lundi 15 mai 2023

Les POUILLES, 1/ Le Roman du ROMAN.



1. La route des pèlerins. 
De haut en bas, en suivant la côte, comme l’ont fait  vers 1050 les envahisseurs Normands: un résumé du Moyen-Age. Un guide sera meilleur, surtout notre très érudite Anna- Maria. 

Le territoire du talon de la botte était alors sous juridiction byzantine, quand la Sicile était occupée par les Arabes. Les cités commerçantes avaient déjà été christianisées par les premiers chrétiens, venus d’Asie Mineure dans les missions de Saint-Paul, fondant des églises et des basiliques dont certaines ont été retrouvées par les archéologues sous les cathédrales du XIè et XIIème. 
Castel San Angelo. 

Sur les flancs du Mont Gargano, existait déjà un lieu sacré païen, pour les habitants d’avant l’époque de colonisation romaine. Après l’apparition de l’Archange Michel à un évêque en 490, le site de la grotte suscita des pèlerinages et Saint Aubert, venu de France, fit au 8è siècle construire le premier sanctuaire. Le Normand Arnulf, créa une ville en 1042, puis les églises.
 


En résulta la route de pèlerinage entre le Mont Saint-Michel de Normandie, qui n’était donc pas le premier.. pour la foule, c’est pareil !!! on descend au lieu de monter. 
Suivit un agrandissement sous Fréderic II, dont le Campanile, comme Tour de Guet. (voir ch.2) devenue clocher sous Charles d’Anjou. 

Du parvis, double porche gothique, et portes de bronze; on descend pour passer une porte ouvrant sur une nef qui s’articule à la grotte. Complexe aussi. Photos interdites, la preuve..

Fond de grotte.










Baptistère San Giovanni in Tomba

du XIè. Caractérisé par sa coupole édifiée sur une base octogonale par l’intermédiaire des trompes. Impressionnante architecture, romane venue du nord. Ne restent que des chapiteaux historiés et le tympan :
Toutes les espèces rendent gloire au Seigneur..

L’église Sainte Marie Majeure















  



attenante au baptistère, un plan basilical à trois nefs, conserve des peintures murales du XIVè.  Saint Michel, toujours . 


Au pied du Gargano, On dépasse les salines de Marguerite de Savoie, entrapercevant, des flamands roses et près du rivage: la Basilique Santa Maria de Siponto 


construite sur un ancien site romain. Edifiée au XI, une architecture romano-byzantine d’influence arménienne, selon les spécialistes. Sur plan carré, rythmé par des arcades aveugles sur deux côtés. Surmontée d’une coupole et d’un petit clocher. ( Photo vue du bus, lire un article pour le détail). 

2. Le Roman Apulien.. 

Dans toutes les cités, les cathédrales et Basiliques mettent en évidence un style architectural particulier à la région l'Apulie antique,  d’où le titre de "Roman Apulien": Un tableau pour rendre moins confus les tris de photos,(??) combien on en a raté:  9 sur 17 , il faudra revenir..
Une façade assez austère triangulaire, percée d’une rosace, les portails sont historiés par des sculptures de saints ou des dédicataires, la Vierge principalement et de reliefs illustrant les textes bibliques.  Exemple: la Cathédrale de Matera:

Un campanile est édifié à coté de l'église, pour éviter l'effondrement d'un clocher central lors des tremblements de terre.         Un parcours:


Bisciglie. 

Petit port de pêche, touristique un dimanche, les bateaux sont attachés à des sortes de canons , port de plaisance aussi; au pied de la Muraille qui englobe un château construit en 1060. (Ch.2) 
Dans la cité, belles pierres et bossages: 



Cathédrale de Saint Pierre apôtre 

Fenêtres trilobées, le porche au sommet d’une volée de marches. Des griffons au sommet de minces colonnes portées par des lions ? ( très usés) soutiennent un fronton triangulaire enserrant une triple arcature aux motifs d’entrelacs, d’inspiration orientale. 




Au dessus du portail latéral, entre deux constructions du XVIIè, les évêques, un pape, des chevaliers.  (image du titre) Une fresque de Saint Christophe sur la face du « presbytère » 

Barletta

Une longue histoire, depuis l’antiquité, le fait le plus connu, la bataille de Cannes, où Hannibal vainquit l’armée romaine. Quelques éléphants subsistent dans les décors. 

