mercredi 14 février 2018

KARNATAKA 3: Les royautés de BADAMI. Inde du sud.7/6



Les Chalukyas,  du Vè au IXème siècle, la plus ancienne des dynasties historiques du sud, ont régné sur ce vaste plateau rocheux, soit à la même période que les Pallavas de la côte est.
Shiva, Aihole, temple de Durga.




Quelles furent leurs relations, question;  la religion hindouiste, sans doute; on  trouve dans les bouquins quelques notes sur les influences dans l’architecture et la sculpture du Tamil Nadu (chap3): quelques images pour s'en convaincre, et surtout apprécier les formes.

Conservatoires de cette culture, deux sites proches de la ville actuelle de Badami qui fut une capitale de ce royaume entre 650 et 900 de notre ère.
Aihole (prononcer aioli) et Pattadakal, sites antérieurs du pouvoir. 
Station service, Ganesh

Pour des raisons routières (!) la découverte de cette région commence par ces monuments.

Les villages préparent la fête des moissons, les meules bordent les routes; les vaches sont enguirlandées, comme les tracteurs des plus riches.


AIhole, la rue.


Aihole,sur la place.
















AUX ORIGINES DE L’ARCHITECTURE

Aihole 

Aihole: Durga et deux autres modèles.


Dans un village, une enceinte, sur une aire de verdure parfaitement entretenue, un ensemble d'une dizaine de petits temples en grand appareil de grès ocre et violet.
Un pierre un peu érodée: des blocs ajustés. assez usés par les intempéries composent des gammes jaspées. Plusieurs types de temples, se construisent sur un principe.

Un escalier mène à une salle à portique qui précède le sanctuaire. : Cette structure de base évolue avec les siècles. Ces temples sont datés de la période de faste de la cité commerciale, entre 450 et 650 de notre ère.




Un soubassement sur une terrasse.
La salle, le "mandapa", ouverte par des portiques  succède au bâtiment muré, mais rythmé de pilastres.


Au dessus du sanctuaire, les solutions sont diverses: toit plat, petit édicule cubique puis pyramide, qui précède le vihara coiffé d’un coussin.  
donc l’invention  de la forme du temple hindouiste standard.



Le Gaudara Gupti, vers 500.




Des groupes de visiteurs indépendants et encore des nuées de scolaires avec leurs enseignants. (centaines de selfies)  et cette fois on peut penser à une directive politique pour la formation à une religion hindouistes unique. 






Étape suivante: temple de Ladkhan:  le décor des pilastres: scènes de couples d'amoureux. 
Dans tous les cas les filles ont mis leur tenue de fête.  Tous pieds nus, par respect pour les monuments. 

Le temple de Durga.  Visible dès l’entrée, unique exemple d’un plan en abside.


Une sorte de vaisseau, un escalier d’accès mène à une coursive sous un portique,  qui entoure au centre le sanctuaire, couvert tardivement d’un commencement de vihara. 

Intérieur du sanctuaire.
Durga, avatar de Parvati.
Avec bébé.



















Des reliefs charmants de couples d’amoureux, et de divinités du panthéon hindouiste. 


Si c'est un paon, le frère de Krishna.






Certains hauts reliefs des divinités semblent avoir été insérés dans les niches.  contrairement aux  couples des piliers et des mêmes sujets dans les temples voisins.

La figure de Durga, adopte les bras multiples de Shiva dansant : des prothèses!
En se basant sur l'exemple du Durga temple,  construit vers 700, 
les spécialistes de l’architecture pensent que les constructions, sur le plat, ont imité la forme des premiers sanctuaires creusés dans les falaises à Ajanta et Ellora (deux sites plus au nord proches de Bombay) dont les temples remontent aux années 400.  les circulations étant possible sur la côte.  

AUTRES SITES.


Village sans nom.
si la région a compté une centaine de temples,  on en a une petite idée: Sur une route tortueuse, nous traversons des villages, 
dans la campagne, des restes de temples sont intégrés dans des groupes de maisons. 











Le porche soutenu par des piliers de bois, et l’on peut alors comprendre que les formes de chapiteaux des temples, comme à Hampi sont la transposition des constructions en bois. 




Le Naganatha. inconnu dans les guides. 


au bout d’un chemin perdu, un autre temple, solitaire, 
que notre chauffeur nous fait découvrir.

Avec enfant.


Un parfait exemple de synthèse, son mandi sous le porche et des reliefs : couple d’amoureux. 











Pattadakal

centre religieux du pouvoir de Chalukyas: les rois y étaient couronnés.



A quelques kilomètres de Badami, une autre aire, labour avant semis cette fois,    
compte une dizaine de temples , petits ou grands qui se touchent presque . 
On peut observer la complexité des formes après Aihole: 


on note surtout des tours «curvilignes», forme des vihara  qui se retrouveront dans les sites de l’Inde du centre et du nord.

Donc deux catégories, le style dravidien (à pyramide de base cubique) et le style nagara.
Très proches, les uns des autres, quelle fut l’ardeur des princes à multiplier les temples? 

Mallikarjuna temple : le Mandi. 
Un temple longuement commenté :  le Virupaksha  (vers 740), aboutissement de l'évolution. On note avec plaisir que ce sont des reines qui ont commandité des temples.



coupe et plan au musée;  pour le plaisir…


Les murs alternent niches occupées par des reliefs et fenêtres ajourées végétalisantes.
L'intérieur des sanctuaires sont soutenus par des piliers, formant trois nefs,  surmontés de têtes d'éléphants et ornementés comme s'ils supportaient des cadres.



