vendredi 19 octobre 2018

Les LUSTRES de STALINE, Russie 3.


Après une vision néo-orthodoxe et le retour à des citations de la période russo-tsariste, une révision: les années soviétiques:
   Le  parc  VVTs ex VDNHk :  Exposition des réalisations de l'URSS.

 Ce Parc des expositions agricoles, crée en 1939, réouvert après la guerre, et toujours restauré, maintenant parc de loisir très animé.

Conçu sur le modèle des Expositions Universelles, comme celle de Paris en 1937 où la sculpture d’acier «L’ouvrier et la kolkhozienne»  de  Vera Moukina  couronnait le pavillon soviétique. Elle signale l'entrée du parc.

Staline (de stahl, acier en allemand) né Djougashvili, en Georgie, surnommé Kola avant la mort de Lenine.




Colonnade et étagement terminé par une flèche
Un arc de triomphe impérialiste précède l’allée principale  vers un premier monument,  version revue et corrigée de l’Amirauté de Petrograd. (ch.4)
Au départ du grand canal qui relie Moscou à St-Petersbourg via la Volga et les lacs, toujours l’oeuvre efficace de Staline, la gare maritime en copie le modèle. 
En cette année de fête, des petites installations de style vaguement «néo- constructiviste » , un scoop car rien n’apparait plus à Moscou de cette forme d’art des années révolutionnaires 1917-25 qui nourrissent les plasticiens;  
en version couleurs flashy: comme dans le Goum, un sponsoring Bulgari.



La danseuse: Pavlova.
En s’approchant : les  édicules sont dédiés à des stars et des figures «humanitaires» plus ou moins célèbres:
 Les artistes Chaliapine ou  Anna Pavlova puis une femme médecin du XVIIIè, 








Chaliapine


















Elena Pavlovna,  
(une grande découverte),  qui  voisine avec le fondateur de l’armée du salut,
et pour faire bonne mesure au XXè, Lady Diana….

La fontaine de l'Amitié entre les peuples.
Arménie.







Les pavillons furent construits par les républiques socialistes de l’URSS des années soviétiques dans un style correspondant à une tradition locale revisitée. 
Un voyage gratuit: 
L’Arménie: des gerbes. (pas vu beaucoup de blé là-bas)

Un Ouzbekistan, riche de troupeaux
    L’Azerbaïdjan donne l’impression d’avoir subi une occupation égyptienne: 

    La Biélorussie, archi-académique: et couronnée. 


D'autres pavillons, autour d’un pavillon central de l’agriculture  précédé des fontaines jaillissantes . (photo du titre)
Gerbes  et végétaux.  Les grandes eaux de Versailles et de Peterhof réunis.



Passaient des mariés sur planche à roulette, autre version d’un tableau de Pimenov, toujours l'illustrateur du bonheur à venir, chef des artistes réalistes. 

La fusée de Gagarine.

Un effet politique de façade, pour qu' oublie qu’à cette époque ces républiques  avaient subi les pires crises agraires, des famines, des déportations, des éliminations : des millions de morts entre 31 et 35, du fait d’un plan qui leur a confisqué les récoltes au profit des villes. 

  
Maintenant autonomes, elles ont après 1991 acquis leur indépendance , elles persistent dans les crises politiques et quelques guerres. Peut être célèbre-t-on leur présente virtuelle dans la Fédération de Russie.
  
Les pavillons de l’aviation sont plus tardifs, en 61, Le grand triomphe spatial de l’URSS sur les États unis, une adjonction après le vol de Gagarine.  Simulation virtuelle, copie de la capsule. 

Loin de Sunset Boulevard.

et le monument symbolique du décollage des fusées abrite un musée dans les fondations.

Les Soeurs de Staline.

Toujours le vertige des hauteurs,  ou la folie des grandeurs, un corollaire de la guerre froide. Construites entre 47 et 54.  La huitième, le palais démentiel après plusieurs concours à fini dans la piscine de K.

cela nous rappelle quelque chose..

Evidentes dans les perspectives de Moscou, les "7 soeurs de Staline", des gratte-ciel orientent encore la ville. 
Des décennies de critiques pour finalement les réévaluer en logements très recherchés et maintenant en hôtels de luxe internationaux. 










  






Le ministère des Affaires étrangères et celui des communications conservent leur siège, l’université Lemonossov aussi. 

