dimanche 8 septembre 2019

CAILLOUX et BIJOUX de la DRÔME.



 1. LE PALAIS IDÉAL DU FACTEUR CHEVAL.  HAUTERIVES,

Située au nord de l’Isère, qui coule à Romans, Hauterives a connu sa célébrité par les cartes postales au XXè,  redoublée récemment après la sortie du film consacré à l’oeuvre du Facteur Joseph Ferdinand Cheval. (1836-1924). Au passage, Jacques Gamblin y est transcendé, les trucages numériques sur les étapes de construction aussi.



 La Mosquée et des clochers moins exotiques.
Quelles que soient les qualités du film, on gagne à éprouver l’échelle en vraie grandeur, et le gigantisme de la performance sur trente ans 79-22. Parcourir escaliers et galeries observer chaque détail, mesurer l’obsession. la puissance des
Géants, César, Vercingétoryx et Archimede ...







Du point de vue du plasticien, autre obsession, c’est l’invention  et le système de montage des galets de l’origine, collectés dans les ruisseaux et les chemins qui fascine:  Hauterives, un nom très sélect quand les petits cours d’eau au nom moins heureux, la Galaure et L’Herbasse, ont fourni le matériau. la "molasse" .







En fait la construction reprend des techniques architecturales régionales:  galets assemblés par du mortier, enduits ou non, posés en épis (l’opus spicatum des romains) .  


On connait l'histoire de "la pierre d'achoppement"  qui déclencha la pulsion créative, mais   la propriété figurative de certains cailloux , la « molasse », permet de mettre en rapport les apparitions hasardeuses et une autre tradition régionale, les figures symboliques sculptées aux façades des hôtels particuliers des villes voisines. (voir infra)


D’autres éléments font penser aux temples d’Asie et quelques  souvenirs un peu flous: citations d’Algérie revendiquées mais aussi combien de sites et grottes et grotesques.


                                         Fontaines prodigieuses et figures symboliques. 






Le Tombeau Egyptien.

Dans le musée voisin bien documenté, qui présente  l'unique dessin réalisé par le Facteur, on a la surprise de voir une collection d’œuvres d’artistes en hommage au créateur.  Contamination créative. 
Mais photo pas facile...


On trouve Picasso,  mais aussi Rancillac, Charlelie Couture, et Plonk et Replonk, entre autres.  










Le TOMBEAU

Dans le cimetière, à l’opposé du centre du bourg , au bout d’un chemin qui serpente entre champs de maïs et fermettes, le tombeau du Facteur.
La construction majoritairement en ciment et enduits sur armatures torsadées  (le facteur est très âgé, la rivière est loin, la technique évolue)  ressemble à une treille en délire. 









À Hauterives. 












La maison d’en face (bistrot/souvenir)  témoigne des techniques de construction des bâtiments époque:  murs de galets posés en épis, puis crépi. 


 2. De monts en architectures: 

Vue depuis Crest, vers le sud.
La pierre domine dans la plaine entre Rhône et Vercors. En descendant  vers le sud. 


Du galet brut, ne restent que les pavements : les maisons de ville sont en blocs taillés, plus ou moins régulièrement selon les possibilités géologiques.




Les Calades , ça commence à CREST(prononcer Crai )   
le mot aurait-il donné l’escalade ?  Pour les genoux et pieds, tout sauf un régal. 

Ruelles et escaliers en pente raide, au-delà  de la rue principale très patricienne. dominée par le donjon du fort.





















Des façades assez hautes pour
supporter des trompe-l'oeil.




















Belles architectures de quatre ou cinq étages, ferronneries et figures sculptées: la ville fut  au XVII è siècle riche et « morale » , si l’on en juge par la curiosité locale: les péchés capitaux.


La Tour,  chef d’oeuvre défensif médiéval fut édifiée en surplomb de la route qui depuis l’antiquité suivait le cours de la Drôme pour passer en Italie. 
Comme toujours un destin variable : transformée en prison entre1640, et le début XXè,  elle enferma les politiques de toutes oppositions, elle s’ouvre au tourisme.



Des mises en valeur des cellules, aux graffitis et salles  sur cinq niveaux.

La terrasse couverte du troisième étage, qui collectait les eaux pluviales pour alimenter une citerne sert de plateforme des représentations théâtrales.


en suivant le cours de la Drôme; la vision des "Trois Becs" accompagne la route.
Les "Trois becs". 


 SAILLANS

Petite ville sur la rive nord, «presque plate ». fut une étape romaine.
des ruelles étroites aux maisons contrebutées par des arcades. 
une richesse  architecturale des XIV et XVI siècles.
Une église d’une géométrie radicale modifiée entre le XII et le XXè. 


Ici comme à Crest, des médaillons balcons et  blasons.
Les toitures de tuiles soutenues par des "génoises" à plusieurs rangées, selon les finances..
Plus proche de Die, les vignobles sont classés, la ressource de la soie, richesse dépassée les magnaneries
ferment, le dernier étage des maisons construites sur les caves servaient aussi à l'élevage des vers à soie.




    



                                  3. VILLAGES  PERCHÉS. 


Au flanc des montagnettes et collines au sud de la rivière de très nombreux villages:

Longtemps abandonnés, ils sont retapés pour des résidences moins « branchées que dans la zone provençale du sud du département. 
Pierre apparente, joints à la chaux, nouvelles fenêtres, terrasses avec vues.  






















Autichamp : ses églises,
la tour et le clocher et la vue somptueuse sur les massifs : La Roche Colombe.


La Roche sur Grane

coincé sous le pont du nouveau trajet du TGV, un bruit d’avion à réaction. 
Et de belles maisons. Très restaurées et une petite église paisible... En bas du village une villa moche avec piscine....

Un grand détour de routes tortueuses pour arriver à 



MIRMANDE

 Cité classée comme plus beaux villages de France,  comme le nombre de touristes, bat un record de ruelles pentues, genre calades bordées d’innombrables ateliers d’artisans et artistes: 






de la pierre locale avec fossiles. 

Des portes rustiques




Fossiles, vrais.
Au sommet l’église est transformée en lieu d’exposition d’une artiste régionale: bonne peinture, qu’on qualifierait de traditionnelle.  
Une épiphanie glorieuse de Marcelle Rivier.



 Mirmande fut choisie par André Lhôte, peintre et théoricien du cubisme.  Rejoint par Albert Gleizes et un certain  Albert Voisin, alias VanBer qui choisit Crest.

À Crest, une exposition des « post-cubistes » de la région  regroupe paysages et abstractions postérieures. Nature transfigurée  et architectures rythmiques.
Crest par Vanber.






On reconnait le Donjon, autres villages : 










Dans les pratiques plus contemporaines, les muraux redoublent les perspectives urbaines.










On passe à Loriol, illusion, avant de retrouver Upie et sa vue sur Montoison, et au loin, très loin, le Mont Gerbier des Joncs.  Merci aux amis qui m'ont accueillie et promenée.







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