Trésors antiques du LIBAN. Liban2/4.

 L’antique PHENICIE.

Triomphe posthume du navire.

Le  Levant fertile au bord de la Méditerranée  sur la route du commerce entre les royautés du nord et des grands empires du sud et de l’est, fut le coeur de la Phénicie.  Du troisième millénaire au premier siècle de notre ère.

Sans doute fondées par les Cananéens, les cités états  qui bordent le littoral développèrent un commerce terrestre et maritime, par leur position de carrefour stratégique.

De périodes préhistoriques, restent des jarres funéraires et objets céramiques.

Jarre funéraire, 4è millénaire.

Les trésors archéologiques mis en scène au passionnant musée de Beyrouth, permettent de comprendre - un peu-  les sites (invisibles ou illisibles) que nous visitons.

Trois villes principales : du nord au sud : Byblos, Sidon (Saïda) et Tyr dominèrent la région , et furent tour à tour détruites par les envahisseurs successifs, assyriens, peuples de la mer (minoens), grecs, romains puis ottomans. Et chaque fois reconstruites: 

 Des cités romanisées et soumises après le VIIè siècle nous livrent une stratification de couches archéologiques. 

La cité de Byblos , 

qui remontait au 3ème millénaire entretint toujours un rapport d’échanges avec l’Égypte du Moyen Empire -laquelle commencé a épuiser les forets de cèdres, pour la construction, maritime en particulier.

L’influence égyptienne marqua les formes funéraires de la religion phénicienne. 

On connait le

Le roi Ahiram,  vers1100  av JC : roi de Byblos. 

 Son sarcophage  fut exhumé d’une tombe de la nécropole que domine la forteresse croisée. L’inscription sur le rebord atteste de la première écriture alphabétique phénicienne.

Vue du couvercle.

Scènes du trône sur le grand coté,  et de passation du pouvoir. comme sur le couvercle :( avec de bons yeux) 

Le roi à gauche passe le pouvoir à son fils: les deux drapés symétriques autour d’un lotus symbole de vie. Sur le petit côté, 

Des petites danseuses/pleureuses se déchirent la poitrine..

Plaque funéraire phénicienne, inspirée de l'Egypte.

Torse de jeune fille.

Le dieu Rheshep. Vers -2500

               

 Les figurines: 

 des milliers d'offrandes votives trouvées dans le « temple des  Obélisques" sur le site de Byblos. 2e Millénaire 

édition en nombre par moulage de bronze, puis couvertes de feuilles d’or. 

Symbole de fertilité, les figures souvent armées, leur coiffure est inspirée de la coiffe du pharaon. 

 Byblos: Au fond, le temple des Obélisques.

Au détour des vitrines: Des "objets trouvés":  dans les tombes.

"Boite à fard, ivoire".

Le pectoral du roi Apichémou 2è mill. témoigne des échanges commerciaux et diplomatiques (de l'or contre du cèdre qui fournit la résine pour momification).

Théâtre romain de Byblos

           SIDON .

De Sidon proviennent les sarcophages anthropomorphes du IVè s. av JC, mélange de coffres égyptiens et de visages "grecs".

Sanctuaire, en usage jusqu'au VIè s après.

Le temple d’ Eshmoun   : 

proche de Sidon, adossé à la colline : 

Temple dédié à  Astarté et ses parèdres les dieux Baal et  Melqart,  souvent comparé à Asclepios, dieu grec de la médecine.

Figure dansante.

Un trône destiné à Astarté, et sur les blocs en grand appareil de la salle de son trône, 

toujours figuré vide, 

de très bas-reliefs de femmes et de garçonnet. 

 ( très Illisible !!).

Un dieu assis ??

Les petites statues d’enfants proviennent de ce  site,  sont des offrandes en remerciement pour leur  guérison. Quelques hydrocéphales ou ??

Au musée, toujours,  un chapiteau démontre l’influence assyrienne, alors que les statues sont proches de l’art égyptien:  

Dédale fabrique les ailes pour Icare.

Les nombreux sarcophages  de la période hellénistique  (vers 320-150 av JC) , illustrent les héros de la guerre de Troie et quelques scènes dionysiaques. 

Sarcophage de la période hellénistique: 

Achille refuse de rendre au Roi Priam le corps d’Hector, qu’il a fait trainer pour venger la mort de son ami Patrocle. Un autre sarcophage  d’Achille est conservé au musée d’Istanbul, et une belle statue d'Aphrodite  figure au Louvre.  Prédation du XIXè?.  Une école locale ou importation, qui marque l'influence de la statuaire des territoires hellénistiques de Pergame et Alexandrie. 

Des témoignages des rituels funéraires: Le mort peut aussi boire pour l'éternité...

Banquet funéraire, période grecque.