Une totale démesure qui se fonde sur la référence à Pierre le Grand comme constructeur d'un nouveau modèle, et la rivalité avec les américains. Les "soeurs" pour une concurrence  avec Chicago ou Manhattan, plus des décors radicalement  gothiques ou néo-classiques.

Le top du luxe : dernier immeuble d'habitation, avec vue sur les quais...
Une garantie de qualité architecturale et de confort nous disait Anna, ingénieure en résistance des matériaux, reconvertie en guide; "quoique les pièces sont petites, et les couloirs trop grands"... Pas trop grands au fond, descendons.

                                               LE METRO
                              Les cathédrales du centre ville.  

descente à la mine.


Travaux  commencés en 1931, poursuivis encore pour étendre le réseau aux nouvelles banlieues, une consommation électrique monstrueuse et ostensible.. On ferme la nuit pour recharger les accus.
  
Une profondeur de cinquante mètres, la descente accompagnée de cierges, ça marche mieux qu'à Jourdain ou Pyrénées, dans le 19è à Paris. Avec un surveillant aux manettes, aucazou. 




Creusé par millions d’ouvriers et de prisonniers, -pas toujours de guerre- morts  pour beaucoup.

Le film rare : «  Loin de Sunset boulevard »  d'Igor Minaiev, 2006,  met en scène les ouvriers, du métro, dans une parodie des films héroïques de l'époque Jdanov,






et des comédies que Staline appréciait et commandait à quelques cinéastes "à la botte" sur une transposition « à la soviétique » du cinéma américain. Pauvre Eisenstein, que le film évoque par un substitut.
Sur l'air de l'Internationale.


  





Ce goût du dictateur pour le cinéma revient dans le récent fort réjouissant « La mort de Staline",  2017, il oblige les membres du comité central à visionner un western importé. Hawks, Ford, des astres..


Palais de lumière.

VDNKh: la station de métro. vaguement modern style.





Les stations distinctes d'un même site portent des noms différents, avec couloirs de liaison. 
Qualifié de cathédrale souterraine par l’architecture et surtout le décor de quelques stations, importantes pour des  lieux stratégiques. 

Structure contemporaine.






Un principe unique « à trois nefs »  :   le système de voutes nécessaire pour les raisons  tectoniques : un couloir central fastueux, ouvre par les arcs  de décharge sur les voies  : 
Des variations très intéressantes selon les architectes. 
Le métro vaut aussi pour une étude de tous les luminaires, du lustre hérité des bougies du XVIIIè aux créations très "design". Une idéologie de la lumière, revue des églises orthodoxes.


Alexandre Nevski.





L'armée de Pierre 1er.



















Un programme   politique dans la chronologie  : une sélection.


En 1935 ,  Komsomolskaia : première ligne.
un résumé de l’histoire:  des premiers chevaliers , les militaires du tsar jusqu’à Lenine à la tribune en 1917.
Les décors de mosaïque se situent au plafond de la voûte, dans des cadres très lourds, soit crème dentelle soit plus ou moins dorés.  
Le Komsomol était "l'Organisation de la Jeunesse Communiste" Fondée en 1918.
l
Des bouches d’aération et chauffage dans les piliers. clairement  soviétiques.
Dans les entrées , une fresque, ou une sculpture ou une mosaïque à l’effigie de Lenine, ou des défilés triomphalistes.


la modernité.




Mayakovskaia  ; en 1938:  icônes d’un programme de l'invention -ludique- de l’aéronautique: 





toujours  un décor plafonnant, de coupoles,   avec des perspectives à l’infini du ciel. Fonds bleus.   
très moderne dans la conception 
des voutes et de l’éclairage. Certaines mosaïques  ont été rajoutées après 1961, si l’on en juge par la capsule spatiale. 




                   Ploshad Revolutioni, 1938. place de la révolution:



à la même période,  le comble de l’esthétique réaliste socialiste : dans la station proche de la place  Rouge.








les figures d’une taille supérieure à l’échelle 1 occupent tous les angles des piliers, y compris de coté des voies : stupéfiant. 




Coq doré.






militaires, étudiants,  travailleurs, paysannes -avec coq, le gardien des frontières avec chien 
et la formation des enfants aux métiers scientifiques. 
Les traces de caresses polissent les bronzes.



La guerre imprévue et mal préparée après les purges dans l’armée (la terreur), démarre par l’invasion allemande en 41 en dépit du pacte germano-soviétique.
les travaux continuent (des stations servent d'abris).
























