dimanche 16 février 2020

AU COEUR DE l'INDE/1. 2020.



1.Une Traversée de l’Histoire (et des religions).  

Un circuit à travers le centre de l’Inde:  D’Aurangabad à Delhi: 
 Pour moi, un pèlerinage à l’inverse du trajet vécu à l’aventure en 2002, chiffre symbolique.
Quelques découvertes superbes et le regard sur ce qui a changé: depuis cette date, la population a doublé, certains sites restaurés, d’autres se délitent sous la masse des touristes (indiens aussi) et après quatre séjours réalisés dans l’intervalle, une vision d’une évolution très négative de la situation de la discrimination globale.  Des riches, contre des misérables.  Du « safran » contre toutes autres couleurs.


1. Une préhistoireLes grottes de Bimbetka :  
des abris sous roche dans les bois, Qu'on estime remonter à  12000 ans: simples graffitis au blanc sur le grès rouge: ou ocre rouge sur la pierre plus claire.


















             


un bestiaire, des troupeaux et quelques chasseurs et des danseurs.



2.Les temps du bouddhisme :

SANCHI : époque Maurya.



Les stupas de la période de l’empereur Ashoka : Troisième siècle avant JC.  augmentés au 1er siècle par les successeurs de la dynastie Andhra. 
Autrefois déserte, la colline est maintenant au centre d’une ville commerçante truffée d’hôtels de luxe. 
On repère l’adaptation des techniques des barrières de bois au travail de la pierre.
Dans la suite du passage d’Alexandre le grand, cette période continue d’échanger entre Rome et les Achemenides .
La qualité des sculptures qui animent les quatre portails n'a pas échappé au collectionneurs..
Récits mythiques et figures d'Apsaras.



 Les grottes d'AJANTA :


Le site évolue entre 200 avant JC et 600 après  : 30 grottes dans une falaise en fer à cheval creusées, et décorées de peintures - totalement détériorées et illisibles.  
Bouddhistes d’abord puis hindouistes  et jaïn.

Grotte 17. .. se référer à des documents des années 50. Chapitre à suivre.
ELLORA

Du  6è siècle (grottes bouddhiques),  de la période Gupta (4è-6è) , puis entre 600 et 990, les grottes hindouistes, et au 10è siècle les grottes jaïn, plus éloignées sur le site: 34 grottes,  Un travail gigantesque d’excavation de la falaise: 

Certaines ne sont qu'ébauchées, où l’on comprend la technique de découpe en négatif de la roche et de sculpture. Les détails de façade sont réalisés avant même le creusement des fonds.

pour le "Kailasa", monolithe, à ciel ouvert,  150 ans de travail et 7000 ouvriers.  Stupéfiant. 




















Après ces deux grands empires, suivent des règnes éphémères et la dislocation en petits royaumes. 



3. Inde médiévale 9è-13è.

KHAJURAHO

Une nouvelle ligne de train depuis Bhopal, peu rapide finit dans une gare, en forme de temple  coloré « hindouiste ».
Le guide sélectionne les sculptures érotiques, "un goût français".. rien sur l’histoire et l’architecture.

Cet ensemble de temples  des  9/11è siècles en plusieurs groupes fut édifié sous la dynastie Chandela, qui résista longtemps aux voisins. 
une structure commune avec quelques variations: sur une haute plateforme,  des temples en trois parties, vestibule, petit hall et le sanctuaire dominé par le shikara,  entièrement décoré de sculptures à l'intérieur comme à l'extérieur, un décor de tradition Aryenne ( nord de l'Inde): Le récit des origines des dieux, et des illustrations du Kamasutra. (chapitre à suivre)



Cette forme architecturale se  retrouve dans les deux temples  (la belle-mère et la belle-fille)  « Sasbahu", à Gwalior.
"La Belle-mère".
Teli Ka Mandir. Gwalior.


Le Teli Ka Mandir  




de la mème  période ( 9è s) dans enceinte de la forteresse de Gwalior,  une forme singulière est de style Dravidien, qu'on trouve dans des temples du sud de l'Inde.

























Les sites inconnusEntre  Gwalior et Morena,  hors les routes: la surprise du chef.

MITAWALI, PADAVALI  et BATESHWAR: 
  
MITAWALI : au sommet d'une colline, une construction circulaire enserre un petit temple circulaire. 64 alvéoles sur le pourtour interne abritent autant de lingam. 
Ce forme fut évoquée comme origine de l'architecture du parlement à Delhi. 


PADAWALI : 

le temple  de forme carrée est enfermé dans une forteresse plus tardive: 



Architecture  complexe  qui m'évoque le temple du soleil, entièrement décoré de reliefs sculptés : une mythologie  des épopées du brahmanisme: où l’on retrouve le Ramayana. 
les plafonds sont particulièrement fouillés.
Toujours attribués à des hindouistes des 9/10è siècle.




BATESHWAR


Une forteresse encore, occupée par quelques chèvres et des gardiens domine une plateforme: 
Deux cent petits temples plus ou moins en ruine ou en partie restaurés/ le site n'est ouvert que depuis 2018, mais les travaux ont été interrompus faute de crédits...

Shiva et Parvati attendent qu'on leur trouve une place.


