jeudi 16 février 2012

ETHIOPIE 3. aux origines, AXOUM et le SIMIEN


Le site d'Axoum
 Entre Gondar et Axoum, le parc national des monts du Simien dont les sommets dépassent 4000m :


Simien signifie le nord en amharique, une facétie lexicale car les babouins gelada en sont encore les habitants les plus nombreux qui menacent les cultures. 





Des bouquetins, un loup introuvable dans le trek obligatoire, surveillé par des gardes armés de Mauser et kalachnikov. (Le soudan et l’Erythrée sont proches).











Sous les arbres, des euphorbes et la lobélie géante dont la fleur éclôt au bout de sept ans et meure, laissant un tronc écailleux, les babouins s’épouillent gentiment.



Les corbeaux voraces, les aigles ou le vautour casseur d’os, le gypaête barbu surveillent le pique-nique. 



















Des femmes remontent des villages perdus, les enfants sur le dos. Sourires.










La petite ville de Debark reste pauvre sans autres ressources que l’agriculture.





Le paysage sublime des montagnes est cultivé à plus de 3500m d’altitude par des moyens primitifs : l’araire en bois tirée par l’homme ou un bœuf, bœuf et chevaux piétinent les céréales avant vannage. 




Des aires à battre autour des villages ; Les champs en terrasse sont irrigués : un tapis vert dans les zones planes et ocre jaune doré au moment de la récolte du tef.


Au bout d’une longue route viragée (en cours de travaux), parcourue par les paysans et leurs maigres troupeaux, on atteint la cité d’Axoum.



AXOUM




Royaume des premiers siècles. de la mythique reine de Saba et son fils Ménélik.
La reine de Saba inspire encore les artisans locaux.








La puissance économique du royaume Abyssin s’étendait vers l’Égypte et au-delà du Moyen-orient, par les ports de l’actuelle Erythrée, la route la plus accessible vers le nord-est. Certaine comparaison avec l’architecture Yéménite peut se faire en observant les stèles.




Les stèles sculptées dans le granite, provenant d’une montagne voisine, s’élèvent à quelque 20 et 30m, terminées par un fronton demi-lune, lorsqu‘elles ne se sont pas fracturées et écroulées au sol. Fausses fenêtres sur dix étages et fausses portes avec serrures.

 On comprend comment le sculpteur a transposé en pierre les techniques de poutraisons saillantes de bois qui arment chaque étage et encadrent les portes : ce motif, nommé « tête de singe » , spécifique du style axoumite se retrouve dans les églises de Lalibela.


Les Italiens ont restitué celle qui fut un butin de l’occupation. Les étayages en font une sorte de sculpture de Mark Di Suvero. Des quantités d’autres obélisques polies ou stèles non travaillées, dressées comme autant de menhirs occupent la colline proche d’un musée archéologique, 


que commente notre guide, qui semble sortir des peintures.









Ces stèles érigées par les princes voisinent avec des tombeaux souterrains aux assemblages de blocs d’une précision fantastique. 



Ceux de  Khaleb et de Gebré Masqual, datant du 6è siècle aux environs démontrent une technique de la pierre comparable à celle d’autres civilisations, de la méditerranée en particulier.
La religion polythéiste laissa place au christianisme au 4è siècle sous le règne d’Ezana.




La pierre d’Ezana, conservée dans une toute petite maison est signalée par un dessin sur un amas de cailloux.


 








Gravée en trois langues, le sabéen le guèze et le grec, cette « Pierre de Rosette » locale narre les exploits du roi.






Et hors de la ville, les ruines du palais de Taaka-Maryam dont une maquette est conservée au musée.







Si le site d’Axoum fut abandonné comme capitale après un déclin lié à l’expansion de l’Islam, son rôle religieux  demeure, réactivé par la seconde dynastie des Menelik. 
La nouvelle cathédrale construite dans les années 30 par Hailé Sélassié est d’un goût douteux, dans l’enclos où le vrai sanctuaire de l’époque d’Ezana, reconstruit au XVIIè, est interdit aux femmes. Musée encore très surveillé, où entre les collections de croix, de « tabots »,  de couronnes, de capes et manteaux religieux on trouve un fauteuil Thonet!
 



En face, proche de la colline aux stèles une nouvelle église :








les peintures contemporaines reprennent l’iconographie traditionnelle dans un style assez cocasse, très BD.

Saint George et Abba Samuel sur son lion









La rue des antiquaires et de vêtements religieux. Dans les arrières boutiques, les vendeurs proposent des copies de manuscrits de divination, mais aussi de vraies pièces de musée : reliefs gravés, évangéliaires et peintures en diptyque convaincantes : les prix aussi.











Les prêtres qui parcourent la ville ne sont pas toujours souriants: le chasse-mouche en queue de cheval, ou en crinière de Gélada?















Quant au Monastère de Saint Pantalewon, sur son piton rocheux, il disparaît dans une forêt d’antennes…
   

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