mercredi 2 mai 2012

VIETNAM 3 : Minorités des frontières nord





À Sapa



Seule, à Hanoi, (pas de problème), avec carnet mais sans bagages, après deux jours de promenade dans les temples,
un bis du spectacle de marionnettes sur l’eau, de désespoir très relatif, je pris un billet pour un « tour » de trois jours vers la frontière chinoise. Bus et pension pour la somme de 25 dollars, avec quelques backpackers de tous pays, sauf américains.  Je partageai la chambre avec une hollandaise.

Une vue rapide du pont de l’Amitié à Lao Cai sur la frontière puis les virages et ascensions dans la montagne, pour atteindre les villages des minorités
H'mong principalement.




sur la route, une boutique














La petite ville de SAPA était noyée dans la brume.
Au matin, sous la pluie, des femmes chargées de paniers, façon sac à dos tentaient de vendre des vêtements, bijoux et objets traditionnels, collées aux vitres du café où elles étaient interdites.


















Des jeunes et des moins jeunes,  Dao Rouges vêtues de longues chemises sur des pantalons ; un petit tablier brodé main sur l’arrière servant de porte-bébé. Colliers d’argent sur une sorte de bande décorée de pendentifs et de pièces.

















 Au marché couvert, et sur les trottoirs, d’autres vendeurs tous aussi démunis. H’mongs noirs  aux guêtres enroulées sur les jambes.
Le charme de l’indigo, c’est sa teinture qui vous fait tout bleu ou verdâtre.





























La ballade de l’après-midi, dans des villages de pente, englués dans la boue, permettait de constater les techniques ancestrales de culture, et visiter quelques maisons.














 Accueil souriant, même par des gamins misérables et trempés. Des femmes cassées sous le poids des charges.
























Dans une maison, le portrait de Ho Chi Min voisine avec un petit autel.






Un concert du soir, dans un bar enfumé (les bars ne manquaient point, l’alcool de riz coulait autant que la bière) et il apparût que les musiciens, 



joueurs de guimbarde, orgue à bouche et violons à deux cordes, étaient managés et exploités par quelques mafieux non minoritaires. Triste spectacle en vérité.




De l’autre coté de la route, à 50 kms de là, la petite ville de  Bac Ha, jour de marché très coloré fréquenté par les différentes ethnies Diao, Lao et H’mongs rouges, blancs, noirs  et fleurs : des très larges jupes en corolles brodées:

fichus à carreaux. Où l’on apprend les usages de la canne à sucre, et quelques scènes de retours fort alcoolisés. 






En rentrant à Hanoi, mon sac était arrivé au café internet, et mes amis d’ASTER, Michelle et George avaient trouvé l’hôtel : tout arrive.
 Autres visites de maisons en réfection pour un usage touristique improbable qui permettaient cependant d’étudier l’architecture et les décors, la visite de la maison d’Ho Chi Min, le lac du Nord…
Une seconde navigation dans la baie d’Halong –toujours magique, et pour la même somme. Les villages flottants et les petits commerces.


Sur les conseils d’une amie de l’ambassade, nous avons, Michelle et moi cherché un moyen pour faire une virée dans les villages de la frontière chinoise, nord-est. Aucune agence à l’époque n’organisait de « tours».
Rizières inondées
 Nous avons donc loué une jeep russo-chinoise basique, son chauffeur aussi caractériel que stalinien qui se présenta accompagné d’une nièce. La charmante jeune fille parlant vaguement anglais se destinait aux métiers du tourisme, mais malencontreusement (comme pas mal de vietnamiennes) malade en voiture, vomissait à chaque virage.




Le chauffeur, préprogrammé (par qui ?) refusait obstinément de suivre notre plan d’étapes… Nous avons tous « perdu la face » plusieurs fois par jour. La visite du Musée des cultures et des ethnies vietnamiennes  de Thai Nguyen  demanda une négociation téléphonique avec la patronne.
Notre intention était d’aller dormir dans un gîte sur le Lac Babé. En raison d’une « interdiction », notre cher chauffeur nous conduisit au poste de police du village proche. Les policiers, torse nu, jouaient au badminton et ne voyaient aucun problème. Après quoi l’absence de bateau fut invoquée. 