Outre le Colosse , authentiquement byzantin, on croirait Dioclétien, qui fait de l’ombre à la Basilique du Saint Sépulcre, du XIIè. 
Il y eut une rixe contre un français, "le défi de Barletta".

Une étape du transit avec le Sépulcre de Jérusalem. (pas visité) 

Le campanile de la Cathédrale.












La cathédrale Santa Maria Maggiore 
du début 12è, augmentée d’un chevet gothique, de la période angevine, a été construite sur une église paléo-chrétienne du 6ème s.. Après les Normands qui la construisirent, les Souabes puis les Angevins la transformèrent, Le roi Ferdinand d’Aragon y fut couronné en 1459. 
Barletta, façade.






En façade, les trois portails signalent le plan à trois nefs. Une fenêtre animée de sculptures, surmontée d’une rosace qui correspond au rehaussement de l’étage.. 
Une Annonciation en deux parties.













 
l’Annonciation s’accroche aux murs !! 
L’autel est surmonté d’un ciborium. et dans la nef, 
l'ambon pour la lecture des textes.. 
On peut voir la surélévation, protégée par un velum.

L'Ambon.
Le Ciborium. 



















 Dans les chapelles latérales, des autels baroques, et l’on remarque le remarquable Chemin de Croix contemporain d’ Alexandro Mutto. (voir ch 2, Livre d'images.)

le chevet gothique;
La crypte, restes de l'ancienne basilique, expose des pierres tombales; au sol des fragments de la mosaïque du 6ème. 













De la période baroque dans la ville aux constructions en bossage et dallée de pierre, se démarque le Palais della Marra. Actuellement musée consacré au peintre Guiseppe de Nittis. (Ch.4 à suivre)

Face au château; (en partie construit par Fredéric II), pas de visite. Ce jour là, Fête Nationale, la fanfare rencontrait les syndicats.

 Trani 

Une esplanade sur la mer, et proche du château, la cathédrale fut dédiée à l'origine dédiée à 

Saint Nicolas le Pèlerin, jeune dévot grec, venu de ses monastères via Rome sur les chemins de pèlerinage et mourut d'épuisement et de Kyrie, à 19 ans en 1094.

  Ne pas confondre avec l'autre Nicola, de Bari , la concurrence est dure..

Canonisé rapidement, la construction du sanctuaire commença en 1099.
Sur les fondations d'une basilique antérieure.  La basilique étant débaptisée , 
Depuis on lui a consacré dans la vieille ville une petite chapelle. Un peu kitch ? 



 la Basilique Cathédrale Notre-Dame de l'Assomption, 
comporte deux niveaux et une crypte.
L'église supérieure, actuellement en travaux expose l'original de la Porte en Bronze.











Le lion qui supporte la colonne de l'entrée présente une variante; écrase le mécréant, ou ???






L'église inférieure Santa Maria, compte quelques fresques et permet d'accéder à la Crypte elle aussi ornée de peintures.








Dans la crypte, voûte et niche.
Dans la cité ancienne, le quartier juif, des quatre synagogues de l’époque médiévéle, une seule demeure, transformée en musée. Lui fait face, 
l’Eglise des templiers, ou de Tous les saints,Ogni Santi.. 

Un porche tel un narthex. Trois nefs, très pures.  On voit l’abside d’une église sur le port. 

Trani Ogni Santi.
Abside.

















Bari. 
Ce grand centre de pèlerinage, po
rt d’embarquement des Croisades, fut capitale des Pouilles, redevenue capitale régionale. 

Cathédrale di San Sabino

Avanti, vers le salut..

fin XIIè; sur les ruines de la précédente cathédrale byzantine. Dans la nef centrale, conduisant à l’autel sous un ciborium, sont édifiés, en marbre, un ambon (chaire pour la lecture), le « Cierge Pascal » qui illustre le texte du Nouveau Testament. 
Derrière l'autel, le siège de l'évêque. 

La rosace en opus sectile au sol, doit coïncider à l’éclairement produit par la rosace, lors de  l’équinoxe. 

Supporté par des vaincus..













L'Ambon, vue arrière: pas d'escalier !!
La crypte, très " baroquisée", abrite une Vierge Odegitria ( qui présente l'enfant )  du XVIè s, dans un cadre exubérant. 


