mercredi 19 juillet 2017

PÉROU: BAROQUE ANDIN.


La Compania à Arequipa: saturation décorative florale..

D’Arequipa, sur l’altiplano, à Cuzco dans la vallée sacrée, l’architecture religieuse et les décors témoignent de l’activité d’artistes et artisans indiens formés après la colonisation: des églises de villages, d’une échelle plus humaine et surtout des couleurs « fleuries » et tropicales.

Fronton d'un Palais devenu Banque. 
MÉTISSAGES.



Arequipa
Dans une ville « blanche » -une structure urbaine identique à Lima, la cathédrale, les palais aux frontons historiés, les couvents, et l’église de la Compania:  la réinvention du décor.






La chapelle de San Ignacio, dans l’église de la Compania ; Une « sixtine » (de plus), selon le guide.




Un plan carré, entièrement recouverte de décors peints: floraux en rinceaux,  pour les murs, 

Incrustation en relief.

et de bandes très «textiles » sur la coupole, peuplées d’angelots fessus et quelques vierges aux joues rouges. par contraste, les pendentifs: les évangélistes et les "tableaux" posés sur des consoles sont très académiques. 

Détail de la voûte.










Vierge de la Chandeleur.
Etalage de tissages dans le patio.













Une vierge  de la Chandeleur, d’un autre temps, importée de Tenerife , autre province, niche dans le couloir.









Cloitre revu patio commercial.





Les décors des piliers de la cour extérieure, transformée en boutiques,  démontrent une inspiration de la flore locale, agrémentée de figures solaires;
les artisans indiens ont accédé au pouvoir de l’image.






Santa Catalina


Le couvent des Dominicaines:
   







 
 



Tel une ville dans la ville, très tropicale et colorée, le couvent fut construit pour les filles riches de grandes familles espagnoles; des 400 religieuses du XVIIè, il ne reste qu’une vingtaine de nonnes, à l’écart de la visite guidée des cloîtres et cellules : 






une retraite confortable, à l’époque, deux pièces cuisine pour chaque soeur et sa servante, les services boulangerie et buanderie en commun.


Cuisine individuelle.
Lavoir en demi-jarres.







Les peintures « locales » des lunettes des cloitres sont d’un charme certain un peu naïf;







PEINTURES et Fresques:




certaines datent d’un XVIIIe siècle assez « sadien »: comment orienter la foi et le renoncement aux plaisirs, au profit d’un devenir « Vénérable », à l’instar de
Sor Ana de Los Angeles Monteguado y Leon, prieure en 1680, qui fut béatifiée par Jean-Paul II.
Santa Ana.  (austère).


La chapelle personnelle d'Ana





















Des salles transformées en musées, les peintures religieuses entre les Christ en croix, au jupon de dentelle et quelques « Immaculée conception», décalques des modèles de Velasquez ou Zurbaran, en plus modestes, une collection d’angelots sur nuages rigolos.























Quelques vitrines pour des statuettes et les Jesus de la Crèche, et dans un autre cloître , une représentation inédite du Jardin des Oliviers.


Baiser de Judas.

















Chivay. style populaire.
Les créations rurales.






Dans les petits villages de montagne le décor intérieur des églises aux façades modestes très simplifié joue sur les couleurs.
Chivay:   formule basique, anisée et blanc et rose.




Raqchi : dans une très petite église, la proximité des ruines incas a donné lieu à une imagerie de concurrence (copie récente) de la tradition des archanges armés en costumes de l’âge baroque, exemple de l'école de Cuzco.


























Archange à la corne d'abondance, au fond, église et lac de Chinchero.

« L’école de Cuzco »
Des peintres espagnols importés puis quelques moines formés à l’art ont transmis à des élèves indiens pendant deux siècles les techniques et l’iconographie propre à l’évangélisation des masses.  
Copies de maîtres et traitement plus populaire de motifs religieux voisinent dans les édifices/musées.