1943: Novokoutznetskaia


          décorée pendant la guerre ; frises militaires en bas relief, au dessus des corniches , figurant les combats et armée de l’air .



















Sur la voûte aux motifs de caissons néo-classiques, des médaillons octogonaux de vues aériennes : même les bulldozers volent.  Une perspective plafonnante importée de la peinture de plafond de palais néo-classiques. Contenu moderne. Pas de lustres, des lampadaires. 

                    
              1944 :            Elektrozavodskaia : l'effort de guerre. 


une voûte toute d’appliques modernes incrustées: sans doute proche d’une usine hors de centre:





exalte la valeur héroïque des travailleurs en lutte pour le développement industriel, même quand l’armée vacille à Stalingrad.










Les femmes de la chimie.
au centre, un ouvrier christique?

 




Anachronique évocation  de reliefs grecs  archaïques  : puissance  des statures, géométrisation des anatomies..  des héros dans le marbre. Époustoufflant. 
A la fin de la guerre, la création de stations sur une ligne circulaire, relie les parcs et  les gares dans la direction des grandes villes.




                                                      1950 : PARC KOULTURY.


                   Période de reconstruction: et de construction des gratte-ciel.  au sud est, près de Gorky Park, il importe de valoriser la culture, les loisirs, l'éducation scientifique des futures élites.

Les marins démobilisés dansent.


















Les nymphes et l'accordéon...

Médaillons en relief de marbre blanc cernés d’or (ou de cuivre de récup de la marine,  genre camée classique, à nouveau inspirés de décors de palais tsaristes.La danse, le patinage, la lecture.






   





                              
                             1950 :  Novoslobodskaia  : 





vers le nord est :  des  vitraux fabriqués en Estonie :  des métiers d'art: intellectuels, architecte, peintre, musicien et scientifique.









Vasnetsov, 1893.



















Image réaliste sur fonds art déco fleuris comparables aux projets de l’Art Nouveau fin XIXè pour vitraux religieux.



1952:                          Prospect mira
un quartier neuf vers le parc des expositions : tout pour la jardinerie : 






des reliefs dans une technique de céramique moulée, aux assemblages visibles, imitée des réalisations de Luca della Robbia, Renaissance italienne, vus à L'Ermitage. 
Idylle aux champs. 









Les décors entre chaque passage vers les voies reprennent les dessus de porte végétalisants, mais plus axés sur l’agriculture. 





                                  1953: Arbatskaïa :

apothéose de lustres pour un quartier commerçant.
où l'on perçoit l'emprunt aux grandes salles des palais tsaristes du XVIIIè.
                                   
                                           Bieloruskaia





La gare vers Minsk et les campagnes de l’ouest. Valider l'industrie et l'agriculture.

Dans un style de broderies régionales , mosaïque et opus sectile.  Les festivités
les coupes et bouquets en l’honneur des gouverneurs.



                                               Kievskaia  1954:  




la gare en direction de Kiev, l’Ukraine de Kroutchev. Des cadres plus lourds encore   Staline venait de mourir, Kroutchev prend en charge le programme dans la station. 



On reprend le résumé de l’histoire de l’URSS, 








Les poètes au service de la révolution...
les fondamentaux, la valorisation de l’armée et de l’agriculture; à coté de Lenine, le rôle des poètes. Pouchkine aurait-il apprécié ??
La lourdeur des faux cadres dépasse Komsomol, un agencement de gerbes de blé.
En vérifiant ces nouvelles icônes, on trouve un Trotski, mais pas de Staline lui-même sauf un ou deux moustachus. Sans doute ont -ils été censurés.


Dans Partisanskaia, 1965, proche du Parc Ismailovo (ch.2)




 Le groupe statuaire de l’entrée évoque les groupes de partisans qui ont défendu Moscou et Leningrad contre les troupes allemandes, en dépit de l’effondrement de l’armée.. Le retour de l’histoire, le début de la Glassnost.







Les stations modernes jouent sur la technologie des voûtes, moins sur le décor: des marbres cependant:
Une énigme  dans la station Rimskaia, 1995,  genre installation. une Louve romaine laisse échapper Romulus et Remus, face à une Vierge à l’enfant /  en Céramique polychrome particulièrement grossière. 
Quel accord politico-économique à présidé à cet essai ? 
Après ce tour on sort prendre l'air: triomphe et gloire des sportifs...



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire