jeudi 5 janvier 2012

GAO, Ansongo , Mali 3

 L’Aïd, une histoire de moutons



 Déjà dans le bus de Hombori à Gao avec Michelle Rastoul, les boucs avaient été difficilement introduits dans des sacs de riz pour éviter les tentatives de fuite. 

Traversée du fleuve, un vrai pont, et plus de bac, puis L’hôtel de l’Atlantide, un nom mythique mais devenu « 3 cafards » dans mon classement.
Quelques années plus tôt en pleine nuit ce fut l’alternative au poste de police qui avait arrêté le 4x4 de Point Afrique dans lequel j’avais trouvé place depuis Tombouctou.



En traînant le long du Niger fort pollué sur ses bords où crapotent les chiens et chèvres devant le panneau : Protégeons le Fleuve Niger,





 à l’heure de la prière sur des nattes en plein air, nous avons rencontré Mathias









 « forgeron touareg » -encore un- qui tentait de vendre des bijoux à une absence totale de touristes. C’était la veille de la fête de l’Aïd, le "tabaxi" en langue locale et dans la conversation quand on lui a demandé comment cela se passait, il nous a invité d’abord chez lui:











sa superbe femme maniait le subjonctif et les casseroles ; puis il nous a invité à aller passer les fêtes chez son fils, sur une île en face d’Ansongo.





 Un tour de ville (toujours aussi ensablée) pour voir le tombeau des Askias, 



Clinique de la chaussure

les boutiques décorées,
qui témoignent d'un changement d'influence
culturelle..







les publicités alléchantes,

































puis une attente pour le bus, la conscience tranquille. Sûres de gagner...



















Ansongo en plein marché, des foules de belles jeunes femmes en boubou de fête, en  basins craquants

























trois courses avant de trouver une pirogue à moteur pour traverser. Fort courant.



Et toujours un mouton à bord.



De l’autre côté, au bout d’un kilomètre de berme entre des étendues de joncs et de rizières, un petit village ; le fils était « esclave » c’est-à-dire ouvrier non payé dans la concession d’un oncle.






 Soirée à palabrer avec les voisins et cousins, 









observer le jeune homme qui repassait les boubous avec un fer à charbon de bois sur l’aire à battre.
La moustiquaire sur le matelas de la case n’était pas un luxe,





 et le lendemain matin, comme convenu, « le » mouton que nous avions payé  fut proprement égorgé, dépouillé, comme ses petits camarades.



Un gamin est parti comme on joue à la balle nettoyer les testicules au bord du fleuve.
N’ayant plus d’eau, ni de bière, après avoir observé de loin la grande prière, les femmes en rang derrière, nous avons attendu une hypothétique pirogue pour le ravitaillement en face ; un bain dans le fleuve pour se rafraîchir.







À Ansongo, totalement déserte, Mathias trouva le seul établissement ouvert, tenu par un dogon alcoolique qui buvait des pots du vin reconstitué amélioré par des doses de gin.









 Autre attente pour le retour, avec 2 bouteilles d’eau. Les préparatifs du méchoui, une quinzaine de bêtes sur un lit de barils posés sur un feu de bois :


comment retrouver le sien, chaque villageois ayant tué son mouton. La moitié fut suffisante pour trois, le lendemain matin, la tradition impose d’aller manger le mouton des voisins et amis. Les abats sèchent sur le fil à linge.


Retour difficile à Ansongo, où tout moyen de transport faisait relâche, et en dépit de tentatives de stop au bord de la route (les ONG ne s’arrêtent pas !) Mathias trouva à la nuit tombée un camion, sur lequel on se fit une place en déséquilibre, au-dessus d’un troupeau de moutons.



Le berger dans un hamac soignait un agneau nouveau-né. Michelle s’assit au hasard dans le noir « lèves toi t’es assise sur mes gazelles ! ». Ce n’était pas une métaphore mais une petite caisse de vraies gazelles importées du Niger. Cent kilomètres dans le vent.



Notre moitié (de mouton) dans un sac de riz en guise de sac à dos fut resservi pour deux autres repas à Gao (nous rêvions d’un plat de capitaine) : là, surprise, plus d’avion, mais un bus offert pour rejoindre Sévaré et l’hôtel de notre libanaise préférée qui n’en finissait pas de dénoncer la politique des présidents.



Par chance en arrivant à Paris, il n’y avait pas de gigot au menu du réveillon.



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