mardi 21 avril 2020

HMONGS au LAOS, Un Pèlerinage.



Un voyage initiatique, à rebours, en compagnie d’une famille Hmong, dans l’hiver 2006-07, vers leurs lieux d’origine: le Laos, qu’ils ont du quitter en 1980, lors de la guerre civile liée à l’invasion du Nord Vietnam, pour fuir le régime du Pathet Lao. 


Ce fut pour eux un trajet d’exil à pied en traversant les montagnes -où certains sont peut être encore- vers un premier camp de réfugiés en Thaïlande, avant de partir pour la France. 
(Désolée des photos floues issues d'images récupérées d'un caméscope oublié, la mémoire est plus nette)

Eternellement jeune !! Décédé depuis en 2016.
Premier stop en Thailande:

Bangkok d’abord où nous nous sommes rencontrés, je ne connaissais que la plus jeune fille qui m’avait invitée à les accompagner, un nouveau métier de guide. Repérage en solo des temples bouddhistes et des palais royaux en attendant l'arrivée des amis.
(chapitre à suivre)

L’image du roi d’alors, Bhumibol, domine les parcs, les gamins jouent au cerf-volant.
Présent dans les temples et dans les galeries commerçantes aussi...










Pour un tour "touristique", assez éclaboussé, en famille, le circuit des klongs et restaurants du bord de la rivière,
et nourrir les poissons qui n’en n’ont pas besoin. 







Boutiques du quartier moderne à la veille de Noël…Toutes les marques internationales plus les guirlandes bleues
Dans la gare routière, la minute de silence de 18heures, au garde à vous, au son de l'hymne national. 
Direction Nan en bus de nuit.






POA  :  au nord de la Thaïlande, la région des 
« Hommes des collines ». 
Nous nous fixons dans le village proche, Ban Pa Klang, où vivaient encore les membres de la famille qui se sont établis définitivement. 

















Participation aux activités domestiques  dans une maison traditionnelle en bois sur pilotis, entre le ménate bavard et le poulailler. 
La cuisine sur une plateforme extérieure.Préparation de la fête.
Variante de coiffe avec pompons.

Tiens, des inconnus !




















De la plus petite aux grand-mères et surtout les jeunes filles à marier. On se promène, on déambule, et toujours les jeux de balle.

La grande fête du Nouvel An Hmong

Rassemblement dans un vaste terrain de sport; ils arrivent de partout dans des véhicules en tous genres pour trois jours de fête.
L’occasion de porter les vêtements traditionnels: femmes de tous âges en jupettes plissées, des coiffes à pendeloques, très abat-jour art nouveau.













Les hommes plus modestes, vestes brodées largement ceinturées.












En attendant le grand moment de
 « l’Élection de Miss Hmong », des activités étonnantes: on joue à la ba-balle, interminablement, les hommes se mesurent sur des terrains de boule. La colonisation française à laissé quelques souvenirs.













Les stands de nourriture offrent des salades de papaye à vous arracher les tripes; d’autres font des crêpes, comme chez nous. Une chaleur caniculaire et des parapluies noirs, des parasols aussi dans les buvettes. 

Jamais sans mon parapluie..
Porte-bébé.



















Loto studieux.






Et grandes parties de loto pour les jeunes. Garçons seulement?


En soirée, les anciens se livrent à des joutes oratoires, interminables et quelquefois assez « chaudes », si l’on en croit les rires, un peu plus hargneux pour les réponses. 


Sinistre..

Le Gardien de la tradition orale.










À la nuit tombée, musique:
Présentation des concurrentes au prix de Miss Hmong.
 Les jeunes filles représentent différentes ethnies de la grande famille des Hmongs: les colorées, de différentes tribus, Miao, Lao, Akha, venues de toutes les villes et villages du pays: autant de tenues traditionnelles différentes. 

Elle ne fut pas la gagnante, sauf en nombre de ballons.




Ces tribus proviennent du sud de la Chine, depuis des décennies, j’en avais déjà rencontré au nord du Vietnam,  puis plus tard dans la région de Guilin. (voir blogs 2012et 2015)
Le soutien des amis et familles, ovations et offrandes de ballons: le nombre de ballons fait l’applaudimètre..

Le troisième soir, ce fut le triomphe de la jeune « Dao noire», superbe.

Un parc national protégé.

Les cousins nos emmènent en excursion vers la frontière à quelques kilomètres: un observatoire pour la vue sur la chaîne de montagnes qu’ils avaient traversée.






