vendredi 24 février 2017

SRI LANKA.4. Aux couleurs de l'hindouisme.


Détail du temple de Kalmunai.
La religion hindouiste fut importée par les tamouls de la région du Tamil Nadu en Inde du sud, 
Dans les temps anciens un passage permettait de passer à pied de Rameswaram par le pont d’Adam, jusqu’aux côtes de Ceylan. 

Image sur tissu très répandue de Shiva, dans tous sanctuaires.


Installés dans le nord de l’ile dès le 2è s av, les tamouls, entre Ve et VIIe après JC,   entrèrent  en conflit et quelques guerres dans les siècles suivants, avec la royauté en place des dynasties ceylanaises d’obédience bouddhiste depuis l'installation du roi Dutugemunu au 2e siècle av  JC (voir chap 5).

Des rois Tamouls ont occupé le trône à Anuradhapura, puis Polonnaruwa , soutenus par les  armées venus de l’Inde du sud d’un certain Rajaraja, au Xè siècle et laissé quelques temples dédiés à Shiva. Les cingalais bouddhistes ont ensuite réunifié le centre de l’ile.





Trimurti 


Le culte est basé sur la croyance en un dieu Brahman, le UN, créateur de l'univers qui se manifeste par une trinité, le Trimurti, constitué de Brahma, le sage, Vishnou, le protecteur et Shiva, supposé destructeur. À Ceylan, Vishnou est remplacé le plus souvent par Ganesh.


Un exemple à quelques kms de Kandy.




Architecture Dravidienne

Les populations tamoules donc, hindouistes, installés autour de Jaffna, et sur la côte est de l’ile ont construit des temples sur le modèle de ceux de l’Inde du sud, principalement dédiés au Dieu Shiva. Les temples sont plus tardifs, et ont été restaurés après la fin de la guerre civile.


Déjà complexes aux origines, les sanctuaires  prennent plusieurs formes, les temples de Kajuraho en font partie quoique différents dans leur structure. 





Version simple sur base bleue.

Ce style d’architecture du sud de l’Inde, conçu sous la dynastie Chola , après le XIIe siècle,
se caractérise par un décor  qualifié de « baroque » : tous les bâtiments sont saturés de sculptures des personnages et divinités du panthéon hindou.
La particularité des temples de Ceylan est la polychromie exubérante des scènes.






Une tour pyramidale le Vimana ou shikara (terme indien), de base rectangulaire et à plusieurs étages symbolise le mont Meru qui soutient le ciel , d’autres tours peuvent être édifiées au dessus des sanctuaires . 
Le porche d’entrée, orienté à l’est, abondamment décoré est surmonté de sa tour, le gopura.

Temple de Kalmunai


Vue de l'arrière, le Vimana dédié à Shiva.






Le  gopura à cinq étages surplombe l’entrée principale du temple : 
un autre Vimana à l’opposé de plus petite dimension correspond à la cella, de Shiva, réservée aux prêtres.









L'entrée principale gardée par deux divinités féminines redoutables et leur lion, plus un monstre.


Le sanctuaire est clos par des grilles à motifs de déesse.
une salle carrée, soutenue par des piliers conduit au sanctuaire principal dominé par les images des dieux. en l'occurence des déesses.









Deux scènes peintes sous le porche, issues des récits fondateurs introduisent à la grande salle ouverte aux fidèles et aux visiteurs.

















La grande salle





Les piliers supportent des représentations de plusieurs déesses dont, la déesse Durga, qui est aussi un avatar de Parvati, l’épouse du dieu Shiva. 














Durga, une mère multifonctions
Faute d’explications (un guide nul) on peut en déduire que le temple est dédié à une divinité féminine, comme à Madurai,  soit l’épouse de Shiva, soit son avatar Durga, ou encore Pattini, modèle d’épouse dévouée. 



Le  trimurti  trio , devenu quintette, qui surplombe le sanctuaire intérieur montre cinq figures féminines, alors que l’aspect quelquefois féminisé du dieu, peut tromper.) 


Des monstres assez cocasses supportent les murs de la cella.

Le symbolisme des deux figures féminines au nombril coulant qui soutiennent  la base du porche a échappé à mes investigations…

Dans le temple de Kalmunai,  des cours ouvertes donnent sur d’autres constructions couvertes d’un dôme et d’ensembles de sculptures et de peintures.







Le char de Shiva couronne un bâtiment annexe.


Cobra solitaire
Un cobra en cage fait référence à Bouddha, considéré comme un avatar de Krishna. Il est souvent associé dans le panthéon, de même que dans les temples bouddhistes que nous avons vu, Vishnou ou Shiva sont figurés. Résultat de l'interpénétration des cultures à Ceylan.

À défaut de boutique d'offrandes, le stand de balais d'en face joue la couleur locale. Les femmes sont moins gaies. Il leur manque un gâteau ?













Temple de Ganesh 




Sur la route au sud de Batticaloa, peut-être Kattankudi .  

Au centre de la salle, la lampe à huile.


Ganesh, fils de Shiva , selon une légende, la tête de l’enfant décapité, (moment de colère!) fut remplacée par la tête du premier venu, en l’occurence en éléphant.

Dieu protecteur et bienveillant… susceptible de métamorphoses étranges.

Décor de plafond.

Shiva en ermite dialogue avec Ganesh.
















À l’intérieur,  le prêtre pose volontiers devant les peintures.


Le gardien de la porte.


Exercices spirituels.















dans le déambulatoire les éléments de chars voisinent avec les ustensiles de cuisine.


Le taureau Mandi, en attente de procession.


Temple de Trincomalee



Le temple de Koneswaram, sanctuaire  très important de la côte est domine la colline, le Swami Rock au sommet du fort.







Ce temple fut détruit par les hollandais puis reconstruit tardivement.
Des grottes avec personnages, précèdent les boutiques.
Parmi les statuettes emballées, on trouve un Christ...










Les fidèles sont nombreux, 
Jour de pèlerinage le   puja :
ils apportent leurs offrandes, fruits et fleurs; 




























Koneswaram est dédié à Shiva, d’un bleu céleste qui nous accueille. 


 . 
sur un mur extérieur, des scènes de Shiva dansant.



Le porche d'entrée et son gopura est assez modeste : 

Même hauteur que le chignon de Shiva.














Une salle ouverte, simple toiture en tôle, les arbres pénètrent  et cachent en partie le décor (interdit de photo, la preuve)





Un dieu « méchant » , peut être le demi-frère, arbore sa dizaine de têtes et son instrument de musique.  Encore une énigme.


Les offrandes se poursuivent dehors.




















Des figures étonnantes de gardes voisinent avec de charmantes princesses. On dépose les cagettes vides dans les arbres, puis dans les grottes du rocher, peuplées de scènes de genre.




On ligote de noeuds votifs  les arbres au dessus du
Lingam.












Un dernier plongeon sur une mer d'azur.


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