mercredi 3 juillet 2013

GÉORGIE 1. Transcaucasie

Tbilissi : statue du roi Vakhtang Gorgossali (453-501) , l a forteresse et l'église : un symbole. 



La vallée fertile qui traverse le pays, entre les deux chaînes du Caucase, le grand et le petit, est parcourue par la seule grande route qui relie actuellement la capitale à la mer Noire, et qui achemine les transports industriels entre la Turquie à l’Azerbaïdjan ou l’Arménie. 
Mais les vaches et les cochons poilus y batifolent allégrement aussi.





La question des frontières  et des limites du pays depuis l’Antiquité continue de modifier le territoire : L’autonomie de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud depuis la guerre de 2008 en réduit d’autant la superficie ou les déplacements, les observateurs de l’ONU sont toujours en poste.

Village de réfugiés Ossètes, à coté de Gori

















Les camps de réfugiés s’étendent au long de cette route, dominée de loin en loin par des forteresses et des monastères.



Les régions de la Colchide des grecs et des romains et le petit royaume d’Ibérie  à l’est furent l’enjeu des rivalités et invasions perses, puis byzantines et arabes, avant qu’un pouvoir autonome au XIè siècle ne constitue une royaume géorgien chrétien, « l’age d’or », pour une durée de deux siècles ; les invasions mongoles, la rivalité entre Ottomans et Iraniens fragmenta le pays avant que la soumission à l’empire Russe n’unifie la Georgie au XIXè siècle. La république soviétique s’acheva dans le sang avant l’autonomie proclamée en 1990. ( Une telle histoire complexe  n’a pas assez de place ici).


Trajet suivi en Géorgie : la route.

 Au cours de l’histoire, les centres politiques et religieux se sont déplacés sur cet axe : les villes de Mtskheta, Koutaissi, Gori. Tbilissi  fut une capitale sous le règne de Vakhtang Gorgassali à la fin du Vè, période de l’expansion du christianisme ; actuellement le statut spécifique du Patriarcat de l’église orthodoxe garantit son autonomie, mais les conflits ethniques et religieux sont  toujours au coeur des séparatismes entre musulmans et chrétiens majoritaires.

Passé/présent

Saint George



Le retour à l’indépendance sous la présidence de Chevarnadze puis de Saakachvili engage une politique de reconstruction des églises détruites avant puis pendant la période soviétique, cet effort édilitaire justifie l’édification de nouveaux sanctuaires (à l’image des modèles antérieurs mais dans un gigantisme assez délirant) ; Une manière de fédérer des fidèles nombreux.





À Tbilissi Saint George  a remplacé Staline sur la colonne de la place de la Liberté, à Batoumi, un vitrail moderne représente Saint George. Retour au Saint Patron de la Géorgie médiévale.



Mère Kartlie
Autre « revival », la construction de monuments évoquant un passé historique ou mythologique fort lointain: 






De Médée à un improbable Jason, (à Batumi), le modèle pseudo-grec (revu soviétique pour la « Mère de la Kartlie »,  20 mètres de haut, 1958, une coupe de vin  et une épée à la main)  domine la ville. Mais la statuaire contemporaine exploite les trésors archéologiques conservés au musée. 




Koutaïssi.



Chevaux en pendentif 















Le lion à Batoumi, copie géante d'une pièce d’orfèvrerie du 3è millénaire, les chevaux à Koutaissi, un pendentif de Vari (du IVe siècle avant JC).



Bijou, 3è s av JC , h:7cm



Les merveilleux bijoux d'or filigrané de l'antiquité ne dépassaient pas 10 cm de haut:







La nouvelle cathédrale, 2008-2012



Notre parcours commença  précisément au Musée National, dans la salle du trésor pour se terminer dans l’enceinte gigantesque de la nouvelle cathédrale :









 hors d’échelle  et emplie d’icônes et objets contemporains, à l’imitation des créations anciennes : une nouvelle mégalomanie du pouvoir.


Tiflis, gravure XVIIè s.
























Tbilissi :






Edifiée  de part et d’autre de la rivière Koura, sur des collines abruptes, la ville est dominée par des forteresses, ponctuée d’églises (en cours de restauration souvent).



Metékhi



 
L’église Metékhi de la Vierge, qui surplombe la rivière était ce jour là le lieu d’une cérémonie en mémoire de soldats géorgiens tués en Afghanistan.












Les constructions nouvelles, ponts et tuyaux aux fonctions diverses exposent leur « transparence » à visée idéologique, mais détériorent quelque peu les perspectives.























