lundi 28 avril 2014

VIET 2: HUÉ, LE RETOUR


Campagnes verdoyantes
Dernière semaine de voyage en mars 14, en remontant depuis Danang.
Le train toujours aussi lent permet d’entrevoir les tombeaux qui émaillent les rizières (une façon d’éviter de vendre le patrimoine) et les embouteillages aux passages à niveau. À Hué, stupeur, il pleut, la température a chuté de 15° après trois semaines caniculaires.

Sampans décoratifs.
La rivière des Parfums, tristoune, est sillonnée de bateaux qui assurent le circuit des Tombeaux Impériaux de la dynastie des N’Guyen, mais aussi, petit profit, la traversée entre la zone des hôtels et le marché. Les bateliers vivent sur leur embarcation, avec antenne télé.



Sur le pont des marchandes de poisson "express" casquées concurrencent les étals du marché.
Les mobylettes sont reines.

















Les étals sous plastique entourent la construction de béton du grand marché pour « tout », la soie comme la quincaillerie.

On lave aussi les sacs plastiques.
Nous rejoignons un petit groupe de Rennais, étudiants et enseignants venus dans le cadre associatif  d’Aster (le jumelage entre les deux villes reste actif, avec Bretagne-Vietnam) présenter un projet de maisons destinées à reloger les « sampaniers », métier traditionnel.


De fait, les nombreux sampans traditionnels qui draguaient la rivière lors du séjour de 2000 ont presque disparu.

Atelier de couture



Le centre de formation créé à cette date semble en déshérence. Les salles assez moisies et désertées. On visite des ateliers  puis, première découverte de la gastronomie locale, un repas de luxe est offert aux participants.



Les jeunes étudiants se confrontent avec quelque difficulté aux délices de l’usage des baguettes et à de saveurs inconnues dans les cantines.
Le « plan travail », est rapidement doublé par le « plan tourisme », histoire et religions.



La citadelle, porte ouest
La citadelle, patrimoine mondial, qui assure en partie la richesse économique de cette ville a changé d’aspect  en quinze ans : dans l’enceinte, les bâtiments annexes sont reconstruits et aménagés en collections et informations sur l’histoire. 

Toitures, bâches  et échaffaudages...
L’ensemble de la ville et des monuments religieux remonte au XVII siècle, sous la domination des seigneurs N’Guyen, que les français manipulèrent pendant un siècle, avant le conflit nord-sud. Hué était sur la ligne frontière et  on se souvient que la cité fut détruite pendant l’offensive du Têt en 1968. 

Le théâtre impérial
Le théâtre, neuf et somptueux, voisine avec la bibliothèque en restauration ; la plantation des jardins précède les édifices ;
devant la bibliothèque.




Le musée, superbe architecture, (photo interdites) contient les chefs d’œuvres de mobilier.
     
  Les "fausses photos de mariage"  améliorent les tenues  vestimentaires; mais les collections de manteaux des empereurs et impératrices font franchement rêver.   


et des vrais en musique, les touristes chinois et coréens remplacent les vietnamiens qui, en 2000 commençaient à visiter leur pays.






Dans le quartier populaire Phu Cat, proche du marché, les pagodes (déjà visitées en 2000, voir archives de mai 2012) sont toujours aussi nombreuses, certaines fort moisies, d’autres pimpantes, bien que vides. 



Pagode Chieu Ung










Cette pagode, qui n'a pas été transformée est en voie d'abandon, bien qu'un jeune homme s'occupe à construire des cages à oiseaux.
l'année du cheval










Dans les rues, les petits autels  familiaux ont sorti le cheval de l’année nouvelle. Les arbres sont garnis d'offrandes, la vie continue loin de la foule.






Dans la pagode nationale Dieu De, proche du canal, qui fut un lieu de résistance politique dans les années 60, les moines célèbrent le service du soir.

Le Pont  Japonais
Sortie bucolique, le tour en (porte-bagage) de scooters vers le Pont Japonais, 

Sous le pont, les pêcheurs
qui n’a rien à envier à celui de Hoi An :  la vie rurale sur la rivière offre des vues de cartes postales, les femmes lavent le linge ou les légumes; les filets de pêche sont modernes.

Lessives



 et le long la route de nouvelles pagodes hyper décorées ont poussé. Les assemblages de céramiques cassées forment des motifs immémoriaux.

Sur la rivière des Parfums:

Quelques sampans  (très) chargés .

Pique-nique à bord du bateau. 




L’incontournable navigation sur la Rivière des Parfums conduit aux Tombeaux Impériaux : en se limitant aux deux plus intéressants.









Le tombeau de Tu Duc (1860) a souffert de l’humidité, nécessite de nouvelles restaurations, le quartier des  (300 ?) concubines est presque en ruine. 


Tombeau de Tu Duc
Intérieur du temple de Tu Duc
Les tombeaux de l’Impératrice et du fils sont noirs de moisissure, mais Le temple de Chap Thiem est encore fréquenté, et le site est envahi d’écoliers charmants, et de figures traditionnelles.

Tu Duc, l'enclos.
Le tombeau de Ming Mang, superbement paysagé, bénéficie d’une éclaircie  et du calme de son éloignement. Les arbres ne sont hélas pas encore fleuris.

Tombau de Ming Mang, le pavillon de l'entrée. 
L'empereur est enterré dans un tertre entouré de murs, invisible et modeste.

Moines jardiniers






Les bonzaïs de Thien Mu














Au retour, on découvre cette attention aux jardins dans la pagode Thien Mu, dont la collection de bonzaïs  laisse rêveur.

Les fleuristes occupent aussi les rues du centre moderne qui s’est incroyablement développé et internationalisé; au passage on trouve l’hôpital et des écoles où des jeunes préparent une fête, autant d'indices d'un accroissement économique.

Festivités en cours de préparation.
Petits métiers de rue.





 le nettoyeur d’oreilles fonctionne encore, un peu anachronique à côté du centre de transfusion sanguine...



Nonettes mendiantes.








Une dernière matinée de déambulation - les autres travaillent-  au-delà de la gare, m’amène à découvrir d’autres pagodes  anciennes et nouvelles qui sont aussi des écoles très fréquentées.  La pagode Bao Quoc et ses moniales en chapeau traditionnel.

Pagode Bao Quoc
de l'usage ludique de l'esplanade des pagodes








La pagode Tu Dam, d’où s’échappent des gamins qui utilisent le parvis pour leurs rollers.  Mais qui fut aussi un lieu  de la lutte des bouddhistes contre le régime de Diem dans les années 60.


Au coin d’une rue, un petit musée est consacré au révolutionnaire Phan Boi Chau, qui lutta contre le colonialisme au début du XXè siècle et dont la maison a été reconstruite à l’identique. Retour à l’architecture basique de bois et palmes.

Maison de Phan Boi Chau
Après quatre semaines de plongée dans le sud-est asiatique, restait à prendre l’avion et retrouver la fraîcheur bretonne. Fraîche. Et méditer sur l’ampleur des changements.

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