lundi 2 janvier 2012

DJENNE, Mali 2

Une ville de banco

La réfection de l'enduit
 La première fois fut un peu pittoresque, à la suite des épisodes Côte d’Ivoire et Bobo, le nombre d’heures d’attente dans des gares routières, Koutiala, Bla, San, pour que les véhicules à capacité variable soient assez pleins pour décoller, surtout les pneus. Je me fis déposer au « carrefour » à la nuit tombée, en oubliant qu’il y avait pas mal de kilomètres et un bac pour traverser le Bani.
le vieux passeur
En outre « responsable» d’un  vrai « vieux », enturbannée comme lui dans le fossé, pour attendre le lendemain ;  trois lumières inespérées apparurent très tard :
Des coopérants en moto trial qui n’avaient pas pu atteindre Tombouctou, piste ensablée :
« Qu’est-ce que vous faites là à votre age », vous êtes une routarde ? J’expliquai que je rejoignais des amies de l’association Aster ( Architectes sans territoires) qui travaillaient à Djenné. Ville jumelée avec Vitré, comme Rennes avec le pays dogon. Les liens sont favorisés et on devient vite une tante ou une grand mère, pour la vie.


Je montai sur la moto, le vieux dans le 4x4 surchargé et il fallu réveiller le passeur, puis nous avons débarqué au campement où j’avais rendez-vous : « il est tard, Madame Michelle est une vieille femme, on ne peut pas la déranger » ! Finalement on me transporta à la maison sur une mob.





Maison de luxe avec un cuisinier inventif -Isaïe, un protestant- et sa femme, le coq et les poules pour la sono.




  Une chambre avec des souris comme copines, quelques moustiques, virulents; la maison donnait sur le marigot où sortent les eaux usées et où les voisines lavent la vaisselle.











De jour, la découverte de la ville close, ses ruelles, sa mosquée de banco, les amis nombreux, le chantier de construction du collège et son incomparable directrice, Sirandou.


Dès le jour du marché, bruyant où les femmes travaillent quand les hommes palabrent à l’ombre des murs,



mon appareil photo rendit l’âme et les crayons qu’il fallait défendre contre les mômes habitués à ce que les toubabous en donnent, furent le vrai secours (inch allah). Ils ont tous posé.


 Le tailleur, Baba Cissé, qui m’a prêté son minolta, le garagiste, le porteur de thé, et ceux qui ne m’ont pas vue.






















Une chaleur accablante nous ramenait du chantier au campement ( surveillées par la police, tampons à chaque passage) pour un coca -et pourtant on est contre- une rare bière planquée dans un sac comme aux US.

Visite dans la famille du griot peul à Senossa, ses femmes, la petite mosquée. Portraits.














En reprenant le bac, encore
des passeurs hors d'âge.







et des passagères élégantes















une escapade à Sévaré, pour les contrats, le vrai carrefour où l’on rencontre toutes ethnies, 







et tous les styles de commerce ; 

































à Mopti pour le tourisme 






et dans la foulée à Bandiagara dans la maison de Rennes, un saut sur la falaise Dogon (autre chapitre) puis le retour à Djenné ; Enfin prendre le bus pour Bamako, en compagnie de Housseini, mon « neveu », son matelas, sa mob sur le toit  et quelques chèvres; péripéties ordinaires.

En 2003, en rade à Mopti (banque en panne) je louai une pirogue et son piroguier avec le reste de ma fortune, pour remonter le Bani. 




La pirogue était gréée de ficelles et sacs de riz cousus en guise de voiles, mais pas plus d’eau que dans le Niger  et pas de vent, sauf contraire: des kilomètres à pied dans la boue. Les vaches traversent aussi à pied, alors que les ânes sont chargés sur des pirogues, comme quoi...










Du temps pour voir les petites mosquées de villages. 



Trois jours plus tard, en arrivant à l’embarcadère à sec de Djenné, qui n’était plus une île, un jeune homme s’agitait : Tante Anna on t’attend ! (le téléphone arabe de qui ?). Refusant la mob pour accompagner le piroguier jusqu’au campement pour boire et le payer pour le retour, un calvaire de 5km à 40°.



le campement

Dans la belle maison de Sirandou, le confort et l’amitié ;
 dans Djenné les changements : les travaux d’adduction d’eau ( sans égouts) sapaient la base des maisons de banco, et pire la mosquée avait été « climatisée » -cadeau des américains- fermeture des aérations naturelles, mise en place de ventilateurs, il y faisait plus chaud qu ‘avant et le conseil municipal  était en crise. Sirandou avait fait une conversion islamiste et néanmoins adjointe au maire cuisait des festins pour les élus.
Les 3 épouses du griot
Visite à nouveau des petits villages des environs, toujours sur porte-bagages de mob, 









séances de  broderie, de tricot, de cuisine : l’apprentissage du gynécée pendant une semaine. Une expérience ethnologique inédite.








Les filles de la gare routière


Le taxi brousse du retour pour l’avion à Sévaré était comme toujours surchargé, pas pire sauf les pannes, mais « tout va bien ».



Bergers peuls

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