Le mont Chkara, 5068m |
La Géorgie est enclavée entre les deux caucases, le grand et le petit...
LE
GRAND CAUCASE :
La
barrière naturelle des monts du caucase, n’est coupée par la seule route
militaire au nord de Tbilissi vers
la Russie ; et la région de la Svanétie, plus à l’ouest, se trouve prise entre l’Abkhazie et l’Ossétie.
Conséquence du partage
territorial, le grand barrage situé coté Georgie est techniquement géré du côté
Abkhaze.
Vue sur Mestia, les demoiselles japonaises coiffées |
Tamar contemporaine |
L’accès
aux vallées du nord (un cul de
sac) par une longue route en lacets,
un paysage très alpin conduit à la ville
de Mestia, grande curiosité touristique et en cours de
«relookage». Une reine
Thamar cocasse - il est vrai que
le développement de la Svanétie remonte à son règne au XIIè siècle- trône sur
la place un peu trop déco station de ski. .
Les svanes d’origine incertaines
parlent une langue vernaculaire
(que notre guide ne comprend pas) et aussi (un peu) le géorgien .
Tours de Mestia |
Les
tours construites par les clans et les familles - en constant conflit, du genre vendetta- abritaient les
habitants sur quatre niveaux,
Dalle de sécurité |
en cas d’attaque, remonter l’échelle et fermer la
trappe...
La
série de villages sur la piste conduisant Ushguli, photogéniques mais
terriblement isolés et rudes en hiver
sont dominés par le mont Chkhara, 5062m :
Ushguli |
on ouvre des barrières
qui empêchent les animaux de tomber dans le torrent, on referme ensuite. Dans
ces conditions climatiques, la maison à pièce unique rassemblait animaux
et humains dans des stalles à deux niveaux autour d’un foyer surmonté de dalles
pour la fumaison.
La réserve, en bas les mangeoires; en haut les lits. |
Le décor des arcatures reprend le principe des arcs de soutènement
de la construction perchée.
ÉGLISES de
Svanétie:
Mestia : IXè |
La
modestie de l’architecture, une simple construction rectangulaire, quelquefois
précédée d’un narthex contraste avec la richesse du programme iconographique
des peintures, très dégradées par le temps, l’humidité et dans une
obscurité quasi totale. (Photos nulles, travailler l’imagination).
L'iconostase et l'abside |
La
toute petite église de Mestia, comporte encore des peintures du IXè dont un Dormition, aussi cocasse que les anges de l’iconostase.
Mestia: L'Assomption de La Vierge |
Des grands yeux ébahis. Les nôtres aussi...
Ushguli, Lamaria (sous la pluie) |
L’église
de la Dormition de la Vierge, à Ushguli, date du Xè siècle ; le décor de l’abside, repris au XIIIè, montre
une « Déisis » : Christ, la Vierge et les archanges, Saint
George et Saint Théodore.
En
redescendant la route, dans les villages de Yanashi, l’église dédiée à Jonah (Jean-Baptiste)
Yanashi: Eglise de Jonas |
Eglise du Sauveur : Tamar |
et l’église du
Sauveur, à Matkhvarshi , à l’architecture plus ruinée, (des arcatures aussi sur
l’exo narthex) contiennent encore des peintures des Xè et XIIè siècles. Fort détériorées elles
révèlent le dessin préparatoire à l’ocre, comme dans la petite église de
Mestia.
Dans un style plus tardif,
sous « l’entrée à Jérusalem », Saint George et Saint Théodore
chevauchent toujours.
Saint Théodore, Saint George |
Ces exemples d’une peinture encore «primitive» vraisemblablement réalisée par des ateliers itinérants, permettent de découvrir
l’évolution du programme des scènes traditionnelles.
Le
PETIT CAUCASE :
En
croisant à nouveau la route est ouest, les vallées encaissées de la Haute Koura
atteignent le petit Caucase.
Khertvissi |
La
province de Djavakhétie sépare la
Géorgie de la Turquie et de l’Arménie : région enclavée encore, un seul
passage pour la Turquie est ouvert depuis peu au fond des gorges de la Koura.
La route passe par Borjomi, capitale des eaux minérales. Vers les montagnes
plus pelées du sud, après un salut à Roustavéli, l’auteur de la geste du
« Chevalier à la peau de Tigre » (XIIIè) la route défendue par le fort de Khertvissi
mène à la ville troglodyte de Vardzia.
Vardzia, vue d'ensemble |
Composition selon la loi du cadre |
VARDZIA : une cité stratégique sous George III, qui trouva son apogée au temps de la reine Tamar, comme centre monastique. Entre et à travers les maisons creusées dans le rochers, des tunnels, d'escaliers et de galeries conduisent à l'église de
L'assomption de la Croix
et dont le portique extérieur, maçonné
est décoré de peintures épousant les contraintes de l’espace.
Tamara, George et la vierge à l'enfant |
L’intérieur du
sanctuaire est entièrement couvert de scènes religieuses (la voûte autant que
les ébrasures des rares fenêtres).
Le roi et la reine sont inclus dans le
cortège des saints. Ici encore les
lumières de notre conférencier sont précieuses.
La table voisine. |
Sur
les bords de la rivière, les auberges et leurs banquets, histoire de citer
Pirosmani, dont nous n’avons pas vu voir les oeuvres.
(voir blog ciné)
Levons nos verres et nos truites en brochette.
Pirosmani: Pique-nique familial, 1907 |
Partout, la nourriture est
fastueuse, du fromage dans tous ses états, le khatchapouri incontournable. Sans
oublier de revoir Le Cuisinier amoureux.
la dernière étape
religieuse du circuit sud:
Monastère de Timotesubiani
Porche sud |
Transept |
Les archanges sur le dôme |
Une
église construite en briques, précédée d’un porche : architecture du
XIIe : un plan à trois nefs lumineux,
surmonté d’une coupole axiale
recèle une iconographie exceptionnelle (interdite de photo!)
Dans l’abside la
Vierge à l’Enfant, Sur le dôme les archanges et les évangélistes ; murs
ouest et sud :
Le paradis terrestre |
Le paradis terrestre
et le jugement dernier, des fauves dévorent les damnés.
Lion anthropophage |
Une cohorte de
saints et martyrs des débuts de l’évangélisation de l’asie mineure justifie un livret d’accompagnement.
Porche d'influence iranienne |
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