Le jugement dernier vous attend, payez votre salut dans la fente.. |
1 Eglises et monastères
La dormition de la Vierge. |
Apollonia : Monastère de la Dormition de la Vierge.
Dans le site archéologique, des bâtiments conventuels entourent une église byzantine type: Eglise à coupole, précédée d’un narthex en forme de galerie.
L’église d’origine fut fondée au IX è siècle, puis augmentée au XIè ou XIIè d’un monastère dont les étages sont maintenant transformés en musée archéologique.
Un réfectoire qui a occupé une ancienne basilique à trois absides, présente des fresques - fort abimées- dont les personnages identifiés permettent une datation:
La gouvernance de Michel VIII Paléologue, noble de Macédoine (grecque), empereur byzantin en 1261, sa dynastie régna à Constantinople, jusqu’à la chute.
Michel Paléologue et sa suite, Il faut croire les historiens.. |
L’église ouverte, un jour de baptême de plusieurs jeunes filles. Occasion de voir la porte ouverte sur le sanctuaire et l'autel.
Un baptistère peu médiéval |
L’ Iconostase
Sur une base généralement non figurative, des panneaux entourent la double porte centrale.
Un registre supérieur correspondant à une poutre transversale permet d’illustrer le récit biblique en une série de petits formats. Au sommet, deux basilics.
Dans les premières églises paléochrétiennes, une clôture décorative au sol, le Chancel, séparait l’espace du public de celui des prêtres, une poutre transversale supportait quelques représentations. L’abside et la voûte étaient décorées de fresques ou de mosaïques. (voir à Rome, l’église Santa Maria in Cosmedin et Sainte Sabine du Vème, ou à Torcello, la basilique du VII ème S.
Musée de Tirana: un exemple d'assemblage. |
La construction de l’iconostase en bois dans l’empire d’Orient serait alors une fermeture de l’espace sacré entre ces deux limites, permettant de mettre en scène l’ensemble du programme iconographique: le Christ, la Vierge, les archanges, les saints protecteurs locaux, et le récit biblique.
Trois épisodes: Annonciation, Naissance du Christ, Circoncision. Musée de Berat |
Dans cette construction en bois, les icônes sont autonomes et amovibles, de même que la production en chaîne des images de petit format, portatives lors de processions, permet aux individuels d’en posséder. Réalisées sur un même schéma, jusqu'au XIX ème siècle.
Vierge à l'enfant, Korcà |
Saint Jean Baptiste, Korcà |
Supposées « Achéiropoïètes », non faites de main d’homme, telle la Véronique, elles ne sont que présence de la foi, et intermédiaire, d’où une codification rigoureuse des postures et de réalisation technique: la peinture a tempera sur planche de bois, préparée avec une couche d’enduit: atteindre la blancheur avant l'apparition de la figure, généralement frontale et sans perspective.
Suit le rituel de mise en place des couleurs sur fond or: La lumière divine doit provenir du fond et non d’un éclairage. Les trois figures de base:
La Deisis :
La Deisis, Musée de Tirana. |
La vie du Christ, comme dans la tradition chrétienne: de la naissance à la crucifixion, coïncide avec la vie de la Vierge, privilégiée comme patronne des croyants, d’autant que l’église orthodoxe en reconnait la Maternité Divine dès le Concile d’Ephèse en 431. À la mort de la Vierge, le Christ descend pour recueillir son âme, l'animula et la monter aux cieux.
Crucifixion, 18è s. |
Dormition de la Vierge, 17è s |
Dans l’histoire
L'empereur Constantin et sa mère Sainte Hélène. Musée Korcà |
Des soldats de l’armée romaine en Asie mineure s’étant convertis au christianisme, ont été martyrisés au IV è siècle, sous Galère...
Associés à l'Annonciation. Musée Onufri. |
Saint Georges et Saint Dimitrius, Les deux cavaliers. « Mégalomartyres », en raison du nombre de supplices infructueux qu’ils ont subi. Dimitrius dut combattre dans l’arène, et George tua un dragon (un tyran local) après avoir été découpé et bien avant de sauver une charmante vierge…
Leur place dans un récit à versions multipliées pendant des siècles devient le symbole du combat gagnant de la foi contre le mal.
Les 40 et les soldats de la foi, Version ivoire, Turquie. |
Les 40 de Sébaste, Musée de Berat. |
Le motif des 40 martyres de Sébaste corrobore les conflits internes de l’armée romaine d’Orient dirigée par Licinius, athée militant, co-empereur de Constantin. Lequel finira par le tuer.
Ce groupe de soldats fut condamné à mourir gelé sur la glace; un fuyard (à gauche) cuira dans une étuve et un soldat de garde le remplace pour que le nombre des martyrs coïncide avec les couronnes qui les attendent.
Tous furent ensuite brulés et réduits en cendres…
On les trouve dans différentes églises de Turquie et de Chypre, en peinture murale.
Un thème spécifique de l'église orthodoxe.