Des petits sanctuaires se nichent sous les arbres. Et dans les arbres sacrés. 

Rares cultures sur les pentes. Et vue sur un village, des maisons  plus que modestes, sur pilotis. Toits de tôle souvent.






Dans le petit village de Ban Baw Kleua, du groupe htin, une petite entreprise de sel, une mine proche et de l’eau du puits. Séchage par évaporation au dessus d’un four et emballage.












Dans la rivière qui passe derrière l'atelier, des gamins maigrelets et tous nus jouent à pêcher des cailloux..


Le passage de la frontière est ouvert à une vingtaine de kilomètres au nord, où l’on rejoint le Mékong. 
Mes amis refusent cette possibilité et nous partons à Chang Mai, pour prendre l’avion de Luang Prabang.  Belle escapade improvisée.


NOEL À CHANG MAI




Arrivée en bus de nuit, seule, avec deux jours d’avance sur la famille pour trouver un hôtel, en fait par la chance du porte à porte en tuk-tuk, ce fut  une «suite royale»,  équipée de meubles anciens. J’en profitai pour un premier tour des temples.  (chapitre à suivre). Puis un second en famille: de l'hyperréalisme des bonzes et des éléphants volants.







La nuit de Noel, dans le marché de nuit :


La fée  papillon..











Stands de restauration animés par des performances artistiques de musiciens et danseuses, de charme;  ailleurs et devant les boutiques, les choeurs d’enfants et orchestres mixtes exécutent avec ferveur tous les chants de Noel du répertoire international. 





Les parents étaient aux anges. Le bouddhisme n'exclut pas les traditions chrétiennes.


Au LAOS, l'autre versant. Luang Prabang.


Chasse aux hôtels, totalement saturés de touristes: Nous nous séparons, les filles d'un coté, les parents ayant trouvé des amis d’amis et des cousins. Encore la découverte des innombrables temples et des monastères qui forment les jeunes moines. (à suivre)

Dans les rues, les pains à la française, délicieux seuls, sont fourrés de pâté et d’épices violentes.
Les hommes jouent aux boules au bord du fleuve.







Au petit matin, distribution de riz aux moines en colonne, leur provision pour
l'unique repas de la journée.







Embarquement pour Pac Ou













L’objectif principal, à cette étape, était les grottes de Pac Ou: escalier branlant et fumées. Trente kilomètres en amont dans un massif montagneux.

Nombreux bateaux et pèlerins accostent.
                                Offrandes et tirage des baguettes de divination. 

Puis un arrêt au village des tisserandes, Ban Xanhai
Boutique sur le sable
Nems au feu de bois sur la plage.


















Les distilleries d’alcool bordent le chemin. Il m’en reste, les tissages et des vêtements aussi..  Sur le fleuve, toutes les techniques de pêche.

Le Voyage vers Sarabury






Principale destination de la famille, au Laos,  la ville que les parents avaient quitté. Les enfants sont nés en France. Au sud ouest vers les montagnes; location d’un minibus,

puis la traversée du Mékong en bac, au milieu des rapides, assez terrifiante.

Ce n'était pas celle-ci...




Retrouver la maison fut une enquête désespérante dans un quartier reconstruit; avec seul un arbre comme repère. Une gestion communiste visible, qui ne réjouit pas les parents, on l'imagine.
Les parents avaient apporté des valises entières de vêtements pour des cousins restés dans des villages. Rendez-vous pathétique au bord d’une route, un groupe arrive sur la remorque d’un semblant de moto-tracteur.


Scènes de désolation. 

Jamais, même au fond de l’Afrique, je n’avais rencontré autant de tristesse. 
Une jeune mère, en jupe traditionnelle brodée et très sale, bébé au sein, lui torche les fesses avec les feuilles poussiéreuses du bord de la piste et termine dans un pan de sa robe. Tous les autres assez dépenaillés. Pleurs gémissements, on repart le coeur à l’envers.

Au hameau voisin, un singe vicieux
enchaîné surveille une mère occupée à 
nettoyer les oreille du gamin.  
Une longue tige de métal, comme
 partout en Asie.  AieAieAie.






La famille restant à Luang Prabang  pour acheter les vêtements de mariage pour la fille ainée restée en France, et pour rechercher une chamane, capable de résoudre des problèmes, nous sommes parties, Py et moi vers la capitale. Je n’ai jamais revu les parents, le frère et la soeur…Merci encore à eux, pour une découverte passionnante.

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