Saint Jacques, en conquistador.
Cheval aux naseaux écumants.











Crucifixion, Cuzco.



St Jerome, Cuzco




















CUZCO.

La sagrada Familia : facade. Modeste, fin XVIIè.

















La « Compania » des jésuites a pris soin d’émerveiller/terrifier pour convaincre, avec quelques programmes édifiants.
La Cathédrale est flanquée de deux sanctuaires édifiés plus tardivement mais  communicants :
















Le sanctuaire de Jesus Maria y José: la Sainte Famille, anachronisme politique.
Décor du fronton, très art populaire.

Le heurtoir de la porte offre un mixte d'angelot et de monstre , à lire comme casqué ou inversement en corolle de fleur exotique ou du maïs..?
La Compania, autel.

Eglise du Triomphe; Sainte Famille



et l’église du Triomphe : (photos interdites). 





Des travées de piliers assez larges pour supporter des peintures, 
autant de chapelles fermées par des grilles historiées. Comme à La Compania, 
des autels croulent sous des tonnes d’argent.

Vue sur place avec effet lumière malheureux.







et parmi une iconographie pléthorique,
deux images cultes de l'École de Cuzco 

La Cène  de Marco Zapata, et son « plat de résistance » pour historiens: ce n’est pas un « cuy » (le cochon d’inde que nous avions mangé) mais un «viscache», lièvre des pampas qui remplace le pain ou l’agneau.


De là a constater la morphologie d'un indien dans la figure de Judas...

Le miracle du « Señor de los Temblores » , un crucifix qui aurait épargné la ville lors du tremblement de terre de 1650.

  Un plan d'urbanisme régulier. La place vue des clochers ?



Le métissage « stylistique » trouve son équivalent dans quelques peintures: 
l’arrestation de l’inca, des chevaux assez écumants: Saint Jacques s’est transformé en guerrier de l’inquisition.

Le mariage de la dernière princesse inca avec un certain Martin de Loyola.




L’église de la Compania ( photos volées)  plus fastueuse encore : un retable somptueux rase le plafond de bois, de style mudéjar.



 Dans la Vallée Sacrée de l’Inca, partant de  Cuzco, afin de rassembler et «éduquer» les populations, dans les «réductions »  (apport garanti d’or et d’argent), les jésuites de la Compania ont commandité à des artistes locaux pour quelques temples ,

Facade et balcon de St Pierre Apôtre. XVIIè
modestes, pour la construction en adobe et bois, mais d’une richesse décorative incroyable.
 une merveille stupéfiante:




« la sixtine »  de  Andahuaylillas : 
L’église de Saint Pierre apôtre;
plafond  mujedar : charpente complexe entièrement peinte.


De grands tableaux occupent les murs de la nef; cependant qu’une frise continue à la base des murs contraste avec la richesse du retable de l’autel: l’or et l’argent ne manquaient pas. 

Vue de l'intérieur. Vers la porte.
Vers l'autel.
























Vers l'Enfer.


De part et d’autre du portail de l’entrée, des fresques de Luis de Riano, 1640:
La Voie de l’enfer et la Voie du Paradis.


















Des vertus et des vices, un dualisme radical.
Le Paradis s'inspire de la facade de l'église.
Les fresques plus décoratives ornent le bas des murs.  






(photos empruntées au CD fourni avec le ticket d’entrée, soyons honnête ).


Martyre de St Pierre  Grand format, au mur.

















Un baptistère aux fresques rafraichissantes tardives comporte un petit cabinet pour méditation sur la mort. 


À quelques kilomètres, le village de Huaro présente un contraste semblable. 


Nef saturée sous un plafond peint, un autel splendide et des scènes édifiantes : un jugement dernier,  quelques martyrs, et un couronnement de la Vierge.


Huaro:église San Juan Bautista. 
Un dernier plafond pour le plaisir des yeux:ciel sans nuages.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire