vendredi 15 février 2013

INDE SACRÉE: de Vanarasi à Khajuraho




Deuxième semaine du périple indien, le train nous dépose au matin dans la gare de Bénarès, toujours peuplé de corps enveloppés dans des draps, la torpeur est générale, la mousson n’est pas arrivée, il fait entre 40 et 50°.



Le Gange est transformé le matin en lieu de baignade estivale, plutôt que rituelle, mais c’est le désert dans la journée, puis le soir les activités religieuses reprennent.




On a mauvaise conscience de faire ramer à contre-courant le batelier pour remonter les ghats,  et aller au fort de Ram Nagar ; mais marcher est une épreuve, nous méditons sans même penser dans une ombre brûlante en buvant des litres d’eau, faute de plonger...








Les vaches ne bougent pas  d’un mètre à l’heure. Seuls des gamins s’entraînent au cricket.




 Les rares touristes indiens se rendent aux temples : on reprend les visites du voyage précédent.


Le temple de Tulsi Manas, qui abrita le poète Tulsi Das pendant la rédaction hindi du Ramayana











est une sorte de gigantesque théâtre de marionnettes  de taille humaine.

En soirée les ghats s’animent, les gamins vendent les fleurs qui seront déposées sur le fleuve,



 les bateaux arrivent chargés de pèlerins-touristes pour assister aux cérémonies. 




Les jeunes moines reprennent leur rituel, avec les différents instruments liturgiques : cloches plumeaux, chandeliers, un spectacle toujours aussi fascinant. 







Dans les ashrams de musique, les artistes sont plus nombreux que le public :encore trois ou quatre français qui ont enfreint l’interdiction de voyager.





Notre programme touristico-architectural  dans l’inde du centre imposait la visite de Khajuraho. Mésaventure imprévue, nous étions les deux seules touristes repérables sur le quai en attendant le train de nuit, et en dépit des précautions, Michelle se fit piquer son sac, tout sauf le passeport. La déclaration de vol en gare de Satna entraîna des palabres bilingues ou trilingues interminables. Résignation et modification du trajet pour trouver une agence Air India afin d’obtenir un double du billet d’avion.


KHAJURAHO


Après deux bus bringuebalants, nous avons découvert sur le site de Khajuraho un hôtel charmant et vide (pas un étranger en deux jours, le rêve) avec vue sur les temples. Pas de guide non plus, ni vivant ni imprimé…

Lakshmana







Le porche ou ardhamandapa.




Seuls quelques indiens pèlerinaient.  Les constructions édifiées sur les terrasses (une quinzaine de temples dédiés à Vishnu) datent de la dynastie Chandela, au Xè  et XI è siècle.

 La composition du plan en trois ou cinq parties en progression axiale et en élévation :


  la flèche, le sikhara  en forme de pain de sucre qui atteint trente mètres de hauteur.


Devi Jagadamba : Kali peinte en noir
  





Le porche précède le déambulatoire qui conduit au sanctuaire intérieur de la divinité.


 Aucune surface qui ne soit ornée de scènes figuratives ou de sculptures en ronde-bosse, à l’intérieur et surtout à l’extérieur, des centaines sur certains temples comme le Kandariya Mahadev.






 Les apsaras, jeunes femmes filles célestes, décorent l’intérieur ;



 Dans le temple de Mahadeva, un lion caressé par une créature mythique mi femme, mi bête.





Les scènes érotiques, qui font la renommée du site, laissent pantois les rares visiteurs locaux. Certains ne lèvent pas les yeux, concentrés sur le rituel du toucher des effigies sacrées. Polissage garanti, comme au musée.









Hors du groupe principal, vers le village, d'autres temples sont déserts.
Une vache vient de mettre bas dans une ruine. Les enfants traînent.










Au bout du chemin, on atteint les temples jaina ; mais la différence n’est pas flagrante dans la structure et le décor. 








Là encore, l’étude se fera au retour, mais la profusion d’images fait perdre les repères autant que la complexité de succession des royaumes.

Temple en cinq parties


Dans une boutique, des artisans vendent de petites statuettes en bronze, à cire perdue ou par soudage: arbres stylisés peuplés de scènes érotiques, figurines et musiciens qui proviennent de l’état voisin du Chhattisgarh ou de l’Orissa. Cet art tribal des Khond ou Gond,  remontant au XVIè siècle entre animisme et hindouisme figurait au musée du quai Branly dans l’exposition « Autres maîtres de l’Inde » en 2010.  l’occasion de compléter mes collections et d’alourdir le sac…
Cavalier Khond


















Le lecteur excusera la médiocrité des images, entre ambiance brouillard et arrêts sur bande vidéo. 

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