lundi 20 février 2012

ETHIOPIE 4. Le TIGRÉ, DE YEHA à LALIBELA








Quittant Axoum et en dépassant Adoua qui fut le lieu de la bataille victorieuse des Ethiopiens contre les troupes italiennes en 1896, et fixa, par compromis la frontière de l’Erythrée, au loin, un lion géant,




on atteint le site de Yeha




Sur une colline, entourées d’une enceinte de pierre qui comprend une église et un petit musée, s’élèvent les ruines d’un temple -en cours de restauration.










Ce temple sabéen, datant de la période pré-axoumite, 4è ou 5è siècle avant J.C, un  énorme cube en blocs de grès, fut transformé en église au 6è siècle.





Un baptistère creusé dans le sol l’atteste.









Les murs de l’église chrétienne voisine, dédiée à Afsa Afsé, miraculeusement venu de Edesse, illustrent les techniques de construction aux poutres de bois saillantes. Deux bas-reliefs récupérés du temple, représentant des têtes d’ibex, bouquetins sacrés, y sont inclus sous les icônes modernes.


Les prêtres méditent, de rares pèlerins prient, les femmes embrassent le seuil, le gardien du musée veille.



















Présentation d’évangéliaires que les diacres sortent de leur étui de cuir, collections de croix et fragments archéologiques, poussiéreux…





























En dehors de l’enceinte un autre monument sabéen, sans commentaire et en cours de fouilles, gardé par des enfants...














Les longues routes, qui sinuent entre les pitons de basalte, les « amba », contemplation du paysage, offrent l’occasion de croiser les habitants, qui marchent , ce que les guides qualifient de « scènes bibliques » (une fuite en Egypte permanente...)


Des hommes portent des engins étranges, dont on constate ensuite, une fois remontés au coin d’une route, que ce sont des balances pour le pesage des récoltes.




 Les femmes abritées sous des parapluies -noirs le plus souvent- se prêtent à la photo, ou fuient.  À chaque arrêt, les grappes d’enfants quémandent des friandises ou des cahiers et crayons.







Quelques caravanes de sel contre des céréales, en direction du Danakil, des troupeaux d'ânes et de boeufs aux cornes en lyre.




Adrigrat, une étape pour apercevoir une cathédrale néo-florentine, 



et comme toujours déguster le café de la cérémonie traditionnelle. À Makalé, capitale commerciale du Tigré, un hôtel de luxe.









Dans les villages du bord de route, des enfants, sortis de nulle part, et surtout des femmes dont on admire les coiffures.



















Selon les ethnies, le mode de tressage varie (dans le Gojam, on rase les filles au moment du mariage) dans ce groupe Oromo qui commercialise le miel,



















les cheveux sont repris et tressés le long de la nuque.




Villages de pierre comme partout dans le Tigré, avec des églises, microscopique ici, ou  dominant les campagnes. 












Autres aires à battre dignes du Land Art. La route continue à travers  la région du Hausien.










Les nombreuses églises rupestres de ces régions, fondées par des missionnaires byzantins au début de la christianisation, décorées de peintures, et les petits ermitages creusés dans le rocher à des hauteurs impressionnantes n’ont pas fait partie du voyage. ( Un ouvrage, Ethiopia’s hidden treasures, M.J Friedlander, Shama Books, Addis-Abeba, 2007, donne surtout l’envie de retourner faire des ascensions). Seule exception :

L’église d’Abreha et Atsbeha.



En partie creusée dans le rocher, selon la tradition par  Ezana, l’empereur d’Axoum au 4è siècle, la nef est complétée par une construction en pierre, le narthex fut augmenté d’un porche par les italiens. Plan basilical et plafond décoré d’époque.








Le cycle des peintures, des fresques directement exécutées sur les murs, à l’exception du narthex, où les toiles sont marouflées,  sont attribuées à une femme Woizerit Genuber, fin du 19è. Bien que tardives  ( en outre fort sombres et abîmées) leur composition particulièrement compliquée intègre tous les épisodes bibliques et autres légendes.










La Trinité,  la Vierge à l’enfant, ou couronnée,







Saint George et les autres saints cavaliers reprennent très exactement des modèles antérieurs





 mais figurent au milieu de représentations plus populaires assez cocasses. 





Des nus, inédits, et le diable dans sa marmite, comme à Gondar. Le temps et la lumière manquent pour tout apprécier.












Au musée, les manuscrits, une marge graffitée, les peaux de lion  en vêtements liturgiques.        














Puis la route reprend, cahoteuse, en contrebas les villages de huttes, et quelques animaux, en vue le mont Abouna Joseph, 4190m, au-delà duquel se niche Lalibela.




1 commentaire:

  1. Trés bel exposé Annie; je viens de ce coin en Septembre ; très interessant

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