jeudi 28 avril 2011

AFGHANISTAN : vivre et travailler à KABOUL 2.




AFGHANISTAN : Vivre et travailler à KABOUL. 2





Kaboul : Objectif pédagogique 
Les cours à l’UPK, Université Polytechnique de Kaboul, où Ashmat  forme des architectes, en se spécialisant sur l’architecture de terre : un atelier expérimental en vrai grandeur sur le campus.
 Voir : www.darah-afghanistan.net
Une salle de cours informatisée pour le niveau Licence-Master, dans un bâtiment remontant à l’ère soviétique et quelque peu délabré. La cafétéria sert aussi de salle de travail en dehors des heures de service.


 Le directeur du département M. Wardak aussi hors d’age.                              
 Au deuxième séjour il interrompait les cours
 pour inviter les étudiants à la prière de cinq heures
 sur le palier transformé en mosquée.












Michelle Rastoul faisait des conférences sur l’urbanisme et je fus, au pied levé et à main levée, chargée d’enseigner le dessin et la perspective à des étudiants de 2è et 3è  année. Tableau noir, craie blanche, en français et en anglais (!) Deux étudiants assuraient une traduction franco-anglo-dari, avec humour et une bonne humeur épatante. Des cours mixtes, un simple foulard pour les filles, dont la proportion se réduit au cours des années : lors d’un examen à l’université seulement deux filles dans un groupe de quinze jeunes hommes, déja agés -le retard pris dans les études en raison des différents conflits suffit à expliquer cet écart. Au deuxième séjour (mai 2008) elles étaient moins nombreuses et observaient une plus grande ségrégation dans l’atelier :    


Quelques étudiants qui postulaient pour une bourse d'étude en France ont eu droit à des cours de français appliqué à l'architecture (et de français non académique en vue de leur intégration dans des cités universitaires).  Certains auraient préféré regarder des films français,  ou américains, mais faute d’équipement d’électricité....Le nombre des boursiers est en accroissement. Un succès.

Les écoles d'Istalif
Darah-Afghanistan s’est consacrée à la construction d’écoles dans cette commune, assez  étendue en quartiers dans les vallées et sur les collines, afin de réduire les distances pour scolariser un maximum
d’enfants. Des écoles primaires mixtes, où les instituteurs sont des hommes, une école de filles et un collège secondaire féminin.
Un atelier de menuiserie permet de fabriquer le mobilier scolaire ainsi que des cadres de fenêtre pour réduire le coût de construction et les problèmes de transport.


Les institutrices viennent de Kaboul tous les matins, le minibus de Darah, conduit par Hamid, un neveu d’Ashmat, opère un « ramassage scolaire » dans différents quartiers : ces jeunes femmes particulièrement dynamiques et engagées  ne pourraient vivre à Istalif, pour des raisons familiales ou, certaines étant célibataires, pour éviter tout problème.
Certaines amènent leurs plus jeunes enfants, faute de garderie. Ainsi la salle des profs fait double emploi, au moins.       



Mon second voyage à Istalif, pour distribuer des vêtements aux écoliers  se fit avec ces institutrices, de très belles femmes -un instant dévoilées- qui ont accepté de se montrer dans leur liberté de travailler.  Elles se cachent complètement le temps de sortir de la voiture pour entrer dans l’école. Leurs rires et leur sourire ont hélas vite disparu au retour dans l’après-midi. Un emploi du temps épuisant, d’autant que seul le vendredi est libre.
Une bonne heure de trajet cahoteux dans chaque sens.  Une fois quittée la route principale au nord de Kaboul, il faut gravir une série de pistes ravinées par les pluies ou transformées en torrents après la fonte des neiges.


 Afin de conserver les filles dans un environnement scolaire (éviter ainsi un retour aux traditions du mariage jeune) après le niveau de troisième, des ateliers de couture sont en cours ainsi que l’extension en Lycée.

Dans la rencontre avec les instituteurs de l’école de Chénaqui, les ouvriers et la famille nombreuse du gardien, qui vit en face, on mesure l’écart entre les modes de vie urbains et ruraux au quotidien et les énormes difficultés économiques des familles. Les femmes continuent de travailler à un métier à tapis tendu dans l’étage sans fenêtres ni portes, faute de moyens pour achever la construction.



Les instituteurs,  gardien, directeur, ouvrier hazara.




Lors de mon deuxième séjour, Chénaqui et le collège furent inaugurés en grande pompe par Madame la Ministre de l’Éducation, les représentants de l’Ambassade de France qui contribue au financement des projets, les responsables administratifs de la région avec dans l’assistance tous les édiles locaux, quelquefois très modestes, qui ont donné leur terrain pour les constructions et siègeaient peut-être pour la première fois sur un banc d'école. Cette région continue de militer pour une démocratie, bien loin des ravages  de l’offensive intégriste, dans le domaine de la scolarisation  des filles en particulier.



3 commentaires:

  1. Cela doit vous prendre beaucoup de temps la gestion de ce blog. En tout cas, c'est de la qualité. Vraiment... très bon article! Vous avez conquis un nouveau lecteur. Bravo et continuez !
    rencontre femme russe

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  2. Mon intervention n'a aucun rapport avec ce blog que je commence juste à découvrir.
    J'y retrouve bien là la richesse de coeur de Mme Kerdraon, qu'en tant qu'ancienne étudiante fascinée je souhaitais contacter pour lui envoyer simplement une pensée affectueuse, une petite dizaine d'années plus tard.
    Après avoir fureté un peu sur le réseau et avoir failli adresser des messages à des directrices en management (et oui, vous avez des homonymes), c'est ici que peut-être je vais pouvoir le dire: Merci, merci pour tout ce que j'ai appris auprès de vous et qui, sans parler de mon métier, continue de laisser des traces dans ma vie de femme. Rosa-Line

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  3. Bonjour,
    Je m'appelle Carole, j'ai 56ans et j'aimerais savoir si vous êtes de la Famille de Mme RASTOUL Raymonde née en 1922.
    Je vous envoie mon adresse mail..
    pcarole.06@gmail.com

    Merci d'avance pour votre réponse.. ��
    Cordialement.

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