Mars
2014, En provenance du Cambodge, notre idée était de découvrir l’architecture
et la culture du voisin Cham qui
fut l’ennemi des Khmers dans les
siècles passés.
Les
sites Cham, proches des grands ports de Danang, et de Nha Trang, furent édifiés
dès le deuxième siècle par des rois commerçants venus sans doute d’Indonésie. De religion hindouiste, héritée de
l’Inde, les centres du pouvoir
édifient de vastes temples, nichés dans les vallées ou sur des hauteurs de la
côte. L’expansion du territoire,
le Champa , donna lieu à de
nombreux conflits, que les Cambodgiens n’ont pas oublié, et qui furent jusqu’à
la dernière décennie prolongés par l’occupation vietnamienne.
Troisième séjour , voir les documents de 2000/01 dans des chapitres de mai 2012.
Troisième séjour , voir les documents de 2000/01 dans des chapitres de mai 2012.
Bataille navale: les Chams contre les Khmers sur le Mékong, 1260. |
Un bas-relief du Bayon, dans Angkor Thom
narre la guerre entre Chams et Khmers au XIIIe siècle et la victoire de
Jayavarman VII qui mit fin à l’occupation d’Angkor par les Chams.
Notre
ami Kim en avait longuement parlé, insistant sur le fait qu’ils étaient
musulmans. Or, l’islamisation fut tardive pour le groupe cham du sud et les
exilés, toutes les architectures et les décors témoignent de leur appartenance
à l’hindouisme, pendant dix siècles, non sans influence du bouddhisme qui a pu coexister dans les cultes
royaux.
Notre
périple commença à Nha Trang,
afin de découvrir le site de PO
NAGAR, qui domine le port. La
restauration récente des constructions
restitue l’importance des temples dédiés à: «Thap Ba », la
Dame de la cité.
Edifié au VIIe, puis reconstruit pour partie au XIIe avec les matériaux de remploi,
l’ensemble se constitue de plusieurs tours en pierres et briques, les « kalans » précédées au bas de la colline par une salle de méditation, le « mandapa », soutenue par des épais piliers. Le tout a été très restauré.
Dédiée à Shiva, ou à Ganesh, chaque tour pyramidale est abondamment ornée de corniches. Dans chaque édifice, un vestibule conduit au sanctuaire. Dans la tour nord, la statue de la déesse Uma, fait encore l’objet des dévotions des Vietnamiens et chinois bouddhistes.
Edifié au VIIe, puis reconstruit pour partie au XIIe avec les matériaux de remploi,
l’ensemble se constitue de plusieurs tours en pierres et briques, les « kalans » précédées au bas de la colline par une salle de méditation, le « mandapa », soutenue par des épais piliers. Le tout a été très restauré.
Temple de Po Nagar. |
Dédiée à Shiva, ou à Ganesh, chaque tour pyramidale est abondamment ornée de corniches. Dans chaque édifice, un vestibule conduit au sanctuaire. Dans la tour nord, la statue de la déesse Uma, fait encore l’objet des dévotions des Vietnamiens et chinois bouddhistes.
Le mode de construction autour d’un puits en encorbellement est fort comparable aux temples pré-angkoriens. Mais ici, les murs rythmés de pilastres soutiennent des toits en étage.
Des sortes de pyramides miniatures aux angles du corps principal sont la spécificité des temples cham (ceux de Po Klong Garai plus développés).
Les motifs qui ornent le fronton de chaque porte renvoient au panthéon hindou. On a postulé une origine indonésienne, dont témoigneraient les temples de Prambanan, ou les reliefs de Borobudur à Java, mais l’influence de l’inde est prépondérante. La statuaire conservée au petit musée en revanche est assez rustique.
Shiva dansant, fronton du kalan central. |
Mais
Nha Trang, qui fut développée par les français au temps de l’Indochine -la
cathédrale hideuse et les bâtiments de commerce des années 40/50 en
témoignent- est devenue une station balnéaire envahie
maintenant par des Russes et des Chinois, les hôtels en buildings de
multiplient, les menus des restaurants
sont rédigés en russe.
