lundi 16 mars 2020

AU COEUR DE L'INDE / 4 : DE L'ART.


Une histoire de la peinture indienne commence avec les grottes d’Ajanta.  
Facade de la grotte 2: un Vihara.
Ces  grottes bouddhiques creusées dans une falaise  sont illustrées de la vie de Siddhartha

Les Jakatas, récits des vies antérieures du Bouddha, dans les peintures, sont conçues en relation avec les hauts reliefs et sculptures qui ornent les façades, les piliers et linteaux qui soutiennent les grottes. (cavernes ou Caves en anglais) 


Deux types de grottes: les Viharas, fonction de monastère, dans le courant Mahayana: 

Un espace rectangulaire, à plafond plat, précédé d’un hall, et creusé de plusieurs «chapelles» : la chapelle du fond comporte une statue du Bouddha, en posture d’enseignant après sa révélation. 

Les  Chaityas, salles de prière, un espace basilical, vouté, dominé par un stupa, simple ou orné d’un bouddha, comportent un déambulatoire. Des scènes sculptées en haut relief, accompagnent le parcours du fidèle. Sur les piliers, les peintures les plus anciennes.

    Dans la grotte 26, un Bouddha couché, entrant dans le Nirvana.

État actuel: on repère des danseurs, un toit de temple dravidien.
Les peintures réalisées entre le 1er et le 6è siècle, sur un fond unifié d’enduit ne sont pas des fresques au sens technique. Les pigments ne sont pas fixés dans la couche de chaux. 
Le porte-jarretelles !
Redécouvertes en 1819 par les anglais, un moment restaurées (un cauchemar);  elles sont maintenant dans un état de dégradation dramatique, en raison des millions de visiteurs et des éclairages supposés aider à la lecture.  

Une organisation des scènes en registres, les personnages principaux sont à l'échelle humaine. . Les plafonds peints des viharas sont compartimentés tels des caissons intégrés dans des poutres. 

Détail d'un plafond.
En meilleur état, des décors floraux et quelques scènes figurées de couples, autre style.
Médaillons et mandalas font écho aux auréoles du Bouddha.
Nombreuses scènes de processions, les éléphants, animal sacré sera rapporté à Ganesh.



    
Selon les grottes, des scènes de cour, ou encore les Mille Bouddhas.




Quelques exemples:  Des photos prises dans des ouvrages édités dans les années 50, et mes photos actuelles. Même pourvue de la description, je n’ai pas retrouvé toutes les scènes. 


Une énigme totale dans ces ouvrages concerne l’origine des artistes de l’école locale, financée par les rois successifs des dynasties: bien qu’Hindouistes, les rois sont représentés comme des Bodhisattvas, dans des coiffures et ornements de l’époque. (Vè-VIè siècles).



Avant ??

Le Boddhisattva  Vajrapani.
 LE Boddhisatva Padmapani:  trois états:


 Les photos de différents ouvrages ne peuvent qu'émouvoir...
Pour le détail des décors par grotte, consulter les spécialistes...















Les scènes de cour, les danseuses et musiciens entourent des séquences du renoncement du prince Siddhartha au monde festif. 
Le Prince annonce à son épouse, son choix de quitter le monde.( Catalogue).
Le bain lustral du Prince.  (Catalogue)
Ajanta: la continuité. 
Sculpture/ Peinture :




Bouddha domptant un éléphant
Début 3è, Inde centrale.













Le départ de Siddharta, Pakistan, 2è s.























Les archéologues ont pointé les liens entre la sculpture des reliefs de la période de l'empire d'Ashoka,  converti au bouddhisme vers le 2è siècle avant et les productions de Sanchi.



Après quelques recherches (une manie) et quelques constats de ressemblances de compositions et de détails des architectures présentes dans les séquences des décors, 
Le Départ, Inde du sud, 2è S. 





Il  semble que la transmission de  formules -avérées pour la statuaire et les reliefs- ait pu passer par l’influence hellénistique des conquêtes d’Alexandre en Asie centrale, la Bactriane jusqu’à l’Inde du nord: les oeuvres découvertes en Afghanistan.
Une autre influence provenant de l’Inde du sud,  le relief illustre la même scène, même période, 2è s, preuve de la circulation des ateliers et des modèles. 
l'autre voie d'influence passe par la route de la soie entre Rome et le Levant.





















