Tbilissi : statue du roi Vakhtang Gorgossali (453-501) , l a forteresse et l'église : un symbole. |
La
vallée fertile qui traverse le pays, entre les deux chaînes du Caucase, le
grand et le petit, est parcourue par la seule grande route qui relie
actuellement la capitale à la mer Noire, et qui achemine les transports
industriels entre la Turquie à l’Azerbaïdjan ou l’Arménie.
Mais les vaches et les cochons poilus y
batifolent allégrement aussi.
La
question des frontières et des
limites du pays depuis l’Antiquité continue de modifier le territoire :
L’autonomie de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud depuis la guerre de 2008 en
réduit d’autant la superficie ou les déplacements, les observateurs de l’ONU
sont toujours en poste.
Village de réfugiés Ossètes, à coté de Gori |
Les
régions de la Colchide des grecs et des romains et le petit royaume
d’Ibérie à l’est furent l’enjeu
des rivalités et invasions perses, puis byzantines et arabes, avant qu’un
pouvoir autonome au XIè siècle ne constitue une royaume géorgien chrétien,
« l’age d’or », pour une durée de deux siècles ; les invasions
mongoles, la rivalité entre Ottomans et Iraniens fragmenta le pays avant que la
soumission à l’empire Russe n’unifie la Georgie au XIXè siècle. La république
soviétique s’acheva dans le sang avant l’autonomie proclamée en 1990. ( Une telle histoire
complexe n’a pas assez de place
ici).
Trajet suivi en Géorgie : la route. |
Au cours de l’histoire, les centres
politiques et religieux se sont déplacés sur cet axe : les villes de
Mtskheta, Koutaissi, Gori. Tbilissi
fut une capitale sous le règne de Vakhtang Gorgassali à la fin du Vè,
période de l’expansion du christianisme ; actuellement le statut
spécifique du Patriarcat de l’église orthodoxe garantit son autonomie, mais les
conflits ethniques et religieux sont
toujours au coeur des séparatismes entre musulmans et chrétiens
majoritaires.
Passé/présent
Saint George |
Le
retour à l’indépendance sous la présidence de Chevarnadze puis de Saakachvili
engage une politique de reconstruction des églises détruites avant puis pendant
la période soviétique, cet effort édilitaire justifie l’édification de nouveaux
sanctuaires (à l’image des modèles antérieurs mais dans un gigantisme assez
délirant) ; Une manière de fédérer des fidèles nombreux.
À
Tbilissi Saint George a remplacé
Staline sur la colonne de la place de la Liberté, à Batoumi,
un vitrail moderne représente Saint George. Retour au Saint Patron de la
Géorgie médiévale.
Mère Kartlie |
Autre
« revival », la construction de monuments évoquant un passé
historique ou mythologique fort lointain:
De Médée à un improbable Jason, (à Batumi), le modèle
pseudo-grec (revu soviétique pour la « Mère de la Kartlie », 20 mètres de haut, 1958, une coupe de
vin et une épée à la main) domine la ville. Mais la statuaire contemporaine
exploite les trésors archéologiques conservés au musée.
Koutaïssi. |
Chevaux en pendentif |
Le lion à Batoumi, copie géante d'une pièce
d’orfèvrerie du 3è millénaire, les chevaux à Koutaissi, un pendentif de Vari
(du IVe siècle avant JC).
Bijou, 3è s av JC , h:7cm |
Les merveilleux bijoux d'or filigrané de l'antiquité ne dépassaient pas 10 cm de haut:
La nouvelle cathédrale, 2008-2012 |
Notre
parcours commença précisément au
Musée National, dans la salle du trésor pour se terminer dans l’enceinte
gigantesque de la nouvelle cathédrale :
hors d’échelle et emplie d’icônes et objets
contemporains, à l’imitation des créations anciennes : une nouvelle
mégalomanie du pouvoir.
Tiflis, gravure XVIIè s. |
Tbilissi :
Edifiée de part et d’autre de la rivière Koura,
sur des collines abruptes, la ville est dominée par des forteresses, ponctuée
d’églises (en cours de restauration souvent).
Metékhi |
L’église
Metékhi de la Vierge, qui surplombe la rivière était ce jour là le lieu d’une
cérémonie en mémoire de soldats géorgiens tués en Afghanistan.
