mercredi 13 février 2013

INDE DU NORD: DELHI-AGRA


Jantar mantar
DELHI, juillet.

Second séjour en Inde, par un été caniculaire dans un moment de conflits religieux avec massacres inter-ethniques, les ambassades déconseillant tout voyage, le touriste se faisait très rare. En autonome avec l’amie Michelle, les petites arnaques transformées en bons plans et autres vraies aventures ont débuté à Delhi : le taxi nous emmena dans un hôtel loin du centre, lequel fournissait des programmes à des prix dérisoires ; ainsi après deux jours en ville, le trajet Delhi-Agra, 2 nuits à Agra et le train Agra-Bénarès pour moins de 50 dollars.

Old Delhi:le bazar des bijoutiers
Old Delhi/New Delhi :

Le fort : longue marche pour trouver l’entrée visiteurs, son usage est encore militaire.  Le dédale de constructions merveilleuses marbre et grès rouge, anticipe sur les merveilles à venir, architecture à la recherche du courant d’air.





 Un coup d’œil sur la mosquée, puis du  bazar saturé, embouteillages aggravés par la police avec matraques, boutiques de bijoux dans les allées intérieures du bazar.
 
Au retour du périple, quatre semaines plus tard, les autres aspects  aussi contrastés de la ville :




  



sur Connaught Place, les familles dorment et vivent sur le trottoir devant les banques.





Visite du musée national, désert, dans des avenues « washingtonniennes », des observatoires de Jantar Mantar, construits par Jai Singh II, maharadjah de Jaipur,

 






puis des Jardins de Lodi et des tombeaux d’Humayun et Nizamuddin.











 Sur la route, une procession s’échelonne , destination inconnue, ce seront les dernières fleurs.


AGRA


Le Taj Mahal vu du fort
Agra, le fort
Au bord d’une route  improbable, une authentique baba anglaise en sari et protégée par un énorme parapluie noir attendait le même autobus non climatisé, mais sonorisé, qui nous déposa à Agra au coin d’une rue où un  « taxi » chauffeur et guide compris dans le forfait  nous récupéra  pour la visite du Fort ( comparable à celui de Delhi en plus chaud si c’est possible). 
Le Taj se découpe dans la brume de chaleur. 



Puis arrêt-boutiques  de pashminas et soieries.  Les magasins sont tenus par des cachemiris  qui s’exilent dans les paradis touristiques en fuyant les conflits mais financent cependant leurs groupes.




Petit matin, soleil levant au Taj Mahal: quelques sikhs assurent la figuration, lumière irréelle, silence (sauf cris pour interdire le filmage) la jeune mariée rate la margelle et s’écroule dans un bassin.
Les constructions latérales en grès rouge me fascinent plus encore.




Notre chauffeur qui s’est proposé pour nous emmener à Fatehpur Sikri, en rickshaw (aération garantie) s’arrête chez lui pour manger : découverte d’un quartier zonard, sous les pistes de l’aéroport. 




Devant la maison, un cloaque où se vautrent chiens, vaches et cochons.   C’est une courée de plusieurs pièces de 10m2 par famille, un point d’eau. Le chauffeur est musulman, mais d’autres sont hindous : une preuve de la cohabitation pacifique des religions.



Les femmes n'ont sans doute jamais vu de femmes blanches..







une dînette  fort pimentée agrémentée d’une séance musicale dans le "studio" d’un avocat : bassine et deux pièces de monnaie remplacent les tablas, un harmonium poussif, et des monodies répétitives deviennent un jeu assez érotique d’un voisin.

Le voisin, le chauffeur

L'avocat et le voisin








Après la pause, on visite l’école primaire, une institutrice en sari, perchée sur un siège d’arbitre de tennis domine un groupe d’environ soixante gamins et gamines dépenaillées, assis par terre, qui ânonnent dans une pièce presque noire. 














Puis, on va saluer un vieux grabataire sur une couche et des épaisseurs de « moutons » jamais balayés.  Envie de respirer.






Fatehpur Sikri :   La mosquée Jama Masjid de la capitale de l’empereur Akbar  (1580) est une copie de la Mecque : des pèlerins mais aussi une cour des miracles dans l’entour de la cour. 










La traversée nus- pied (il fait 50°) sur des linges mouillés pour atteindre le tombeau d’Islam Khan vaut les ordalies.








 Les fidèles nouent des fils à la claustra de marbre. Un guide francophone nous sauve des agressions et assure une visite des bâtiments de palais, du caravansérail et le minaret du cerf. 








Superbe architecture mais déficit de commentaires éclairés : on étudiera plus tard.


Le poissonnier












Au retour, notre chauffeur propose, si l'on paie le poisson, le gin et la bière (en bon musulman) d'organiser le déjeuner. 








Ce qui engage une journée de festivités improvisées, une gamine danse au son d'une cassette, nous posons déguisées en sari. Suit le malencontreux vol du camescope - les jeunes voulaient garder leur image- mais il fut retrouvé rapidement sans quoi notre hôte aurait perdu la face.


Tout les mômes du quartier sont sortis sur les toits pour assister au concert, animé par la jeune femme flic, plus performante que les autres à l'harmonium. Paroles et musiques n'avaient pas vraiment changé.




Le lendemain fut consacré à la visite de l'Itimad-ud-daulah puis du Mausolée d'Akbar. Une préfiguration du Taj Mahal.
Les artisans découpent les marbres et les pierres et les remontent pour restaurer les voûtes.



























Mausolée d'Akbar
 Puis on attend le train de nuit dans la gare, au salon pour dames, couchées au sol, sans voir les rats qui passent, et suit la lutte pour les couchettes. Cinq jours pleins pour le sociologue plus que pour le touriste. À suivre….




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