Angkor Thom. |
Les
temples dans l’histoire
Maquette d'Angkor Vat, Musée Guimet |
La
découverte des Khmers commence au Musée Guimet, qui conserve les trésors importés par les premiers
découvreurs de l’époque du
protectorat français. L’exposition de cet hiver 2014, consacrée au rôle de
Louis Delaporte, s’organise autour des dessins et moulages réalisés lors des campagnes des années 1860,
avant l’exposition universelle de 1878.
Une
autre approche de l’architecture khmère fut naguère le Vat Phu au
Laos près de Champasak , un vrai
« temple montagne » qui fut
construit par le roi Khmer
du « Chen La de
terre », vers 900, du temps de Jayavarman IV et dédié à
Shiva ; il aurait été relié a Angkor par une route.
Sambor Pre kuk, dans sa forêt. |
Sambor
Pre Kuk
Sambor Pre Kuk, temple sud, la porte aux lions. |
le vide interne de la tour |
Sur
la route, de PP à Siem Reap, à quelques kilomètres de Kampong Thom et de ses mygales, on parcourt
dans la forêt, ce site désert de style « pré angkorien ». Pratiquement chaque édifice a donné naissance à un style
du même nom : simple en
principe, mais fort nombreux.
Trois
groupes de temples du VIIè,
lorsque la ville Isanapura était capitale du royaume Chen La sous Isanavarman 1er . À
cette époque, le territoire englobait le delta du Mékong.
Harihara, VIIe |
Une
structure de tour simple à quatre
faces, trois ornées de fausses portes, montées sur un escalier gardé à l’est
par deux lions. La construction de briques s’étaye autour d’une haute
cheminée. Le décor actuel est restreint, avec
quelques bribes d’offrandes. La
statue de Harihara, divinité
réunissant Shiva et Vishnu, conservée au musée en provient, d’une élégance
extrême.
Plus loin, un petit temple reste
prisonnier d’un frangipanier.
Pour faire plaisir aux amis |
ANGKOR
Cité royale pendant cinq siècles,
l’extension spatiale de ce territoire ne peut se comprendre physiquement que
lors de la visite. Les photos et documentaires ne donnent pas l’échelle des
temples édifiés par les rois successifs, temples dont la fonction était
principalement funéraire. Quelques-uns sont donnés ici dans un ordre
chronologique des constructions, et du plus simple au plus complexe. Un bon guide papier, avec des plans sera plus efficace que ce
résumé ou que notre pathétique commentateur.
Baksei
Chamkrong , « l’oiseau qui protège de ses ailes »
Un
premier « petit »
temple, proche de l’enceinte d’
Angkor Thom : Une tour de
briques édifiée sur une pyramide à quatre gradins en latérite.
Quatre escaliers mènent au
sanctuaire qui fut consacré en 948. Un exemple de temple-montagne miniature.
Banteay Srei :
Construit
par un brahmane, précepteur du
roi Jayavarman V, vers 970-1000 à
plusieurs kilomètres du centre.
Fronton du gopura de l'entrée |
On le visite -La Voie royale, de Malraux dans la poche- mais loin du récit, à
lire à voix haute, la jungle a été déboisée, les ruines fantastiquement
reconstruites
"Bibliothèque" sud |
La
dimension modeste du sanctuaire en grès rose, nommé « La citadelle des
femmes » contraste avec l’extraordinaire richesse des décors et des
reliefs sculptés sur les frontons.
Où l’on fait la découverte des apsaras et devadas qui ont fasciné Malraux jusqu'au délit; et de l’iconographie des exploits de Shiva,
auquel le temple appartenant à la ville Isvarapura, était dédié.
Le sanctuaire vu du sud |
Le chapitre suivant donne des détails des reliefs qu’on
peut admirer ici.
ANgkor Vat :
Le
plus célèbre des grands temples est entouré d’une enceinte à laquelle on accède
en traversant les douves. Puis en parcourant une chaussée qui conduit aux portes (gopura) inscrites dans une galerie rythmée par des
fenêtres à colonnettes (une marque du « Style angkorien »).
Symboliquement, les douves représentent
les océans mythiques et les galeries les montagnes qui entourent le Mont Meru,
résidence des dieux. Des
constructions annexes « bibliothèques » encadrent la chaussée.
La "bibliothèque" sud. |
Construit
par le roi Suryavarman II, vers
1150, l’ emboîtement de trois ensembles quadrangulaires sur trois niveaux amène
au sanctuaire central, traversé de coursives axiales.
Tour centrale |
Les cinq tours
de ce sanctuaire sont reliées
et la grande tour centrale, 42m de hauteur, domine tout le site,
accessible par des escaliers extérieurs très pentus.
Si
l’on rencontre au détour de ce labyrinthe, une statue de Vishnu auquel le site
est dédié, c’est surtout la frise en bas-reliefs de la première galerie extérieure qui méritent un temps
d’observation. Paradoxalement, les moulages réalisés par Delaporte les rendent
plus intelligibles.
