Les saints cavaliers, Narga Sélassié. Lac Tana |
La cité de Gondar dans l’état de Amhara, autour du Lac Tana fut le siège des empereurs d’Ethiopie au XVIIè et XVIIIè siècles. Le royaume chrétien depuis le Vè siècle avait dû lutter contre diverses invasions, et repousser les musulmans, avec l’appui des portugais vers 1540.
Quelques luttes suivent contre les Turcs et les Jésuites, et en 1635, le roi Fasilades unifie le pays et fonde sa capitale à Gondar, et rétablit la foi copte traditionnelle.
salle de musique, bains, montrent l’importance du pouvoir et l’influence tardive des architectures européennes.
Constructions en pierre, basalte, grès et tuf, d'origine volcanique.
Le château de Yesu 1er qu’évoque Jean Christophe Ruffin, dont les tours ont abrité les entrevues de l’empereur et de Jean-Baptiste Poncet, le médecin de son roman l’Abyssin.
Les bains de Fasilades, à sec ici, accueillent encore la foule des pèlerins pour la cérémonie de Timkat en janvier.
Le mercredi était un jour de grande cérémonie, une messe de neuf heures durant met en branle des processions, qui parcourent la ville au son du haut-parleur qui transmet le prône, interminable, et l’on comprend l’usage des cannes dans les églises pour que les prêtres puissent tenir debout.
Sur un mur de l’hôtel, figure un portrait du dernier empereur de Gondar, Theodoros II, aussi farouche que son personnage (il prit en otage les missions britanniques envoyées par la Reine Victoria).
La cathédrale de Gondar, Debré Birhan Sélassié, de plan basilical en pierre et à plafond plat est décorée de peintures du XIXè dont l’iconographie reprend les thèmes antérieurs.
Le plafond aux chérubins |
L’ Eglise de Narga Sélassié, dans l’ile de Dek au centre du Lac Tana fut construite vers 1740 à la demande de la reine Mentwab, qui figure au milieu des scènes bibliques.
Grande leçon d’iconographie chrétienne : les murs du bloc cubique à l’intérieur de l’église en forme de case circulaire sont couverts des scènes de l’ancien et du nouveau testament, des hagiographies variées, auxquelles se mêlent des représentations contemporaines.
Saint George, patron principal a fait école, Saint Marc, Saint Raphaël et quelques autres saints locaux chevauchent pour tuer des monstres en tous genres, dont une baleine.. L’empereur investi d’un pouvoir quasi-divin assiste aux scènes.
plus populaires. La Vierge, sujet central
de cette église, entre l'Annonciation et
les funérailles, se fait retirer une épine
du pied.
Les peintures de style Gondardien datent des XVIIIè et XIXè siècles; des reprises plus tardives se reconnaissent à l’équipement militaire et aux couleurs plus primaires et acides.
Les portes et fenêtres aveugles sont bordées de nombreux motifs, dont les chérubins. Peintures sur toile, marouflées sur les murs, elles peuvent être déposées pour réfection, ou remplacement par des copies. (L’équipe de Marcel Griaule s’y occupa en 1932 dans une église de Gondar, on les voit au Quai Branly).
L’intérêt artistique réside dans l’adaptation de modèles (supposés italiens primitifs.), Le peintre portugais Brancaleone est dit-on à l’origine de l’importation de thèmes et compositions usuelles, la Vierge à l’enfant en particulier, ici revus dans l’iconographie orthodoxe et intégrés dans les représentations des habitants de l’Abyssinie.
L'empereur |
Le découpage de la paroi, très compliqué à partir des motifs, ne peut se comparer aux systèmes du monde chrétien européen. Les proportions des personnages conservent la hiérarchie médiévale.
Résurrection du Christ |
Sur une autre île, un monastère de femmes était en réfection, une nonne nous présenta des manuscrits, comme partout, et comme partout fort peu protégés. Saint-George encore.
Les autres églises comme Gorgora,hélas, n’étaient pas au programme.
Gondar centre ville:
Gondar centre ville:
Le marché en bas de la ville grouille d’étals de piments et de café. Les boutiques sont très éclectiques, la mode aussi (made in China)...
Comme souvent en Afrique, la couture est affaire d'hommes.
Les sacs sont au couleurs du drapeau national.
Au nord de la ville, étape dans le village « touristique » des Falachas, un groupe résiduel de Juifs d’Ethiopie, majoritairement retournés en Israël depuis vingt ans :
Autour d'une minuscule synagogue, les artisans proposent des petites figures de terre cuite, le lion d’Abyssinie, Salomon et la reine de Saba au lit, en boîte, pour rappeler l’origine de la dynastie Salomonide.
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