Des vieux cyclo-pousse assurent le tour de la ville (de vrais escrocs) pour
voir une pagode néo-bouddhiste qui a remonté son bouddha couché géant -en béton- et l’autre assis au sommet
de la colline.
Nha Trang, port de pêche. |
l'heure de la sieste, ciment encore frais. |
Sur
la promenade de la très grande plage, les travailleurs s’abritent du soleil, les
vacanciers se transforment en
homards. Une eau à 26° et des vagues.
Sur l'île des bambous, intermède rafraîchissant. |
le "tube chinois" |
pour lequel nous pauvres deux françaises égarées (minorité ethnique) durent se livrer à « Frère Jacques » en canon. Mais pour 8 dollars, que demander ?
Ayant renoncé à une expédition compliquée pour voir le site de Po Klong Garai, pourtant superbe (en photo) nous avons pris le train de nuit pour Danang afin de rejoindre le site de My Son. Deux noms de sinistre mémoire au temps de la guerre du Vietnam.
Po Klong Garai, XIIIe, photo de photo. |
My Son, en partie (seulement) épargné par les bombardements est en phase de restauration impressionnante. À l’origine construits entre les IV et VIIe siècles, la plupart des sanctuaires datent du XIè, après diverses destructions.
Groupe B; quelque peu ruiné. À droite, statue de Shiva. |
Le style particulier est donné par le multiplication des corniches décoratives.
Les
groupes de sanctuaires répartis dans la jungle ont été classés. Si l’ensemble
principal nommé B et C reste en partie ruiné et les toitures poussent:
une salle de méditation a été
transformée en petit musée qui abrite quelques effigies de Shiva, en forme
humaine ou sous l’aspect du lingam, et quelques apsaras.
La structure des toits particulière de quelques bâtiments, en proue de bateau (influence malaise ?) ou d’influence indienne. Je laisse ce débat aux spécialistes. Un musée pédagogique à l'entrée du site donne des explications imagées.
Les ensembles supposés détruits (dans l'édition du guide) des sortes non de terre, mais de pièces de puzzles géants, et quelques ajouts.
Chantier du temple A. |
Restitution du vihara supportant le Lingam |
La structure des toits particulière de quelques bâtiments, en proue de bateau (influence malaise ?) ou d’influence indienne. Je laisse ce débat aux spécialistes. Un musée pédagogique à l'entrée du site donne des explications imagées.
Les ensembles supposés détruits (dans l'édition du guide) des sortes non de terre, mais de pièces de puzzles géants, et quelques ajouts.
Quelques exemples à partir de rien ou presque. Le « groupe A » est comme neuf ; les motifs du perron, monstres grimaçants ont dû inspirer le Pazuzu d’Adèle Blanc Sec.
Les E et F sous échafaudages suivront. Une visite paisible, deux touristes, le calme un peu caniculaire.
Le taureau Nandi, monture de Shiva veille. |
Retour
par Hoi An, méconnaissable, les sampans ont disparu, les papis pêcheurs dans
les canots ronds aussi, au profit de restaurants flottants; les grands-mères mendient pour une photo...
La rue piétonne
est saturée, pas de russes, surtout des groupes de français qui ont auparavant traversé le Musée Cham de
Danang en 10 minutes chrono.
Le Musée Cham :
le Pont Japonais, pour le souvenir; |
Le Musée Cham :
Ganesh, My Son, VIIIe |
Tara, bronze, IXè. |
L’histoire rapportée dans le catalogue édité par l’Association Française des Amis de l’Orient s’accompagne de plans d’avant les guerres. Les sculptures des sanctuaires de My Son, du VIIe à celles de l’apogée des Chams au IXè et Xè siècles, exposent la triade Shiva, Vishnu, Brahma, et leurs avatars, et des effigies de Ganesh, dont le culte était très populaire.
La "danseuse" de Tra Kieu, Xe. |
Les "apsaras" décorent les corniches et autres piédestal.
Bouddha assis, vihara de Dong Duong, IXe |
La
décadence liée aux invasions et défaites du XVè siècle entraîna l’émigration ou
la conversion tardive à l’Islam des populations refoulées vers le delta du Mékong ou le Cambodge. La dynastie de N’Guyen acheva d’éliminer
la culture cham. On les verra à la page suivante.
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