La région sud de la Chine, limitrophe du Vietnam, du
Laos et de la Birmanie, et du Tibet est connue pour ses paysages et ses minorités ethniques. Septembre 2013, munie d’un guide papier datant de 99, avec en
mémoire une traversée de la Chine à l’époque et en dépit des lectures du
Courrier International, je découvre les changements avec stupéfaction. Une
réalité vérifiable sur tout le circuit. Le développement des provinces de
l’Ouest, décidé en 2000, y compris pour les régions de population « non
Han », visait les infrastructures, l’industrie et l’éducation. Des routes,
des aéroports, désenclavent les zones rurales et par là même favorisent
l’installation des chinois Han, le renversement des proportions des habitants
était déjà sensible au Xinjiang en 2000.
Kunming, vue du 14è étage de l'hotel.. |
En marge d’une modernisation générale et
d’un urbanisme galopant, la reconstruction en mode ancien, est un projet abouti
dans tous les sites historiques ayant quelque valeur économique par la manne
touristique, de chinois et coréens principalement. Le contraste est maximum.
La
capitale économique du Yunnan est tentaculaire, plus de 7 millions d’habitants,
avec ses embouteillages, sa pollution et cependant les jardiniers fleurissent
les abords des autoroutes et voies sur trois niveaux.
La ville borde maintenant le lac Dian, vert et pollué par les écoulements urbains.
Les échafaudages en bambou ont fini leur existence |
La ville borde maintenant le lac Dian, vert et pollué par les écoulements urbains.
Gastronomie sur tables tournantes. |
Du centre ancien, qu’admira dit-on Marco Polo, ne
restent que quelques pâtés de maison, en ruine et un restaurant traditionnel au
coeur du marché aux oiseaux, et animaux en tous genres, comestibles ou non,
artisanat, bijoux vrais ou faux.
Le lac Dian, vu de la Colline de la beauté endormie. |
Le lac est dominé par la "Colline de la Beauté Endormie", parcourue de voiturettes électriques et accessible aussi par téléphérique.
Tailleurs de pierre du dimanche.. La route mène au Temple Taihua ( en cours d'extension gigantesque, entrée payante). |
et à la « Porte du
Dragon » accrochée dans la
falaise et ponctuée de chapelles, des grottes historiées au XVIIè par des moines; fort fréquentées. C'était un dimanche.
Où
l’on apprend que les rituels permettaient de réussir au concours de
fonctionnaire , soit « transformer le poisson en dragon ». Vertu
taoïste ou confucianiste ?
Autre
temple taoÏste, le « Temple D’or » niché dans les collines de l'est.
(construit sous les Ming, en cuivre, plutôt qu’en
or) et agrandi au XVIIè par le général Wu Sangui :
envoyé par les Ming
pour contrer l’invasion des Mandchous , celui-ci prit la tête d’un soulèvement
qui écrasa les Ming en 1661, favorisant ainsi l’empire Qing.
La saga des
trahisons et de ses amours est restituée par une série de peintures sur papier
d’une qualité indéniable qui semble avoir pris comme modèle l’acteur de « Tigre et Dragon » ( une manière de datation inédite, mais conforme aux restaurations d’un patrimoine naguère éradiqué).
Le jardin
arboré est ponctué de pavillons de cuivre.
Les temples et monastères que nous
visiterons dans la région ont été ainsi restaurés depuis quinze ans.
Revival généralisé et préservation des minorités ethniques :
La
« Forêt de Pierre » curiosité géologique, de concrétions karstiques identiques au nord
du Vietnam, (dans sa version pour touristes étrangers, distincte de la forêt
des chinois « trop nombreux » selon notre guide) est un « parc »
"Visitor center" , site classé. |
peuplé de créatures en tenues ethniques Yi ou Miao, pour les
photographes :
Ces dames
attendent le client en brodant des canevas kitch. Des ouvrières musclées
tondent l’entrée monumentale genre Bercy.
Dans le dédale des sentiers nous ne croisons que quelques gardes et
jardiniers. Partout des fleurs, des « Cosmos ».
Femme Jino |
Quant aux authentiques costumes, ils ne sont portés dans cette partie de la province que
par quelques vieilles femmes, ou encore repérables par les porte-bébés.
Danseuses du groupe des Yi |
On en
verra dans un spectacle (digne du Châtelet) qui met en scène des récits
traditionnels, animés par un groupe de remarquables danseurs issus des ethnies Bai, Yi, Jino... Les effets spéciaux musiques et chutes de neige ne manquent point à l'ambiance.
L’Unesco est
passée, le « Lotus national Award » aussi.
La légende du Paon |
Folklore et mythes fondateurs comme façade, la question est
ouverte.
En ville, les jeunes sont ultra modernes, et comme les moins jeunes
enregistrent tout avec un I pad.
Après
la performance, la photo souvenir:
Toutes ethnies, y compris le Tibétain |
Le
train de nuit pour Dali nous ramène à la réalité de foules moins cosmiques.
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