La prise de Constantinople, fort ruinée! |
2. Sous les Ottomans;
Après la prise de Constantinople 1454, la région reste sous la juridiction du Patriarcat de Constantinople. L’islam se répand de gré ou de force (d’où de nombreux exils), cependant, afin d’appliquer un droit à tous les fidèles des religions monothéistes, juifs et chrétiens (et sans doute pour conserver des fonctionnaires compétents) un système, le Millet, autorise les habitants à pratiquer leur religion, moyennant impôt et taxes, tenue vestimentaire repérable , et à condition que les églises ne dépassent pas la hauteur des habitations turques et des mosquées.
Berat
La Sainte Trinité à flanc de coteau. |
Trois églises demeurent : La Sainte Trinité, (reconstruite), Sainte Marie, (inidentifiable comme église) et la cathédrale de la Dormition de Sainte Marie.
Cette église fut reconstruite en niveau bas, clocher presque invisible.
Restes de fresques sur la coupole, et dans le sanctuaire, des fresques de Pères de l’église.
Un mobilier luxueux en bois doré. Une chaire en "bulbe".
La chaire. XIXè |
Des oeufs d’autruche suspendus devant l’iconostase.
Au sol une mosaïque symbolisant les axes du monde et le calendrier .
Les fresques avaient été recouvertes pendant la dictature. |
L’iconostase ; en noyer ornementé et doré.
De part et d’autre des Portes Célestes, La Dormition, Une Vierge portant l’enfant à gauche.
Un Christ en Majesté et Saint Jean Baptiste, oeuvres d’Onufri.
Au dessus de la porte, sculptée dans le bois, la dernière Cène.
Un registre supérieur du récit biblique et au sommet une rangée de médaillons de Saints et Apôtres.
Surmonté d’une Crucifixion aux Quatre évangélistes.
Dans ce site qui diffusa dans la région, l’école du peintre Onufri (formé à Venise) et son fils, vers 1575 renouvela la production d’icônes, en respectant la tradition iconographique.
Dans les collections du musée ouvert en 1886 dans les bâtiments conventuels sont exposés les icônes du XVè au XIXè siècle. Quelques oeuvres de Onufri:
La présentation au temple. Onufri |
La Naissance du Christ, Onufri. |
Fragments de la vie de la Vierge,
Annonciation, Icône XIVè s |
Des détails du quotidien: sur une autre version de la Naissance du Christ, dans la grotte traditionnelle, une servante vérifie la température de l’eau, avant le bain de l'enfant.
Une Cène autour d’une table ronde, avec cuillères et vaisselle. Voir Judas…
Influence de la peinture occidentale ?? dans les décennies suivantes; la création d’icônes se poursuit jusqu’à la fin du XIX è avec des influences variables. Un crucifix peut voisiner avec une "Descente aux Limbes".
Crucifix XVIIè aux Évangélistes. |
La Descente aux Limbes. |
Saint Nicolas, XIXè |
Une autre paire de Saints guerriers, Onufri.XVIè |
Saint Nicolas: Important prélat, originaire du sud de la Turquie au IV è s. qui fait perdurer ses miracles dans l’église de Myrrha en Lycie actuelle et joue le Père Noel dans l'est.
La fontaine de Vie. Nouvelle allégorie de la puissance miraculeuse de la Vierge, XIXè s.
Korcà
Les chercheurs en histoire de l’art (nombreux ouvrages publiés dans les années 80/90) ignorent les sites albanais, en revanche Ohrid sur la rive du lac du coté Macédoine par son importance comme archevêché et son école de peinture est commenté dans tous les ouvrages sur les icônes. Entre Thessalonique et le Montenegro, le silence sur Albanie tient à la fermeture du pays. Ce n'est pas faute de matière.
Grand centre culturel et commercial sur le route entre Ofrid et la Grèce, (ch3)
Un musée regroupe les icônes récoltées dans tous les villages des environs, où elles avaient été cachées; les plus intéressantes dans une mise en scène remarquable.
Iconostase fragmentaire, d'une église détruite. |
Autre version, avec faune marine. |
Le Baptème du Christ, Onufri. |
Les quatre évangélistes et l’Annonciation.
Onufri. Les évangélistes, l'esprit souffle. |
La Naissance de la Vierge en costume Ottoman comme à Berat, des mêmes peintres Euthymios et Tërpo. XVIIIè, un preuve de la répétition du sujet et de ses variantes.
Naissance de Marie, 18è, Korcà. |
Naissance de Marie, Berat. |
Un Saint Michel à l'oeil vif.
Les inédits: Un Saint Christophe à tête de Cheval, et Saint Naum, prélat d'Orhid. |
et des tardifs :
Saint Naum |
Saint Christophe !! |
Serait-ce une boite de peinture ? 3 Le "NEO BYZANTIN" |
La cathédrale de Korcà, construite en 1996. |
Le retour à la religion orthodoxe se manifeste, comme dans les anciens pays communistes voisins, par des réfections, des reconstructions et de nouvelles basiliques d’échelles assez fantastiques. Financées (?) par l’église Grecque, quand les mosquées -non moins géantes- le sont par les Émirats.
Au musée national historique, une pièce médiévale authentique de broderie rare, pour finir:
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