commandité par le même potentat: deux garanties. La statue a résisté aux tremblements de terre et autres tsunamis pendant dix siècles...


                                               NIKKO  : 

le téléphone public, rare et historique.
Au nord  de Tokyo, dans des montagnes, un complexe « religieux » mais surtout touristique avec des sites naturels assez grandioses. Lacs, cascades, bains. Et le train.  Rapide . 








Nikko, comporte plusieurs ensembles de sanctuaires shintoïstes : fondé comme sanctuaire au premier shogun Tokugawa, qui aimait s’y retirait loin de Edo, par son petit fils Tokugawa Iemitsu. Lieu de son tombeau.



Conformément au principe de progression vers le haut, et orienté au  nord, 
le sanctuaire le plus sacré domine la rivière et son pont rouge.


        Le TOSHO-GU

Littéralement le sanctuaire de Tokugawa, qui en a eu d'autres...
Une débauche d’or et de décors :  et la foule des visiteurs: lente ascension sous les arbres centenaires. et franchissement d’un premier torii;  et une première porte  «omote-mon »,  ses Ni-O terrifiques:






















On monte en laissant à gauche, une pagode à cinq étages, 
à  droite des temples ( une rénovation bien emballée) et quelques moines. 
pour aborder une terrasse  bordée de bâtiments  fonctionnels et néanmoins luxueusement décorés: 

Un torii,  au centre pour signaler le couloir escalier.


Passé la porte, la plateforme.












Une «écurie» des chevaux sacrés,  en construction de bois, incroyablement modeste porte un linteau décoré du trio des singes.




Elephants.


Les archives et les trésors: bâtiments clos de cloisons en une sorte de pliage accordéon: selon le degré d’humidité se ferment ou aèrent les trésors contenus. 
Deux éléphants imaginaires au fronton.







le pavillon pour la purification  Omizu-ya, couvert d’une toiture et décor d’animaux sculptés. : une réduction du principe des portes.

Un autre bâtiment réservé aux archives précédé des lanternes de pierre.
Double toiture.




Un torii, au bas d’un escalier mène à une autre terrasse formant enceinte : le beffroi, lanternes  tour du tambour  : Shoro et Koro . 
Quelques dons : cloche et lanternes, dons de pays étrangers. et un arbre géant.

Shoro et Koro. et la lanterne (posée à l'envers)
Le portail   Yomei-mon

  




supporté  par 12 colonnes blanches et gardé par des archers sympathiques , est prolongée par un corridor aux murs de bois à claire voie entièrement sculptés d’animaux  

la toiture débordante avec porche  en courbe, de style chinois :
Tous les corbeaux et poutres sont historiées et dorés.


Au-dessus du linteau, le détail de groupes de personnages miniatures : 











Seuls les dignitaires passaient cette porte gardée par les archers.








au revers, les lions montrent les dents.






















La Kara-mon  sur la terrasse, précède  la salle du culte du  sanctuaire principal, 

Version fermée; voir plus haut.







Hon-den:   la salle du culte: ornée de panneaux peints est couverte par des
toits de tuile complexes à deux étages en encorbellement et le porche à toiture courbe : « hara-hafu », importé de chine et introduit dans le style «Momoyama» le siècle d’expansion artistique  précédant la période Edo:










Selon les historiens de l’art, les travaux auraient été réalisés par des artistes coréens: les modèles d’architecture et de peinture d’inspiration chinoise.










En passant  sur la droite,  un patio bordé de galerie abrite les traditionnels barils de saké.  Une petite porche «au chat» pour grimper au tombeau.








À gauche un petit bâtiment (aussi luxueux) du «sanctuaire portatif »  (deux sorties par an). Au plafond ballet de déesses volantes,


Peintures  et modèles de reliefs dus à Kano Tanyu , chef dune école de peinture qui travaille à Kyoto (en particulier au Nijo-jo, construit aussi pour Tokugawa) 



Un bestiaire infini : tigres et dragons volants aux plafonds et sur les murs de la salle de prière.

Le chat qui dort, volatiles en tous genres, monstres sortis de la littérature et figures volantes; et combien de dragons, en 2 ou 3D. 


Eléments décoratifs  spécifiques shintô: "chigi" .




Détail d'une toiture : pas un élément sans l'emblème du shogun. Et que d'or...




La notice indique qu’il fallut sept mois de travaux par 450 000 ouvriers, (ou 4,5 millions?) un somme équivalent à 40 milliards de yens actuels . Soit on rêve..

La rénovation est aussi régulière.





  

(Pour ne pas) En finir avec Tokugawa

le sanctuaire, construit pour le premier fondateur de la dynastie,  mort en 1616 est entièrement voué aux emblèmes du clan. Pas une poutre sans le trio de feuilles de Houx. 

Au sommet d’une volée de marches de pierres, (207),  glissantes, la sépulture de Iemisu- le grand : encore un petit édifice puis une enceinte et une porte de bronze qui ouvre sur une plateforme surélevée. 
Pour le cas où on n’aurait pas vu des films, le cercueil est une forme de jarre; enterré plié-debout.
L’ascension sportive exclut les kimonos serrés et les socques : les dignitaires  de la dynastie étaient supposés faire le pèlerinage tous les ans, avec porteurs ???
Les grues ne manquent pas. Pour un dernier envol...  


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