vendredi 2 février 2018

LES ROUTES DU KERALA. Inde du sud 4/5.




De Madurai à Mysore, une traversée avec quelques étapes. Changements de paysages, de cultures, de traditions. 


Terrain plat au Tamil Nadu



La barrière des « ghats »,  chaîne de montagnes explique le découpage actuel des états, pour des raisons économiques et politiques.
Avant d’entamer les contreforts montagneux, dans une jungle verdoyante.


Repiquage du riz.


La route traverse d’abord des estuaires sur  la côte  du Tamil Nadu; des salines, puis des rivières soit gonflées par des pluies récentes soit envasées, et des rizières. 


Convoi de travailleuses.










La pêche, parmi des "crocos végétariens".





Une agriculture de plaine inondable ou irrigable.













Four à briques







A chaque type de terrain,  et de géologie, une petite industrie: 
Au long des routes, des spécialités artisanales : les noix de cajou ou les arachides grillées ; 
les fours à briques
ou encore la fabrique de carreaux de ciment décoratifs. 




 Noix de cajou grillées au feu de bois.

Coulage de pigments dans le moule à carreaux de ciment.




















Des ressources multiples: le toronage des fibres de noix de coco pour la fabrication de cordages.


Les fibres séchées sont d'abord "filées", puis les torons sont groupés et retordus à la machine.




RELIGIONS et Architectures.


Les petits chevaux d'Aiyana.




Dans la campagne, (encore proche de Madurai) , des sanctuaires particuliers aux Tamouls, 
dédiés à un dieu protecteur des villages et des cultures : Aiyanar, qui passe pour le maitre des démons.
Le temple manque ici mais le chemin et l’esplanade sont bordés de figures de chevaux en terre cuite et d’éléphants, populaires et cocasses.


Au nord du Gujarat, un sanctuaire en plein air se reconnaissait aux centaines de chevaux semblables. Aucune explication sur cette connexion. (voir blog, Gujarat, 2014). 



EGLISES et Confessions.

Orthodoxe, soutenue par l'église anglicane, un air de Georgie.
On quitte les grands sanctuaires hindouistes pour une série d’églises chrétiennes, en pierre ou béton le plus souvent, peintes en blanc, plantées sur les hauteurs qui dominent les routes. De quel rite précis, il est difficile de trier les syriaques des catholiques, ou autres, selon la forme du crucifix. 

Il existe au moins trois courants syriaques au Kerala, qui ont leurs chefs du coté de Cochin. L’une rattachée à l’église anglicane, mais orthodoxe (architecture très Georgie) 




Un ou deux autres "églises" dépendent du patriarcat du Liban, "syro-malankare" 


à s’y perdre, finalement les dynasties royales d’avant l’indépendance sont limpides!

Devant certaines églises s’élève le « drapeau »  empilement de cylindres de cuivre, habituellement érigé dans les temples tamouls.. Un compromis?

Collège privé.


Les Vierges et grottes de Lourdes ne manquent pas. 


Vierge en pagode.






D’autres genres de bâtiments au sommet des collines cultivées : collège privé «guru ».
Quelques mosquées discrètes se repèrent aux minarets blancs. Alors que des petits temples hindouistes se cachent dans les clairières en dehors de la route.










Saint François(?)décroche le Christ en croix...









Aux carrefours, quelques exemples de "mixité" religieuse et architecturale: des figures chrétiennes enfermées dans des pagodes à étages, ou autres édicules atypiques. 



Ou encore des couplages inédits entre icônes religieuses et politiques.









Dans les petits bourgs de l’ouest du Tamil Nadu et dans tout le Kerala, des affiches, panneaux et diverses installations préparent des fêtes ou un congrès du Parti communiste, très actif depuis des décennies mais en déclin relatif. 


Déesse hindoue (?) encadrée.


Le PCI dès la constitution de l’état du Kerala en 56 obtint un gouvernement communiste. Encore crédité de  plus de 20% des votes, ici c’est un courant dissident, le PCI -M, M pour marxiste.

Cette orientation explique des acquis démocratiques, et selon les commentateurs, le meilleur taux d’alphabétisation de toute l’Inde.


La Route Des EPICES.



Dans les villages, petites villes, traversées entre des rangées de publicités, des étals, des poissons (rouges) du mouton en kit, toujours pas au menu, 








et des métrages de futures nappes et assiettes.




Hévéas






 Montagnes et virages ;  les plantations de thé qui font un part de l’économie de l’exportation. Quelques plantations d’hévéa, qui, nous dit-on ne font plus recette.

poivre sur l'arbre
"Héliconia bihai"








Des richesses qui ont vu passer tous les commerçants du monde  depuis l’antiquité ;
poivre, cardamome, curcuma :
Jaquier;





on visite des «jardins », très mal rangés, une petite jungle, pour voir les espèces sur pied avant de passer à la boutique, bien classée. le heliconia bahai voisine avec le jaquier;quelques orchidées. 



paysages et réserves.



Plusieurs parcs nationaux se situent dans ce triangle des ghats: Si ces montagnes et cette jungle ont découragé les invasions du nord de l’Inde, elles conduisent à l’ouverture de « réserves » pour espèces protégées, (et accueil de touristes, autre espèce à garantir).  des forêts, des animaux peu sauvages  ou invisibles . 


