mercredi 18 janvier 2012

LA FALAISE DOGON. Mali 4




 Une évolution au pas de course contraste avec les traditions ancestrales...
Niongono
Un autre voyage en 2003, à trois, toujours avec ASTER, (Architectes sans territoires, chargés d’un programme de construction de petits barrages destinés à l’irrigation) nous permit de visiter le village de Niongono : une sorte de forteresse très loin de la route. l’architecture en hauteur dans un dédale de tours domine le plateau. 
Les échelles intérieures traversent les greniers et mènent aux terrasses où sèchent les récoltes. Des femmes nous prenant pour des médecins nous exposèrent leurs maladies et abcès (au sein taille oeuf de poule). Pas de dispensaire.








De l’autre coté de la route Songho, où J.Chirac venait la veille de se faire nommer Hogon d’honneur : Village islamisé connu surtout pour les peintures de circoncision. Toujours pratiquée, elle n'interdit pas la scolarisation.

 D’autres descentes dans les villages de plaine pour visiter les écoles ; entre 80 et 100 élèves par classe dont 50% de filles. 70 élèves en terminale dans le lycée  tout neuf de Bandiagara.




Dans le collège d’un village, les élèves finissaient l’épreuve d’histoire du brevet : « Les grands moments de la Révolution française »... on ne rêve pas. L’autre épreuve étant « Les inventions techniques du XIXè siècle ». Les plus chanceux avaient déjà un mobile.






Et les villages bénéficiaient de pompes offertes par la Chine ou le Japon.  Les treuils des puits avaient disparu, moins d’efforts pour les femmes ou pour un rare bœuf.








Une autre ballade de Sangha à Nombori, 



avec notre ami Chine  (un dogon aux yeux bridés) comme guide, chaussé de tongs mais cavalant comme une chèvre, afin de revoir quelques villages et leurs chasseurs armés en tenue traditionnelle.






















































En 2007, Michelle Rastoul venait de livrer officiellement, en grandes pompes avec sortie de masques, la maison de la coopération (ville de Rennes) à Bandiagara.
Version en pierre du style traditionnel.

Ce centre de région était en plein développement, d’autant que la route enfin goudronnée du Burkina remplaçait celle de Côte d’Ivoire en pleine crise pour alimenter le Mali par Sévaré.

Disposant de deux semaines avec nous avons attaqué la partie est de la falaise, la moins fréquentée, avec Amagana, un guide et par bonheur, malgré la mauvaise conscience, un porteur pour nos minis sacs à dos. Dans les agences c’est un « trek 4 chaussures ». Exact.


À Sangha, le marché était construit en dur, des boutiques en arcades vendaient tout et n’importe quoi, et postmoderne revisité, une bibliothèque cocasse. 


Dans le « tunnel » transformé en une une caverne d’Ali Bobo, des gamins fûtés vendent des dessins de masques, un bon usage des "bics".


Descente par un non-sentier le long des greniers de Banani,

 non sans un regard sur la maison de Miguel Barcelo à Gogoli pour atteindre la plaine, 


puis cinq jours durant, remonter au sommet puis redescendre, remonter encore, redescendre, deux fois par jour au moins.  Ibi, Neni, Koundou,


autant de dénivelés de 200m dans la caillasse. Et toujours un accueil aussi chaleureux que la température. Les campements assuraient leur pub. Les nuits fraîches sur les terrasses.








L’un des objectifs était les « Trois Yougo », un inselberg au large dans l’étendue de sable de la plaine, dont les photographies m’avaient toujours fascinée. 





Yougo Dogonou



L’échelle des constructions  au creux de la falaise a quelque rapport avec les architectures miniatures de l’artiste américain contemporain, Charles Simmonds. Villages-termitières invisibles jusqu’au dernier moment .










Entre l’ascension depuis Yougo Na, en bas et son campement (pub et boutique)





jusqu’à Yougo Dogonou, l’épuisement (surtout de voir les femmes chargées d’eau ou de corbeilles de mil escalader les éboulis allègrement pieds nus). Un marchand d’antiques pour la halte dans des creux où deux arbres qui poussent on ne sait comment.











Puis l’extraction à force de coulées verticales et d’échelles fort périlleuses pour atteindre le plateau et redescendre à Yougo Piri, à mi-pente, enclavé dans la falaise du côté nord ;



 Campement de luxe, avec boutiques et sculptures (et  touristes).



Traversée sableuse pour Yendouma, où l’on croisa quelques trekkeurs suivis d’une colonne de porteurs (matelas bonbonnes de gaz, valises énormes), une scène digne du colonialisme triomphant.



Plus loin une mare maléfique qu’il fallait éviter sous peine de mort.  Après Wéré, une remontée de Damassongo à Yendou, sa mare puante pour rouir les joncs et attendrir les écorces de baobab.
Station service






D’autres villages de plaine sur une vraie piste,
la preuve: 













Des mosquées neuves,



  puis le dernier pédalage dans le sable pour atteindre Bamba. 






Son lac à crocodile(s) ?







ses femmes à problèmes de santé. Encore des abcès et pas de médicaments.




Le jour du marché assure un véhicule pour Douentza, 

La gare routière
et les adieux du guide furent déchirants : 

« Si on ne se parle pas, nous parlerons à l’intérieur de nos coeurs ».

1 commentaire:

  1. Ah oui très beaux les villages situés entre le ciel et la terre, des agences réceptives ( Hogon Tours) participent au développement de ces villages perdus dans la falaise.
    Des circuits sont organisés sur toute l'Afrique de l'Ouest à travers des beaux paysages et des sites archéologiques.
    www.hogontours.net

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