4.L’empire des  MOGHOLS 

 Les premiers conquérants  musulmans venus d’Afghanistan abordent le nord au 11è siècle et prennent le contrôle de la vallée du Gange; installés à  Delhi dès 1206, ils sont  repoussés par Timur (Tamerlan) .


 Les Moghols dominent alors l’Inde pendant deux siècles 1527 /1757, de Babur à Shah Jahan et Aurangzeb.

Jour de pluie !!!



Introduction d’une architecture religieuse et palatiale nouvelle basée sur les coupoles, et le minaret et l'absence de décor figuratif, hormis les rinceaux et les textes formés par l'agencement des placages. 


Le   Taj Mahal , tombeau de l’épouse de Shah Jahan qui fit aussi construire la mosquée de Delhi,  la Jama Masjid, 1650.



 Le circuit passe par quelques cités fondées par les musulmans, 
 Bhopal, la mosquée copie celle de Delhi, 

Taj-ul-masjid Bhopal.
Sur la route, à Behampur, nous visitons l'étonnante mosquée sunnite, qui comporte une école coranique pour femmes.  

Une mode vestimentaire épatante:


5.  L'architecture Indo-islamique: 

Une architecture composite qui caractérise les fiefs des Rajpoutes et autres radjahs hindous guerriers et résistants à l’islam.



GWALIOR
Le  Palais Edifié par Man Singh (un nom générique commun du Rajasthan) entre 1486 et 1516. servit de prison sous les anglais.


 Vaste enceinte sur la colline  qui domine la cité.



L’accès routier traverse une série de sculptures jaïn géantes, du XVè s.  Bouddhisme, Jaïnisme et hindouisme coexistaient à cette période de l'empire moghol.


5. Les Maharadjas  et l’occupation anglaise. 

La pénétration anglaise par le commerce puis par des guerres contre les sikhs et les marathes, aboutit à la colonisation de l’Inde, à la fin du 18è . quelques petits royaumes conservent une autonomie contre finances..



Datia, un palais dépendant de Orchha: capitale d’un royaume rajpoute de Raj Bir Deo. 
Un exemple mixte sur  un compromis politique entre le successeur d’Akbar, et Bir Singh, pour un palais « d’invité ». D'une complexité folle. naguère quasi abandonné, maintenant en travaux urgents en vue d'un classement par l'Unesco.



Mandu : Fondée par le Raja Bhoj, sur une colline, gouvernée par l’afghan Dilawar Khan, 


Après l’invasion moghole, la ville devint un petit royaume assez autonome pendant le 17è siècle. Des péripéties guerrières et amoureuses, meurtres et amours, finissent mal. 
Bhopal, autre capitale fondée par le raja Bhoj, puis gérée par un représentant d’Aurangzeb.
Maheswar:  



Maheshwar.

Un ghat genre Benares en petit devant un palais qui fut tenu par la Bégum. 



Dans toutes ces cités, l'emplacement est fonction de l'approvisionnement en eau. 
les rivières ont surtout une valeur symbolique qui les relie toujours au Gange, fondateur, et assurent la fertilité. 


Sauf quand la construction de barrages provoque sécheresse et inondation des vallées. Un débat toujours vif.








 6.  Après l’Indépendance de 1947
Après les années de revendications menées par Gandhi. Dont on revoit le monument  à Delhi.  Sur cette période, les blogs de mai 2019 ou plus anciens sur le Gujarat (mars 2013).

le Raj ghat: en mémoire de Gandhi.
      ACTUALITÉS : LA FETE NATIONALE et les ÉLECTIONS.

Le 26 Janvier: Défilés en fanfare dans les villes moyennes que nous avons traversées. 
Colonnes d’enfants - et l’on mesure l’importance de la population. Des enseignants, des badauds. 


Tous n’ont pas l’air ravis… L’incarnation de L’Inde, triomphante république démocratique fait la gueule…




 Jour « sec », de surcroit, comme les jours d’élection et autour des grands sites religieux..








Au retour à Delhi, dans les blocages des voies qui convergent vers le coeur de la ville,; démultiplication de quartiers nouveaux: des blocs de d’immeubles géants simplement numérotés.  Le bonheur d’habiter dans le Quartier, 38,  56, ou 62, à deux heures de bouchons ! pour les miséreux, bidonvilles dans les friches industrielles.



 Réapparition des panneaux électoraux:  c’était déjà le cas en mai 2019, dans les régions du nord.le triomphe du BJP s’affiche en masse et laisse la place quelques affiches pour le parti du Congrès. et les autres?


Un panneau égaré met en scène des chrétiens.  Après les dernières lois édictées par Modi, auront-ils droit d’exister?? L’Inde tend au parti unique, à contre sens de l’histoire de la démocratie. 



Sur les trottoirs  devant des hôpitaux, les sans logis survivent sous des bâches en plastique et font la queue pour une distribution de nourriture, fort chiche, au ras des pots d’échappement pour un air déjà très pollué: 


on annonce  « qualité de l’air malsaine »,  l’air politique l’est autant.  Le roman d’Arundathi Roy est de plus en plus nécessaire dans son analyse.  Le ministère du Bonheur suprême.


Dernière information , ce jour,  la liste nationaliste échoué à Delhi; Arvind Kerjiwal, candidat du « Parti de l’homme ordinaire » a emporté l’élection.  Un peu d’espoir…

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