La frontière entre Tamil Nadu et Kerala se situe sur le  "Wildlife sanctuary  de Periyar"dans la petite ville de Kumily :  autre haut lieu du tourisme international : 



Navigation sur le lac pour apercevoir des espèces rares. De fait, à heure où les lions vont boire,  les éléphants prennent position sur les berges,











les cormorans «spéciaux»  perchent sur des troncs, mais pas de fauves à l’horizon. Des buffles ou des singes.






On reverra des petites hordes de daims et des familles d’éléphants sur le bord des routes qui traversent un autre parc en roulant vers le Karnataka.
On expérimente le massage ayurvedique (pas de selfie dans la pénombre, le corps ruisselant d’huile ou dans la machine à vapeur). Se fier aux publicités.

et une représentation du  Kalaripattayu :






Cet art martial  très acrobatique  se pratique dans une fosse spéciale. Après des salutations à une divinité solaire ou des «maitres spirituels », 














les  athlètes combattent à l’épée ou a mains nues , avec de vraies armes. Les boucliers résonnent un peu toc.
Pour finir  par des saut dans le feu. . De vrais gladiateurs pour un néo-péplum. 
Cet exercice m’a paru proche d’un art de  l’Iran ancien :  le Zurkaneh, cérémonial  assez proche et une même posture plus spirituelle que ludique.)


Dès l’arrivée sur la côte de Malabar,  célèbre pour ses plages, (qu’on n’apercevra pas,) le programme conduit sur les

Les backwaters.  


Haut-lieu touristique, les House boats circulent sur un réseau de lagunes et de canaux, peuplés de milliers de canards ( mais jamais dans l’assiette). 

Les "pousseurs" de canards.

Sur les bords d'un canal, dans le village de Kottayam, une belle église de la fin du XVIè, dans un style baroque exceptionnel, Architecture portugaise: Plafond et retable parfaitement préservés.


Fut visitée par le Pape Francois récemment, et proclamée Basilique, par le synode syro-malabar.








donc une église orthodoxe de rite syriaque. dont l’origine remonterait aux premiers chrétiens venus du moyen-orient






Saint Mary church, +"drapeau".





Une autre église à Sainte-Marie plus loin ne bénéficie d’aucun privilège. On peut y accoster directement.





Au matin, retour en escadre à Allepey pour un autre lot de touristes



Kochi / COCHIN.


Comptoir portugais à l’arrivée de Vasco de Gama,  disputé par les hollandais et les anglais, le port était le noeud du commerce entre l’Europe via les ports arabes, et la Chine ou l’Indonésie, pour les soies et les épices. 

Entre horloge et percolateur, tabernacle.
De cette période datent un musée installé dans la «bishop house » palais de l’évèque;   quelques belles pièces de mobilier religieux - interdit de photo.

Des ailes portugaises



















Annonciation, bois, XVIIIè.
et  Le « Dutch palace »,  devenu musée, intéressant pour les peintures murales, représentant des scènes du Ramayana.  (idem, photo volée).



Ville de Saint Francois Xavier (de passage) avant de mourir en Chine et de reposer à Goa. 
Dans l’église Saint François, très austère, (1650)  elle fut un temps sous le rite anglican, contient un cénotaphe de Vasco de Gama.

De la Chine. 

 Les filets dits chinois, gigantesques carrelets manoeuvrés par plusieurs palans au bord du port ne pêchent sans doute que des touristes: 
Entrée payante pour la photo. 






Le port est saturé de petits étals de bijoux et de ravissantes couronnes de fleurs, style communion.




Sur le quai,  un homme s’est incrusté littéralement dans un panneau de pub. De l’art de masquer la mendicité.

Mendiant placardé et presque invisible.

les arts de la scène  :  le  kathakali :














Entre mime et danse, cet art traditionnel spécifique loge dans un théâtre pour des représentations quotidiennes: pour faire patienter et instruire le spectateur: en temps réel, le maquillage des deux acteurs. 














Puis l’explication des postures symboliques, avant une scène extraite du Mahabharata . 
Le jeune fille s’avère être le démon !!!
  À mort donc, le héros lui arrache le coeur !!.
Le danseur, d’une taille très exceptionnelle pour le costume traditionnel, fait pour des hommes moyens, un peu ronds, est comme perché sur des échasses. 

Le coup du train…

De Cochin,  5h30 du mat, sur les quais.. les dormeurs: vivants, ce n’est pas Benares ou Calcutta.

Quai de gare, les dormeurs locaux.


Un trajet supposé « offrir une vue superbe sur les paysages », le soleil pas levé, des vitres sales doublées de grilles, et un froid à s’emmitoufler dans des couvertures -s’il y en avait, hélas…
on ressort avec un rhume, ou pire.






Librairie "ouverte".



Arrivée à Calicut, ou Kozhikode, juste le temps de capter quelques images d’architecture religieuse. Il semble que nombre de musulmans du nord, en butte aux persécutions, se soient installés dans cette ville. 

ou dans le kiosque, l’éclectisme.



La Mosquée soutenue par « le Livre ». 
A Calicut, Mosquée ultra contemporaine.
sur la route de Mysore: un autre parc, des daims, des éléphants, 

On change alors d’état, les fauves du rajah nous attendent..

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