À ELLORA, certaines frises prouvent que les reliefs étaient peints. Il en reste peu de traces à Ajanta. Krishna et le gopis, toutes ses conquêtes, la danse, un esprit divin commun.
Ellora , détail.
 Sanctuaire de Padavali, 7ème s: la persistance du récit hindouiste, les amours et les corps flexibles.

Khajuraho : une mystique de l’érotisme:  






Les temples et  l’ensemble de sanctuaires édifiés à l’apogée de la religion hindouiste, sont autant de montagnes qui,  en quelque sorte, ont oublié  l’ascèse du bouddhisme. 
Une démultiplication de figures féminines, empruntées à la danse et quelques postures acrobatiques de l’union charnelle des divinités.
















Une illustration du kamasoutra, pour le plaisir du touriste, indien aussi.

     Petits royaumes rajpoutes

Orchha : au Raja Mahal.
Des Peintures   « Modernes » ou médiévales du pouvoir.

Ce sont les empereurs moghols, depuis Akbar, qui ont embauché des artistes indiens pour réaliser des miniatures, à l’imitation des traditions persanes. Figurations contraires à l’Islam: L’adaptation des systèmes de composition aux morphologies locales et aux récits des amours de Krishna.  
 Orchha: Le culte à Krishna.
XVI-XVIIIè :  Période de coexistence et de combats entre les Moghols et les états Rajpoutes. Notre circuit, restreint à l’Inde centrale  nous fait découvrir l’existence de petits royaumes,  loin du Rajasthan.  
Datia, le porche.

Datia : plafond.


Jolis bouquets en façade comme en intérieur à Datia, construit pour le raja d’Orchha, dans la dynastie  Bundela,  restent dans la tradition moghole. Une version décorative des céramiques du Taj Mahal.

À l'exception d'un plafond très "populaire". Des robes plissées pour les deux sexes. 




ORCHHA: Les séquences distribuées sur les retombées de la voûte , illustrent les avatars de Vishnu, poisson tortue, éléphant, et les luttes contre les divinités négatives. 
 Orchha: La création de Vishnu, le barattage de la mer de lait, 

Narsimha (le méchant) et les avatars de Vishnu.
Les scènes des plafonds du palais Raja Mahal  à Orchha,  sur fond blanc et encadrées de guirlandes  sont proches des miniatures : des dates communes: XVIIIè et XIXè siècles.


La coexistence presque politique entre Aurangzeb et le Raja Vir Singh Deo s'inscrit dans le décor. Non sans scènes de combats mythiques.
Krishna volant et ses animaux allégoriques.
Pour comparaison: Orchha.
Des arcatures polylobées, des coupoles et des édicules d’un style indo-islamique, dans l'architecture et tels qu’ils encadrent les scènes d’amour de Krishna. 


À MAHESHWAR, le Raja multiplie ses images de guerrier, ou de couple, XVIIIè s.


L'Occupation anglaise :  une mutation du style du portrait .























MohinderSingh, 1880.


MahakaramSingh.
Adaptation du genre occidental / Photographique.




















UN ART  POPULAIRE.

Les traditions rurales de l’Inde centrale et du nord et des groupes ethniques sont exposés  au Musée Indira Gandhi à Bhopal, pour certains déjà vus in situ au Gujarat (Blog Mai 2013). 



La tradition des cavaliers  perdure depuis l’origine,  tous orientés vers la gauche.  
Les fêtes rituelles dans de nouveaux matériaux avec  l’arbre figure de l’axe du monde,   sont mises en image, reliefs colorés. Et Grands personnages mythologiques pour les processions. 




Pour en finir dans l'actualité.  
Au long des rues, sur les clôtures d’écoles, on voit les injonctions sur l’hygiène, l'écologie,  la réduction de le la famille à 2 enfants, - pas sur que ce soit efficace, et des pubs pour les sites touristiques.  On les a visités. 









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