vendredi 25 novembre 2011

BURKINA FASO. Afrique noire 2

« Le pays des hommes intègres »


Tiebélé


de Banfora dans un bus, vide mais empli d’une musique éraillée, comme tous les autres véhicules, mais qui permettent de connaître les derniers tubes,   à Bobo-Dioulasso. Une ville charmante et ombragée. Le raccourci Bobo est de circonstance ; le campement était une annexe de l’hôpital : Le proprio couché avec sa crise de palu et deux pensionnaires en voie de rapatriement avec maladies improbables : des vers sortaient du dos de l’un deux. J’y soignai la gastro géante suite des agapes de mou bouilli sénoufo.(Episode précédent)





Le gardien du musée, riche de collections et de reconstitutions d’habitats des ethnies voisines,








m’emmena visiter le village de Koumi sur le porte bagage de sa mobylette -tout terrain. Le « goudron » est fort limité.
Maisons à étage de style madare takonsa, terre ocre rouge, presque noire; 








le forgeron et son arpète qui pompe sur un soufflet à deux seins.






Deux ans plus tard, le visa pour le Cameroun m’ayant été refusé faute de garantie locale (un rendu pour la politique française anti-immigration) j’atterris à Ouagadougou. Ma voisine d’avion , une Chilienne, allait faire du théâtre de rue contre le sida.
Des panneaux d’information sur le sida bordent les routes et le cinéma burkinabé en a fait un sujet. L’hôtel Le pavillon vert, tenu par des françaises affichait le plat du jour :  grenouilles à la provencale. Un pays décidément progressiste.
Dans les rues, la mode était au « poulet télévisé ».







Les boutiques des coiffeurs affichaient les coupes à la mode : le « ras sasso », « la pointe congo », « le roi Beaudoin (l’évolué colonial) » et « à la Jospin », le blanchiment étant compris. (Images hélas perdues). Mais les coiffures de femmes sont aussi variées.























Un centre culturel très actif dans le rond-point de la galerie Zaka : concerts de jazz ou de musique traditionnelle. Sculpture contemporaine.









Encore plus traditionnel, la cérémonie de Moro-Naba, devant l’ancien palais : un rituel très confus, agrémenté de coups de feu, et du passage d’un superbe cheval blanc. Photos interdites, mains dans les poches aussi ???






Lors de la visite du grand marché le jour de la prière qui occupe toutes les rues du centre, je fus embarquée par des jeunes, sans préavis, dans un autobus Pépin (immatriculé 49, FR) pour Koudougou, et ses « nuits atypiques » les NAK.
Grand concert nocturne (kora, balafon et ngoni) et chanteur très Dalidesque en première partie. Hébergement spartiate sur le ciment d’une famille encore plus intègre... 






au marché des stands de guérisseurs en tout genre, peintures terrifiantes des maladies,


dans le style coiffeur..


et plus moderne, la démo d’un capteur solaire pour la cuisine.





Minibus pour le sud , pour visiter les villages de la frontière du Ghana. Jusqu’à Po, pas de problème ; puis la fin sur porte-bagages de mob, une habitude, les femmes des associations à Ouaga et ailleurs se font un plaisir de ramasser les toubabs solitaires.




À Tiebélé, ethnie Gourounsi, les maisons sont peintes par les femmes. Chacune a sa case à l’intérieur d’un enclos fortifié, au milieu des champs de mil. 














Mais les jeunes gens, moins intègres, font du chantage à l’argent pour les photos, (cher, les dessins moitié-prix). 






Une rare sensation d’agressivité me fit fuir en urgence sur la plateforme d’un pick-up qui passait par là.
Moins intègre aussi, l’antiquaire qui voulait me vendre des têtes Nok « authentiques » pour un prix très convenable. 
Un visa pour le Mali en 15 minutes, un record, et un bus pour Ouahigouya, son barrage, ses grenouilles, et ses vautours qui nettoient la rue : à l’hôtel de l’Amitié, seule cliente pour 500 chambres, un sympathique vautour  me lorgnait sur le balcon.
La route du Mali pas encore faite, les nids de poule, taille hippopotame, la plaque de la frontière indiquait encore : Territoire de Haute Volta.
Trois semaines plus tard, de retour à Djibo au Burkina dans le 4x4 du catalan de Hombori, par une piste non cartographiée, nous eûmes quelques problèmes avec la police (pas vu la douane). Un taxi-brousse me ramena à Kongoussi, terre rouge et charmant lac -enfin de l’eau, les arbres y sont noyés- le long duquel des associations de femmes tricotent.














 En terrasse, les brochettes servies dans des bouts de sacs de ciment sont nettoyées par les chiens, les porcs et les vautours, encore.
Puis un imam administrateur d’une coopérative de femmes, une femme au volant, me rapatria à Ouaga.
Grande fête avec défilés et fanfares pour l’investiture du Président (quelques manifestations d’opposants aussi, la démocratie étant relative) 
Restait une dernière visite incontournable, Mannega, le « musée de la bendrologie et de la termitière » créé par Tittenga Frédéric Pacéré, un avocat anthropologue local, particulièrement bavard, limite délirant. Des collections incroyables, les stèles du cimetière des pierres tombales et leur « installation » très contemporaine 










coexistent avec des reconstitutions de scènes de rituels mossi, de chasse avec animaux empaillés, une bataille quasi napoléonnienne en figurines, des masques et des maximes ou panneaux didactiques.
Sur la piste, une dizaine de kms à pied depuis la route, les gamins demandaient : dis madame pourquoi t’as pas de mobylette, pourquoi t’as pas de 4x4 ?
Je n’avais déja plus de photos ni de crayons..

A la sortie du village, un panneau :
« La femme a bu du prunier sauvage, là où elle se dirige est une saison pluvieuse »...

Sur la route de l’aéroport, la chance.









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