Campagnes verdoyantes |
Le
train toujours aussi lent permet d’entrevoir les tombeaux qui émaillent les
rizières (une façon d’éviter de vendre le patrimoine) et les embouteillages aux
passages à niveau. À Hué, stupeur, il pleut, la température a chuté de 15°
après trois semaines caniculaires.
Sampans décoratifs. |
Sur le pont des marchandes de poisson "express" casquées concurrencent les étals du marché.
Les mobylettes sont reines.
Les étals sous plastique entourent la
construction de béton du grand marché pour « tout », la soie comme la quincaillerie.
On lave aussi les sacs plastiques. |
Nous
rejoignons un petit groupe de Rennais, étudiants et enseignants venus dans le cadre
associatif d’Aster (le jumelage
entre les deux villes reste actif, avec Bretagne-Vietnam) présenter un projet
de maisons destinées à reloger les « sampaniers », métier traditionnel.
De fait, les nombreux sampans
traditionnels qui draguaient la rivière lors du séjour de 2000 ont presque
disparu.
Atelier de couture |
Le
centre de formation créé à cette date semble en déshérence. Les salles assez moisies et désertées. On visite des
ateliers puis, première découverte
de la gastronomie locale, un repas de luxe est offert aux participants.
Les
jeunes étudiants se confrontent avec quelque difficulté aux délices de l’usage
des baguettes et à de saveurs inconnues dans les cantines.
Le
« plan travail », est rapidement doublé par le
« plan tourisme », histoire et religions.
La citadelle, porte ouest |
La
citadelle, patrimoine mondial, qui assure en partie la richesse économique de
cette ville a changé d’aspect en
quinze ans : dans l’enceinte, les bâtiments annexes sont reconstruits et
aménagés en collections et informations sur l’histoire.
Toitures, bâches et échaffaudages... |
L’ensemble de la ville
et des monuments religieux remonte au XVII siècle, sous la domination des
seigneurs N’Guyen, que les français manipulèrent pendant un siècle, avant le
conflit nord-sud. Hué était sur la ligne frontière et on se souvient que la cité fut détruite pendant l’offensive
du Têt en 1968.
Le théâtre impérial Le théâtre, neuf et somptueux, voisine avec la bibliothèque en restauration ; la plantation des jardins précède les édifices ; |
devant la bibliothèque. |
Les "fausses photos de mariage" améliorent les tenues vestimentaires; mais les collections de manteaux des empereurs et impératrices font franchement rêver.
et des vrais en musique, les touristes chinois et coréens remplacent
les vietnamiens qui, en 2000 commençaient à visiter leur pays.
Dans
le quartier populaire Phu Cat, proche du marché, les pagodes (déjà visitées en
2000, voir archives de mai 2012) sont toujours aussi nombreuses, certaines fort
moisies, d’autres pimpantes, bien que vides.
Pagode Chieu Ung |
Cette pagode, qui n'a pas été transformée est en voie d'abandon, bien qu'un jeune homme s'occupe à construire des cages à oiseaux.
l'année du cheval |
Dans les rues, les petits autels familiaux ont sorti le cheval de
l’année nouvelle. Les arbres sont garnis d'offrandes, la vie continue loin de la foule.
Dans
la pagode nationale Dieu De, proche du canal, qui fut un lieu de résistance
politique dans les années 60, les moines célèbrent le service du soir.
Le Pont Japonais |
Sortie bucolique, le tour en (porte-bagage) de scooters vers le Pont Japonais,
Sous le pont, les pêcheurs |
qui n’a rien à
envier à celui de Hoi An : la
vie rurale sur la rivière offre des vues de cartes postales, les femmes lavent le linge ou les légumes; les filets de pêche sont modernes.
Lessives |
et le long la route de
nouvelles pagodes hyper décorées ont poussé. Les assemblages de céramiques cassées forment des motifs immémoriaux.
Sur la rivière des Parfums:
Pique-nique à bord du bateau. |
L’incontournable
navigation sur la Rivière des Parfums conduit aux Tombeaux Impériaux : en se limitant aux deux plus intéressants.
Le
tombeau de Tu Duc (1860) a souffert de l’humidité, nécessite de nouvelles
restaurations, le quartier des (300 ?) concubines est presque en ruine.
Tombeau de Tu Duc |
Intérieur du temple de Tu Duc |
Les tombeaux de l’Impératrice et du fils
sont noirs de moisissure, mais Le temple de Chap Thiem est encore fréquenté, et
le site est envahi d’écoliers charmants, et de figures traditionnelles.
Tu Duc, l'enclos. |
Le
tombeau de Ming Mang, superbement paysagé, bénéficie d’une éclaircie et du calme de son éloignement. Les arbres ne sont hélas pas encore fleuris.
Tombau de Ming Mang, le pavillon de l'entrée. |
L'empereur est enterré dans un tertre entouré de murs, invisible et modeste.
Au
retour, on découvre cette attention aux jardins dans la pagode Thien Mu, dont
la collection de bonzaïs laisse
rêveur.
Les
fleuristes occupent aussi les rues du centre moderne qui s’est incroyablement
développé et internationalisé; au passage on trouve l’hôpital et des écoles où
des jeunes préparent une fête, autant d'indices d'un accroissement économique.
Festivités en cours de préparation. |
Petits métiers de rue. |
le nettoyeur d’oreilles fonctionne encore, un
peu anachronique à côté du centre de transfusion sanguine...
Nonettes mendiantes. |
Une
dernière matinée de déambulation - les autres travaillent- au-delà de la gare, m’amène à découvrir
d’autres pagodes anciennes et
nouvelles qui sont aussi des écoles très fréquentées. La pagode Bao Quoc et ses moniales en chapeau traditionnel.
Pagode Bao Quoc |
de l'usage ludique de l'esplanade des pagodes |
La pagode Tu Dam, d’où s’échappent des gamins qui utilisent le parvis pour leurs rollers. Mais qui fut aussi un lieu de la lutte des bouddhistes contre le régime de Diem dans les années 60.
Au
coin d’une rue, un petit musée est consacré au révolutionnaire Phan Boi Chau, qui
lutta contre le colonialisme au début du XXè siècle et dont la maison a été
reconstruite à l’identique. Retour à l’architecture basique de bois et palmes.
Maison de Phan Boi Chau |
Après
quatre semaines de plongée dans le sud-est asiatique, restait à prendre l’avion
et retrouver la fraîcheur bretonne. Fraîche. Et méditer sur l’ampleur des
changements.
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