vendredi 19 février 2016

CORÉE; 2/2: LE TOUR DES MONASTÈRES




Le paysage coréen ressemble à un parc naturel totalement « peigné », que les autoroutes traversent entre quelques villes hyper modernes.

Le parcours.

Après une semaine à Séoul, le départ en solo pour un quasi pèlerinage de temples, munie d’un mobile, cordon ombilical relié à mon ami correspondant et sauveur…



Mieux qu'une cloche, le téléphone..



Des étapes en bus, avec un Lonely Planet en poche, qui permet d’écrire au guichet les noms des villes;  l’écriture hangeul est assez simple, mais tenter de les prononcer, beaucoup de noms se ressemblent,  vous expédie ailleurs. 



Stèle bouddhiste




Une première étape à  Gongju, beau musée contemporain riche d’oeuvres principalement de poteries et orfèvrerie de temps médiévaux. Un ami inconnu me cueille au bus pour aller visiter un atelier de sculpteur dans la campagne, et me ramène non sans offrir le billet du trajet suivant.  L’accueil est toujours incomparable.





À Buyeo, un autre musée est dédié à la civilisation pashke, dans un ensemble architectural contemporain.


Musée de Buyeo


Un haute colline sacrée plantée d’arbres de tombeaux et de sculptures permet de rejoindre un embarcadère d’où, selon le guide, un bateau rejoint toutes les heures la ville. 






Le Calligraphe du Musée 

Mais, sauf pour un groupe de quarante, point de navette. Longue négociation par téléphone interposé, finalement on me frète une embarcation pour le prix de 5 voyageurs. Mais mon appareil photo a disparu, au profit de qui ?.  Documents perdus, coup de blues, une envie de voir la mer et prendre un bain remontant.

Deux changements de bus; à  X?,  des policiers charmants me font traverser la ville jusqu’à une gare routière.  

Arrivée sur la grande plage de Daechon, sur la Mer jaune (ne pas dire de Chine), le format La Baule, un motel, (écrit motel) je découvre que mon Lonely est tombé dans la voiture des policiers. Nouvelle alerte téléphonique mais sans le nom des lieux. L’ami  de Kang trouvera par internet l’adresse du commissariat où le lendemain on me sortira du coffre fort le guide magique.



Intermède: Un mur décoratif, près de Kwangjiu.
En attendant, maillot et paréo, direction la mer: Des foules de coréens entièrement vêtus barbotent,  encerclés de bouées canard géantes. Cent mètres brasse, la vedette des sauveteurs me rattrape, j’ai franchi la ligne… Rhabillée, ballade à l’autre bout de la plage, direction le port; devant les restaurants les aquariums d’où l’on sort le plat vivant, et les gargotes à fruits de mer: des plateaux de clams géants et autres monstres baillent sur un brasero. Discussions brumeuses autour de bières et de soju avec quelques coréens vaguement anglophones solitaires.

Gwangjiu: un nouvel ami inconnu m’attend à l’arrivée. Lui ne risque pas de se tromper, aucun étranger.
Kim Ho-suk:Parade de l'histoire, 1993, Biennale de Kwangjiu.


















Très grande ville commerciale et culturelle, on connait la Biennale d’art contemporain mais surtout les massacres de 1980, le début de l’insurrection des étudiants et ouvriers contre le régime dictatorial de Kang chung-hee (évoqué dans le film  Le Vieux Jardin, de Im Sang-soo, 2007, cf blog cinéma) 




Un motel, un marchand de Canon de Samsung et d’Olympus,  les images peuvent reprendre.

L’ami m’emmène dans une maison de thé traditionnelle, initiation au rituel, servi par la jeune fille en tenue;
 puis visites de temples dans les collines environnantes, L’académie confucéenne dans le jardin Sosweon.


Départ vers le sud est, 


le temple de Unjusa, ses « 1000 pagodes » (il n'en reste qu'un vingtaine)















et ses bouddhas primitifs enchâssés dans des mini monuments, qui ponctuent le lit de la rivière. 












Une grotte protège un groupe de sculptures « archaïques ».





Autres sanctuaires et trajets en bus, dans le parc du Jirisan, le temple de 
Hwa-eomsa
Le jardin est planté de pagodes, simple modèle de pierres entassées sur 4 à neuf strates.

Un moine en civil parlant allemand m’invite à rester déjeuner. Sobre, comme l’architecture.




Le périple compliqué se poursuit pour atteindre le monastère de Haiensa, où le visiteur est volontiers accueilli. 

Haeinsa : Le comité d'accueil

De fait, après une longue montée dans les bois, et le passage des trois portes, à l’entrée une femme américaine (en cours d’étude) me reçoit dans sa cellule après l’autorisation du lama: on m’apporte un plateau: pizza décongelée et coca. Pas de thé, pas de riz …
Puis visite du dortoir et des douches collectives, des nonnettes nues assez grasses se savonnent. 

Dans le dortoir, on couche à même le sol -chauffé-  le ondol,  le sac sert d’oreiller. Une douzaine de dames d’un certain âge, en « retraite spirituelle », passent la nuit à « repasser » le linge des moines, c’est à dire le piétiner en psalmodiant jusqu’à pas d’heures. 

Bâtiment ancien, au fond, la cloche.