                                                                     TYR 

Le site antique

Cette grande cité état phénicienne développa son commerce maritime autour de la Méditerranée pendant plusieurs siècles:  en fondant nombre de comptoirs, en particulier Carthage qui resista aux romains, lors des guerres uniques, quand Tyr avait cédé.

Carthage   ( la ville nouvelle : Qart hadasht ) fondée par Didon ( ou Elissa) vers 814 av JC, et dédiée au dieu Baal et à Astarté, devenue Tanit. 

Breloque en pâte
de verre.

Une Liberté douloureuse.

Cette fille du roi Mutto s’exila avec trésors et un groupe de compagnons pour fuir son frère, et  selon les récits épouser un roi d’Afrique du nord, qu’elle refusa, elle se suicida en se jetant dans le feu, dit l’histoire. (Origine des sacrifices humains)

 et pour enrichir la légende,  Ovide,  invente ses amours  contrariées avec Enée, qui dut la quitter pour justifier la fondation de Rome. 

Autre symbole de l’expansion de la culture phénicienne, la légende de l’enlèvement d’Europe , par Zeus,  cette fille du roi Agenor de Tyr, le dieu l’emmena en crête, où elle donna naissance à Minos.. autre légende. 

  

Les ruines antiques de TYR  

en deux parties, coupées par l’urbanisation moderne: 

 l’une près de la mer, constituée des restes d’un gigantesque installation thermale.

VAste établissement de bains, face à la mer, sol et colonnes en marbre veiné vert.

l’autre site: la nécropole où nombre de sarcophages  du deuxième siècle avant J.C  :restent entassés dans les ruines:   des décors de style hellénistique, narrant les exploits de quelques héros grecs, 

Plusieurs niveaux superposés sur 6 siècles.

et comme certains  sarcophages que l’on trouve au musée d’Antalya, ils sont surmontés de l’effigie des défunts en position de banquet. Avec ou sans tête. 

Sur place on ne voit que des "médiocres". Ou fragmentaires: un couvercle et deux "éros".

                                           Période romaine

TYR fut désignée capitale de la province de Syrie :  

Arc d'Hadrien.

La tribune de l'hippodrome, vue de la nécropole.

De l’époque romaine datent l’ Arc  d’Hadrien  
et l’ hippodrome:


  N’en restent qu’une partie de tribune, la piste, la spina et les entrées.

Plan de la tombe.De l'art funéraire encore: 

  De l'art funéraire : Une reconstitution superbe après transfert des fresques au musée de Beyrouth: (photo interdite).

La tombe de Tyr ( décoration du 2è s AD)   

 Creusée dans la montagne contenait des cavités pour les sarcophages.

 Priam, Achille  et le corps d’Hector.  comme sur le sarcophage supra.

 Hercule et le chien Cerbère.

  L'enlèvement de Proserpine  (le même quadrige figure dans l’enlèvement d’Hélène à Pella , capitale d’Alexandre) 

et des sirènes : ici compagnes de Perséphone   (déesse des enfers) avatar de la même Proserpine.

Détail : l'enlèvement de Proserpine.

                                    

                                 Mosaïques , 

 Dans toutes les cités et les palais ont été retrouvées des mosaïques   en  opus tesselatum:
un répertoire de sujets qui se transmettent dans tout l'empire par des carnets de modèles.

                              Calliopé, muse de la poésie entourée des philosophes dont Socrate

                                              La Naissance d’Alexandre:


Deux motifs rares: les philosophes et la Naissance d'Alexandre :sont présents le père, Philippe de Macédoine, la mère, allongé et le premier bain du petit, sous l'oeil d'une divinité.

 Cette persistance de la figure du conquérant (mort en -323) s'explique par la domination de ses successeurs les Ptolémées sur l'orient à partir d'Alexandrie.

La personnification du pouvoir:
Copie d'une figure d'Alexandrie de très grande finesse.

à Beyrouth, des fouilles rendues difficiles par l'urbanisation, les hypocaustes des thermes apparaissent au pied du grand Sérail:

Beyrouth: les thermes.

                                 Néo archéo: les erreurs monumentales..

À supposer que les grottes de  Jeita, top du tourisme, soient anté-historiques, on a décoré le site de sculptures mi-phéniciennes, mi romaine d'un goût pour le moins grotesques.. 

                          Période byzantine  :  




après la scission entre empire romain d’occident (Rome) et d’Orient ( Byzance, Constantinople)..

Les byzantins qui occupent la part orientale de la Méditerranée poursuivent la tradition des sols de mosaïque dans les basiliques ou les thermes.

Le Bon Pasteur. réadaptait le canevas de l’Orphée grec. 
À bien regarder, sans doute très maladroitement revu.

Les écuries de Beit-el-dine exposent une collection de ces mosaïques tardives, 
(Vè-VIè siècles)  Après arrive l'Islam.....


 

Le musée conserve une peinture à fresque de la Vierge à l'enfant, ainsi qu'un médaillon qui "serait la première représentation de la Vierge". Tant de lieux saints...