La vraie question était le logement gratuit dans les hôtels de SA liste. Après une nuit à Cho Ra avec une vue charmante sur une rizière, nous avons trouvé, sans guide, un embarcadère d’où un bateau remontait la rivière Nang, pour rejoindre le lac. 



Une navigation tranquille entre les montagnes embrumées, doublant des paysans qui ramaient sur un radeau de trois ou quatre bambous, le vélo à la main. Puis dans un tournant, un groupe de bateaux amarrés sur la berge : aucun village en vue, mais un marché, près d’une roue d’irrigation en fonction. 




Les femmes n’avaient jamais vu de femmes blanches, et pour les achats nous n’avions pas plus qu’elles l’idée du prix des raviolis et galettes de riz pour le repas. 


Le brouillard se leva enfin sur un paysage sublime, et l’on aboutit sur un embarcadère :  une barque pour le lac tant désiré. Autre traversée à la rame, pour un village sur pilotis. 







Sur les bords, les bois trempent pour les durcir. Des porcheries à étage pour la récupération du lisier. Ravissants porcelets roses aux taches bleu marine.


Des femmes charmantes nous offrirent le thé, proposant un hébergement, une très ancienne assez défigurée ne pouvait plus dire son age, le thé était délicieux, le paysage aussi, nous serions bien restées, mais la voiture attendait…




À l’étape de CAO BANG, dans un hôtel d’état obligatoire, lugubre et tout béton, on nous confisqua les passeports ; la ville pas plus accueillante se glorifie d’un monument qui domine une rivière moche. Rien à voir, et surveillées de surcroît…




















Marché d'un village sans nom, excellentes nouilles.





L’après-midi suivant après la traversée de petits villages d’autres ethnies,








 l’arrivée à LANG SON fut plus souriante, un hôtel sympa (celui que nous voulions, sans doute qui paie, gagne). Trois touristes anglophones pour une soirée assez chaleureuse.

Un enterrement passait au moment où nous sortions de la jeep pour se dérouiller les jambes. De fait nous avons cavalé derrière le catafalque, par une chaleur torride, pour tenter de voir la fin de la cérémonie. Après quelques kilomètres, nous avons capitulé, laissant le cortège s’enfoncer dans les collines, pour boire une bière dans un café du bord de la route.









Une halte face aux grottes de Thang Canh et Nhi Than. Signalées dans le guide, les grottes, curiosités naturelles transformées en sanctuaires, étaient gardées, par un chien dragon, et par des gardiens attablés devant d’autres libations ; la télé faisait concurrence aux autels.



Dévotions usuelles et tunnels glissants, à travers « l’enfer », AmTy, pour atteindre une « fenêtre » avec vue sur les rizières.






 Le lendemain, notre chauffeur nous y amena, ne voulant pas croire que nous avions fait la route à pied, les tickets faisaient pourtant foi. Donc, deuxième visite accompagnée.







L’humeur du retour fut très lourde ; nos arrêts, non prévus, pour déguster des nouilles et du canard dans les marchés de village, contrariaient notre cher homme.




 











Au marché de nouilles




Autres tenues vestimentaires de femmes Nung et Diao




En rentrant à Hanoi, les adieux furent plus froids que la température. Et comme d’habitude, les trombes d’eau noyaient les plats des restaurants en terrasse. Mais ce fut un trip passionnant pour l’anthropologue amateur.

KL Airport






Musée de Thai Nguyen.
Un stop à Kuala Lumpur, humide, (une bouteille d’alcool de riz s’était renversée dans mon sac, odeur non conforme à l’islam) le temps de visiter le marché où les copistes vous transformaient en Joconde, le temple tamoul, et la maison du croupier,


une autre aventure (à suivre dans un chapitre Malaisie). Ultime gag, ma valise était partie au Japon…


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