Dans la vieille ville, le quartier des bains Abanotoubani, restauré, une entrée de style persan, en travaux, furent déjà fréquentés  par les russes  et Alexandre Dumas (autant que le furent les eaux minérales de Borjomi).




Intérieur de la mosquée








 Les ruelles montent vers une mosquée enclavée mais repeinte à neuf, la seule de la ville. 








Sayat Nova emballé







Café rue Chardin












Tiflis fut décrite au XVIIe par le voyageur Jean Chardin, sa rue très « touristico-branchée » mène aux anciennes églises : devant l'église Arménienne,

Parajanov








le tombeau du poète Sayat Nova, qui fut illuminé dans le film de Paradjanov. L'auteur, fut réhabilité après son incarcération.
Il prend son envol au coin de la rue, son actrice fétiche est statufiée dans le parc voisin.








La cathédrale Sioni, la structure actuelle remonte au règne de David le Reconstructeur, aux fresques détruites, fut repeinte par un russe, un certain Gagarine, visions  célestes sombres et bleutées.


Cathédrale Sioni, ancien site du Patriarcat


Église VIè

La plus ancienne  église Antchiskhati, 














voisine avec le drôle de petit théâtre de Marionnettes au milieu de quartiers en ruines et reconstructions. Où partent les anciens habitants?


Le centre de la ville dans l’Avenue Roustaveli, aligne tous les bâtiments officiels, théâtres et  académies de la période russe puis soviétique.



Roustaveli, 9 avril, pierre noire.
  


Certains tranformés en commerce de luxe, alors que mendiants et bouquinistes occupent les trottoirs.


Devant le Parlement, un monument évoque le massacre du 9 avril 1989, prélude tragique à l’indépendance.







Ballade dans les rues qui montent sur la colline : les maisons traditionnelles à balcons de bois étalent leur linge.
Bukovski still alive?: "Les chambres de la folie"

le reconstructeur?








Graphes sur les murs.





au conservatoire





Un arrêt dans le conservatoire pour observer les futures ballerines de danse traditionnelle au son d'un accordéon et d'un tambour assez étranges dans un cadre académique. Le temps manque pour en découvrir plus.




Vers l’ouest, les provinces.

Mtskheta : vue sur la ville et la cathédrale

Musée Staline
Le circuit conduit aux villes principales : Mtskheta, stratégiquement située sur le confluent de rivières jadis navigables. Pour la visite des sanctuaires, (voir chap 3),




Gori, ville natale de Staline dont la maison a été insérée dans un « temple », face au musée. Toujours fréquenté.






Proche de Gori, la ville troglodyte de Uplistsikhé, cité païenne du premier millénaire réoccupée au moyen age : 






Salle d'audience du roi ?




en restent des salles rupestres à usage royal, des hypothétiques théâtres et temples. Des restes de canalisations...










Uplistiskhse: l'église.





la petite basilique du Xè domine le rocher, un peu dérapant et sableux, dévalé par des troupes de scolaires excités.





Souram imaginée par Paradjanov









On ne montera pas  à la forteresse de Souram (célèbre par le film de Paradjanov, qui n’y tourna pas,

mais il faut  voir le film pour la légende  du prince Sourab qui s’y emmura vivant).




"l'homme au chapeau"


En Imérétie:




L’étape de Koutaïssi : centre intellectuel  au XIXè, ville de poètes et d'écrivains, urbanisée au début du XXè, des quartiers art déco, sur les deux  rives de la  Rioni.










Ancien studio de cinéma
Muse du poète XIXè






Une ville tranquille relookée et peuplée de sculptures. La cathédrale de Bagrati, fraîchement reconstruite domine la ville. (voir ch.3) 








À l’extrémité de la route, Batoumi, sur la Mer Noire : sur le site de l’ancienne Apsaris des romains, (la citadelle de Gonio contient un petit musée).

Forteresse de Gonio 


 Ce grand port est le centre économique de l’Adjarie, dont l’autonomie n’est que formelle car indispensable à l'économie du pays.



Médée sur la place






L’intérêt est moins dans le front de mer ou le jardin  botanique  que dans le chantier d’architectures post modernes en cours d’édification :




 collages et citations de capitales d’Europe centrale, coexistent avec d’incroyables  buildings.




 Une Géorgie  futuriste tournée vers l’ouest,  en  constant développement  contre et avec un patrimoine en restauration.







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