À trois heures du matin, branle bas de combat, ces dames se lèvent pour aller préparer la grande salle du sanctuaire pour la cérémonie de 5 heures.  Une heure de répit avant de sortir dans une aube grise traversée de colonnes de moines en gris se dirigeant comme un seul homme vers les toilettes. 

La bibliothèque des Tripikata Koreana


Dans le temple, les étrangers sont tolérés au fond de la salle, les centaines de prosternations commencent  avant l’arrivée du lama en chef qui en doit 600. 
À sept heures enfin, petit déjeuner dans un réfectoire aussi sacré : on ne tourne pas le dos à la statue de bouddha qui surveille. Plateau de riz et légumes, un verre d’eau chaude.. sans thé.



Le départ.


Je renonce à la conversion, d’autres dames aussi,  après un coup d’oeil sur la bibliothèque des tablettes des  Tripikata Koreana,, copies de textes bouddhiques. En bois sculpté elles furent détruites et recomposées vers 1600, un patrimoine national, et sur la cloche qui domine l’entrée, 

sans trop de regrets pour l’étape suivante: 




Au pied de la  colline du parc Wolseong: auberge.




La ville de Gyeongju , qualifiée de musée à ciel ouvert, ancienne capitale des Silla, du premier au Xe siècle, très calme offre des hostels  où quelques jeunes anglophones racontent leurs aventures (soft). Les sites de la ville ont été restaurés dans les années 70. 


Tombeaux des souverains.


Les tumuli de quelques tombeaux  des princes ainsi que la sépulture "du cheval céleste", ouverte, les trésors y sont exposés s'étendent 
en contre-bas d’un parc boisé, longues ballades.  

Puis visite des musées pour les collections de la période Silla, orfèvrerie et poteries. et autres monastères et pagodes.












L' Étang ANAPJI  et l’édifice qui le domine, transformé en musée.

Beopjangsa.











Bulguksa 

Édifié dès 528, ce monastère, souvent détruit, le président Park chung-hee le fit remonter en 1970, plus intéressé par le patrimoine que par les principes démocratiques.  (voir Gwangju, ou le blog cinéma) : une grande salle à deux étages à laquelle on accède par un double pont. Classé au patrimoine mondial de l'Unesco, c'était la décennie de l'investissement américain.


Bulguksa.
Vers l’est , deux autres monastères au programme:

GOLGULSA, fondé dès la période Silla, et connu pour son école d’arts martiiaux « Sunmudo ».
À l’arrêt du bus, attendent trois jeunes français, des sacs de bonbons plein les bras.  
Girimsa
Ils se sont engagés pour plusieurs mois dans un stage d’arts martiaux dans ce monastère: entre exercices physiques, travaux de jardinage et régime sec, leur demi journée de congé se passe en gavage sucré de compensation. (pas sûr qu’ils aient terminé leur contrat): nous pérégrinons vers leur temple, assez inintéressant,  je marche ensuite pour le suivant, petite route déserte.

Girimsa, 

Superbes architectures de bois, très ascétiques et totalement vides de visiteurs. 
La paix totale. Sans doute le plus beau site du voyage.


les Mille Bouddhas de Girimsa.

Intermède nautique

Un moine me ramène à la route, 


puis un autre stop vers la plage, ses bouées canard, et quelques vagues sur la mer de l’est, (ou du Japon, mais ne pas la nommer ainsi) , il fait chaud.

Retour à Gyeongju  pour un train « Korail" qui me pose à Andong, où un autre étudiant m’attend. 


Beaucoup d'escaliers !!!

Une famille accueillante, repas de poissons fumés, et de soju, la spécialité locale et excursions pour des grottes à stalactites précédées d’une scène pour karaoké;


une nuit par inadvertance dans un « love motel » chaînes cabléesX en tenues historiques, imaginez Tigre et dragon  version porno, et serviettes ornées de frises de l’ »Origine du monde », améliorée.
Une autre découverte de la culture coréenne. De l’intérêt de voir des thrillers récents où les hôtesses kinsaeng ont quitté leur hanbok.





Plusieurs  villages folkloriques,  le plus connu  de Hahoe et son musée des masques de fêtes rurales. Un style fort éloigné des usages du monde aristocratique. Les castes ont longtemps fractionné la population.







Maison traditionnelle du Village folklorique d'Andong.




Dans un parc national (de plus), le superbe ensemble des bâtiments de l'Académie confucéenne Byongsan seowon

une entrée fleurie conduit à une salle qui domine le paysage.










Bongjeongsa



et encore quelques monastères, 

dont le gigantesque monastère moderne de Guinsa, dans les montages: De presque buildings en béton relookés avec des corniches peintes et toits à l’ancienne. Des centaines de jeunes moines, preuve que le bouddhisme est toujours vivant.




Plan façon peinture de Guinsa.





N’ayant pas vraiment étudié les variantes des différentes écoles, ne reste que l’admiration pour les architectures, et leur cadre paysagé dans des symphonies de verts. Question, où sont les paysans???





Retour à Séoul, la chaleur des amis, les petits restos dans des marchés, du boeuf grillé, après 10 jours sans, du kimchi, et encore des villages «folkloriques». 
L’avion du retour est bondé de coréens partant « faire toute l’Europe » en 8 jours. En trois semaines, je n’aurai pas vu le quart de la Corée, du sud, of course. Gamsa hamnida, merci les amis.


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