Dans
la vieille ville, le quartier des bains Abanotoubani, restauré, une entrée de
style persan, en travaux, furent déjà fréquentés par les russes
et Alexandre Dumas (autant que le furent les eaux minérales de Borjomi).
Intérieur de la mosquée |
Les ruelles montent vers une mosquée
enclavée mais repeinte à neuf, la seule de la ville.
Sayat Nova emballé |
Café rue Chardin |
Tiflis
fut décrite au XVIIe par le voyageur Jean Chardin, sa rue très
« touristico-branchée » mène aux anciennes églises : devant l'église Arménienne,
Parajanov |
le tombeau du poète Sayat Nova, qui fut illuminé dans le film de Paradjanov. L'auteur, fut réhabilité après son incarcération.
Il prend son envol au coin de la rue, son actrice fétiche est statufiée dans le parc voisin.
La cathédrale Sioni, la structure
actuelle remonte au règne de David le Reconstructeur, aux fresques détruites, fut repeinte par un russe, un certain Gagarine, visions célestes sombres et bleutées.
Cathédrale Sioni, ancien site du Patriarcat |
Église VIè |
La
plus ancienne église Antchiskhati,
voisine avec le drôle de petit théâtre de Marionnettes au milieu de quartiers en ruines et
reconstructions. Où partent les anciens habitants?
Le
centre de la ville dans l’Avenue Roustaveli, aligne tous les bâtiments
officiels, théâtres et académies de la période russe puis soviétique.
Roustaveli, 9 avril, pierre noire. |
Certains tranformés en commerce de luxe, alors que mendiants
et bouquinistes occupent les trottoirs.
Devant
le Parlement, un monument évoque le massacre du 9 avril 1989, prélude tragique
à l’indépendance.
Ballade
dans les rues qui montent sur la colline : les maisons traditionnelles à
balcons de bois étalent leur linge.
Bukovski still alive?: "Les chambres de la folie" |
le reconstructeur? |
Graphes sur les murs.
au conservatoire |
Un
arrêt dans le conservatoire pour observer les futures ballerines de danse
traditionnelle au son d'un accordéon et d'un tambour assez étranges dans un cadre académique. Le temps manque pour en découvrir plus.
Vers l’ouest, les provinces.
Mtskheta : vue sur la ville et la cathédrale |
Musée Staline |
Le
circuit conduit aux villes principales : Mtskheta, stratégiquement située sur le confluent de
rivières jadis navigables. Pour la visite des sanctuaires, (voir chap 3),
Gori, ville natale de Staline dont la maison a été
insérée dans un « temple », face au musée. Toujours fréquenté.
Proche de Gori, la ville troglodyte de Uplistsikhé, cité païenne du premier millénaire réoccupée au moyen age : |
Salle d'audience du roi ? |
en restent des salles rupestres à usage royal, des hypothétiques théâtres et temples. Des restes de canalisations...
Uplistiskhse: l'église. |
la
petite basilique du Xè domine le rocher, un peu dérapant et sableux, dévalé par des troupes de scolaires excités.
Souram imaginée par Paradjanov |
On
ne montera pas à la forteresse de
Souram (célèbre par le film de Paradjanov, qui n’y tourna pas,
mais il
faut voir le film pour la légende du prince Sourab qui s’y emmura
vivant).
"l'homme au chapeau" |
En Imérétie:
L’étape
de Koutaïssi : centre
intellectuel au XIXè, ville de poètes et d'écrivains, urbanisée au début du XXè, des quartiers
art déco, sur les deux rives de la Rioni.
Ancien studio de cinéma |
Muse du poète XIXè |
Une ville tranquille relookée et peuplée de sculptures. La cathédrale de Bagrati,
fraîchement reconstruite domine la ville. (voir ch.3)
À
l’extrémité de la route, Batoumi,
sur la Mer Noire : sur le site de l’ancienne Apsaris des romains, (la
citadelle de Gonio contient un petit musée).
Forteresse de Gonio |
Ce grand port est le centre économique
de l’Adjarie, dont l’autonomie n’est que formelle car indispensable à l'économie du pays.
Médée sur la place |
L’intérêt
est moins dans le front de mer ou le jardin botanique que
dans le chantier d’architectures post modernes en cours d’édification :
collages et citations de capitales d’Europe centrale, coexistent avec
d’incroyables buildings.
Une Géorgie futuriste tournée vers l’ouest, en constant
développement contre et avec un patrimoine
en restauration.
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