La route des cols |
La
route de Gyantsé. partant de la
vallée du Brahmapoutre (Tsang Po)
au confluent de Kyi Chu la rivière de Lhassa
(actuellement menacée par des rejets de cyanure d’une mine d’or qui domine la
cité),
la route neuve s’engage dans une montée en lacets pour franchir la
chaîne au sud de la vallée.
Le Khamba la |
C’était
jadis une piste caravanière risquée.
Au
passage des cols, arrêts photo, sur des points de vue éblouissants et
frisquets, les montreurs de chiens font concurrence aux vendeurs de souvenirs.
Les bannières s’accrochent même aux pylônes. Plus que tout autre site, chaque
hauteur est sacrée.
Yamdrok tso |
Le
Khamba La, le premier col à
4900m d’altitude avant de plonger sur le lac YAMDROK TSO : la route
en lacets suit les contours de ce « Lac Turquoise » : en forme
de scorpion et reflétant les variations d’un ciel mouvant.
Beaucoup de touristes en bus mais aussi
des files de cyclistes. On rencontrera à Shigatze, un français de ces groupes
internationaux, europe/australie, accompagnés d’un camion médical ; mais
aussi des chinois avec les porte-bagages gonflés comme une chèvre
pleine. Direction le Népal ! Bon vent!
Chen, Jokha et le chauffeur : "thoo jaychay" (merci) |
Pique-nique
le long du lac, où quelques éleveurs venant des petits villages au bord de la
route (on rate la scène du lavoir) suivent leurs bêtes.
Quelques pâturages pour
troupeaux de yaks et de chevaux, rares moutons.
puis la route remonte jusqu’à un nouvel arrêt
sur un col vertigineux dominant un barrage :
Notre guide Jokha en profite pour
dire que la rupture de ces barrages noierait toutes les villes tibétaines. (à
chaque site son interprétation).
Chics et chaudement vétues |
Improbables
étals de souvenir de pacotille et d’objets anciens ; j’y trouve une montre
suisse 1882, montée en pendentif de pierres anciennes, mais le zhi est toujours hors de prix ;
les nomades
vendeurs ont monté des tentes avec capteurs solaires et paraboles pour la télé.
Dans
la suite d’un paysage minéral, le col Karo La : 5600m, morne, gelé et comme menacé par les glaciers, les alentours couverts de
lichens bruns. Le mal de
montagne nous étourdit.
Les fileuses |
Des
femmes déboulent de hauteurs où paissent leurs troupeaux, en filant un petit
peloton de laine de mouton qu’elles tentent de nous vendre.
Moissons |
Plus bas on
retrouve les champs d’orge, la céréale traditionnelle juste moissonnée, principale ressource à cette altitude.
Gyantzé
Vue sur le Dzong |
La
route directe vers l’Inde et le Sikkim est fermée, la ville s’étiole un peu,
car située hors de l’unique route « de l’amitié » vers Katmandou).
Centre agricole important :
Des chiens et des vaches traversent la place au pied du Dzong, du
monument chinois et ses policiers.
(4200 m d’altitude ; après les cols, on respire déjà mieux !
Dans un quartier ancien, derrière le marché
aux viandes, des agriculteurs testent de nouveaux tarares. Les gamins sont hilares.
Une mère et sa charge de laine. |
Les femmes devant
leur boutique tricotent des laines de très gros calibre, qui doivent gratter
couvertures ?. Cette activité était déjà commune dans tout l’ancien Tibet,
(à Lijiang P. Goullard en
témoignait). Les drogueries, de superbes poêles, sont tenues par les Hui.
Le
supermarché déborde de chocolats, bonbons, bières et autres produits de toutes
marques européennes.
Le Kumbum |
Au
restaurant tibétain (comme les derniers jours, la nourriture est globalement
chinoise) , le yak -tendre- remplace le bœuf, plus des frites pas cuites.
Moment de suspense le soir ; selon les guides, l’arrivée du Panchen Lama
devait entraîner la fermeture de la route de Shigatze.
Le
séjour fut donc raccourci (et surtout la visite du monastère et de son stupa fut supprimée) pour cette raison
troublante, car si sa résidence officielle est à Shigatze, il est
notoirement retenu à Pékin.
À
7 heures du matin (après le thé au beurre rance de 5h30 pour les volontaires)
et les flash des radars, on vit que la route était coupée par les travaux de la
ligne de train. Point de Lama, mais des engins énormes.
Shigatze.
Deuxième ville du Tibet, à 3900m d’altitude, en expansion constante,
dominée par le Monastère Ta shi lum
po : actuellement 600 moines y étudient.
Activités quotidiennes |
Tsong ka pa |
Construit
en 1447 par un proche de Tsong kapa : Dge-dun-drug-pa, qui devint à titre
posthume le 1er Dalai Lama, ce monastère est le siège du Panchen
Lama, second dans la hiérarchie du pouvoir religieux.
Intérieur |
Un
coup d’œil sur les gigantesques cuisines, et les bousculades de pèlerins pour
honorer la salle d’audience qui fleure bon les décors de beurre.
Matreya |
Stupa du Xè Panchen |
La
statue monumentale en bronze doré du Bouddha du futur, Matreya (26m de haut)
fut édifiée en 1914.
À
la mort du Xème Panchen Lama, en 1988, le gouvernement chinois alloua la
modique somme de 64 millions de yuans pour l’édification de son stupa
funéraire, dans une chapelle de quatre étages. Style identique, une taille plus
grande.
Les
pèlerins tibétains font le tour des chapelles, avec leurs offrandes, et pour
les femmes leurs bébés qui sont comme « présentés au temple ».
Dans
la « cour du sermon » et la galerie peinte des 1000 bouddhas, un
«gaucho » somnole. Les jeunes moines s’affairent avec leurs
visiteurs.
Jeunes moines chaussés des bottes traditionnelles |
On
fera le grand tour extérieur du mur de 3 kms, qui englobe les habitations,
dominé par le grand mur pour accrochage des thongkas, balisé de moulins à
prière, et de quelques chiens et moutons.
On
aperçoit, au sommet de la montagne le site d’un « Cimetière du
ciel ». L’usage de la dilacération
des corps, donnés en pâture aux vautours, se perpétue. (Lire La mendiante de
Shigatze, de Ma Jian, 1988, Actes
sud, pour le détail, et les croyances magiques) alors que la crémation est
devenue le mode courant.
Maison ancienne, on remarque l'enduit brossé. |
Notre guide expliquait que rien ne doit rester du
défunt, hormis le souvenir et le nom et la photo.
Les
cornes qui s’amoncellent sur les murs témoignent d’un certain animisme. Les
petits rideaux blancs viennent d’être changés pour une fête annuelle. De petits sanctuaires dans la roche
sont peints et régulièrement garnis d’offrandes.
Vue
sur le Dzong, un « petit Potala », et sur la ville où une mosquée
vient d’être édifiée.
Au
bas du monastère, un marché de viandes, moutons séchés pendus, de bottes
superbes et autres bijouteries. Toujours le commerce et la dévotion.
Petit sanctuaire populaire sur la montagne. |