samedi 7 mai 2022

VARSOVIE ville mémoire. POLOGNE 1/4.

Une affaire de reconstruction et d'histoire. Curieuse de comprendre les relations de la Pologne avec les Pays Baltes (visités en octobre dernier) et de découvrir des architectures de brique, je n’avais pas envisagé la guerre en Ukraine.  

 Affiches
 






















Ma première visite fut pour le Musée National. Déjà engagé par une exposition d’affiches politiques des décennies précédentes. Architecture sinistre, intérieur sublime.

Face au Musée National et à la Bourse, sur les « Allées de Jérusalem », un premier monument aux morts. Et un général de Gaulle qui dirige le regard vers son faux palmier..


En remontant la grande rue dite du « nouveau monde », on  remonte le temps.

Les Visitandines, et son intérieur baroque.

Visitandines, XVIII è



La Sainte Croix et son Christ qui menaçait du bras (dit-on) le bâtiment du parti communiste en face des années 80.  Plus célèbre par le pilier qui contient le coeur de Chopin. (Le corps est en France)















Les Carmélites,  ou église de l'Assomption  XVIIIè  contre le Palais présidentiel. Un curieux chignon..

Carmélites

Sainte Anne: du XV ème, mais reconstruite en classique avec intérieur baroque, où les princes faisaient allégeance au roi. 

Sainte Anne.

En  cherchant l'arrêt du bus, le Palais Radziwill, ministère de la Santé..

Et quelques costauds du 18ème.

    

 STARE MIASTO :  Centre vivant .


Belle après-midi, du dimanche les promeneurs nombreux circulent, apparemment très insouciants.  Le samedi midi la place du marché emplit ses terrasses autour de la Sirène. 

    Ciel de printemps. La bière est en diminution, atomique aussi la vodka dans l'humour noir.






Les façades de maisons restaurées après les destructions de la guerre, d’après des peintures de Canaletto entre autres, recréent un dix-septième très flamand ou slave.
























La cloche jamais montée, et la maison la plus étroite de Pologne.

    Monuments,  dans l’histoire. 


Au centre de la place, la Colonne du roi Sigismond qui déplaça la capitale de Cracovie à Varsovie. Capitale d’un royaume à géométrie variable selon les siècles: toujours menacé par les Invasions les partitions et l’occupation de la part des Allemands et des Russes.

Dès le moyen âge, une invasion de Tatars, fut repoussée par le roi lors de la bataille de Legnica 

en 1241. Peinture de Josef Brandt, "peintre russe", formé en Allemagne, 1878.



Au treizième siècle, la soumission d’une partie du territoire aux violences des Chevaliers Teutoniques «invités » par le gouvernorat pro-allemand donna lieu, en retour, en 1410, à la grande bataille de Grunvald. Le roi Ladislas Jagellon à la tête de ses troupes.

         une peinture du plus célèbre peintre polonais, Jan Matejko (1878). Un monument à Cracovie.

Hedwige, patronne des architectes??


Casimir le Grand, dernier de la dynastie des Piast, fut remplacé par un cousin hongrois qui donna en mariage sa fille  Hedvige - d’abord nommée roi- avec le Prince de Lituanie, ce qui permit l’agrandissement du pays, englobant une partie de la Russie, et de l’Ukraine pendant deux "siècles d’Or"

La belle mourut en couches et fut canonisée..

On oubliera notre Henri III en 1575, qui ne fit que passer et repose à Saint-Denis.

S’ensuit un développement économique et  culturel, qui met en scène des personnages célèbres: 

répartis le long de la ‘Voie royale’, entre le château de la vieille ville et la résidence du parc Lazienki, période « heureuse »  des despotes éclairés.



Copernic, astre 
parmi les astres
.


L'extension de la Pologne des "deux États" aux XVIè et XVIIème.





















Devant le Palais présidentiel, Le prince Josef Poniatowski, (neveu du roi Stanislas) qui combattit auprès de Napoléon. La mise en place de la statue fut une aventure. Qui continue..

