mercredi 9 novembre 2011

Les CYCLADES


Les étés grecs




Dans une triste période politique, un retour sur des images de temps meilleurs :
Mon premier contact avec la Grèce, en dehors des livres, fut une arrivée clandestine à Rhodes avec un ami dans un bateau de pêche en venant de Marmaris : le conflit entre la Turquie et la Grèce interdisait des transports officiels. C’était aussi le temps des colonels...
De Rhodes, une image « de mémoire » et des souvenirs vivaces : être pris en stop par des militaires ou à deux sur une mobylette (de flic) et le séjour idyllique à Lindos sur la plage où, dans l’eau jusqu’à la taille, un prof américain travaillait son sabbat sur une planchette flottante. Les rues en mosaïques de galets comme dans la Grèce archaïque, montaient aux tours crénelées ou aux terrasses où nous étions invités.


De Rhodes, la traversée pour la Crète fut aussi agitée que dans le film Zorba. Le tour des sites pour enfin voir ce qu’on nous enseignait, fut un déclic pour de nouvelles études.
Sans appareil ni carnet, ni même sans pantalon de rechange, les randonnées furent un peu dures. Une carte avait anticipé sur la construction de la route du centre, aussi il fallut marcher quarante kilomètres sur le chemin des ânes, sans autre secours que quelque figuier ou fontaine locale, et par 40°, Pour ensuite manger des tonnes de raisins offerts pendant les vendanges, participer à des fêtes fort alcoolisées, le privilège de l’hôte de marque. Les touristes ne se bousculaient pas. Une remontée par Délos, bloqués sans rien deux jours de meltem, puis Athènes, Delphes en escaladant les grilles avant le lever du jour. Magique. Il fallait y retourner.
En 1969, un professeur me trouva un emploi de dessinatrice sur la fouille de Mallia en Crète :

Expérience passionnante, plus de pêche aux oursins et de moussaka que de relevés ; le Minoen Moyen 2 ne regorgeant pas de décors, je fis une longue escapade vers les îles.



IOS




Des heures et des jours à dessiner les ruelles sous voûte et les petites églises. Pas de club med à l’époque, dormir chez l’habitant ou sur la plage. 
















Pas d’habitants dehors aux heures chaudes, juste les ombres sur les murs chaulés, même les chats avaient disparu.


















































Mykonos
Toujours les ruelles et les maisons blanches, mais avec des balcons de bois qui enjambent les venelles.























Du bleu partout. N’ayant que de l’encre de chine c’est au retour en France que je tentai des mises en couleur. Manière aussi d’arriver à l’abstraction.


Après Délos, puis Athènes et Delphes, retour par Santorin où l’on me fit visiter les fouilles de Thera, encore inédites. Oia, coup de coeur.



Vingt ans plus tard, autre séjour, SANTORIN pour commencer : 
En couleur cette fois. À Oia, la même terrasse aux treilles. 


Du temps pour dessiner les coupoles, d’autant que la remontée du port est dure avec un peu trop de retsina dans les jambes.



 Le petit café à une seule table, comme sur les cartes postales.



























De Sifnos, peu d’images, nous étions balayés par un vent terrible ;













Un grand père sur le bateau luttait contre le mal de mer.





FOLEGANDROS :


L’île qui servait de lieu de relégation pour les politiques venait d’être libérée ; mais pas encore vraiment équipée : le seul café du village servait du yaourt au miel, les trajets pour la côte à pied : plages désertes.







Au retour par Naxos et Paros, le dernier soir fut celui de la finale de foot ( le mondial?) énorme pugilat entre les grecs partisans des allemands contre les touristes anglais.

 MILO,
l’année suivante avec une de mes filles. Faute de logement, le sable de la plage était confortable, avec des langoustes au restaurant  comme compensation. Puis Santorin, sans se lasser.






Mon autre fille avait pris la route, et son conseil nous amena à Sikinos, fort peu charmante, transports en panne ou en grève, l’épicerie du village au sommet restait au stade de la grotte.


FOLEGANDROS avait complètement changé, des hôtels, des routes, des bus, du monde.
Et les rues désertes aux balcons repeints étaient « cartepostalisées ».


Après un arrêt à Paros, et pour sacrifier à la mode du Grand Bleu, une étape obligée à Amorgos, son monastère 











( et ses icônes)







 et son sentier des ânes sur les crêtes, par un brouillard glacial, au ras du précipice.



ASTYPALEA
L’île en ailes de papillon. En dehors des routes maritimes, peu touristique à l’époque, on trouvait à se loger chez l’habitant à condition de parler un minimum de grec moderne. Une adorable dame nous apportait loukoums, gâteaux et liqueurs ; avec vue sur le port...








Au retour, après le stop obligatoire de Délos, un arrêt à TINOS.
Connue pour ses pigeonniers,

c’est aussi, le 15 aout, le lieu du pélerinage annuel des roms en particulier. Venues de toute la Grèce, des foules très agitées à l’arrivée du bateau, mal contenues par la police, puis la longue montée en prière et à genoux jusqu’à l’église.
Dans l’enceinte de la basilique Evaggelistria Panaghia, des scènes dignes du sanctuaire d’Asclépios, malades, handicapés autour de la fontaine. Plus loin le campement de tentes, tapis et moutons égorgés occupent les chemins. Odeurs de grillades et autres.
Et comme toujours, pour finir Athènes et les musées.



Puissent les touristes ne pas déserter.

2 commentaires:

  1. Super article, supers dessins, mais les petits sont trop petits ! C'est dommage.

    RépondreSupprimer
  2. Quel bonheur d’avoir cette possibilité de rendre ses impressions par le dessin, les photos venant compléter de façon plus commune... là le trait est comme un tatouage... Nadia

    RépondreSupprimer