Scène de cour; la reine et ses suivantes. |
De
la même période, et du même « style », on visite avec délices, et loin de la foule le
charmant temple construit sous Suryavarman II :
Banteay Samré, portail est. |
Au
bout d’une chaussée surélevée, une petite enceinte en forme de galerie ouverte
sur l’intérieur encadre une ensemble de bâtiments à peine espacés, construits en latérite pour les murs et en grès pour les portes et linteaux.
Les reliefs des frontons des
portes est et ouest sont assez
endommagés et n’ont pas été entièrement restitués.
Angkor Thom
Angkor Thom Entrée est de l'enceinte |
La
« ville » gigantesque
entourée d’une enceinte de trois
kms de côté se visite maintenant en voiture, en traversant ce qui reste d’une
jungle mais qui fut à l’époque peuplée d’habitations. La chaussée est bordée d'une double balustrade, deux rangs de rois et d'asuras portent le naga à sept têtes.
Les rois tirent sur le naga, monumental "barattage" |
Les portes monumentales dominées par des
tours à visage anticipent sur le sanctuaire principal:
Le
Bayon, construit par le
roi Jayavarman VII.
Un
ensemble de tours à visages agglomérées
et entouré de galeries
ornées des reliefs narrant les guerres menées et gagnées par le roi
khmer contre les Chams vers 1180 (voir Vietnam infra).
L'armée khmère et les éléphants des capitaines. |
Une période historique du plus grand rayonnement
du royaume, avant qu’il ne décline
sous les attaques du Siam.
Des scènes du quotidien sur les reliefs documentent aussi la vie ordinaire et la présence de chinois dans l'économie.
Les femmes et le petit commerce avec les chinois. |
Combat de coqs, à droite les parieurs chinois |
Le
roi Jayavarman adopta la religion bouddhique Mahayana, en se considérant lui-même comme le
bodhisattva Avalokiteshvara, le bouddha de la consolation. Ses portraits
sculptés découverts dans des temples (ainsi que les innombrables copies)
attestent d’une forte spiritualité .
Jaya VII, Musée Guimet. |
Brahma, Musée Guimet. |
Les
visages sont supposés représenter la figure du père du roi.
Or on peut aussi considérer le rapport
entre ces figurations et le Brahma à quatre visages, le dieu protecteur
dominant les directions de l’espace.
Le Bayon: galerie sud à reliefs et tours-visages |
La terrasse vue de la terrasse "du roi lépreux". |
L’enceinte
de la cité contient aussi un Palais royal, le Phimeanakas et le temple du Baphuon, et la Terrasse
des Eléphants qui domine une esplanade
jadis destinée aux festivités et défilés.
Angkor Thom : 6 des douze temples de l'esplanade est. |
Le Ta Prohm
En
dehors de la cité et à l’est, près de la rivière Siem Reap, ce temple est
célèbre, autant par les racines qui l’ont maintenu debout, que par son architecture complexe.
Objet de la fascination romantique des illustrateurs tel J. Despujols,
vers 1938.
L'emprise des frangipaniers |
Ce
temple monastère fut construit par
Jayavarman VII, en l’honneur de sa mère. On retrouve le plan à galeries
emboîtées et les colonnettes.
L’effondrement de certaines galeries
permet de comprendre le mode de construction.
et c’est à travers le réseau de
racines que l’on aperçoit des reliefs figurés.
Le tigre a disparu, les chinois le remplacent |
Sourire |
Il
faudra revenir, le temps fut trop court. mais le programme du voyage était
vaste.
Ta Phrom, porte ouest et sortie dégagée. |
FASTES
ROYAUX à PHNOM PENH .
Un palais, sur le modèle du palais. |
A l'assaut du couronnement . |
Le
pouvoir royal changea de capitale après la décadence d’Angkor et son annexion
par le Siam. La ville de Phnom Penh, fondée au XIVè devint la capitale du Cambodge à la fin du dix-neuvième
siècle, période aussi du protectorat français, sous la dynastie des Norodom.
Musée National, vue de la cour |
L’ensemble
des bâtiments du Palais sur les rives du Mékong fut reconstruit par des
architectes français, et khmers dans un style proche de l’architecture royale
et religieuse de Bangkok. Commencé vers 1880, il fut inauguré officiellement
par le roi Sisowath 1er en 1919.
Krishna, VIIè s, Angkor Takéo. |
Date
aussi de la construction du Musée National, (miraculeusement épargné par les
khmers rouges) qui met en scène les sculptures découvertes à Angkor et
dans les autres sites (no photo !). parmi quelques merveilles:
Krishna soulève le mont
Govardhana pour protéger les troupeaux et les hommes de l’orage envoyé
par Indra. VII è siècle. à droite son demi-frère Balarama. Une statuaire au
corps souple marquée par l’influence indo-européenne, qui contraste avec le
hiératisme du style d’Angkor.
La Pagode d'argent : au sommet, le roi aux quatre visages |
Autour
de la Pagode d’Argent, la galerie
supporte une longue peinture murale, encore actuellement en
réfection.
l'armée de Rama attaque le repaire de Ravana au Sri Lanka |
Les
paysages colorés sont habités de scènes de combats et des merveilleuses figures
volantes qui accompagnent les péripéties des héros.
Sept
siècles après Jaya VII, mythologie et religion sont encore d’actualité...
Les géants nous menacent... |