 

LE PARC LAZIENKI


Le palais Mizliewice. sur l'eau


Une entrée surveillée par le général Josef Pilsudski, dirigeant en sous-main de la Pologne, revenue à un territoire autonome, entre les 2 guerres.  Bien que contesté, avait refoulé les russes, avant l’invasion allemande d’Hitler en 39.















Des architectures empruntées à l’art français, dans un Versailles en réduction: 

et inspiré de mythologies gréco-romaines.  

le palais Myslewice: 

 résidence du roi, et maintenant des invités officiels.




Un théâtre « maritime » , évocation d’Hadrien(?) esthétiquement en ruine, le romantisme de l’époque. Gaulois blessé en face; des enlèvements pigeonnants. et le paon de service, planqué.

On navigue..
      La statue de Chopin,  autre symbole d’un lien entre la Pologne et la France.
        Moment de respiration donc avant le tour des anciens quartiers juifs.



TRAGÉDIES


Autre vision de la ville, en zappant le Palais de la culture, construit par Staline, comme à Riga et Moscou, maintenant palais de la consommation. Cerné par des gratte-ciels multinationaux.


Reste de chenille utilisée pour la destruction.














Les restes du ghetto : un pan de mur, des espaces vides, il fut totalement rasé, pas de reconstruction. 



Une grande place où s'élève un monument façon Porte, d'où s'échappent des rescapés du ghetto.  Le granite, dit-on était destiné à un monument pour Hitler.

La libération du ghetto.


















Le monument de  Jan Karski : deux places assises.

 Il fut un courrier de la résistance, vers l’Angleterre et le premier témoin de l’élimination des juifs.

  

Le musée de l’histoire des Juifs de Pologne

construit récemment: Une arche symbolique évoquerait l’ouverture de la mer rouge ?.


Plus au nord de la vieille ville, le monument des insurgés de l’insurrection de Varsovie en 44


en remontant encore,  Le monument aux morts des combats du front de l’est et des déportés. 

en deux parties: la charrette, les sépultures.


Ailleurs, sous un pont, d'autres héros; aviateurs .


RETOUR AU MUSÉE. 


Sainte Barbara, patronne locale.
Dans l’histoire, les séquences d’atrocités se répètent :  le récit biblique fait métaphore.  Le catholicisme fut renforcé par l’arrivée des jésuites pour contrebalancer la tentative d'imposer la  « réforme » par des envahisseurs teutoniques. Toujours un réalisme terrifiant.


Chemin de Croix, xvè.


















Et donc l’iconographie religieuse des églises,  et au musée qui rassemble un superbe collection de retables collectés dans tout le pays concourt aux visions d’horreur. 

Du martyre et de la passion du Christ, les oeuvres du XIV ème et XV ème siècle,  se qualifient par un réalisme des figures : la peinture saigne et  statuaire de bois transpire.

























Seule la Vierge Marie, patronne de nombre d’églises soulage les croyant.e.s. (assez nombreuses).


Dans des salles où l'on rencontre Ingres, Elizabeth Vigée-Lebrun et d'autres français connus, 

Fin XIXè, et début XXème,  une autre  peinture « réaliste » de l’école russe, l’occupant d’alors.

Pour rester dans l’actualité : les réfugiés de l’exode de 1918. Peinture de Jan Rembowski (1879-1923)

Quand la Pologne accueille des Ukrainiens (qu’on ne verra qu’à Cracovie). en France, 


Une actualité plus ou moins contemporaine, pour rendre l’horreur des années Jaruzelski, juste avant le triomphe de Solidarnosc, on peut aller dans une salle noire.  Un cauchemar réaliste qui fait apparaitre aussi le Père Popieluszko, un martyre plus connu de la même année.

Varsovie 83, une affaire d’état ; un  film de  Jan Matuszynski  (auteur en 2016, d’un film tout aussi sombre sur le peintre  Zdizislaw Beksinski, The Last Family).

L'art soulage .. C'est l'heure du break.


Un remonte moral...

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