Basilique Saint Nicolas de Bari

Les taureaux ont perdu les cornes

Plus forteresse qu'église.. ouvertures modestes:
















Ce Saint, du 6è, dont les reliques furent importées de Myra en Turquie, où son sanctuaire est toujours fréquenté, (voir Blog 2014) est connu comme protecteur des enfants, il ressuscita trois enfants découpés et mis au saloir. Et quelques autres miracles..




La crypte de la basilique expose ses reliques derrière une grille à un nombre considérable de dévots.. Tellement important, en taille, qu’une sculpture fut commandée par Poutine.


Fresques et Icônes sur un autel latéral.
Construite entre 1087/1197 pour célébrer la victoire des Normands sur les Byzantins, sa Facade est flanquée de deux tours. le campanile est distinct. Trois nefs surhaussées du «matroneum » : galerie supérieure pour les femmes. 
La nef contrefortée par des arcs mène à un autel surmonté d’un ciborium. 
Iconostase.




Des fresques conservées dans l’abside.










Dans la crypte, l’iconostase d’un autel orthodoxe. 

Santa Maria del Casale 

Au nord de Brindisi, dans la zone de l’aéroport. D’un style romano-gothique inspiré du nord de l’Italie Haute façade plaquée en alternance de pierres blanches et ocre: construite pour abriter une icône rapportée par Saint-Francois d’Assise (?)
















 L’intérieur, d’une nef unique de large portée, recèle des fresques du XIVè siècle. Un arbre de vie/crucifixion, des scènes de la vie de La Vierge et surtout un monumental

Jugement dernier: 
une composition en registres, proche de celle de fresques vues en Bulgarie (le fleuve de sang emporte les pécheurs), ou encore de la mosaïque de Torcello, d’influence byzantine. 

Brindisi. 
Les Romains avaient construit la Voie Appia qui finit à Brindisi, (marqué par une colonne) pour gérer l’empire ; grand port militaire, juste en face de Durrès dans l’Albanie actuelle, (voir blog Albanie, 2022).
 Un accès direct vers Constantinople et tout l’Orient. Les Croisades embarquent de Brindisi ou de Tarente, (la première croisade, en 1096), et le transit des pèlerins rapporte un max. Dès lors le commerce concurrence Venise.
Le Château fut construit par Frédéric II en 1227. Ensuite augmenté par Ferdinand d’Aragon puis par Charles Quint. 

La cathédrale 

Dans son premier état, Frederic 
y épousa Yolande de Brienne, sa deuxième épouse venue de Jerusalem, du 12ème siècle détruite  pendant le massacre de 1480, elle 
fut reconstruite au 17ème. reste le souvenir… 


San Benedetto
église romane du XI è, attachée à un couvent et un cloitre, on ne voit que le portail et son décor de bestiaire assez «fantastique». 

San Giovanni al Sepolcro


Temple circulaire construit au 11è par les Templiers au retour de Terre Sainte, sur le modèle de du Saint Sépulcre. Le porche historié d’entrelacs et rinceaux peuplés, entre deux colonnes supportées par des lions? 
Le chapiteau est supposé représenter Frederic entre deux femmes.. lesquelles ?, il en eut trois plus une, illégitime, dont le fils Manfred hérita du trône. 


Frederic+2.









Intérieur de San Sepolchro. photo volée.
OTRANTE.
Dans la ville ancienne, toute à l’intérieur de murs de la forteresse, (Ch2).
L’ Eglise Saint Pierre (fermée) byzantine, tapissée de fresques. Hélas.. 
Cathédrale Santa Maria Annunciata , construite au XIIè. une façade romane et une rosace gothique. 






Le groupe statuaire du fronton fut l’apport de Frédéric II.. Épargnée lors de la destruction de la ville, par les turcs en 1480, qui fit 800 morts, décapités ou coupés en 2, l’église comporte une chapelle des martyrs, où sont exposés les crânes. 




























Sa richesse tient à la mosaïque de sol, commanditée par l’archevêque Jonathan et réalisée par Pantaleone, un moine grec du Monastère de Saint Nicholas de Casole (1163-1165). 
les trois nefs, ainsi que le pourtour de l’abside restituent par la mise en images, une histoire de la création, par des scènes bibliques et mythologiques, visant l’union des cultures de l’Europe. Pour le détail,  chapitre 2: Un livre d’images.

Dans l'abside, l'histoire de Jonas. et de quelques monstres..

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