Les monarques, ayant gagné toute l'Inde du sud , avaient rapatrié des artistes de la ville de Kanchipuram. Les derniers temples sont datés des années 750.





Le sanctuaire à Nandi, du Viruspaksha,  est encore très honoré.
Mahakuta


  
au petit matin, un petit village ; deux temples en usage au bas d’une colline; un environnement boisé, et quelques prêtres: 
Effet miroir.
Un idée assez idyllique des temps immémoriaux. 
 les bassins sont officiellement autorisés pour le bain. 









Mallikarjuna temple : son garde moustachu.


Shiva, mi homme mi femme. 




sous les arbres, les offrandes aux divinités.  Le stand de l’entrée propose ses friandises, mais pas de fleurs. 
 Le temple de Mallikarjuna, (vers 670)  rythmé de sculptures, précise les noms des figures.  un garde moustachu très celte.
Un beau Mandi à la gorge plissée. 


 

ART RUPESTRE


une grotte :   Revanaphadi,  sur la route entre AIhole et Pattadakal: 



Taillé dans un bloc de rocher le sanctuaire daté de 550, permet d’admirer l’équivalent de ce que nous n’avons pas vu à Mahabalipuram :  les reliefs sculptés dans le rocher, 
de part et d’autre de l’espace rituel : à gauche, drrière des piliers:





l’ensemble d’un Shiva dansant, Parvati et un petit Ganesh, entourés de danseuses très flexibles..et très avantagées. 






























Dans la partie  droite ,  une figure de Durga, très armée, Khali ?. et encore un
Vishnou dans la forme du sanglier cosmique qui sort la déesse du magma. 

Anticipation des grottes de Badami, et déjà vu à Aihole.

BADAMI

Tracteur rétro, indifférent aux panneaux électoraux, qui cachent quoi?
Gros carrefour commercial, une rue principale défoncée par des travaux, 
des hôtels végétariens (comment obtenir une bière,? sourires et patience ou pas du tout), la ville est assez proche de Bijapur, site d’une dynastie musulmane, et le partage des cultures locales coïncide avec les constructions. 

Attendant la soupe; 
Beau senior



Temple a minima. un linga, un mandi, deux armatures, une cloche.
Au sud de la ville, un gigantesque bassin, vide, bordé de galeries et d’un parking abrite une mini gargote qui nourrit des nomades et un vieux. 




des étals improbables: ustensiles de cuisine, pas  de fleurs, sauf en plastique.


Les constructions de style islamique,   sur l’autre bord, 
et un charriot  en bois ouvragé, sans doute pour un fête hindouiste. 
celui là peut rouler.






Nous n'avons eu aucune information sur ce quartier, le chauffeur ayant disparu pour un motif 
aussi mystérieux, avant de nous déposer au bas du site.




En contrebas des escaliers, une belle mosquée, un style proche de celle de Bijapur.

Les Grottes.

La ville est dominée par des falaises, de grès.

Grotte 2.
Quatre grottes  échelonnées, creusées dans la falaise, escaliers un peu rudes, singes plus discrets que les scolaires. 
Un même principe : quatre ou six piliers massifs dégagent une « galerie ». qui communique avec une salle rectangulaire. 


Gardien(nes) du temple.

















Au fond, au centre une petite cellule pour l’effigie de la divinité;
A gauche et droite, des gardiens , et dans la galerie les reliefs des sujets  d’un répertoire déjà connu, avec une identité totale de la composition,  au point qu’on pense à un carnet de modèles, ou que les artistes ne voyagent, comme des compagnons.  Mais sur deux siècles, il faudrait croire à la réincarnation.


La  grotte 1, est dédiée à Shiva. 


Lingam dans la grotte 1.




















La grotte 2, dédiée à Vishnou: 

Les mômes et la frise de nains de l'escorte divine.
Présent dans la forme Narasimha.



le sujet, Vishnou dans la forme du sanglier mystique, ressort la déesse terre de la mer qui fut "barattée" à l'origine du mythe.










 Dans la grande salle, Seuls les plafonds sont ornés de médaillons


Les visiteurs sont aussi décoratifs.


la grotte 3




Très élaborée, 
les consoles figurent des couples divins. 
deux rangées de piliers historiés, dégagent une galerie; plusieurs figures de
divinités : Vishnou sur le serpent Sesha.









Consoles, au septième ciel.









































La grotte 4






de religion Jain,  se qualifie par le réplication de la figure nue du "tirthankara"  à des échelles différentes. Dans la niche, la posture en bouddha.


le bassin  artificiel  :  l’ Agastyatirtha 










Datant du Vè siècle. On accède en traversant un quartier musulman;  un musée a été ouvert et plusieurs temples bordent les ghats, surveillés par un militaire curieux.





jolis temples où des femmes papotent, prennent le frais et nous présentent leurs enfants.



sur la rive  l’ensemble du groupe de Buthanata:     moment magique , calme silence. 






Plus loin  dans  la falaise  des réductions des mêmes figures : il semble que les artistes aient renoncé à creuser plus loin. On quitte sur cette image.


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